Si...

Si tu peux être en paix alors qu'autour de toi

Tombent les enfants comme les feuilles des bois,

Étouffent les enfants dans les bras des aînés

Qui se croient tout permis envers ces nouveau-nés

 

Si tu peux violenter la virginité

De leurs âmes offertes à tes sourires menteurs

Sans jamais ressentir la tristesse de leurs cœurs

Périssant sous le poids de tes divinités

 

Si tu peux devant eux te dresser sans honneur

Sans jamais en toi-même observer ton enfant

L’âme pure et joyeuse des matins naissants

Avant que tu ne croises le chemin des tueurs

 

Si tu crois détenir une quelconque vérité

Quand tu n’es qu’un pantin aux idées engoncées

Une tumeur cérébrale qui s’extasie

Des poisons qui la tuent tout au long de sa vie

 

Si tu penses devoir lutter contre la Terre

Et choisir follement de souiller notre Mère

Éduqués par des fous à gagner une vie

Qui jamais ne se plaint alors qu’elle te remplit

 

Si tu peux devant toi entasser tous tes biens

Et te sentir heureux en gâchant ton destin

Posséder des chimères et en nourrir tes peurs

De perdre tout à coup une vie de labeur

 

Si tu penses choisir l’horizon du chemin

Quand tu ne fais qu’emprunter celui de tes aînés

Et pour te rassurer faire de tes héritiers

Des enfants formatés à la course des biens

 

Si l’amour en ton cœur n’est qu’une possession

Une mise en valeur de toutes tes ambitions

Si tu veux enchaîner les âmes comme des chiens

Tu n’es juste qu’un pilleur qui court à sa fin

 

Si tu te crois entier quand tu n’es qu’un fragment

Qu’un moi émietté qui n’a plus de ciment

Et qui cherche la paix dans les mirages payants

Quand le trésor est en toi et qu’il t’attend

 

Si tu peux voir détruit cette existence plate

Sans un mot quitter l’idée de la rebâtir

Tu laisseras s’éteindre cette âme de blatte

Pour un matin laisser de toi l’Humain jaillir.

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