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"Le galion des étoiles"
- Par Thierry LEDRU
- Le 04/12/2022
Les articles du site "Le galion des étoiles", vraiment, c'est très, très intéressant.
Des présentations de livres, films, documentaires, des textes très bien écrits, un très beau graphisme.
" Un individu seul peut-il changer le monde ? Ou faut-il s’en tenir à la psychohistoire d’Hari Seldon dans Fondation, et considérer que seul le collectif peut influencer un changement de trajectoire ? Ce genre de question est très actuel, notamment avec le changement climatique. Les petits gestes ou les grandes politiques ? Si je ne jette pas ma canette dans la poubelle jaune, le monde s’en trouvera-t-il plus mal ? Les chefs d’États sont-ils assez influents pour inverser le cours des choses ? La grande erreur, souvent, est de poser justement l’alternative : l’un ou l’autre, un ou bien… ou bien kierkegaardien mal compris. L’alternative est dans l’individu lui-même, un choix qui se pose à lui dans sa propre existence, comme Patricia. Le choix l’engage d’une vie à l’autre, et dans chacune des réalités parallèles, d’autres choix la font évoluer, de telle manière qu’en tant qu’individu, on ne peut pas s’en remettre au collectif, c’est au particulier de se réaliser dans le général."
https://www.legaliondesetoiles.com/Mes-vrais-Enfants--My-Real-Children--Jo-Walton--2014_
Mes vrais Enfants | My Real Children | Jo Walton | 2014
Un article ajouté/rédigé par Bruno Blanzat | 27/10/2022 | Lu 113 fois
Mes vrais Enfants | My Real Children | Jo Walton | 2014
Est-ce parce qu’elle est galloise que Jo Walton me rappelle tant Ken Follett dans son écriture ? L’un et l’autre sont capables de vous attraper dès les premières lignes et vous tenir captifs jusqu’au bout. C’est tellement prenant que nous ne lisons plus des suites de phrases, nous basculons dans l’histoire, on se trouve en contact direct avec les personnages, c’est une expérience de virtualité très marquante.
Dans ce livre, on suit les deux vies de Patricia Cowan, une femme née dans l’entre-deux guerres en Angleterre. Un jour, un homme lui lance un ultimatum : ils se fréquentent depuis quelques temps, mais si elle souhaite faire sa vie avec lui, elle doit se décider à l’instant. Cette décision entraîne une divergence.
– Oui, elle se marie avec lui, elle deviendra Tricia puis Trish,
– Non, elle reprend sa liberté, on l’appellera alors Patsy ou Pat.
De ce choix découlent deux mondes alternatifs. L’astuce narrative est assez classique, que serions-nous devenus si nous avions fait un autre choix à un instant crucial ? La force de Jo Walton, c’est de tirer minutieusement les deux fils, sans fausse symétrie. Chaque chapitre alterne les deux réalités et couvre des périodes plus ou moins longues, pas toujours les mêmes d’ailleurs, ce qui renforce l’idée que ces deux vies sont indépendantes l’une de l’autre. La divergence est si radicale que les moments forts de chacune des vies de Patricia l’emmènent dans deux parcours radicalement différents.
Lire la suite de l’article de Bruno Blanzat pour Le Galion des Etoiles :
Mes vrais Enfants | My Real Children | Jo Walton | 2014 (legaliondesetoiles.com)
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Forêts et évapotranspiration
- Par Thierry LEDRU
- Le 04/12/2022
Sur nos 4700 m² de terrain, on a passé cette semaine le cap des cent arbres plantés. La plupart viennent des forêts du secteur : des jeunes arbres condamnés, soit parce qu'ils poussaient sur une piste forestière et qu'ils seraient écrasés par les engins forestiers qui y circulent, soit parce qu'ils poussaient sous de très grands arbres et qu'ils n'auraient pas eu de place pour se développer : cèdres, épicéas, sapins, mélèzes, bouleaux, saules marceau, sureau, saules communs, noisetiers, châtaigniers, robiniers faux acacias, etc... On y ajoute d'autres arbres : févier d'Amérique, olivier de Bohême, sorbier des oiseleurs etc... puis divers arbustes fruitiers ou pas.
Je vais entamer le creusement d'une mare à un endroit où se trouve sans doute un passage d'eau, prolongement probable du réseau qui alimente le puits. L'herbe y reste verte même en plein coeur de l'été. Terrain parfait pour les saules et objectif de mise en place de plantes aquatiques avec l'espoir de voir toute la faune d'insectes d'eau : larves de libellules, girins, notonectes, dytiques, phyganes etc...
L'objectif final, j'en ai déjà parlé ici, c'est le "jardin-forêt."
Tout ça, cette vie en "plein sol", j'en suis arrivé, encore une fois, à la mettre en mots dans un roman, celui que je viens de finir, le tome 3, la suite de "LES HEROS SONT TOUS MORTS"
LE DESERT DES BARBARES
CHAPITRE 6
Tian et Louna avaient été invités à participer aux divers travaux de la communauté. Emma et David leur avaient expliqué les fondamentaux de la permaculture. Anciens ingénieurs agronomes, ils avaient quitté leur travail pour se lancer dans le maraîchage. Ils connaissaient Sophie et Tristan et ils avaient acheté en commun les vieilles bâtisses du hameau. Quatre maisons d’habitation, cinq granges avec sol bétonné pour trois d'entre elles, l’ensemble formant approximativement un demi-cercle. Les façades tournées au sud avec une grande esplanade en dalles calcaires. Une des granges avait été aménagée en salle commune. David avait raconté les premiers mois, la somme considérable de travaux, l’engagement de tous pour la communauté, les forces associées dans un projet qui réclamait une entente parfaite.
Avant de rejoindre le front islamique, Moussad avait travaillé comme charpentier-couvreur. Il avait donc repris l’ensemble des toitures. Didier avait usé de ses talents de bricoleur pour réaliser des aménagements intérieurs, revoir les installations électriques et les relier aux panneaux solaires. Des batteries dispensaient toute l’énergie nécessaire à la communauté. Les quatre maisons d’habitation étaient reliées à une source dont le débit permettait une alimentation permanente, en plus de l’arrosage des potagers. Des citernes en béton récupéraient l’eau de pluie en complément. Une mare de belle taille offrait un refuge idéal aux insectes aquatiques, larves en tous genres, amphibiens et petits poissons. Toutes les cultures légumières étaient protégées de l’ardeur du soleil par des arbres fruitiers et divers feuillus. Trois hectares de terre attenant. Du terrain agricole dont personne ne voulait. Des champs de cailloux juste bons pour la pâture. La permaculture avait donné vie à ces terres abandonnées.
« Il s’agit de créer et de développer un micro climat. »
Emma était passionnée par son travail. Elle aimait partager. Tian et Louna l’écoutait avec attention. Louna aimait la force qui émanait de cette femme, une énergie qui l’enthousiasmait et qui la stimulait. Elle réalisait aussi en l’écoutant la quantité de savoirs qu’il lui faudrait enregistrer et elle en vint à se dire qu’elle avait perdu beaucoup de temps à étudier des choses inutiles.
« Les arbres protègent des intempéries les plus violentes et avec l’évapotranspiration, une certaine humidité est maintenue, une sorte de micro-climat. L’agriculture qui considère que tout doit être compartimenté dans des surfaces clairement délimitées ne comprend rien à la nature. Retourner le sol contribue uniquement à tuer toute la vie qui s’y trouve. D’où la nécessité d’utiliser des engrais. C’est juste un commerce qui a anéanti les formes primitives de l’agriculture alors qu’elle est la seule à préserver la vie du sol. Le sol ne doit jamais être mis à nu. On récupère de la paille dans la vallée en échange de travaux dans l’exploitation. Un paysan qui nous soutient et se retire peu à peu de l’agriculture intensive. Le paillage et l’utilisation du broyat enrichissent le sol. Tous nos déchets végétaux retournent au compost. Il nous a suffi de quatre années pour doubler la production de légumes. Maintenant, on a multiplié par dix. Nos produits sont très appréciés par les restaurateurs et les particuliers. On est bien connu maintenant et le bouche à oreilles suffit à assurer notre clientèle et nos revenus. L’argent est mis en commun et nous débattons régulièrement des achats nécessaires.»
Tian se réjouissait de chaque instant. L’idée qu’il ne devrait jamais repartir ne le quittait plus. Il se sentait brûlant, une chaleur bienheureuse, une euphorie intérieure qui lui donnait envie de rire.
Louna s’en était aperçu. Depuis si longtemps qu’elle ne l’avait vu pleinement heureux. Même avec elle.
Ils découvrirent que le repas du midi n’avait pas cours dans la communauté. Il s’agissait d’adapter le corps au manque. L’habitude du jeûne était une force et non une simple privation.
« Beaucoup trop d’humains vivent dans un pillage inconscient. Pillage de nourriture, de ressources minières à travers des achats compulsifs qui n’ont aucune utilité, sinon celle de se croire vivant. C’est leur intégrité spirituelle qu’ils pillent puisqu’ils finissent par ne plus être ce qu’ils portent en eux mais uniquement ce qu’ils portent sur eux et qu’ils possèdent autour d’eux. Et la nourriture qu’ils ingurgitent inconsidérément relève du même phénomène. Entre l’être et l’avoir, les sociétés matérialistes ont fait leur choix. Nous sommes tous des êtres parfaits, nous détenons tous la possibilité d’une vie juste et sereine. Mais les exemples qui sont enseignés conduisent les humains à la misère intérieure. Combien d’êtres sont réellement heureux ? Il m’arrive de penser qu’un grand nettoyage serait nécessaire. »
David était amer et il l’exprimait. Il n’aimait pas les sociétés matérialistes et il ne se privait pas pour en donner les raisons.
« Combien de personnes ont lu Krishnamurti ou d’autres réels enseignants spirituels ? C’est à croire que les gens ne veulent pas être libres, que leur esclavage mental et matériel leur convient parfaitement. Combien de personnes s’interrogent sur leur parcours de vie ? Combien comprennent l’importance de la spiritualité ? Moi, j’ai pris une baffe monumentale un jour. Le jour où je me suis détesté. Puis j’ai compris que c’était ma vie que je détestais et que je devais me retrouver. Qu’il y avait en moi un être bon et juste, lucide et libre. Et j’ai rencontré Emma. La vie m’apportait la preuve que j’avais raison. J’ai démissionné, Emma aussi et on est arrivé ici. On ne vit pas dans le confort matériel mais dans le bonheur intérieur. C’est juste ça qu’il faut parvenir à établir. »
https://lareleveetlapeste.fr/sil-ne-pleut-pas-dans-le-desert-cest-parce-quil-ny-a-pas-darbres-et-non-linverse/
« S’il ne pleut pas dans le désert, c’est parce qu’il n’y a pas d’arbres, et non l’inverse ! »
Pour avoir de l'évapotranspiration il faut couvrir nos sols de végétaux verts, donc vivants. Il faut aussi de l'eau dans le sol.
8 août 2022 - La Relève et La Peste
Forêts est le seul livre en France à faire un tour d’horizon aussi complet sur notre monde végétal. Intelligence et communication, protection des forêts, déforestation… bien d’autres sujets vous attendent pour vous émerveiller et vous donner une dose d’inspiration positive.
- Thème : Intelligence et communication, protection des forêts, déforestation, santé…
- Format : 300 pages
- Impression : France
Pierrick Berthou est agriculteur, producteur de lait bio à Quimperlé, en Bretagne. En 2003, la canicule meurtrière qui s’abat sur la France lui fait prendre conscience de la valeur inestimable de l’eau. Depuis, il s’est formé pour apprendre à gérer de la façon la plus résiliente possible cette ressource indispensable à la vie. Il a souhaité nous livrer ses apprentissages, avec une leçon clé : il nous faut réapprendre à connaître le cycle de l’eau et favoriser le phénomène d’évapotranspiration pour empêcher les sécheresses.
Les leçons du passé
« Depuis la nuit des temps, l’eau est une préoccupation pour l’être humain : soit il y en a trop, soit il en manque, jamais content ! D’ailleurs, de nos jours, il n’y a guère que les paysans qui s’en préoccupent. Les paysans sont vraiment stressés par l’eau. Pour les autres, leurs contemporains, du moment qu’il y a du soleil et que l’eau coule abondamment du robinet, tout va bien.
Justement, le problème est là : tant que l’eau coule du robinet, tout va bien.
Actuellement, nous ne payons pas l’eau en tant que telle, notre facture d’eau correspond aux traitements de l’eau et à son acheminement. Or, il suffit d’imaginer qu’un jour l’eau ne coule plus du robinet. Et, cette possible imagination devient déjà réalité. Avec la sécheresse qui frappe l’Hexagone, ce sont déjà 100 communes qui se retrouvent aujourd’hui sans eau potable en France.
Mais sachons bien, qu’avant que l’eau ne coule plus du robinet, des personnes auront pris les devants pour nous faire acheter l’eau dont nous avons besoin. C’est ce que l’on appelle la marchandisation de l’eau. Alors, un véritable business très lucratif se mettra en place. Tout est fait pour nous faire accepter cette idée totalement folle. A moins que nous ne réagissions dès maintenant.
Lire aussi : L’eau devient cotée en bourse à Wall Street, une menace pour son statut de bien commun
Le passé regorge d’exemples de réussite sur la gestion de l’eau :
1000 ans avant notre ère, les ancêtres des Aztèques vivaient dans l’actuel Mexique, une zone géographique plutôt aride. Ils avaient mis au point des techniques de récupération d’eau de pluie. A ces techniques s’ajoutaient des terrasses sur les flancs des collines afin de ralentir le ruissellement de l’eau de pluie.
L’alliance de ces différentes techniques permettaient aux Aztèques d’avoir de l’eau, donc de la nourriture toute l’année. Ces techniques vieilles de 25 siècles (2500 ans) sont à nouveau étudiées au Mexique, justement, pour faire face à la pénurie d’eau. Notamment dans la vallée d’Oaxaca.
Les Incas, ancêtres des péruviens, avaient, eux aussi, mis en place des techniques de récupération d’eau en haut des montagnes et/ou des vallons. Ils laissaient l’eau s’infiltrer lentement.
Cette eau, après avoir été filtrée et enrichie en minéraux, ressortait plusieurs mois plus tard dans la vallée, pendant la saison sèche. Ainsi, ils avaient de l’eau en abondance pour les cultures et pour se désaltérer. Les Incas avaient une connaissance prodigieuse de l’eau et de son cycle. C’est ainsi qu’ils purent développer ces techniques sophistiquées.
Ces techniques sont largement utilisées et vulgarisées par Sepp Holzer, chez lui, au Krameterhoff, en Autriche. Au Pérou, ces techniques sont, elles aussi, actuellement, remises au goût du jour.
Le Krameterhof : la ferme en permaculture de Sepp Holzer – Crédit : Sepp Holzer
En 2020, en France, nous avons subi durement une sécheresse, comme en 2019 et en 2018, et comme cette année. Comment réagissons-nous ? Où en sommes-nous ? Que faisons-nous ? Pour ainsi dire, rien !
Dans les Deux-Sèvres, deux conceptions de gestion de l’eau s’opposent de plus en plus durement. Cela n’est pas pas de bon augure, et laisse imaginer aisément ce qui pourrait se passer si jamais l’accès à l’eau se compliquait. Un climat d’inquiétude et d’insécurité s’emparerait de nous. Et, comme la peur n’est pas bonne conseillère …..
Dans les Deux-Sèvres, deux visions différentes tentent de surmonter ce problème. D’un côté, il y a des agriculteurs qui veulent stocker l’eau pour assurer une irrigation massive et gabegique ; et de l’autre, il y a certains militants qui ne veulent pas entendre parler de stockage de l’eau. Ces deux visions totalement opposées provoquent de vives tensions, alors que, dans un cas comme dans l’autre, c’est la méconnaissance du cycle de l’eau qui est en cause.
Ce qu’il nous faut réapprendre aujourd’hui, c’est favoriser le phénomène d’évapotranspiration d’une région pour lui permettre de rester verte.Lire aussi : Guerre de l’eau : près de 7000 personnes ont démonté le réseau de pompage d’un projet de méga-bassine
Préserver l’eau au présent
« Il va nous manquer d’eau, donc il faut l’économiser », voilà une phrase à l’emporte pièce qui révèle une erreur d’analyse. A vouloir économiser l’eau, on concourt à sa pénurie en la forçant à aller dans les rivières, donc partir dans les océans. Or, justement, c’est de l’évapotranspiration dont nous avons besoin.
Les chercheurs Russes Anastassia Makarieva et Victor Goshkov l’avaient théorisé : le cycle de la pluie n’est pas dû a une action chimique, ni physique, mais est le fruit d’une action mécanique, avec comme clef de voûte l’évapotranspiration.
L’évapotranspiration correspond à l’eau transpirée par les plantes vertes ; par exemple un arbre à feuilles caduques rejette dans l’atmosphère autant d’eau qu’il a captée. Un chêne adulte transpire ainsi jusqu’à 1 000 litres d’eau par jour. C’est cette eau qui servira à »fabriquer » les prochaines pluies un peu plus loin. Grâce à ce phénomène, il pleut plusieurs milliers de kilomètres à l’intérieur d’un continent.
Crédit : Schéma de l’INRAE
Pour avoir de l’évapotranspiration il faut couvrir nos sols de végétaux verts, donc vivants. Il faut aussi de l’eau dans le sol.
Ceci nous mène tout droit à la façon dont nous pratiquons l’agriculture. Les cultures annuelles (blé- orge-colza, mais aussi riz et soja, ailleurs dans le monde) sont des cultures qui mûrissent, donc jaunissent dès la fin du printemps et ce jusqu’à la fin l’été, c’est à dire lorsque la température annuelle est à son point culminant. Cela induit deux phénomènes : tout d’abord la chute de l’évapotranspiration et un fort développement de l’albédo (réverbération du rayonnement solaire).
Quant au maïs, culture emblématique de notre agriculture industrielle, il n’est pas sans reproches puisque, dès le mois de mars, les agriculteurs ouvrent leurs terres par le labour et offrent les sillons aux forts vents (de nord et d’est) et au soleil. C’est ainsi qu’en une seule journée, ce sont des centaines de mètres cubes d’eau qui s’évaporent. Tout ceci est amplifié par l’arasement des talus où s’érigeaient de nombreuses haies brise-vent.
Lire aussi : La France perd chaque année 8 500 km de haies : « dans tous les départements, il y a urgence à replanter. »
Deux mois plus tard, ces mêmes maïsiculteurs se plaignent du manque d’eau en oubliant ce qu’ils ont fait deux mois auparavant. Sans oublier qu’entre les premiers labours et la fin juillet le sol restera souvent quasiment nu, sans couverture végétale. Depuis quelques années, la mise en place de couverts végétaux est obligatoire en zone vulnérable, pour la certification en dérogation au verdissement de la PAC et pour les surfaces d’intérêt écologique.
Une avancée salutaire mais encore insuffisante. Nous voyons bien qu’il va falloir revoir notre manière de cultiver nos terres et sans doute faire des choix agricoles.
L’irrigation massive est un cache misère de la catastrophe qui se déroule sous nos pieds : la chute du taux d’humus de nos sols.
Ainsi que l’explique Vandana Shiva dans le livre-journal Vivant, “les sols riches en matière organique qui crée de l’humus peuvent retenir 90% de leur poids en eau. Les sols vivants sont le plus grand réservoir à la fois d’eau et de nourriture”.
L’irrigation massive ne pourra bientôt plus compenser ce problème. La première réserve d’eau est donc le sol et sa richesse en humus !
Lire aussi : Ce ne sont pas les forêts qui meurent, mais surtout des plantations d’arbres
Paolo Lugari est un homme vraiment exceptionnel. En effet, au cœur de l’Amérique du sud, cet homme a relevé un défi surhumain. Il a entrepris de réhabiliter une zone qui souffrait de maux terribles : chaleurs excessives, manque d’eau, et l’eau qui s’y trouvait était d’une qualité plus que douteuse, la terre était acide, bref ce n’était pas le paradis.
Il a établi un plan d’action précis. Le pivot de cette action était de rétablir l’évapotranspiration. Pour cela, il planta 8 000 hectares de forêts. 25 ans plus tard, le constat est sans ambiguïté. Les précipitations ont augmenté de 10%, la température moyenne a baissé de 3°, la qualité de l’eau est retrouvée.
D’une zone hostile, il en a fait un endroit où il fait bon vivre et où les projets sont possibles, car une économie s’est développée. Aujourd’hui, ce sont 6,3 millions d’hectares qui sont en cours de réhabilitation. D’une zone de désespoir, cet homme a su recréer un avenir à Las Gaviotas.
Crédit : Las Gaviotas
Taméra, au Portugal, voilà un domaine qui périclitait par manque d’eau. Enfin, c’est ce qu’ils croyaient. Car, ils recevaient, tout de même, 500 millimètres de pluie en moyenne chaque année. 500 millimètres pour beaucoup de personnes c’est peu, et cependant, aujourd’hui, à Taméra , ils ne souffrent plus du manque d’eau. Ils ont fait appel à Sepp Holzer, qui a étudié leur domaine. Il leur a proposé une stratégie de récupération de l’eau de pluie basée sur des bassins de rétention qui favorisent les infiltrations lentes ( contrairement aux « bassines »).
Ces bassins de rétention ont permis de recharger les aquifères et aux terres environnantes d’être régulièrement humidifiées. A Taméra, ils ont débuté, un peu sceptiques, par un bassin de rétention. Aujourd’hui, convaincus et confiants, ils projettent de créer une douzaine de ces structures.
Détail important, chaque bassin de rétention est systématiquement accompagné d’une plantation arbustive et d’une végétalisation verte massive afin de favoriser, là encore, l’évapotranspiration.
Tamera avant/après – Crédit : Simon du Vinage
Maintenant, Taméra est un domaine où la vie est paisible et les projets possibles. Nous pouvons même dire que les projets foisonnent. En quelques années, ils sont passés d’une situation catastrophique à une situation telle qu’ils aident à l’émulation. Quel changement !
La Maurucie était une région prospère, peuplée de nombreux arbres, les pluies étaient abondantes et régulières. La terre était riche, grasse, profonde. A leur arrivée, les Romains voulurent en faire le grenier à grain de Rome. Dès lors, débuta la déforestation, le labour et l’implantation des céréales. Cela perdura bien au-delà de l’effondrement de l’empire Romain.
Les sécheresses, les canicules et les inondations ne sont pas une fatalité. Avec quelques principes bien ciblés, nous pouvons inverser la situation, tels que le ralentissement du ruissellement, favoriser l’infiltration de l’eau partout où cela est possible avec toutes sortes de techniques (bassins de rétention, tranchées d’infiltration, baissières etc), plantation massive d’arbres, végétalisation verte de notre environnement, campagnes et cités, pour remettre en route l’ évapotranspiration.
Mark Shepard, agriculteur américain, de la New Forest Farm dans le Wisconsin nous dit : « il faut faire en sorte que chaque goutte d’eau de pluie qui tombe sur votre ferme y reste le plus longtemps possible ».
Ces techniques sont simples et peu onéreuses, appliquons-les. N’attendons pas que la France et même l’Europe deviennent la Maurucie. Aujourd’hui, la Maurucie s’appelle le Sahel. » Pierrick Berthou
Crédit photo couv : Oasis d’Adjir près de Timimoun, Algérie – George Steinmetz/Corbis
8 août 2022 - La Relève et La Peste
"Le plus souvent, les gens renoncent à leur pouvoir car ils pensent qu'il n'en ont pas"
Votre soutien compte plus que toutForêts
Notre nouveau livre «Forêts » est le seul livre en France qui propose un tour d’horizon aussi complet sur le monde végétal. Ces géants immobiles, nichés entre ciel et terre, sont apparus il y a plus de 400 millions d’années. Ils ont été les premiers à peupler notre planète. Ils ont traversé les âges, les tempêtes, un climat aussi varié que puissant, mais ils ne résisteront peut-être pas au passage de l’être humain, qui est en train d’anéantir les écosystèmes les plus riches de la terre. Ingénieur forestier, botaniste, mycologue, philosophe, journaliste, photographe, cultivateur : des plumes scientifiques et poétiques se sont unies pour vous proposer un tour d’horizon le plus complet possible sur notre monde végétal. Des sujets variés pour comprendre nos plus fidèles alliés, savoir comment les protéger et créer, peut-être, un sursaut collectif en devenant des gardiens de la forêt.
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Uma Aum
- Par Thierry LEDRU
- Le 29/11/2022
J'ai découvert il y a quelques jours le blog de Uma Aum. Elle vit et travaille à Bruxelles. Thérapeute, massage, yoga, Tantra, Ayurveda.
J'aime beaucoup tout ce qu'elle écrit. C'est clair, limpide, fluide, nullement ésotérique, sans cette pénible et quelque peu ridicule certitude de détenir toute vérité, toute solution comme je le vois parfois sur des blogs de "thérapeute".
Uma fait part de ses difficultés de femme, d'être humain, ses doutes, ses traumatismes, ses questionnements, son cheminement intérieur et celui de son existence en général.
Ses découvertes aussi, son avancée personnelle, ses révélations, ses moments de joie et de plénitude.
Le cheminement d'une femme qui s'interroge, trouve des réponses, souffre, jouit, se réjouit, se remplit de la beauté du monde, de ses rencontres, raconte son travail, l'engagement dans cette voie de partage, son regard sur les hommes et sur les femmes, sur la sexualité, sur l'amour, sur la vie quotidienne et sur la vie intérieure, une exploration corps et âme.
La lecture de ses articles ressemble à un roman.
J'aime beaucoup.
(cliquez sur les liens en rouge pour ouvrir les pages de son site)
UMA AUM
AMOUR HUMAIN / AMOUR DIVIN
Qu’est-ce que l’amour humain? Qu’est-ce que l’amour divin?
Quelle raison d’être de l’un et l’autre?
Comment passer de l’un à l’autre et pourquoi?
Une thématique autour de laquelle j’évolue depuis, m’en rapprochant quand l’expérience y fait écho, m’en éloignant alors que le doute et la confusion m’assaillent.
L’amour selon Platon a un caractère relatif, puisqu’il est toujours amour de quelque chose qui nous manque, que nous désirons et qui nous est naturellement propre. *
L’amour est en sentiment qui met l’homme en relation avec l’autre dans le sens large du terme: une autre personne, le monde, la beauté…
L’amour humain parle d’attachement, de peurs et projections qui se mettent en branle en écho avec nos blessures de l’enfance. Aimer un autre est une décision, des actes que l’on pose pour faire du bon et du bien à la personne aimée, aimer humainement est donc actif.
L’amour humain idéal serait un amour sans attachement, sans peur, sans plus de névroses qui entrent en écho, qui laisserait l’autre dans une liberté totale d’être, libre de toute instrumentalisation de l’autre, de possession, de projections, de nos blessures…
L’amour de deux êtres se situe probablement entre ces deux pôles.
L’amour divin (ou mystique) est plutôt un état que l’on rejoint, un autre état de conscience, une source continuellement disponible et rejoignable plus ou moins facilement. Moins une action, il est un état que l’on vit, que l’on ressent. Loin d’exclure l’amour humain, ce dernier en fait partie et il est possible de ramener cet amour divin dans la chair, dans une relation humaine au quotidien.
Selon Arjouna Lipschitz pour sublimer une relation humaine, la connexion avec une dimension spirituelle permet à celle-ci de s’élever du fini, du quotidien vers l’infini et l’éternité. Ceci serait un élément essentiel pour que la relation dure et ne soit pas soumise simplement aux hormones, à l’agitation de ceux-ci qui se calme après deux ou trois ans.
Si dans l’amour humain amant et bien-aimé sont deux personnes distinctes, l’amour divin les voit inséparablement unis.*
Sujet aux nombreuses ramifications, j’ai envie de le développer autour de deux axes qui tournent autour d’un axiome central, tantôt se croisant, tantôt s’éloignant.
Le premier axe de réflexion dans lequel j’ai envie de vous emmener est le suivant: de l’amour humain ou névrotique, sans conscience, vers l’amour divin, absolu, mystique. Pourquoi ce chemin? A quoi peut-il me mener?
Très jeune déjà, aussi loin que je me souvienne, j’avais une vie intérieure riche et merveilleuse: je parlais avec des êtres invisibles, et puis j’étais amoureuse de Jésus. J’étais en connexion avec le monde subtil: les anges, le petit peuple…
Ce n’est qu’à l’adolescence moment de construction de la personnalité par la différenciation et l’opposition à ma famille que j’ai perdu ce contact mystique et ai dévié ma quête d’Amour divin ou absolu vers les garçons, vers les relations amoureuses passionnées, douloureuses où tous les attachements s’exprimaient.
A ce moment, l’énergie sexuelle pure monte et agit de façon puissante sur notre part divine mais également sur notre corps émotionnel (corps formé par toutes les peurs, frustrations et traumas accumulés). Lorsqu’elle traverse ce corps émotionnel, elle nous déroute fortement et amène une confusion dans la perception naturelle des sens faisant dégénérer cette énergie sexuelle pure en force impure.
En pleine non-assurance, car en pleine mutation, en pleine inconscience de ce corps émotionnel de souffrance en moi, j’ai basculé complètement dans la dépendance affective sans conscience. Je remplissais, envahissais, conquérais le terrain de l’humain à 100%. J’ai oublié ces connexions subtiles qui souvent me guidaient et me conseillaient par souci d’être comme les autres; dans mon cas, révoltée, identifiée à mes amis qui fumaient des joints et revendiquaient des possibles autres que ce que la société, les parents nous proposaient: études, travail, mariage, enfant, maison, chien/ chat, voiture, vacances, 13ème mois, assurances…
Elle fut longue cette investigation, faite de tâtonnements à l’aveugle, ma tête de bois qui s’est cognée mille fois contre le même mur espérant l’impossible, espérant un autre résultat, espérant que cela fonctionne cette fois, ne perdant jamais la fois jusqu’à aujourd’hui.
De relation en relation, de bras en bras, peu à peu l’intégration s’est faite, il en a fallu des répétitions, des larmes, mon cœur brisé et des cœurs que j’ai brisés, des chagrins à n’en plus finir et la révolte, la stupéfaction, l’incompréhension, l’assimilation, l’acceptation.
L’enseignement qui se faisait chair à chaque expérience intégrée.
Peu à peu s’élever, se dégager de ses émotions, sortir la tête hors de l’eau et commencer à apercevoir les structures répétitives dans mon fonctionnement, ce à quoi elles faisaient écho, ce qu’elles mettaient en lumière. Discerner ma responsabilité et celle de l’autre, ce que je veux ou pas, ce pour quoi je suis faite ou pas, ce que je peux accepter ou pas. Un travail toujours en cours…
Commencer à aimer, à aimer mieux, à m’aimer mieux et mieux aimer l’autre pour qui il est et de moins en moins pour ce qu’il comble en moi, pour ce que je projette à travers lui, pour ce que je ne crois pouvoir être ou faire sans lui. Comprendre mes motivations à vouloir être en relation, les décortiquer…Et commencer même à aimer sans vouloir posséder, laisser l’autre libre et apprécier le voir “comme un vol d’hirondelles, libre et sans autre chemin que celui tracé par ses ailes”*3. S’étonner de ne plus avoir peur de perdre, apprécier, partager ce que je suis, moins d’attentes, plus de conscience dans l’attachement et donc plus d’appréciation de se laisser s’attacher, de se laisser être avec nos forces et faiblesses, le plaisir même de souffrir d’amour, par amour, se sentir humain et vulnérable, divin et infini à la fois.
Ce chemin, long chemin, pour aboutir à une sorte d’amour qui n’a même plus besoin d’objet d’amour, qui n’a plus besoin d’un compagnon pour être vécu.
Un amour qui nous baigne dans un état amoureux permanent, amoureuse de l’amour, transcendance de ces épreuves passées comme une alchimie qui a pris une éternité à se réaliser.
Le contact direct avec l’âme, siège de la béatitude, me procure un ressenti organique qui me permet de percevoir l’amour sous sa forme absolue, au delà de mon corps, palpable dans l’atmosphère, présent en tout et en tous.
Vivre le subtil dans chacune de ses cellules, à travers son propre souffle, des moments intenses d’auto-suffisance ou plus aucun besoin n’émerge car tout est là, tout à toujours été là, tout sera toujours là, se sentir être ce tout.
L’expérience réelle que oui, nous sommes tous un, que tout est baigné d’amour, même la haine.
Ne plus se sentir limité par les limites de son propre corps, se sentir immense, absolu, se sentir être l’autre, ne plus avoir peur, s’ouvrir à une confiance aveugle, résistante à toute épreuve. Ce fut une période de vie où le mysticisme prit sa place tout seul au profit d’un état d’extase en communion avec le subtil sans effort.
Et puis, ce nouveau ressenti s’est transmuté en un accès vers un mieux aimer dans le relatif, dans la chair, l’envie de le vivre dans un amour avec un homme/ compagnon. L’on pourrait ayant connu de tels états, vouloir en rester là, se couper du lien à l’autre, du lien quotidien et simple, vouloir rester dans l’amour éprouvé par les mystiques et les saints, les renonçants, les moines, le garder dans son coeur, ne plus vouloir le vivre dans la chair, le spiritualiser, voir le mentaliser, en tous les cas, se couper des autres, de son corps… oublier l’humain au profit du divin.
J’ai cru cela un moment et ai compris. Compris que pour moi ce n’était qu’une étape pour mieux revenir, regarder le chemin parcouru et comprendre la justesse de chaque étape. Transcender la réalité pour mieux y revenir.
Les amours humains névrotiques m’ont permis de mettre en lumière certaines de mes parts incapables d’aimer, comme un passage obligé vers la découverte de cet amour mystique. L’amour du bien aimé (du divin), qui nourrit intensément ce désir de l’incarner dans la chair dans une relation humaine, amoureuse, sexuelle au quotidien.
Je vois cette expérience comme l’aboutissement d’une grande préparation à aimer avec mon cœur, mon corps, mon humanité non pas un prémisse à l’abstinence ou à l’amour platonique.
La découverte de l’amour divin, mystique, de la source… a été pour moi un passage pour mieux m’incarner et passer de l’individuel à l’altérité et à l’universel. Une étape qui en ouvrant sur l’infini permet d’ouvrir à la vastitude l’amour limité par la chair.
Le deuxième axe de réflexion est celui de la sexualité névrotique VS la sexualité divine.
Le mot névrose désigne un comportement problématique (partie émergée) qui est une réponse à un trauma: violence, abus, viol, humiliation, pression, abandon…(partie immergée), un comportement qui prend possession de moi, qui est plus fort que moi, incontrôlable et qui fait du mal: me fait du mal et/ ou à l’autre.
Certains comportements sexuels névrotiques ne représentent pas réellement un problème lorsqu’ils sont assumés et ne blessent pas l’autre, lorsque l’autre est d’accord d’y répondre en toute conscience, je les appellerais ici: comportements sexuels humains ou sexualité humaine ou sexualité névrotique en conscience.
D’autres comportements sexuels névrotiques sont de véritables atteintes à l’autre (viol, abus, violence…).
Même un comportement sexuel névrotique en apparence anodin (fétichisme de la lingerie par exemple), devient un problème lorsque ce comportement devient une nécessité à l’acte sexuel (lorsque la personne a besoin de lingerie pour avoir des relations sexuelles). L’autre devient l’instrument utilisé au service de la satisfaction d’un désir, l’on quitte le registre du langage corporel pour être uniquement dans l’écoute de l’ego, du mental et des ses aspirations.
La sexualité humaine ou névrotique en conscience vue comme l’expression de la personnalité, de notre corps émotionnel dans les rapports intimes quels qu’ils soient (seuls, à deux à 3, 4 … hétérosexuels, homosexuels, transgenres…).
Le sexualité sacrée ou tantrique propose de lâcher les objectifs (orgasme, performance, séduction, stratégie amoureuse…) et à revenir dans la magie de l’instant. Il ne s’agit plus de faire quelque chose mais de laisser les corps parler, les mouvements se dessiner par eux-même sans intention. L’ouverture à la dimension spirituelle donne une teinte d’absolu aux ébats des amants lorsqu’ils s’unissent. Hors de la séduction, du désir d’être aimé, il s’agit d’offrir et de s’offrir à l’autre dans la spontaneité la plus totale.
Le tantrisme étant une voie de (re)-découverte de soi, il inclut la sexualité mais n’est pas du tout centré uniquement sur cet aspect. La voie tantrique peut-être confrontante lorsque nous faisons face à nos limitations, nos peurs, nos croyances erronées… tout ce que nous avons mis en place et qui contribue à notre propre malheur et souffrance. Il utilise aussi l’énergie sexuelle (et principalement dans le massage tantrique) ou l’énergie vitale, énergie qui comprend toutes les parties de notre être, énergie intense qui nous permet de nous confronter à toutes nos parts à tous les plans.
Dans cette approche du massage tantrique, l’idée est de faire (re)-circuler cette énergie de vie dans toutes les parties du corps afin de relever d’éventuels blocages énergétiques, émotionnels… L’énergie sexuelle est donc mise au service de notre santé.
“Inventons une passion non sentimentale fondée sur l’absolue présence à l’être qui est dans nos bras, libérons-nous de la peur d’être abandonné qui nous étreint au premier baiser et nous force à la manipulation”. (Daniel Odier)
J’aime aussi l’idée de créer de l’espace, dans la fluidité des mouvements des corps à l’unisson, se laisser aller ensemble à l’inconnu, laisser tomber les rôles et ré-inventer la vie à chaque instant.
Lors de mes stages de massage tantrique dans la capitale bruxelloise, j’ai plusieurs fois entendu : “Moi maintenant je ne veux plus que de la sexualité sacrée”, mots qui entrent en écho en moi de façon étrange. De suite, je me dis que je ne prévois pas à l’avance quel rapport je souhaite avoir. Je me dis que peu importe où j’en suis dans mon parcours, je laisse parler mon corps lors des échanges intimes et pas ma tête. J’aime laisser une place à la créativité incessamment renouvelée dans la sexualité, sans suivre de code, de schémas, d’expérimenter afin d’en découvrir toutes les facettes.
Bien entendu l’ego aspire parfois à être ailleurs que là où il est, mais cela ne sonne plus juste ou naturel pour moi à présent, de prétendre à une autre sexualité que celle inspirée par l’intelligence des corps dans le silence de la pensée, sans projection peu importe ce qui se dessinait.
Krishnamurti dit d’ailleurs: “En comprenant ce que vous êtes s’amorce en vous un processus spontané de transformation, alors qu’en devenant ce que vous croyez devoir être, il n’y a pas de trace de changement, c’est simplement la même chose qui continue sous une autre forme”. Il suffit de voir ce qui est et cela se transforme tout seul, dans la fluidité non plus dans la résistance.
Les fantasmes, les envies, désirs ont toute leur place dans notre vie d’humain et ils serait bien triste de ne pas les écouter, de ne pas saisir ce qu’ils viennent nous dire de nous-même. Souvent lorsque nous les accueillons, ils sont – si nous n’en devenons pas leurs objets mais restons bien le sujet de ceux-ci – des précieux alliés de connaissance de soi.
Attention à ne pas nous perdre dans les promesses qu’ils nous font miroiter, qu’ils ne tiennent que très rarement. Les utiliser comme déclencheur d’un impulse, non pas comme un but en soi.
Je crois qu’à partir d’un moment tout de même (dans mon expérience, je ne prétends pas universaliser ce que j’expérimente) la sexualité centrée uniquement sur le fantasme, sur les plaisirs de son corps, de sa personne, de son ressenti, sans réelle connexion à l’autre, don à l’autre, célébration de l’autre, de la relation, de l’amour; nous fait plafonner dans un registre limité de plaisir et nous pousse à rechercher le renouvellement de cette expérience dans l’espoir d’une plus grande réalisation qui ne vient pas, pas comme ça.
Les fantasmes font partie de notre personnalité qui englobe également nos émotions et ne sont nullement à éradiquer. Ils sont tous deux des indicateurs de comment nous nous sommes construits en réaction face à l’environnement familial, culturel, sociétal, comment nous avons construit ce corps de souffrance ou corps émotionnel.
Selon Barry Long (maître spirituel et écrivain australien), au plus nous nous laissons aller à cette sexualité névrotique en écoutant notre pénis ou vagin émotionnel pour reprendre ses mots, au plus nous devenons l’esclave/ l’objet de nos envies sexuelles, au plus nous nous éloignons de ce qu’est réellement faire l’amour de façon divine.
Selon moi (en toute humilité), de la même façon que nos amours humaines sont des marches vers l’amour transcendant, la sexualité humaine est une étape dans notre sexualité et peut le rester toute notre vie, l’important étant la conscience de nous même et de l’autre et l’intention que nous posons dans le rapport intime avec ce dernier: Est-ce que j’utilise l’autre pour mon propre plaisir? L’autre consent-il avec plaisir à faire ce que je désire? Suis-je dans une posture de célébration d’une réelle rencontre à l’autre? Dans un partage d’intimité à travers cette expérience? Suis dans le “faire l’amour” ou dans un partage de sexualité? Suis-je dans un élan sincère ou dans une stratégie?
Ainsi faire l’amour peut être un acte totalement égoïste comme un acte de don de soi dans l’écoute de l’autre, un acte auto-centré ou une réelle rencontre, un acte stérile ou un acte créateur.
En conclusion, je crois qu’en vivant pleinement notre sexualité névrotique en conscience, en laissant parler, voir en exagérant ce qui nous appelle, nous avons plus de chance de passer à une sexualité plus divine qu’en reléguant aux oubliettes ces envies qui émergent de nous.
Se rappeler que “La vie n’a qu’un sens: être vivant”. *4
Regarder et accepter qui je suis pour permettre à ce qui est de se transformer naturellement.
Faire des aller-retour entre le fini et l’infini, ne rien rejeter, se laisser se dilater et se contracter dans ces mouvements comme l’inspir (retour à soi) et l’expir (abandon de soi).
Ne pas être que dans la matière et ne pas aspirer à la quitter non-plus.
Se rappeler de la parfaite imperfection que nous incarnons, que l’aspiration au divin n’empêche pas la vie mais nous invite à la célébrer plus encore dans l’altérité.
*1- MARAGUIANOU, Evangelie, L’amour et la mort chez Platon et ses interprètes, Tours, 1990, p. 12.
*2- L’amour humain et l’amour divin dans “la porte étroite” et “la symphonie pastorale” d’André Gide par Aleksandra Cvorovic
*3- Jeanne Cherhal L’art d’aimer, Album L’an 40.
*4 – Daniel Odier, “Une sexualité au parfum d’inconnu”, Interview paru dans Nouvelle clé.
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Violences urbaines
- Par Thierry LEDRU
- Le 27/11/2022
Oui, je sais, ça n'a rien de positif, rien de réjouissant, rien de lumineux. C'est juste un fait.
Et je le poste ici car si un jour, la suite de "LES HEROS SONT TOUS MORTS" est publiée (deux tomes finis, le quatrième en construction dans ma tête), quelqu'un aurait envie de me dire que ce que je décris est exagéré, je lui répondrais que les recherches que j'ai faites sur les violences urbaines ne relèvent pas de mon imagination. Ce sont des études publiées sur des sites officiels de gendarmerie et du ministère de l'intérieur. Même ici, dans le département de la Creuse, les deux gendarmes avec lesquels j'ai discuté, me témoignent d'une accélération du processus dans les quelques petites villes. Je vous laisse imaginer la situation dans les grandes villes. Paris, Lyon, Marseille, Grenoble, Lille etc ...
Rixes entre bandes rivales : "On note une évolution de la gravité des violences depuis une trentaine d'années", constate un sociologue
Alors qu'un garçon de 14 ans est mort après une rixe dans les Yvelines dans la nuit de samedi à dimanche, Thomas Sauvadet explique que de plus en plus d'adolescents des quartiers populaires adoptent les méthodes du banditisme.
Article rédigé par
Radio France
Publié le 27/11/2022 19:43
Temps de lecture : 3 min.
Une zone sécurisée par la police nationale à Epinay-sous-Sénart (Essonne), après une rixe mortelle, en février 2021. Photo d'illustration. (PH LAVIEILLE / MAXPPP)
Il y a un rapprochement entre "le milieu des bandes de jeunes et celui des voyous avec achat-vente de cannabis, d'armes, des tentatives de meurtre, les séquestrations, les actes de torture", estime dimanche 27 novembre sur franceinfo Thomas Sauvadet, sociologue, maître de conférences à l’Université Paris-Est Créteil après la rixe survenue à Coignières dans les Yvelines au cours de laquelle un garçon de 14 ans est mort. "On note une évolution de la gravité des violences entre bandes rivales depuis une trentaine d'années", affirme ce spécialiste des bandes de jeunes et des trafics de stupéfiants dans les quartiers de la politique de la ville.
franceinfo : Le phénomène de bandes rivales n'est pas nouveau mais est-ce qu'il a tendance à augmenter ?
En termes de volume, c'est difficile de voir une évolution mais on peut noter une évolution au niveau de la gravité de ces violences et ce depuis une trentaine d'années. La théorie qu'on partage avec différents collègues, c'est qu'il y a un rapprochement dans beaucoup de quartiers - notamment des quartiers prioritaires de la politique de la Ville mais pas uniquement - entre le milieu des bandes de jeunes qui étaient traditionnellement du côté de la virilité - un monde plutôt ouvrier - et celui des voyous, avec le chômage et le monde du trafic de stupéfiants. Il y a des liens de plus en plus fréquents entre les bandes de jeunes et le milieu des voyous avec achat-vente de cannabis, d'armes, des tentatives de meurtre, les séquestrations, les actes de torture... Des actes autrefois réservés au milieu des voyous et qu'on retrouve aujourd'hui dans le milieu des bandes de jeunes qui ont parfois 14, 15 ou 16 ans.
Est-ce qu'on n'est pas encore un peu un enfant à 14 ans ?
En sociologie, on parle d'adolescence mais il y a aussi des bandes d'enfants âgées entre 7 et 10 ans où on ne retrouve pas ces phénomènes-là mais où il y a un apprentissage de la violence avec des coups de bâtons, des lance-pierres, etc. Ensuite, entre l'adolescence et jusqu'à la vingtaine c'est vraiment là où on constate le plus grand nombre de bagarres de bandes. Après la vingtaine, ça se tasse : soit les jeunes sortent du monde des bandes, soit ils continuent leurs carrières délinquantes dans le monde des voyous.
Qu'est-ce qui motive ces bandes ? C'est une guerre de territoire ou bien encore d'influence ?
Les bandes de jeunes en milieu populaire ce sont souvent des garçons qui viennent de familles du quartier en difficulté avec des problèmes familiaux, scolaires ou professionnels et qui se regroupent pour investir l'espace public. C'est ce qui différencie la bande du groupe de pères : la privatisation de l'espace en disant "C'est chez nous, c'est notre quartier, c'est notre terrain de foot, c'est notre rue, c'est notre banc public..." Ça créé des conflits avec l'environnement - auparavant régulés par les adultes - et donc il y a une montée en puissance de ces bandes de jeunes qui affirment leur culture de bandes.
Les réseaux sociaux ont-ils amplifié le phénomène ?
Les réseaux sociaux ont aggravé le phénomène avec tout ce qui est lié aux provocations, aux mises en scène, avec les possibilités d'échanges d'informations pour les regroupements. Ça peut concerner plus de monde qu'auparavant. Et puis il y a aussi une culture de bandes liée au milieu des voyous mais aussi liée au milieu du rap et notamment du gangsta rap et ce même dans des villes relativement tranquilles, parfois même dans des villages ou dans des beaux quartiers parisiens. On peut y voir des jeunes qui consomment cette culture de bandes, valorisée par des stars du milieu très populaires. Il y a donc toute une industrie, toute une culture et tout ça peut monter à la tête d'un ado de 14 ans même s'il n'habite pas dans un quartier prioritaire de la ville d'Ile-de-France.
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La nature en photos.
- Par Thierry LEDRU
- Le 27/11/2022
Quand je suis dehors et que je suis arrêté par un paysage, je cherche toujours à identifier l'élément clé, non pas le paysage dans son entièreté mais la particularité qu'il contient. Il ne s'agit pas nécessairement d'un paysage vaste, aux horizons immenses. Une feuille, un branchage, une couleur, une forme, une lumière, un mouvement, un contraste, un reflet, ce sont des éléments clés.
Quelques exemples :
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Nathalie Vieyra : "Amour, tantra et sexualité"
- Par Thierry LEDRU
- Le 25/11/2022
Nathalie Vieyra oeuvre à la connaissance et à la pratique du Tantra.
J'avais déjà présenté son livre précédent.
"Lâchez-prise" de Nathalie Vieyra
Nathalie avait eu la gentillesse de préfacer mon roman "KUNDALINI"
KUNDALINI : préface de Nathalie Vieyra
Plusieurs commentaires :
"Magnifiquement écrit en plus d'être érudit sans jamais être inaccessible, bien au contraire, ce livre est essentiel pour bien comprendre ce que l'on peut éclairer et mettre en conscience lors des rapports amoureux et sexuels. Le Tantra en tant que voie, mais aussi en art de vivre, et de bien vivre sa sexualité. Un fort sentiment de confiance se dégage de la lecture de ce livre, sans doute à mettre sur le compte de l'expertise de son autrice. Un beau livre. Sandrine
Une expérience d'évolution de l'être dans le corps physique, à la portée de tous très facilement m'y en œuvre dans sa vie et dans sa sexualité... Roberto
Excellent livre sur le tantra pour couple. Sobre et clair, comme son auteure, qui est aussi une grande praticienne. hm2space
L'auteur nous livre ici un témoignage sincère, profond et authentique de son expérience d'accompagnatrice dans le tantra et les massages tantriques. Cet ouvrage permet d'éclairer les lecteurs sur ce qu'est réellement le tantra et sur ses bienfaits et il nous donne de nombreux exercices pour améliorer notre vie sensuelle et sexuelle.
Merci Nathalie Vieyra. Claude
La lecture de ce livre fut pour moi ultra éclairant et révélateur car l 'auteure met des mots sur ce j'ai pu vivre/ressentir parfois sans arriver à me l'expliquer....
Un énorme merci! Cecile H
Ce livre est une ode à la beauté, d'être avec soi, avec l'autre. D'un haut niveau de connaissance, l'auteure l'a rendu accessible et pratique. Sandie
Ce qui m'a fascinée à travers cette lecture c'est la transmission et la vision que Nathalie Vieyra nous expose à travers ses expériences de vie et ses connaissances.
D'une fluidité incroyable !
J'ai encore tellement appris sur cette pratique et sur moi , que c'est un réel cadeau reçu merci infiniment à vous.
Ps: jour après jour j'avais qu'une hâte c'était de découvrir la page suivante -
Triangle de Karpman : victime, sauveteur, persécuteur
- Par Thierry LEDRU
- Le 24/11/2022
Le triangle de Karpman : Victime, sauveteur, persécuteur, comment sortir du triangle infernal ?
Accueil » Le triangle de Karpman : Victime, sauveteur, persécuteur, comment sortir du triangle infernal ?
Le triangle de Karpman : Victime, sauveteur, persécuteur, comment sortir du triangle infernal ?
Cela va probablement choquer certains mais, à moins de pratiquer couramment l’assertivité, il y a de fortes chances que vous vous retrouviez dans ce qu’on appelle le triangle de Karpman.
Le triangle de Karpman ? Mais de quoi s’agit-il ?
Le triangle dramatique développé par le psychologue américain Stephen Karpman représente un modèle social d’interactions humaines dans lequel trois rôles s’affichent :
La victime : celui qui se sent persécuté
Le sauveteur : celui qui vous vient en aide (vous veut du bien)
Le persécuteur : celui qui prend pour cible la future victime
Il est difficile d’échapper à ce rôle, car très souvent nous jouons dans cette pièce (inconsciemment), et nous en tirons profit.
Chacun des trois acteurs trouvera une réponse à ses propres attentes en jouant son rôle.
Ces rôles peuvent être mis en relation avec ce qu’Eric Berne appelle les « quatre mythes »
J’ai le pouvoir de rendre les autres heureux (Sauveteur en recherche d’une Victime)
Les autres ont le pouvoir de me rendre heureux (Victime en attente d’un Sauveteur)
J’ai le pouvoir de rendre les autres malheureux (Persécuteur en attente d’une Victime)
Les autres ont le pouvoir de me rendre malheureux (Victime en attente d’un Persécuteur).
Le triangle de Karpman offrirait donc à chacun une sorte de solution de nature à combler ses besoins ou attentes.
Quel rôle adoptez-vous généralement dans ce triangle infernal ?
Celle ou celui qui veut contrôler et qui sait ce qui est bon pour l’autre… ?
Celle ou celui qui vient en « aide aux autres » ?
Ou la victime qui subit les choses, se sent persécutée ?
Zoom sur la victime
Ne sommes-nous pas tous un peu la victime de quelqu’un, ce père trop exigeant, cette administration qui ne veut rien entendre, ces personnes qui nous manquent de respect, ce collègue qui ne fait pas sa part de boulot, ce patron trop sévère, …
Lorsque nous sommes face à une difficulté, ou que nous devons assumer un mauvais choix, trouver un coupable est plus aisé que de se remettre en question.
La victime ne cherchera pas réellement à sortir de son rôle, car elle reçoit attention, aide ou l’assistance et se sent aimée.
Le sauveteur aidera la victime mais sans vraiment la rendre autonome. Dans son rôle, il sera apprécié, reconnu, voir aimé.
Chacun garde son rôle dans ce jeu de dupes tout en tirant profit des bénéfices secondaires qui en découlent (avantages souvent cachés).
La « victime » attirera l’attention sur elle, et en particulier celle du sauveteur. Se plaindre est en réalité la présentation d’une demande cachée, un moyen pour que l’on s’occupe d’elle.
Etre une victime signifie aussi que toutes les difficultés rencontrées et le mal qui survient sont la faute du système, des autres, … Des persécuteurs.
C’est donc une bonne excuse pour ne pas reconnaître ses responsabilités, et ne pas modifier ses habitudes. A quoi bon essayer de changer, vu que tous les problèmes viennent des autres ?
On a ici une explication limpide au regard de l'état de la planète : "c'est le système, c'est les riches, c'est mon voisin avec son gros 4X4, c'est la faute des multinationales, etc etc...Mais les personnes qui tiennent ces discours prennent, l'avion, mangent de la viande à tous les repas, ne trient pas leurs déchets, courent dans les magasins dès qu'ils ont un moment, consomment à tout va, délaissent les petits commerces de proximité pour les grandes surfaces, ne lisent pas les étiquettes sur les paquets alimentaires, prennent la voiture pour un déplacement qui pourrait se faire à pied ou à vélo, partent en vacances à des centaines de kilomètres et méconnaissent la région où ils vivent, sont fans de technologie et changent d'appareils à chaque occasion, n'ont jamais pris la peine de calculer leur empreinte carbone, laissent des lumières allumées dans des pièces vides, achètent et utilisent une climatisation en se plaignant qu'il fait trop chaud, gaspillent l'eau, etc etc...
En fait, la victime n’a pas toujours envie que la situation s’arrange, même si elle souffre ! Que ferait-elle si on ne s’occupait plus d’elle ?
Vous venez de prendre conscience que vous jouez parfois ce rôle de victime ? Ne le renforcez pas par la culpabilité ! Nous vivons dans une société qui alimente la victimisation en déresponsabilisant les gens et en alimentant l’assistanat. Plus une personne est autonome, plus l’indépendance et la liberté deviennent ses moteurs. L’aider sans favoriser son autonomie, c’est au contraire la réduire au silence.
N’espérez pas que les autres agissent à votre place, vous risquez d’attendre longtemps !
Cessez de croire en la transformation de votre environnement, que les autres vont changer. Le changement commence par vous. Certes, il faudra prendre certains risques, entre autres ceux des confrontations et du positionnement.
Mais si ce rôle de victime vous dérange dans votre épanouissement personnel, peut-être serait-il temps de commencer à examiner les possibilités pour vous prendre en main ?
Nous ne prétendons pas que le chemin est facile. Il prend souvent prend du temps, comme toute véritable transformation. Ici, le passage de la victimisation à la responsabilisation et à l’autonomie.
Concrètement, il faudra agir, faire preuve de patience et de persévérance. Mais les bénéfices qui vous attendent n’en valent-ils pas la chandelle ?
Et pour faciliter ce chemin vers plus de liberté, tout en étant rassuré et en prenant du plaisir, le coaching est un véritable atout. Reposant sur l’autonomie de la personne accompagnée, c’est le moyen le plus direct pour obtenir des résultats durables. Cela fait partie de notre travail quotidien avec nos coachés (pour en savoir plus, contactez-nous).
Zoom sur le persécuteur
Souvent les personnes qui ont une tendance de persécuteurs ont eu beaucoup de frustrations dans leur enfance et essaient de le faire payer (inconsciemment) aux autres.
Vous vous sentez « un peu » dans cette catégorie ? Parfois « critiqueur » ou « persécuteur » ? Il serait intéressant de vérifier ce que cela réveille chez vous :
Notamment, les reproches faits à l’autre, que réveillent-ils chez vous ?
Qu’est-ce qui n’a pas (encore) été solutionné dans votre vie ?
Qu’est-ce que vous autorisez ou, au contraire, vous interdisez ?
Le persécuteur est prisonnier de son propre contrôle !
Il pourrait être intéressant de s’interroger sur vos réels choix de vie.
Par exemple se poser ces quelques questions sur votre perfectionnisme :
« En quoi est-ce important pour vous d’être parfait(e) ? »
« La perfection existe-t-elle et à quel prix ? »
« Que se passerait-il si vous n’étiez pas parfait(e) ? »
Sortir du triangle de Karpman, pour un persécuteur, passe souvent par le lâcher-prise.
Zoom sur le sauveteur
Son obsession est de vous aider… sans même demander si vous avez besoin d’aide !
Il vous cajole, vous donne de bons conseils (les siens), vous réconforte, fait même les choses à votre place… au point de devenir parfois envahissant et d’être perçu alors comme un persécuteur.
Si la victime se plaint de l’intervention inopinée du sauveteur celui-ci rumine ce type de phrase : « Après tout ce que j’ai fait pour toi… »
Dans ce triangle infernal, le rôle de sauveteur est parfois une fuite. S’occuper des problèmes d’autrui est parfois le moyen de ne pas s’occuper des siens. L’intervention du sauveteur n’est-elle pas, parfois, une façon de nier ses propres besoins ?
Questions à vous poser si vous avez une tendance à jouer les sauveteurs :
« En quoi est-ce important pour moi de vouloir à tout prix sauver l’autre ? »
« Que se passerait-il si je ne le faisais pas ? »
« Qu’est-ce qui me fait peur à mon bout de la relation (voir les trois composantes de la communication ajouter lien) pour vouloir absolument m’occuper des autres ?
« Est-ce le seul moyen que j’ai trouvé pour nourrir mon égo ? »
Comment sortir de ce rôle de sauveteur ?
Commencer par demander si l’autre souhaite être aidé.
Cette aide devra être cadrée dans son contenu et dans le temps.
Elle devra avoir une contrepartie pour éviter à l’autre d’être en dette…
L’aide doit permettre à la personne aidée de faire sa part du chemin (il faudra qu’elle se responsabilise)
L’aide doit permettre à la personne d’aller vers son autonomie
Rappelez-vous le dicton : « Ne lui donnez pas du poisson, apprenez-lui plutôt à pêcher ! »
7 clés pour sortir de ce triangle dramatique
On ne peut pas changer l’autre, par contre on peut commencer par SE changer !
Voici quelques outils très efficaces pour sortir du triangle de Karpman :
Le lâcher-prise :
Apprenez à exprimer vos convictions sans dénigrer les croyances de l’autre, il en fera l’usage qui lui convient.
L’acceptation de l’autre tel qu’il est :
La manière dont l’autre se comporte est moins importante que le chemin que vous parcourez.
Le respect :
Vous exprimez ce que vous ressentez, vous posez vos mais sans blesser l’autre en utilisant la communication non violente.
L’indépendance par rapport au résultat de vos actions :
Qui êtes-vous pour croire qu’autrui devrait se conformer à vos désirs ? Accepter qu’une demande puisse recevoir un non ou qu’un geste qui part d’une bonne intention soit reçu différemment.
L’abandon de la volonté d’obtenir quelque chose par la manipulation :
: Si vous menacer (Persécuteur), vous plaignez (Victime) ou promettez (Sauveur), l’autre personne vous fera peut-être plaisir mais finira aussi par vous en vouloir.
L’abandon du rapport de force :
Par exemple, je suis malheureux à cause de toi (V). Tu sais que je fais de mon mieux (V) ou Tu sais que je fais tout pour toi, tu n’es jamais content(e) (P)
L’abandon de l’amour conditionnel :
Par exemple, si tu m’aimais vraiment tu ferais …). Privilégiez l’amour inconditionnel. Agissez pour vivre en conformité avec vos valeurs, votre spiritualité, ou pour seul plaisir celui de faire plaisir (voir également apprendre à dire non).
Si vous donnez en attendant quelque chose en retour, ce n’est pas de l’amour, c’est juste du troc.
Le triangle dramatique au travail
Dans le cadre professionnel, les relations s’inscrivent fréquemment dans ce triangle et peuvent se compliquer par le jeu des positions hiérarchiques. Il n’est pas rare qu’un supérieur soit étiqueté « persécuteur ». Toutefois, rappelez-vous que sans victime, il ne peut jouer son rôle. Et c’est bien souvent la personne qui paraît la plus « faible » qui sera choisie.
Le triangle de Karpman est un piège qui empoisonne les relations. Développer votre estime personnelle, votre affirmation de soi et privilégier la communication assertive (CNV) sont d’excellents moyens pour sortir du jeu. Et vous éviter de subir des comportements extrêmement désagréables et stressants.
Si vous en souffrez trop, prenez immédiatement contact avec nous… Nous nous ferons un plaisir de vous aider.
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TOUS, SAUF ELLE : Une trilogie qui ne veut pas finir.
- Par Thierry LEDRU
- Le 20/11/2022
Un lendemain de beuverie, pour s’aérer la tête et se vider des miasmes de l’alcool, Gaston, chasseur invétéré, part pister le sanglier. Des coups de feu retentissent, venant du cul-de-sac de la route forestière du Sappey. L’homme s’approche, et découvre trois corps. Une mallette est attachée au poignet d’une des victimes. Pleine de billets. Un million quatre cent mille euros. Gaston s’empare de son couteau de chasse, découpe le poignet du mort et s’enfuit avec l’argent.
Lucas, Lucie, Thomas, Laure… chacun de ceux qui vont croiser la route de la mallette maudite va sombrer du côté le plus noir de sa personnalité. Envolée l’empathie, effacée la morale, oubliés les préceptes de respect des autres. Cet argent sale semble contaminer irrémédiablement tous ceux qui le touchent.
Y a-t-il une rédemption possible ?
Dans un registre plus noir que d’habitude, et sur fond de polar, on retrouve l’excellente écriture de Thierry Ledru, qui nous livre une analyse en miroir de l’âme humaine, et nous pousse à nous interroger : que ferions-nous avec cette mallette ?
Les Héros sont tous morts - papier
Broché 133mm x 203mm - 192 pages
Mai 2018
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Livre numérique Les Héros sont tous morts
Thierry Ledru
Les éditions du 38
LES HÉROS SONT TOUS MORTS (roman)
J'ai écrit ce roman en 2017. Je n'imaginais pas en écrire une suite. Et puis, l'idée s'est imposée peu à peu. Il me suffisait de suivre l'actualité et notamment celui de l'état de la planète. Pour quelles raisons en étions-nous arrivés là ? La réponse s'imposait : l'argent, le pouvoir, la puissance, la croissance. Qui était responsable de ces mouvements financiers et de leurs conséquences ? Tout le monde, nous y compris, nous les consommateurs. Nous en étions les victimes consentantes. Nous avons participé à cette course effrénée au confort, à la possession des biens matériels, à l'amélioration de nos conditions d'existence. Mais cette amélioration portait finalement atteinte à la vie. La question qui m'est venue alors était très simple : si l'état de la planète continue à se dégrader et rien ne nous laisse entrevoir l'idée que ça s'arrête, ni même que tout cela soit freiné, tout le monde sera impacté : riches, pauvres et ceux et celles qui sont entre les deux.
J'ai alors imaginé que tout ça ne pouvait durer, que les plus puissants chercheraient à sauver leur peau. Beaucoup le font déjà en s'installant dans des lieux qu'ils jugent protégés. La Nouvelle-Zélande est devenue une sorte de refuge pour milliardaires. C'est donc là-bas que j'ai donné vie à Walter Zorn et au projet "Némésis" du nom d'une divinité.
"Némésis est la déesse de la vengeance. Son courroux s'abat en particulier sur les humains coupables de démesure et de mégalomanie. Elle est parfois assimilée, à la fois, à la vengeance et à l'équilibre. La Némésis est aussi interprétée comme étant un message de mort envoyé par les dieux comme punition. Elle est la déesse du châtiment divin."
J'ai donc repris l'écriture après une pause de plusieurs mois. Je ne savais pas vraiment où j'allais avec cette idée. J'en identifiais clairement le fond mais pas le développement. Alors, j'ai laissé les choses se mettre en place, lentement, sans rien forcer, sans me mettre de pression, sans même envisager que j'irai au bout et encore moins que cette suite serait publiable. J'écrivais par petits bouts, comme si j'assemblais un puzzle sans même connaître l'image finale. Et j'ai vu les personnages prendre forme, s'installer les uns après les autres. Laure Bonpierre, personnage principal du roman initial, devenait la pièce maîtresse, celle autour de laquelle toutes les autres pièces venaient s'emboîter.
D'où le titre du tome 2 : TOUS, SAUF ELLE
L'histoire a progressé, lentement, à pas de loup. Puis, au fil du temps, elle a pris de l'ampleur. Les personnages se sont multipliés, densifiés, ils ont pris des directions précises. Figueras, l'indien Kogi, est revenu et il a pris une place très importante. Il avait contribué à la survie de Laure, il n'était pas question qu'il l'abandonne. Et puis est apparu Théo, flic tenace et survivaliste. Le fond du roman.
"Entre la civilisation et la barbarie, il y a cinq repas." Winston Churchill.
Théo a tout prévu, tout anticipé, tout préparé. Tout ce qui était réalisable.
Et c'est lui qui s'occupe de l'enquête qui concerne Laure.
Des mois d'écriture, le puzzle qui grandit, l'image qui s'affirme, des horizons immenses qui se dévoilent.
Des horizons si vastes que l'évidence s'est imposée : un troisième tome était nécessaire.
LE DÉSERT DES BARBARES
Dino Buzzati, "le désert des Tartares", chef d'oeuvre incontournable. Des soldats qui attendent dans un fortin l'arrivée de l'ennemi.
Théo attend dans la ferme qu'il a restaurée et aménagée. Il attend les Barbares. Je viens de mettre le point final à ce troisième tome. Mais ce dont à quoi je ne m'attendais pas, c'est qu'il est nécessaire d'écrire un quatrième tome...Impossible de m'arrêter là. Les multiples personnages qui se sont imposés n'ont pas fini leur parcours et il est impensable de raccourcir leur existence.
Ce qui est curieux, c'est que d'un polar, je suis parti dans le tome 2 sur un "simple" roman contemporain puis dans le tome 3 sur un roman d'anticipation mais que l'évolution du monde est si rapide qu'avant que je finisse le tome 4, il pourrait bien s'agir d'une série historique.
Pour l'instant, je profite de l'aide très précieuse d'un ami, écrivain lui aussi. J'avais écrit une chronique sur son roman.
"L'apocalypse de Roger" Philippe Renaissance
Philippe relit le tome 2 et son oeil acéré décèle ce qui doit être corrigé. Il est indispensable d'être aidé à un moment parce que le texte, je ne le lis plus, je le récite, je le connais par coeur, je n'y vois plus rien de ce qui doit être repris.
Une fois ce travail achevé, le texte partira chez l'éditrice et il restera à attendre son verdict.
Ce temps sera mis à contribution pour la correction du tome 3.
Puis, il restera à écrire le tome 4.