Le regard des autres.

Merci à Claude-Alain Luthi, ami précieux.
Suis-je ce que je vois dans le regard des autres ?

Non. Tout d’abord, ce qu’on CROIT voir dans le regard des autres, c’est ce qu’on y projette : c’est ce qu’on croit être. C’est un reflet de l’image qu’on a de soi, terni par ses doutes, ses craintes et ses complexes.

Le timide croit être ce qu’il voit dans le regard des autres. Et comme il n’a pas confiance en lui, il y voit quelque chose d’imparfait, d’inadéquat et dont il a honte.

La réponse est à chercher ailleurs.

Ce que je montre ?

Suis-je ce que je vois en me regardant dans un miroir, en m’écoutant parler ?
Non. Parce que croire que l’on est ce que l’on montre, revient à dire que ce que l’on ne montre pas n’existe pas, ou nous est étranger.

Ca revient à nier toute vie intérieure, toute profondeur.

Le narcissique qui mise tout sur son apparence, jusqu’à être fasciné par son image, n’est finalement qu’un névrosé soumis au regard des autres et à leur approbation - un timide extraverti, parce qu’il ignore tout de qui il est : il a besoin du regard des autres pour se sentir visible, il ne se comprend qu’à travers le regard des autres.

Ce qu’on me dit que je suis ?

Ça … ça dépend de vous : si vous êtes un mouton, alors oui, vous êtes ce que le troupeau vous dit que vous êtes. Un mouton.

Certaines personnes, désespérées par leur désir de trouver leur place, leur besoin de reconnaissance et d’approbation, passent leur vie à essayer de se conformer aux attentes des autres. Pour faire plaisir, pour ne pas avoir d’emmerdes, pour ne pas sentir le poids de la pression sociale, qui fait peur et pousse à regarder en soi.

Ces personnes, encore une fois, croient être ce que leur renvoie le regard des autres, parce qu’elles ignorent où regarder pour se voir réellement et comprendre qui elles sont réellement - ou alors, parce que ça ne les intéresse pas, et qu’elles veulent simplement une vie peinarde et sans histoires.
Vous, je sais pas, mais pour moi, une vie sans histoires c’est pas la vie.

On est ce qu’on veut être ?

Non.

Si on était ce qu’on veut être, je serais une rock star.

Bon, assez de taquinerie. La réponse est finalement simple.

On est ce qu’on OSE être (et dans une certaine mesure, ce qu’on pense être).
Sans vouloir faire dans le dramatique, prenez 5 minutes pour réfléchir à ça et à ce qui suit.

On est ce qu’on ose être

C’est ce que tu oses faire dans / de ta vie qui définit les contours de celle-ci.
Ta personnalité est délimitée par l’image que tu as de toi : ce que tu crois être, ce dont tu es fier en toi, ce dont tu as honte, tes croyances limitantes (”Je suis un looser”), tes complexes… Ta personnalité va s’épanouir à l’intérieur de ces limites.

… sachant que c’est l’image que tu as de toi et la richesse / solidité de ta personnalité qui conditionnent ta propension (ta tendance et ta capacité) à prendre des risques et à oser aller de l’avant pour affronter l’inconnu et avancer / évoluer dans ta vie.

En fait :

1. On est ce qu’on ose faire et être

2. On ose faire et être ce qu’on pense AVOIR LE DROIT et ÊTRE CAPABLE d’oser faire et être.
Un timide qui pense qu’il ne vaut rien, ou que tout est compliqué et que de toute façon, c’est un looser, aura du mal à développer une personnalité riche et équilibrée, et aura du mal à vivre une vie passionnante.

Une personne qui pense que le monde l’attend, et qu’il lui suffit d’aller chercher ce que la vie a à lui offrir aura une vie bien plus intéressante. Chaque vie se vaut, nous sommes d’accord, mais à choisir, je prends celle-là et pas celle du timide.

Une autre façon de se définir est de dire qu’on est la somme de ses expériences et de ses rencontres. Oui, c’est vrai - mais finalement, la somme de ses expériences et rencontres, c’est tout ce qu’on a osé faire et être dans sa vie.

Si les seules limites dans la vie à ce qu’on peut accomplir, construire et conquérir, c’est ce qu’on pense avoir le droit et être capable d’oser faire et être (hormis le facteur « difficulté technique / physique, qui se travaille malgré tout), alors travailler sur ses croyances limitantes et sa perception de soi et du monde ouvre des perspectives quasi illimitées à celui qui veut réussir sa vie.

Et là, comme toujours, tout est question de courage intellectuel et de volonté.
A vous de voir :-))

Pour finir, une réflexion intéressante, lue sur le net en réponse à quelqu’un qui posait la question “est-on ce qu’on veut être” :

Nietzsche a dit : “Deviens ce que tu es.”
Pour lui, chaque homme fabrique deux représentations de lui même : ce qu’il est d’une part et ce qu’il voudrait être d’autre part. Pour l’homme qui agit (et cela répond grandement à ta question, à savoir l’acte qui est la mise en œuvre de notre volonté de devenir “ce qu’on veut être”) pour atteindre son idéal, la différence s’estompe et ne reste réelle que dans la représentation que nous avons de nous même. Ainsi, d’une certaine façon, nous nous efforçons à devenir ce que nous sommes déjà en un sens : devenons ce que nous sommes."

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