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  • Rupture

    Est-ce que le traumatisme engendré par le séisme, le tsunami et maintenant la propagation d'éléments radioactifs sont susceptibles de déclencher une rupture durable dans le processus de mécanisation de l'existence ?

    Il ne s'agit pas d'un traumatisme identique à celui du 11 septembre. Rien à voir. Dans ce cas-là, tout ce que ça a apporté, c'est l'accroissement des dépenses militaires aux USA (enrichissement personnel des industriels et des actionnaires), extension des conflits armés, Irak et Afghanistan, exploitation des réserves de pétrole de l'Irak (enrichissement personnel des industriels et des actionnaires). Absolument rien de positif.

    Ce traumatisme s'approche de celui du tsunami de Sumatra, à la différence essentielle qu'il touchait une région du monde dont le développement technologique n'avait rien à voir avec celui du Japon.  

    Cette fois, il s'agit d'une puissance économique, technologique, financière considérable. Le désastre n'en est pas moins effroyable. La technologie se révèle même une menace plus grande encore que les forces de la Nature. J'espère de tout coeur que les techniciens qui sont sans doute entrain de se sacrifier parviendront à leurs fins...Et qu'ils ne seront pas oubliés ensuite.

     

    Est-ce que ce traumatisme aussi terrifiant qu'inattendu, inimaginable dans son ampleur peut déclencher une rupture dans le fonctionnement des humains ?

     

    Le séisme en Chine n'a laissé entrevoir ensuite aucun changement dans l'attitude des dirigeants chinois. Leur volonté de puissance et d'extension économique reste la même.

    Qu'en sera-t-il du gouvernement japonais et de ce peuple ?

    Est-ce qu'l y aura une remise en question fondamentale, métaphysique ou juste une volonté de tout effacer pour repartir de plus belle ?

     

    Est-ce que le fait que le Japon, alors qu'il compte parmi les premières puissances économiques, puisse être aussi atteint dans son intégrité physique, morale, dans sa fierté aussi (et c'est un aspect fondamental de cette civilisation ) va déclencher une réflexion de tout un peuple sur son positionnement vis à vis de la Nature, du Vivant ? Et si cela se produit, est-ce que d'autres peuples pourraient se servir de ce changement pour changer de cap ?

     

    Une rupture spirituelle qui engendrerait un autre rapport au monde, un autre fonctionnement économique, une idée de "décroissance" ou tout du moins l'établissement d'un équilibre durable dans notre exploitation de la Terre. Avec cet infini respect pour sa puissance. Et sa douceur.

     

    I have a dream...

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  • Une phrase surprenante.

    Un commentaire lu sur un site, un habitant de la région de Fukushima.

     

    "La vie doit continuer. Les Japonais ne veulent pas paniquer pour quelque chose qu’ils ne maîtrisent pas. L’important, en dépit des drames, c’est d’être vivant."

     

    On aurait plutôt tendance à penser que les individus sont amenés à paniquer quand quelque chose qu'ils ne maîtrisent pas survient... Dans l'inconnu, nous ne savons pas comment réagir étant donné que nous ne pouvons rien construire à partir de nos expériences. Aucun repère, aucune issue, il faut tout inventer sans savoir si les effets seront positifs. La panique survient parce que la pression liée à cet inconnu devient plus puissant que les actes eux-mêmes. Ca n'est évidemment pas la bonne solution...

     

    Si on reprend la tournure employée par ce Japonais, la panique n'a aucune raison d'être devant l'inconnu. Puisqu'il n'y a aucune connaissance à utiliser et que tout est à inventer, il n'y a pas de risque de manquer le potentiel dont on dispose, de gaspiller l'expérience retenue, de faire valoir nos qualités, nos acquis. Il s'agit par coséquent de rester neutre devant cette épreuve et de la vivre avec détachement.

     

    On peut envisager que la panique ne surviendrait que dans une situation connue devant laquelle l'individu perdrait pied en ne parvenant pas à user des ses acquis. C'est l'incapacité à profiter des expériences passées et à raisonner qui déclencherait la panique. La situation est connue et pourtant l'individu est débordée par ses émotions. D'où la panique. Ca n'est pas la panique qui interdit de trouver une solution mais l'incapacité à trouver une solution alors que l'individu dispose du potentiel nécessaire qui déclenche cette panique.

    Surprenant et très révélateur de cet étrange détachement que je mentionnais précédemment...Ils ne paniquent pas justement parce que la situation leur est totalement étrangère. Ils n'ont rien à se reprocher dans cet abattement, cette consternation, cette stupeur. Alors, ils laissent passer les émotions.

     

    Fascinant...  

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  • Essence et personnalité.

    J'essaie de comprendre...

    D'où vient ce flegme des Japonais, cette étonnante sérénité, acceptation, stoïcisme, impassibilité ? S'agit-il bien de ça d'ailleurs ou plutôt d'un abattement, d'une stupeur qui les fige? ...

    Je ne connais pas assez ce peuple pour pouvoir en juger. Mais l'interrogation m'amène à cette distinction entre l'essence et la personnalité. Y a-t-il en eux une part qui prédomine ou la fusion des deux explique-t-elle cette attitude ?

     

    L'essence est ce que l'individu porte avant que l'éducation ne vienne y développer une personnalité fluctuante et amovible.

    Et je fais un parallèle avec le fonctionnement des Kogis, cette maîtrise des émotions, cet amour ineffable de la Nature, cette bénédiction constante de la source de vie.

    En écoutant les commentaires des Japonais, leur conscience soudaine de la force brute de la Nature, je sens poindre un retour à cette essence, comme si cette personnalité rapportée avait volé en éclat, ces certitudes balayées par le tsunami. Ce peuple qui vit dans une euphorie matérielle et qui voit disparaître tout ce sur quoi leur existence et leur personnalité se sont bâties...Et ce retour instantané, extrêmement violent à cette humilité que les Kogis n'ont jamais délaissée. Cette impression que nos sociétés matérialistes, celle des Japonais comme celle de l'Occident survivent dans une illusion particulièrement fragile, des personnalités issues d'un conditionnement sociétal, organisé, planifié, mercantile.

    J'entends des individus ébahis par la puissance de la nature prendre conscience de leur infinie fragilité et en même temps être fascinés par cette hégémonie de cette Nature. Comme si, soudainement, jaillissait en eux une essence originelle, une conscience mise à jour devant le désastre et l'effacement de tous les paravents.

    J'en suis immensément ému... Je rêve d'un nouveau monde.  

    L'essence et la personnalité fusionnées au coeur des âmes. Plus jamais ce détachement prétentieux, ni pour autant un retour à la "préhistoire" mais une conscience maintenue d'un partage respecteux entre une Nature indomptable et un établissement des êtres humains dans une sérénité contemplative. Cette impression que nous arrivons à un terme. Celui d'une exploitation inconsidérée et de la violence incommensurable qui en résulte.

     

    Je rêve d'une humanité sereine. Cette "décroissance" dont nous connaissons les objectifs survient sous la fome d'un désastre humain. En faudra-t-il d'autres pour que nous comprenions que cette voie matérialiste est une erreur ?

    Les Kogis ont développé une société spirituelle et nous les regardons comme des individus primitifs parce qu'ils ne cherchent pas l'exploitation outrancière de la Nature à laquelle ils appartiennent. Ils ne sont pas malheureux, ils ne refusent pas la modernité tant qu'elle ne les entrave pas bien qu'ils aient considérablement souffert de la violation de leurs terres, du massacre de leurs clans, du pillage de leur culture, des tentatives de christiannisation...Ils ont su maintenir cet équilibre duquel nous nous sommes extraits parce que la croissance nous apparaissait comme une voie de progrès, parce que certains individus habiles y trouvaient des intérêts et qu'ils ont su entraîner la masse dans leurs intentions possessives. Nous sommes éduqués à la croissance, nos personnalités ont pris le pas sur cette essence étouffée.

    Il suffit d'un cataclysme pour que tout retombe.

    Je rêve aujourd'hui d'une croissance de l'éveil.    

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  • Nucléaire et radioactivité.

    Ca vient d'arriver...

    http://groupes.sortirdunucleaire.org/blogs/alerte-nucleaire-au-japon-apres-un/article/communique-de-presse-du-13-mars-2342

     

    Les premiers à plaindre sont les Japonais. Le reste du monde suivra. L'Océan pacifique n'a pas de frontières. 

  • Savoir et comprendre.

    Oh, bien sûr que les Japonais ont développé des savoirs technologiques impressionnants. Et ça leur sert à quoi aujourd'hui. A se porter secours avec des brouettes et des pelles. Avant de recommencer à utiliser des machines plus puissantes et à améliorer leurs savoirs pour recommencer à oeuvrer dans la même voie.

    Sans toujours rien comprendre.

    Le savoir est associé à l'homme. La compréhension est du domaine de l'être humain.

    L'homme développe des technologies.

    L'être humain associe le savoir avec la conscience.

    Pas une conscience morale quand elle ne fait que répondre à des intentions coercitives mais une conscience unitaire.  

    Une conscience qui prend en compte,non pas l'intérêt individuel au coeur d'un mouvement de masse, mais l'intérêt de l'univers du vivant au coeur des mouvements de masse.

    La compréhension résulte de la conjonction du savoir et de l'être.

    L'être unifié est celui qui maintient vivant en lui la conscience d'une appartenance à un tout et qui ne se soumet pas à des intentions individuelles servies par des mouvements de masse ou pire encore, qui est capable de créer des mouvements de masse pour répondre à des ambitions individuelles.

    Ce qui revient à dire d'ailleurs que les politiciens sont des hommes et pas encore des êtres humains.

     

    Les scientifiques, les politiciens, les industriels, les chimistes, les physiciens, les patrons du CAC 40...Des hommes possédés par leur savoir, une maîtrise particulière, un talent développé à l'extrême, une compétence inégalée, un potentiel exploité, des réussites sociales, des parcours remarquables dans le cadre d'une société vouée au savoir.

    Et pourtant des hommes privés de toute forme de compréhension. Les architectes qui ont conçu ces villes japonaises qui viennent d'être englouties...Ils ont gagné combien d'argent en usant de leur savoir ? Ces physiciens qui ont mis au point ces centrales nucléaires qui menacent la planète entière, ils ont gagné combien d'argent ? Les bâtisseurs de ces monstres, ils ont gagné combien d'argent ?  Un savoir immense, des constructions pharaoniques, une élévation constante dans la matérialisation de leur savoir, un gigantisme au service du profit.

     

    Dans une totale incompréhension de l'univers du vivant. Parce que pour eux, il s'agit d'un "environnement" et qu'ils sont au-dessus de cet environnement, qu'ils n'en font pas partie, que leur savoir leur a donné l'impression d'être plus puissant que ce Tout qui les accueille.

     

    Juste des hommes.

    Pas des êtres humains. Pas encore.  

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  • Les hommes machines.

    Aujourd'hui on voit Borlo parler en tant que défenseur des valeurs environnementales alors que c'est lui qui a signé la veille de son départ du gvt entre Noel et jour de l'an, les autorisations concernant l'exploitation du gaz de schiste sur notre sol... Pas eu un seul bruit sur cela, personne n'était au courant, les maires et habitants ont été mis au courant il y a deux mois...Le gvt a fait cela sans bruit...

    http://gasland.fr/documentaire.php

    http://www.dailymotion.com/video/xhfvhy_gasland_news

    Ces hommes vont faire la même chose que les gvt japonais avec leur population. On pousse aux profits et on fait miroiter une vie "meilleure"... Indignez-vous qu'il disait. NON !! C'est totalement insuffisant. C'est la désobéissance civile qui reste la seule solution.

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  • La mécanisation de l'existence. (spiritualité)

    Gurdjieff l'avait évoqué. La plus dangereuse mécanisation consiste à être soi-même une machine.

    Au Japon, le drame humain est inimaginable, le traumatisme effroyable, mais je ne parviens pas à comprendre comment l'humain peut en arriver là...Il me semble que cette cassure entre l'humain et la nature est absolue, qu'il existe désormais une négation complète de l'univers du vivant et je ne vois pas la nature comme responsable de quoique ce soit. C'est la mécanisation de l'existence qui porte en elle les causes de ce désastre. Une certaine forme de folie, d'aveuglement qui consiste à penser que l'homme est au-dessus de tout, qu'il possède le pouvoir, jusqu'à en oublier les lois naturelles. Construire des villes dans des fonds de vallée, en bord de mer, dans un pays sujet aux pires séismes, pour développer des industries, accroître les richesses, pousser les individus dans une voie unique de profits, sans garder à l'esprit que tout peut disparaître en quelques instants, c'est mener les hommes à la mort. Le Japon s'est construit dans cette voie. Les individus sont mécanisés, extraits de leur lien avec la nature, ignorant des réalités, envoûtés par une idée de croissance agissant comme un aimant. Tout miser sur l'énergie nucléaire dans un pays sujet aux séismes...C'est consternant. Développer des villes côtières sans aucune protection contre les tsunamis, c'est hallucinant. Non seulement, la nature est ignorée mais la vie humaine elle-même est bafouée. Rien ne compte en dehors de cette course à la croissance. On joue avec des allumettes parce qu'on a construit des camions de pompiers. On est dans l'absurde.

    Les humains sont donc de véritables machines travaillant seulement sous la pression d'influences extérieures. Les gouvernants, eux-mêmes, sont des machines. Ils ne sont pas des conducteurs de machines. Ils vivent eux aussi sous les influences d'égrégores qui les dépassent.

    Un égrégore est, dans l'ésotérisme, un concept désignant un esprit de groupe, une entité psychique autonome ou une force produite et influencée par les désirs et émotions de plusieurs individus unis dans un but commun. Cette force vivante fonctionnerait alors comme une entité autonome. Le terme, apparu dans la tradition hermétiste, a été repris par les surréalistes, qui l'ont chargé d'un fort potentiel subversif.

    Autant cet égrégore peut avoir un effet positif lorsqu'il est associé à une élévation spirituelle, autant il peut devenir la source d'un conditionnement lorsque des intentions perverses le sous-tendent...

    Les connaissances qui sont développées depuis la révolution industrielle ne sont pas attachées à une voie spirituelle mais à une mécanisation des individus. La croissance est l'intention première. La médecine, par exemple, est de la mécanique. L'aspect holistique de l'homme est ignoré. La psychologie qui ne fonctionnerait pas en systémique est de la mécanique. Et encore doit-elle prendre en considération l'environnement spirituel de l'individu.

     

    L'environnement est d'ailleurs un mot très révélateur dans l'usage qu'on en fait actuellement. On considère à travers ce terme que la nature nous environne, ce qui revient à dire que nous n'en faisons pas partie, que nous nous en sommes extraits, que nous sommes des entités à part. On voit ce que cette "philosophie" donne avec l'exemple de la catastrophe au Japon. Et il est évident que nous allons entendre des "machines" accuser la nature d'être cruelle. C'est logique dans ce fonctionnement. Il faut un coupable. Et c'est la nature. Puisqu'elle est la seule vivante et que nous sommes des machines malmenées par sa violence. C'est consternant. Combien de fois j'ai entendu des journalistes dire : "La montagne a tué" lorsque des alpinistes ou des skieurs sont emportés. Comme si la montagne avait eu une intention...Comme si ce tsunami était responsable de ces milliers de morts...On regarde la situation à l'envers.

     

    C'est un drame humain qui concerne des machines. C'est ça lapremière catastrophe. C'est ce que l'homme est devenu le plus dramatique.

  • Les scientifiques

    Consternant...

    http://www.maxisciences.com/poule/les-poules-sensibles-aux-souffrances-de-leurs-semblables_art13065.html

     

    Ainsi donc, il a fallu que quelques scientifiques se penchent de façon "rationnelle" sur le sort des animaux pour découvrir ce que des peuples indigènes "sous-développés" savent depuis des millénaires.

    On est dans le même fonctionnement que ce qui a produit cette catastrophe au Japon. Les scientifiques détiennent la vérité, "leur" vérité. Ils ont le pouvoir et leur savoir répond aux exigences mercantiles. L'élevage industriel est rentable. Point.

    Descartes affirmait un dualisme substanciel entre l'âme (la res cogitans, la pensée) et le corps (la res extensa, l'étendue). Il radicalisa sa position en refusant d'accorder la pensée à l'animal, le concevant comme une « machine ", c'est-à-dire un corps entièrement dépourvu d'âme.

    Les scientifiques ont maintenu cette vision depuis 1600...Quel formidable entêtement, quel effroyable aveuglement. Une justification de toutes les souffrances commises envers la nature. Faune et flore confondues.

     

    Un jour, peut-être, que des scientifiques "découvriront" que la Terre fonctionne comme un être vivant et qu'elle a conscience de la vie qu'elle porte puisqu'elle en est la source. Juste en fait ce que les Kogis savent depuis des millénaires. Mais comme ce sont des s"sauvages", ça ne compte pas. il n'y a que la science rationnelle qui peut valider une idée pareille. L'osmose spiritutelle n'a pas de valeur à leurs yeux. Quand le mental est le maître, l'âme est ignorée.

    Finalement, on sera dans le même registre que Christophe Colomb "découvrant" l'Amérique alors qu'elle est déjà peuplée. Toujours cette prétention de l'Occident qui s'éloigne inexorablement de la compréhension de la vie en se persuadant qu'elle en comprend les phénomènes.

     

    Consternant...