Jean Jaurès

« Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnées et de paroles tumultueuses. Quelques hommes se rassemblent, à huit clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d‘administration, et, à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclats de voix, comme des diplomates causant autour d’un tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers; ils décident que les ouvriers qui continuent la lutte seront chassés, seront exclus, seront désignés par des marques imperceptibles, mais connues des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale.

Ainsi, tandis que l’acte de violence de l’ouvrier apparaît toujours, est toujours défini, toujours aisément frappé, la responsabilité profonde et meurtrière des grands patrons, des grands capitalistes, elle se dérobe, elle s’évanouit dans une sorte d’obscurité. »

JEAN JAURÈS

Discours devant la chambre des députés, séance du 19 juin 1906

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