Nous sommes des terroristes

Le terrorisme que nous connaissons a des effets dramatiques. Il serait monstrueux de le nier. 

C'est un terrorisme événementiel et limité à certaines zones géographiques. 

Les victimes doivent être pleurées et des solutions doivent être trouvées. 

Ceci étant précisé, il convient d'observer ce qu'il en est de ce terrorisme planétaire qui concerne la vie elle-même. 

Imaginons la prise de paroles de toutes ces espèces disparues et de celles qui vont disparaître sous le feu dévastateur de l'activité humaine. 

Nous sommes bel et bien à leurs yeux des terroristes qui agissons dans une folie incontrôlable, pour des raisons qui dépassent l'entendement lui-même. 

Nous dévastons pour maintenir un confort de vie que nous ne voulons plus perdre même si le maintien de ce confort induit l'effacement de millions d'êtres vivants. 

Jusqu'à porter atteinte à la planète elle-même.

Le terrorisme islamiste a des raisons innommables, immondes, totalement abjectes. Le premier qui contredit cela ne fait même plus partie à mes yeux du genre humain.

Mais que pensent de nous les animaux, les arbres, les océans, l'atmosphère, si tant est que nous leur accordions une forme de pensées ?

Peuvent-elles, toutes ces victimes, nous accorder le droit de notre folie ?

Non, assûrément.

Nous ne sommes à leurs yeux qu'un groupe humain qui les terrorise. Mais nous n'entendons pas leurs pleurs parce que nous n'écoutons pas. Le bruit humain assourdit nos coeurs et occupent nos cerveaux.  Du haut de notre piédestal mortuaire, nous ignorons le massacre.

Le terrorisme islamiste cache un terrorisme de masse dont nous sommes les acteurs. 

Les crises économiques cachent une crise environnementale majeure.

les crises sociales cachent une détresse animale et végétale qui nous échappent.

Nous sommes les raisons cachées de toutes ces crises.

Nous sommes l'économie, nous sommes le social, nous sommes les guerres, nous sommes la haine, le rejet, la peur, la colère, la soif de pouvoir, le culte de la richesse, du confort, du plaisir, de la jouissance des biens et tout cela n'est que l'excroissance de notre incapacité à aimer la vie.

Le monde moderne est notre miroir intérieur.

Il viendra un jour où la glace se brisera et nous verrons alors le vide sidéral de notre inconscience.

Il n'est plus temps de pleurer le massacre des poissons, la dévastation des forêts, l'empoisonnement de l'eau, la souffrance animale, la mort des sols, la pollution de l'air... Le constat est établi, les conclusions sont visibles et accessibles à tous ceux qui prennent la peine de plonger dans ce gouffre sombre de l'humain. Il n'est plus temps de pleurer, de s'apitoyer, de critiquer les "coupables"... Nous sommes tous coupables, à plus ou moins grande échelle. Et moi aussi.

Le temps est venu de changer.

Radicalement.

Et si cela n'est pas entendu, il viendra alors le temps de la dévastation de l'humanité.

Certains parleront de catastrophisme exagéré, d'autres opteront pour un optimisme forcené. 

Peu m'importe de savoir qui a raison. 

Lorsqu'il y a une décision à prendre, il ne s'agit pas d'écouter tous les avis contradictoires mais d'agir en conscience. Avec sa conscience. Il ne s'agit pas d'hégémonie intellectuelle et du concours de celui qui pisse le plus loin...Il ne s'agit pas d'ego et de combats d'idées. Il ne s'agit pas de se faire connaître par des prédictions apocalyptiques mais juste de se projeter plus loin que la fin du mois et des prochaines vacances d'été...

Le temps de l'insouciance est révolu.

  

 

 

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