Le hasard.

"Ce que nous appelons hasard, c'est peut-être la logique de Dieu". Georges Bernanos.

"Le hasard, c'est peut-être le pseudonyme de Dieu quand il ne veut pas signer." Théophile Gautier.

"Laissons le choix au hasard, cet homme de paille de Dieu." Marguerite Yourcenar.

"Ce qui est hasard à l'égard des hommes est dessein à l'égard de Dieu." Bossuet.

"Le hasard, c'est Dieu qui se promène incognito." Albert Einstein.

 

Dieu. Hasard. Evidemment deux problèmes insolubles par la raison elle-même puisque cela voudrait dire que la raison peut apporter des preuves. Absurde. Nous ne pouvons être que dans la foi ou ne pas y être.

L'autre problème vient de ce "satané" nom de Dieu qui apporte immédiatement une connotation religieuse alors qu'il devrait en être épargné étant donné qu'on ne peut pas concevoir que Dieu ait besoin des hommes pour être expliqué..."Dieu" est une perception, pas une réflexion. Quand l'homme réfléchit à propos de Dieu, il n'est déjà plus en osmose avec Dieu. Il vaut bien mieux écouter l'herbe qui pousse ou admirer la sérénité des pierres.

Dès lors, je préfère le flux vital. L'énergie, l'Un, la Conscience.  

Bon, alors , ce hasard serait donc intrinsèquement l'apparition furtive et inopinée de cette Conscience. Cette "logique" ne nous est pas accessible. Pourquoi ? Est-ce que notre rationalité éducative nous prive d'une perception qui serait une forme d'osmose avec la Création ? Est-ce que nous avons perdu une "innocence" merveilleuse, une simplicité fondée sur l'acceptation de ce qui est. Les "synchronicités" de Jung ne seraient pas des dérives mystiques mais le rétablissement d'une logique universelle et éternelle. Ce que nous n'expliquons pas, parce que la causalité scientifique est bafouée, ne serait pas une erreur d'interprétation mais une interprétation inaccessible.   

Que faire alors ? Lorsque j'ai vu Nathalie pour la première fois, j'ai senti cette "chance" incommensurable me saisir à la gorge. J'ai pensé à un hasard merveilleux, un miracle...Il dure toujours, avec la même puissance.

Mais était-ce inscrit ? Aurions-nous pu continuer à nous manquer encore et encore, à passer l'un à côté de l'autre sans que nos routes ne se croisent ? Je n'arrive pas à l'imaginer. Et la Conscience ne le voulait sans doute pas. Il me plaît d'imaginer que c'était un destin, une nécessité, une naissance à vivre. Bien sûr qu'on peut me répondre qu'il ne s'agit que d'une enluminure enfantine, un jeu de l'esprit. Mais personne n'en sait rien en fait parce que ça ne nous est pas accessible.

Ca ne me gêne pas. Rien ne m'empêche de contempler ce cadeau infinie de la femme que j'aime. Que ce soit un hasard divin ou un hasard humain, la réalité est plus importante que les tourments de l'ego. Si un jour, mon âme m'apporte une réponse, je la saisirai au vol. Pour l'instant, il ne me reste qu'à être dans l'acceptation de ce qui est. Là, il ne s'agit pas de hasard mais d'une lucidité qui m'appartient. Peut-être même que l'idée du hasard elle-même est une fausse route, un questionnement inutile, un paravent à la réalité. Le hasard est une incertitude constante avec éventuellement une issue favorable selon notre jugement. L'Amour est une constante certaine. Et ne souffre d'aucun jugement.

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