Affects et raison

"Nous ne désirons pas une chose parce qu'elle est bonne ; nous la jugeons bonne parce que nous la désirons." Spinoza. 


C'est ce qui se passe avec Facebook. 
La réalité n'est du coup plus accessible parce que nos affects sont plus puissants que la raison.

Il est très difficile d'identifier tous les risques mais ce qui est certain, c'est qu'ils existent.

Cette incapacité, à notre niveau, d'analyser la situation contribue à notre attachement aux choses parce que le désir reste l'élement majoritaire, le plus puissant, celui qui conduit nos décisions. Mais dès lors, peut-on considérer qu'il s'agit de la raison, d'une pensée structurante ou d'un conglomérat d'émotions ?

Regardons par exemple les publicités qui nous sont présentées, les pages vers lesquelles nous sommes dirigés : elles correspondent à nos recherches diverses sur les moteurs de recherche. Et elles sont par conséquent des "appels" à consommer. Tout est enregistré, tout ce que nous faisons sur la Toile est archivé.

Même chose d'ailleurs sur le "bon coin". J'ai fait une recherche sur les vérandas non pas pour en acheter une mais pour regarder des plans : le jour même, toutes les pubs sur le bon coin me présentaient des revendeurs dans la région Rhône Alpes. C'est immédiat.

On pourrait penser que c'est sans importance mais sur le fond, cela signifie que nous ne sommes pas des individus mais des consommateurs potentiels. Alors, pour moi qui prône justement la dé-consommation et le bricolage et la récupération, ça me gêne considérablement.

Si notre envie, tout à fait justifiable, d'échanger des avis, informations et autres sur les réseaux sociaux font de nous des "cibles commerciales" et que tous les moyens sont bons, sans cadre ni limite, jusqu'à la malversation, pour parvenir à leurs fins, alors je vais considérablement limiter ma participation. Je ne suis pas un portefeuille. Il faut se souvenir de la série "Le prisonnier" ? :

 

"Je ne suis pas un numéro"!!

Est-ce que cette "habitude" se limite aux réseaux sociaux ? 

Non.

On peut y voir le même phénomène d'appartenance et d'abandon dans tout le système matérialiste, dans toute la Toile consumériste.

Pourquoi y a-t-il encore autant de gens à manger de la viande alors que les images de la souffrance animale sont diffusées et accessibles ?

L'habitude du désir plus fort que la raison.

Le conditionnement du désir qui fait que les individus considèrent une chose "bonne" parce qu'ils la désirent.

Alors que cette habitude va à l'encontre de la raison.

Mais cette raison est détournée par des arguments développés par les médias, les industriels, la sphère médicale, l'entourage, la société dans sa puissance conductrice.

Dernièrement encore, sur un forum où j'étais intervenu, la réponse qui m'a été donnée, c'est que mes arguments relevaient de la "masturbation intellectuelle".

J'ai donc répondu que je préférais cette masturbation intellectuelle à l'abstinence.

Il vaut mieux à mes yeux que je me procure le plaisir de MA réflexion que de me nourrir d'un plaisir aveugle procuré par l'adhésion déraisonné à des désirs de masse, à une appartenance moutonnière.

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