Les loups mangeurs d'hommes....

Les articles sur les loups sur le site du crash de l'avion, ça pue le journaliste malsain, l'appel de l'audimat parce qu'avec 300 personnes sur place, les hélicos et le barouf que ça doit faire, les loups, ils sont loin...
....Par contre, ça remue les fantasmes et ça fait vendre du papier (papier Q d'ailleurs) Et les familles qui vont lire ça, ils y ont pensé ces TDC ? Purée, à vomir.

Le goût du sang, ce sont ces journalistes qui l'ont. Pas les loups. Et tous ceux qui ensuite vont aller colporter ces conneries. 

Hoax : non, les loups ne menacent pas le site du crash de l’A320

AUSTRIA-ANIMALS

Il n'y avait pas besoin d'ajouter de l'horreur à la catastrophe aérienne qui a vu un Airbus A320 s'écraser dans les Alpes-de-Haute-Provence avec 150 personnes à son bord. Pourtant, BFM-TV et Les Echos, reprenant une information du quotidien belge La Dernière Heure, alertaient, mercredi, sur un risque d'un type nouveau : celui des loups, et le fait qu'ils « pourraient être attirés par l'odeur des corps des 150 victimes ». Une information qui pourrait presque prêter à rire si elle n'était pas abjecte, niée en bloc par les experts de la faune sauvage.

La région de l'accident, située entre Digne-les-Bains et Barcelonnette, s'avère bien une zone de présence permanente du loup, revenu naturellement dans les Alpes françaises en 1992. « Depuis 2006, il y a effectivement une meute sur le secteur dit des Trois-Evêchés-Bachelard. Sa taille est variable selon les hivers, mais on y relève des effectifs en général de l’ordre de cinq individus », explique un expert de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

Pour autant, si les loups peuvent atteindre les zones escarpées, les dépouilles des victimes ne risquent rien, tant le prédateur est un animal farouche et méfiant. « Les rotations constantes des hélicoptères dans les airs et les équipes de gendarmes, d'experts sans oublier les badauds au sol, sont autant de facteurs de perturbation très importants pour les loups, au même titre que pour le reste de la faune sauvage. Il y a tout ce qu'il faut pour les faire fuir », assure Pierre Athanaze, président de l'association Action Nature et ancien président de l'Association pour la protection des animaux sauvages.

Une meute évolue sur un territoire de 300 km², rappelle l'expert de l'ONCFS. Elle n'a donc aucune raison de rester sur le site du crash, une zone de 3 ou 4 hectares, soit un millième de sa zone de vie. D'autant que la région est riche en ongulés sauvages, qui constituent la principale source de nourriture de Canis lupus.

« Le loup n'est pas attiré par l'homme en particulier. Etant opportuniste, il pourrait dévorer un cadavre isolé en pleine nature, sans agitation autour. Mais pas sentir l'odeur du sang à des kilomètres, affirme encore Pierre Athanaze. On est dans le pur fantasme. » Comme le rappelait le philosophe et naturaliste Yves Paccalet dans son dernier ouvrage, les loups, comme les ours ou les requins, ne sont pas des « mangeurs d'hommes ». « Nous avons développé une crainte génétique mais aussi culturelle envers ces animaux, témoignait-il dans un entretien sur ce blogLes attaques d'hommes par des loups sont extrêmement rares dans le monde – et inexistantes dans l'Hexagone depuis 1992 ».

Audrey Garric

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