Le massacre des poissons

Web poissons 672x359Je vois passer parfois des documents qui alertent la population sur la souffrance animale dans les abattoirs ou les élevages industriels. Quid des poissons et de ce carnage constant et inimaginable pour un esprit humain ? J'entends des gens dire qu'ils ne veulent plus participer à la souffrance des vaches, des moutons, des cochons, des poules, des oies etc etc...Très bien. N'oublions pas les poissons et toute la vie des océans. Je suis né en Bretagne, il y avait du poisson et des fruits de mer bien souvent à table. Je n'en mange plus. Rien de ce qui a été vivant et doué de conscience. 

 

http://tahin-party.org/textes/Poissons_le_carnage.pdf

"Les poissons ne saignent pas. Il serait pourtant plus juste de dire qu'ils saignent
peu, mais c'est en se basant principalement sur cette prétendue caractéristique
que l'Église catholique avait décrété que l'on pourrait les manger même pendant
le carême. C'est que le sang paraît porteur de la vie, et que répandre le sang est
un très fort symbole de violence et de domination. Sous l’Ancien Régime, les
nobles étaient décapités à la hache ou tués à l'arme blanche, alors que les gueux
étaient pendus, brulés ou étouffés. Mort noble, avec écoulement du sang, et mort
dégradante, lorsque le sang n’est pas répandu. Le fameux privilège de chasse de
la Noblesse était un droit également de faire couler le sang de l'animal sauvage :
piéger les animaux, les étouffer, les noyer étaient des manières de manants, de
vilains.
Et les animaux eux-mêmes se voyaient conférer des statuts plus ou moins valorisants
selon « leur sang » : les gros mammifères, auxquels les hommes s'identifiaient
peu ou prou et que seul « le sexe fort » pouvait tuer, étaient renommés être des
viandes rouges (ou même noires, pour le « gros gibier »), tandis que les oiseaux
et petits mammifères (animaux de basse-cour, etc.), que pouvaient parfois tuer
également les femmes, étaient censés être des « viandes blanches ». Pour se ravigorer,
au XIXe siècle encore, les hommes buvaient le sang des bœufs des abattoirs,
et les femmes du bouillon de poulet ! Quant aux poisssons, on l'a vu, ils étaient
censés être dépourvus de sang ; déjà, chez les Grecs, les poissons n'étaient pas
considérés comme de la viande. Cela semble rester la règle durant l'antiquité, et
« ce n'est véritablement qu'après l'établissement du Christianisme que la pêche
fit des progrès. Elle n'avait été qu'une profession vile, abandonnée aux mains
d'esclaves : le besoin de satisfaire aux jours d'abstinence la convertit en une profession
nécessaire. »
Du coup, les poissons ne constituaient guère un aliment noble, et restaient une
nourriture de pauvres, un plat de pénitence ; le Carême n'était autrefois pas vécu
positivement, comme en témoigne une parodie médiévale des chansons de geste,
« La Bataille de Caresme et de Charnage ».
La pêche n’était donc pas une activité prestigieuse : contrairement à la chasse,
« on la considérait [sur la fin du moyen age] plutôt comme une activité économique
(pêche au filet dans les rivières et vidange périodique des étangs) ;
le seigneur, qui en avait le monopole, se serait abaissé s'il l'avait exercée luimême.
» Par contre, il se réservait bel et bien le droit de chasse, valorisant, lui, et
symbole de sa domination sur les autres animaux, sur ses terres et sur les autres
humains.
Voilà sans doute pourquoi aujourd’hui encore les poissons ne bénéficient
d’aucun prestige, ne font guère relief dans notre imaginaire et pourquoi, peut-on
supposer, leur sort nous laisse si souvent indifférents."

 

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