Suicides professionnels

"Mes enfants, vous allez à l'école pour avoir un travail et pouvoir gagner votre vie"...

 

"Gagner sa vie..." 

Cette phrase est fondamentalement une absurdité mais lorsque cette nécessité d'avoir un revenu conduit à la mort, elle en devient un scandale, une honte absolue, une atteinte aux valeurs humaines les plus profondes. De très nombreux secteurs sont concernés : l'enseignement, la santé, la Poste, la police, le secteur agricole, le secteur industriel en général. 

Il faut évidemment relier ce stress à la faiblesse des revenus quand ces revenus permettent à peine de survivre.

Le jour où les banquiers stressés se suicideront, c'est qu'il y aura eu une hécatombe dans le monde ouvrier...

Carlos Ghosn, patron de Renault, gagne 7 MILLIONS par an...

Un salarié Renault sur le site de Cléon (Seine-Maritime), le 6 juin 2017. ( AFP / CHARLY TRIBALLEAU )

Pour les syndicats, ces suicides seraient à relier aux conditions de travail dans un contexte de production intensive. Ils dénoncent notamment l'accord de compétitivité signé en 2013 qui a entraîné de nombreux départs et accentué la charge de travail. "Depuis 2013, 8.000 emplois sur 34.000 ont été supprimés", précise William Audoux, délégué CGT du site de Cléon (Seine-Maritime), où 10 suicides ou tentatives ont été recensés en près de quatre ans.

"LES CADENCES SONT INFERNALES"

Sur le site, où près de 5.000 salariés construisent les moteurs du groupe, un employé de 35 ans, père de deux enfants, s'est pendu en avril. "Tu expliqueras ça à mes filles Carlos (prénom de Ghosn, PDG de Renault)", a-t-il laissé dans une lettre.

Le dernier drame connu remonte au 3 avril à Sandouville (Seine-Maritime). Un père de famille d'une quarantaine d'années a tenté de se pendre dans un atelier. "Il portait autour du cou une pancarte où il avait inscrit les noms de ses chefs d'atelier avec cette mention : 'ils m'ont tué'", écrit le quotidien. Une autre employée a également voulu mettre fin à ses jours à Noël dernier.

"Pour nous, ces tentatives sont liées à Renault", assure Nicolas Guermonprez, délégué CGT. "Les cadences sont infernales. En 2007, le projecteur avait été mis sur le malaise des cadres (trois suicides d'octobre 2006 à février 2007, ndlr), on a oublié celui des ouvriers".

"DES CAS D'ÉPUISEMENTS PROFESSIONNELS FONT JOUR"

Sur les 9.600 employés du Technocentre Guyancourt (Yvelines), 136 burn-outs ont été par ailleurs diagnostiqués en 2016, selon plusieurs rapports de la médecine du travail de Renault consultés par Le Parisien. Un ingénier est également mort après un malaise lors d'un entretien disciplinaire.

"Malgré les embauches récentes et leur signal positif, la charge de travail reste très élevée dans de nombreux secteurs, et ce depuis plusieurs années", écrit un médecin. "La résistance physique et psychique des salariés s'en trouve diminuée et des cas d'épuisements professionnels font jour également dans des secteurs jusque-là épargnés".

Une alerte psychosociale a été lancée au début de l'été dans l'usine de Maubeuge (Nord), où aucun suicide n'est cependant à déplorer. "Les burn-out se multiplient à cause de cette course à l'hypercompétitivité", explique Samuel Beauvois, délégué syndical chez SUD. "Si rien n'est fait, dans un an on aura une vague de suicides".

"DES CAS INDIVIDUELS"

Renault a répondu au Parisien en contestant la dégradation des conditions de travail avancée par les syndicats. "Nous contestons le fait d'agréger des cas individuels", explique également le constructeur. "Chaque cas est unique, différent et attaché à une histoire personnelle". Le groupe met en avant la relance du dialogue social au niveau local et central dans le cadre de l'accord Cap 2020. Ce dernier s'est traduit par "la mise en place de commissions afin de pouvoir discuter des problèmes, notamment ceux liés à la qualité de vie au travail", explique-t-il.

Renault se questionne cependant sur le recours systématisé à l'intérim (45% des effectifs industriels du groupe). "C'est un sujet. Mais le rapprocher d'une liste de suicides n'a là encore pas de sens", répond le constructeur. "Néanmoins, nous avons comme objectif de diviser par deux le nombre de nos intérimaires d'ici à 2020 grâce aux embauches et aux gains de productivité".

 

 

La rémunération totale de Carlos Ghosn passe de 2,67 à 7,22 millions. La nouvelle passe mal car les autres salaires du groupe sont, eux, gelés

 

Le constructeur français Renault envisage de verser à son patron Carlos Ghosn un "package" de 7,2 millions d’euros au titre de l’année 2014 en raison de l’amélioration des performances de la marque, notamment sur le marché français (+5,1%).  Soit une hausse de 167%, presque trois plus que les 2,67 millions versés en 2013.

L’an dernier, le groupe a publié un chiffre d’affaires en hausse de 0,3% à 41 milliards d’euros, et un bénéfice de 1,9 milliards d’euros, trois fois plus qu’en 2013.

D’après le document de référence mis en ligne par le groupe, Carlos Ghosn percevra donc une part fixe de 1,23 millions euros inchangée depuis 2011, ainsi qu’une part variable qui augmente  de 31% par rapport à 2013 et se chiffre à 1,81 million (soit 147,5% du fixe).

Sud Ouest

Une rémunération "théorique"… pour l’instant

A cela s’ajoute 100 000 "actions de performance" (qui ont remplacé les stock-options) attribuées à une valeur de 41 € l’unité soit 4,1 millions d’euros. De quoi réaliser une jolie plus-value si le cours actuel à un peu plus de 80 € se maintient. Carlos Ghosn ne pourra toutefois toucher ces actions qu’en 2018 et sous certaines conditions (rester dans le groupe Renault jusque là et maintenir un haut niveau de performances).

Anticipant les critiques, les administrateurs rappellent que cette rémunération n’est pour l’instant que théorique puisqu’elle peut varier en fonction des résultats futurs et du cours de l’action du constructeur. Elle doit par ailleurs encore être soumise au vote des actionnaires de Renault lors de l'assemblée générale du 30 avril prochain.

Il n’empêche. Son montant passe mal alors que Carlos Ghosn a instauré le gel des salaires dans le cadre d’un accord de compétitivité signé en 2013 au sein du groupe. Selon les Echos, les représentants des salariés au conseil d’administration ont d’ailleurs voté contre ce " package", tout comme les représentants de l’État.

15 millions avec Nissan

La rémunération proposée par Renault est indépendante de celle que Carlos Ghosn perçoit en tant que président de Nissan. En 2013 le groupe japonais lui avait versé près de 7,6 millions d’euros et 7,2 millions en 2012.

Si son salaire japonais reste à ce niveau pour  2014, il recevrait donc près de 15 millions d’euros en tant que président et directeur général de l’Alliance Renault-Nissan.

 

blog

Ajouter un commentaire