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  • LES HÉROS SONT TOUS MORTS : Commentaire (1)

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    Un grand bonheur. Mille mercis à ce lecteur. 

    En espérant qu'il y en aura d'autres.

    Je sais combien c'est essentiel pour la "médiatisation" d'un ouvrage et j'aimerais immensément que la maison d'édition soit encouragée dans la publication de mes autres romans et qu'elle se trouve récompensée pour son engagement.

     

     

     


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    CAJIM

    5,0 sur 5 étoilesC'est un beau roman...

    9 septembre 2018

    Format: Format KindleAchat vérifié

    ... et une belle histoire que celle de cette mallette pleine d'argent. D'abord pcq si cela nous arrivait, qui peut dire ce que nous en ferions, et l'auteur exploite le champ des possibles en campant divers personnages qui doivent faire un choix, rapide, dans l'urgence, et décider de l'avenir d'une telle somme (plus d'un million d'€ tout de même). La narration change avec chaque personnage, ce qui est signe d'une grande maîtrise d'écriture. Une maîtrise qui frôle l'excellence lorsque ce personnage est la championne de course en montagne. On sent que l'auteur connait le sujet, et les phrases, courtes, rythmées, précises, aux métaphores et personnifications judicieusement choisies m'ont accroché à l'histoire dans laquelle, finalement, cette mallette est accessoire. Il en va de la nature humaine avant tout, de sa pesanteur, de son manque de recul, de sa vision limitée par le bout de son nez... J'ai été agréablement surpris par la qualité d'écriture de Thierry Ledru, car le thème au départ ne m'inspirait pas spécialement et le genre encore moins. Pourtant, j'ai découvert un rythme et une technique de rédaction riche, dont il a su dompter l'élan qui semble inépuisable. Il aime écrire, cela se sent, on sent aussi dans cet élan une réelle générosité envers ses lecteurs.
    J'ai noté quelques phrases que j'ai trouvé magnifiques. Lorsque l’héroïne court dans la montagne : "Fluidité des foulées, le souffle régulier, alternance des bras, tirer en arrière, appuyer sur les bâtons, sentir l'enroulement de l'épaule à chaque poussée, ouvrir la cage thoracique, ne pas se crisper, repérer les tensions, les déséquilibres, les mouvements parasites, ne pas laisser les inquiétudes se nourrir des énergies intérieures."
    "Des nuées de brumes valsaient lentement dans des arabesques animales. Elles se retrouvaient parfois englobées par des nappes froides, des cotons translucides qu'elle traversait comme des marées légères puis survenaient étonnamment des courants tièdes, des haleines opaques qui l'isolaient de tout puis s'effaçaient subitement, effacées par des vents teigneux."
    "Sa vie entière dans la dimension d'un pas, une vie, une autre, une vie, une autre, chaque appui concentrant l'intégralité de sa puissance, chaque avancée comme une épuration."
    Et celle-ci qui reflète peut-être le mieux la finalité du roman : "Arrête de penser quand ça ne sert à rien. Tu manges quand tu as faim, tu bois quand tu as soif, tu dors quand tu es fatiguée, tout cela est nécessaire parce que ton corps en a besoin. Fais la même chose avec ton esprit, apprends à penser quand c'est nécessaire. Là, tu pourras saisir la réalité. Sinon, tu l'étouffes."
    Bravo à cet auteur pour ce gros travail d'écriture.

  • Augmentation des températures

    Carte du New York Times

    New York Times capture d'écran

    Sur le web, de nombreuses infographies animées permettent de visualiser les effets du dérèglement climatique sur notre environnement. Celle mise en ligne par le New York Times fin août fait froid dans le dos.

    "Donne moi ton lieu et ta date de naissance et je te dirai si tu pourras encore y vivre dans quelques années !" Tel est le principe de l'infographie animée mise en ligne par le New York Times il y a quelques jours alors que l'été 2018 s'est révélé, une fois encore, le plus chaud de l'histoire en France.

    En haut de page il suffit de renseigner votre commune et votre année de naissance, et si l'information est disponible, une animation interactive commence par vous donner le nombre de jours qui dépassait les 32 degrés durant l'année de votre naissanceavant de vous embarquer dans le monde d'aujourd'hui et de vous livrer aux prévisions de demain. Pour ma part, je suis née à Nantes en 1981, mais comme la commune n'est pas disponible j'ai rentré celle dans laquelle j'ai passé ma petite enfance : Nevers, dans la Nièvre. L'infographie me relève alors qu'il n'y avait à l'époque que trois jours par an susceptibles d'atteindre les 32 degrés, contre six aujourd'hui et sans doute 14, en moyenne (cela pouvant aller jusqu'à 36 jours par an !), quand j'aurais 80 ans...

    Avec l'aide du Climate Impact Lab (un groupe de scientifiques du climat, d'économistes, de statisticiens de différentes universités aux Etats-Unis), le journal américain explique que la situation est susceptible d'être aggravée si les comportements ne changent pas sous peu ou que l'accord de Paris n'est pas respecté. Car comme l'explique très bien le journaliste Stéphane Foucart dans Le Monde, les anomalies de températures doivent être considérées "avec quatre faits simples à l’esprit" :

    Le premier est que, malgré le caractère extravagant de cette succession de calamités observées cet été, nous n’en sommes aujourd’hui qu’à 1 °C de réchauffement moyen, par rapport à l’ère préindustrielle. Le deuxième est que chaque degré supplémentaire produira plus de dégâts que le degré précédent. Le troisième est que les engagements en vigueur de l’accord de Paris nous emmènent vers un réchauffement de 3 °C environ. Le quatrième, enfin, est qu’une catastrophe d’une plus grande magnitude encore semble sur les rails, puisque ces engagements, aussi insuffisants soient-ils, ne sont même pas en voie d’être respectés."

    Comme le rappelle le New York Times, certaines régions du monde - notamment en Asie, à Jakarta ou en Indonésie, mais aussi plus près de nous, à Madrid par exemple, connaissent déjà toute l'année ce qu'il risque de se passer dans ma ville natale d'ici 40 ans... Or ce type de climat accroît les risques de maladie, le nombre de décès, et frappe les populations, en particulier les plus vulnérables en premier ! Si en plus l'air est humide, comme cela arrive souvent lors des moussons, les hautes températures seront véritablement invivables... Et là c'est toute l'Asie qui est en première ligne actuellement.

    Bref, cessons de jouer à la grenouille qui reste dans une eau qui chauffe à petit feu, changeons dès maintenant de projet de société ! Et si vous avez encore un doute sur la manière dont l'homme bouscule l'équilibre du climat sur terre, consultez donc cette application réalisée par les Décodeurs sur LeMonde.fr

    https://www.nytimes.com/interactive/2018/08/30/climate/how-much-hotter-is-your-hometown.html

    J'ai complété le cadre avec "Chambéry", année de naissance : 1962

    C'est  la projection vers ma 80 ème qui ne donne pas envie de rester vivre ici.

    Il va falloir monter s'installer à 2000 mètres d'altitude...

  • Magie de la montagne

     

    Montée à la selle du Puy gris, chaîne de Belledonne, 1700 mètres de dénivelée en passant par le lac blanc, le lac noir et le lac gelé. Au lac gelé flottait un long bloc de glace et les reflets, les couleurs, les formes, les lumières m'ont ébloui...Je n'arrivais plus à partir et je photographiais à tout-va :) J'ai rejoint Nathalie qui avait entamé la montée du dernier mur, raide, raide, raide et après la pause au sommet, j'ai ressorti l'appareil à la descente...Le bloc de glace avait dérivé avec le vent et les reflets sur l'eau avaient changé. Magique...

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    Le lac blanc

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    le lac noir

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    Le lac gelé

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    Vue sur le col et le mur final...Raide.

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    Le lac gelé en bas.

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  • Argent liquide liquidé...

    On le sait depuis un moment et les choses s'accélèrent. Que le brexit soit passé par là ne change rien au problème. Les banques n'ont pas de frontières réelles. 

    Alors, bien évidemment, dans mon esprit tordu, j'essaie de voir les conséquences possibles.

    Comme il est dit en fin d'article, qu'en sera-t-il en cas de bug informatique ou de black out ? Gardez des pièces, on ne sait jamais...

     


    A Londres, le début de la fin de l'argent liquide

    AFP 05/09/2018 à 13:06

    La chanteuse de rue Charlotte Campbell utilise un lecteur de carte bancaire sans contact pour récolter des dons, au pied du London Eye (grande roue) à Londres le 1er septembre 2018 ( AFP / Daniel LEAL-OLIVAS )

    La chanteuse de rue Charlotte Campbell utilise un lecteur de carte bancaire sans contact pour récolter des dons, au pied du London Eye (grande roue) à Londres le 1er septembre 2018 ( AFP / Daniel LEAL-OLIVAS )

    Pendant des siècles, les artistes et vendeurs de rue ont pu compter à Londres sur la menue monnaie amassée auprès des passants pour vivre. Mais avec la disparition progressive de l'usage de l'argent liquide dans la capitale britannique, la nécessité de s'adapter s'impose.

    C'est ce qu'a rapidement compris la chanteuse Charlotte Campbell, l'une des premières à adopter un lecteur de carte bancaire sans contact pour faire rémunérer ses prestations à l'ombre du London Eye, surnom donné à la grande roue posée sur la rive sud de la Tamise.

    "Les gens ont pris l'habitude de tout payer par carte", dit la jeune femme de 28 ans à l'AFP, une couronne de fleurs artificielles posée sur ses cheveux blonds. Or "si les gens n'ont plus de monnaie, l'art de rue risque de disparaître", ajoute-t-elle en cet après-midi de fin d'été.

    Désormais, 5 à 10% de ses revenus ne proviennent plus de pièces de monnaie jetées dans sa housse de guitare mais de paiements effectués sur le petit lecteur portable de cartes, qu'elle a programmé pour débiter 2 livres (2,22 euros).

    - A l'Eglise aussi -

    Le lecteur de carte sans contact de la chanteuse britannique de rue Charlotte Campbell, à Londres le 1er septembre 2008 ( AFP / Daniel LEAL-OLIVAS )

    Le lecteur de carte sans contact de la chanteuse britannique de rue Charlotte Campbell, à Londres le 1er septembre 2008 ( AFP / Daniel LEAL-OLIVAS )

    Les chiffres du gouvernement lui donnent raison. Selon un rapport du Trésor publié cette année, la part des paiements en liquide au Royaume-Uni est tombée de 62% en 2006 à 40% en 2016. Une proportion qui devrait chuter à 21% en 2026, pronostique le document. Le ministère encourage le mouvement en interdisant depuis janvier aux commerçants de faire payer des frais pour l'utilisation de cartes de paiement.

    Autre signe que la disparition des pièces et billets de banque est en route dans la capitale britannique, un certain nombre d'adresses pour déjeuner dans la City, l'épicentre de la finance du pays, ne les acceptent plus.

    Quant aux vendeurs du magazine The Big Issue, dont les recettes sont destinées à aider les personnes pauvres ou sans-abri, ils ont aussi adopté des lecteurs de cartes sans contact pour faire face à l'absence de monnaie des passants.

    A l'église Christ Church East Greenwich, dans le sud-est de Londres, on utilise encore une corbeille pour la quête du dimanche, mais depuis l'an dernier, la révérende Margaret Cave a aussi déployé un lecteur sans contact.

    "Les montants sont crédités de manière sûre sur votre compte bancaire, personne ne peut s'en emparer, donc c'est mieux que l'argent liquide de ce point de vue", estime-t-elle.

    - "Guerre contre le cash" -

    Le phénomène n'a cependant pas l'heur de plaire à tous.

    "Une société sans liquide pose des problèmes de trois ordres", juge ainsi l'expert financier Brett Scott, auteur d'un guide sur la finance mondiale: "Celui de la surveillance - on sait ce que vous faites; celui de l'exclusion financière - vous pouvez être exclu du système; et la question de la cybersécurité", énumère-t-il.

    Les dons affluent encore en pièces de monnaie pour les artistes de rue, mais aussi dorénavant par lecteur de carte sans contact. A Londres le 1er septembre 2018 ( AFP / Daniel LEAL-OLIVAS )

    Les dons affluent encore en pièces de monnaie pour les artistes de rue, mais aussi dorénavant par lecteur de carte sans contact. A Londres le 1er septembre 2018 ( AFP / Daniel LEAL-OLIVAS )

    Selon lui, banques, sociétés de service de paiement, gouvernement et entreprises de technologie financière sont engagés depuis deux décennies dans "une guerre froide contre le cash", essayant de convaincre le public que pièces et billets constituent un inconvénient.

    "On peut envisager ça un peu comme une gentrification du paiement", estime l'analyste. "On essaie de pousser toute forme d'activité informelle ou non institutionnelle dans un enclos numérique que l'on peut surveiller et utilisable par de grandes institutions".

    Les sans-abri, les réfugiés et ceux qui ont du mal à obtenir l'ouverture d'un compte bancaire pourraient être exclus de cette nouvelle économie, met-il en garde.

    L'histoire récente semble donner raison aux pourfendeurs d'une trop grande confiance placée dans les technologies de paiement par carte: au mois de juin, quelque 5,2 millions de transactions par carte Visa - dont 2,4 millions rien qu'au Royaume-Uni - avaient été bloquées pendant plusieurs heures, laissant commerçants et consommateurs bien dépourvus.

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  • Message de l'Intelligence artificielle

    Je sais ce que j'écrirai quand j'aurai terminé la trilogie en cours. A moins qu'elle ne devienne une quadrilogie...

  • Jour de rentrée

    Voilà le programme de la matinée, en sachant que toutes les réponses seront reprises et développées dans les jours prochains et au fil du temps.

    Jour de rentrée

     

    Pourquoi êtes-vous là ?

    1. Je suis obligé
    2. J’ai envie.

     

    Quels mots utiliseriez-vous pour décrire votre état intérieur aujourd’hui :

    joie, plaisir, tristesse, colère, curiosité, impatience, bonheur, malheur, inquiétude, peur, angoisse, confiance, sérénité, injustice

    (Vous pouvez en ajouter)

    Entourez le chiffre qui correspond à vos pensées.

    1. Plutôt que de venir à l’école, je préférerais disposer de mon temps et faire ce que je veux.
    2. J’aime bien apprendre en classe.
    3. J’aime bien apprendre tout seul quand j’ai envie.
    4. Je n’essaie pas d’apprendre quelque chose quand je ne suis pas à l’école.
    5. Je m’ennuie parfois quand personne ne s’occupe de moi.
    6. J’ai des camarades à l’école.
    7. J’aime bien rencontrer de nouvelles personnes.
    8. J’aime bien rester tout seul, tranquille.
    9. J’ai envie d’apprendre de nouvelles choses.

     

    Pour la réponse 1 du début, dites ce que vous feriez de votre temps si vous ne veniez pas à l’école.

    Pour la réponse 2 du début, dites quelles sont les trois raisons principales de votre envie d’être à l’école.

    Si vous avez répondu que vous préféreriez ne pas venir à l’école, étant donné que vous êtes quand même obligés d’être là, que comptez-vous faire chaque jour de classe ?

    Si vous avez répondu que vous avez envie d’être là, que ferez-vous lorsqu’une matière scolaire ne vous plaît pas autant que d’autres ?

    Maintenant, je vais donner mon point de vue :

    • Je n’ai pas envie d’être là.
    • Je préfère utiliser mon temps comme j’en ai envie.
    • J’aime apprendre ce que je veux, ce qui m’intéresse et pas ce qu’on m’oblige à apprendre.
    • J’aime écrire, faire du sport, lire, m’occuper de mon potager, bricoler, voyager ou ne rien faire. Je ne m’ennuie jamais.
    • Je préfère rencontrer uniquement les gens que j’aime ou personne.

    Maintenant, comme je suis obligé d’être là, il ne servirait à rien que ça me mette en colère ou que je sois triste. Je choisis donc de me concentrer sur les choses qui me plaisent pour que mes journées soient les plus intéressantes possibles.

    Je suis heureux d’apprendre de nouvelles choses à mes élèves et de leur montrer que la connaissance est un élément indispensable de la vie. C’est le plus important pour moi et ça suffit à mon bonheur d’être là.

  • Trail de l'échappée belle

     

    Léo, le benjamin de la famille, fait partie des 30 et quelques % de "finishers" de l'ultra trail de "l'échappée belle", c'est à dire la traversée de la chaîne de Belledonne de Vizille à Aiguebelle : 144 km et plus de 11 000 mètres de dénivelée. L'an passé, il avait dû abandonner à 30 km de l'arrivée avec un genou bloqué mais là, malgré la pluie, le froid et le vent, les chevilles et les mollets tétanisés, il est allé au bout...

    Départ de Vizille vendredi à 6 h du matin et il a fini cette nuit à 4 h. Les dernières heures ont été très, très éprouvantes au point que la ligne semblait inatteignable et que chaque pas est un pas de trop.

    Nathalie a géré la partie : encouragements, conseils, vêtements, biscuits énergétiques maison, thé, café, sur tous les ravitaillements et les massages des jambes de Léo, allongé dans le coffre de la voiture. 

    J'ai accompagné Léo sur la dernière partie et vraiment, vraiment, vraiment c'est absolument énorme, physiquement et psychologiquement... Là, il faut aller chercher les ressources les plus profondes, celles dont on ne sait même pas qu'elles existent...Immensément heureux et ému d'avoir vécu les 30 derniers kilomètres avec lui et de pouvoir le prendre dans mes bras après qu'il ait secoué la fameuse cloche de Belledonne que tous les participants rêvent d'atteindre...

    Un ami me demandait :

    "Ne devrait-il pas y avoir une limite qui s'appellerait la raison ?

    - La raison, c'est de vouloir connaître intégralement ce qui est en soi. La déraison, c'est de penser que tout est connu. D'autre part, est-il raisonnable de voir autant de gens détruits par leur situation professionnelle, physiquement et psychologiquement, sans que RIEN, absolument rien de positif n'en soit retiré ? Ou de voir autant de gens détruits par une suralimentation sans que RIEN de positif n'en soit retiré ? ... Il y a beaucoup de situations dans ce monde "moderne" qui relèvent de la destruction, sans qu'aucune lucidité ne soit développée, aucun effet positif, aucun éveil, aucune connaissance profonde de l'être, juste un cadre "carcéral existentiel", des conditionnements, des "abandons", des désespérances qui finissent par être chroniques... Dans l'effort physique, volontaire, et qui suit un énorme entraînement personnel, physique et psychologique, (Léo s'est préparé pendant des mois) la décision est un choix délibéré et elle est assumée parce qu'elle engendre une exploration de soi qui dépasse le cadre "normal" de l'existence et ce qui est découvert est difficilement transmissible. On rejoint la problématique de l'alpinisme par exemple et de la fameuse expression de Lionel Terray : "les conquérants de l'inutile." C'est considéré comme "inutile" parce que ça n'a pas de valeur marchande (hors cadre professionnel sponsorisé) , parce que c'est totalement "déraisonnable" aux yeux de tous. Mais il faut regarder le regard de ceux et celles qui le vivent pour avoir une idée, une toute petite idée de ce que ça génère...Les yeux de Léo, cette nuit, malgré son extrême fatigue... je sais un peu ce qu'est cette "lumière"... J'ai passé un sacré paquet d'années à essayer de traduire ça dans mes romans. Maintenant, il prendra le temps nécessaire à sa récupération, il en retirera les "leçons" et il s'améliorera encore puis il trouvera un autre objectif, un palier supplémentaire, pour aller chercher ce qui n'est pas encore extrait et au final, c'est ce que fait l'humanité depuis son premier jour : aller voir plus loin, apprendre, découvrir, en retirer les enseignements, se connaître, partager, aimer la vie en soi, jusqu'à plus soif et pourtant, voir jaillir un jour le désir irrépressible de boire encore cette liqueur sublime, "l’élixir de vie"."

    Première nuit, Léo, accompagné par un ami. Plusieurs camarades montagnards se sont partagés les tronçons pour que Léo soit toujours accompagné. J'ai pris la dernière partie, là où il avait dû abandonner l'an passé.

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    C'est très particulier la marche en montagne de nuit, une ambiance très forte, une concentration totale sur soi et le pas à faire, rien d'autre n'est visible et c'est un retournement intérieur indéfinissable...

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  • Une dernière pour la route

    J'en ai lu un paquet de chroniques sur Nicolas Hulot. J'y vois beaucoup plus clair désormais.

    Celle-là me plaît beaucoup.

    Tout est dit. Son admiration pour Macron et Philippe et le mal, effectivement, que sa présence au gouvernement a induit sur les mouvements écologiques, une caution morale et politique qui a eu des effets destructeurs.

    Peut-être qu'un jour, Hulot s'expliquera.

    Un problème qui, bien avant d'être politique, est un problème planétaire.

    Une dernière pour la route et la route va être longue.

     

    "Nicolas, merci d’avoir enfin craqué"

     

     Nicolas Hulot, le 18 juin 2018 à l'Elysée. ( CHAMUSSY/SIPA)

    Lettre ouverte de Claire Nouvian, chroniqueuse à "l'Obs", présidente de l'association Bloom, et prix Goldman de l'environnement, à Nicolas Hulot.

    Par 

    Cher Nicolas,

    Merci de t'être libéré, et de nous avoir libérés par la même occasion, d'un mensonge indigne de toi et des Français.

    Cela fait plus d'un an que nous assistons avec désarroi, impuissance et inquiétude, à la mise en scène d'une politique qui tente de masquer, derrière des discours, sa vraie nature libérale et hypercapitaliste, profondément incompatible avec les décisions de long terme qu'impose l'impératif de survie de la biosphère.

    Ces discours n'ont pas un seul instant dupé les experts, qu'il s'agisse des scientifiques ou des associations luttant contre la destruction des normes sociales, humanitaires, climatiques ou environnementales…

    Emmanuel Macron se prend peut-être pour Jupiter mais il n'est pas sorti de sa cuisse !

    Il avait d'ailleurs déjà imprimé sa marque lors de son passage au ministère de l'économie dans le gouvernement Hollande :

    • il s'était prononcé en faveur de l'extraction d'or en Guyane par un conglomérat russo-canadien
    • il avait signé le décret d'extraction des sables en baie de Lannion (à proximité de zones protégées Natura 2000)
    • il avait donné un avis défavorable à la publication en toute transparence des subventions publiques versées au secteur de la pêche (et majoritairement accaparées par les lobbies de la pêche industrielle)
    • il avait montré sa proximité avec les lobbies au moment de sa "loi Macron"
    • il soutenait déjà les traités de libre-échange qui facilitent l'emprise des multinationales sur nos vies et soumettent nos juridictions nationales ou européennes à leur joug.

    Alors, Nicolas, ma question, c'est : sur quelles bases as-tu pu croire qu'Emmanuel Macron mènerait une politique favorable à l'environnement ? Qu'est-ce qui a présidé à ton choix d'offrir ta crédibilité à ce gouvernement, plutôt qu'à un autre, en dépit du fait que le candidat Macron avait soigneusement évité de prendre des engagements concrets et ambitieux sur la transition écologique ?  

    Les présidents successifs depuis Chirac t'auraient décroché la Lune pour te compter dans leur gouvernement, mais c'est au moins-disant d'entre eux, en matière d'écologie, que tu as fait le cadeau de ton nom et de ce qu'il porte de sincérité et de constance pour la protection du vivant, des écosystèmes, du climat et des victimes de nos dérèglements…

    Dans le milieu de la protection de l'environnement, des droits de l'homme, des associations de lutte contre la corruption et l'évasion fiscale, le ruissellement de mauvaises nouvelles qui a suivi l'élection d'Emmanuel Macron n'a rien de surprenant. C'est au contraire en toute cohérence avec son credo néolibéral que ce gouvernement agit.

    Tes révélations sur la présence du lobbyiste des chasseurs, Thierry Coste, dans les premiers cercles du pouvoir, ont permis de déchirer le voile de ce que nous, écologistes aux prises avec ces lobbies, savons et dénonçons depuis les tout débuts de ce gouvernement :

    avec Macron, les lobbies ont changé d'ère. Ils ne font plus le siège du pouvoir. Ils SONT au pouvoir.

    Lorsque l'on désigne l'ancien chef des relations publiques d'Areva au poste de Premier ministre, il ne faut pas s'étonner du renoncement du gouvernement aux engagements de la transition énergétique sur le nucléaire. Lorsque l'on confie le ministère de l'Agriculture à un proche de la FNSEA, après avoir pensé le confier directement à sa présidente, on récolte ce que l'on a semé : la fin des aides à l'agriculture bio, des états généraux de l'alimentation transformés en mascarade de consultation citoyenne, pilotés par les lobbies et dont le gouvernement a largement ignoré les résultats.

    Pendant ce temps, un tiers de nos agriculteurs tente de survivre avec un revenu de 350 euros par mois. Face à cette précarité inhumaine, à un avenir bouché, sans espoir, un agriculteur se suicide tous les deux jours.

    Qu'Emmanuel Macron n'ait pas tout mis en œuvre pour tenir sa promesse d'assurer un "juste prix" aux paysans pour qu'ils puissent "vivre dignement" de leur travail, est d'une brutalité insoutenable.

    Voilà le visage sans fard du capitalisme débridé qui a perdu la mesure des choses, qui œuvre dans une seule logique de profit mangeuse d'hommes et du vivant. Quand 15.000 scientifiques avertissent l'humanité que "de grandes misères humaines" nous attendent si nous ne changeons pas radicalement notre gestion de la Terre et de la vie, quand les insectes ne maculent plus nos pare-brises l'été parce qu'ils ont disparu de nos campagnes, quand les chalutiers industriels s'équipent d'électrodes pour déloger les derniers poissons, c'est le signe que nous sommes en guerre contre la nature. Et tu le sais mieux que personne. Tu sais que ce n'est pas une politique du compromis du plus faible, une politique d'ajustements à la marge qui peut nous éviter le décrochage des écosystèmes et des humains avec eux.

    Alors oui, on s'est questionnés sur tes motivations, tes objectifs… On est sans doute loin d'imaginer ce que ta présence a permis d'empêcher ou de limiter.

    On attend de toi que tu rendes compte de cela avec sincérité, car te voir avaler autant de couleuvres était une souffrance pour nous.

    Cela ne nous a pas aidés non plus. Ta présence au gouvernement lui a donné une caution, ta caution, et nous a fait passer pour des extrémistes. Critiquer l'action d'un homme apparemment aussi "raisonnable" que Macron a rangé les associations environnementales, les acteurs de la transformation agricole, les pêcheurs artisans broyés par les industriels, les défenseurs des droits de l'homme, tous ceux qui œuvrent pour une transition vers un monde plus juste et plus durable, dans la boîte des "radicaux".

    Tu n'avais pas de "troupes" derrière toi, dis-tu. Mais en quoi est-ce surprenant ? Cela se négocie ! La politique, ce n'est rien d'autre qu'un rapport de force de chaque instant ! C'est se battre pour la composition de son ministère, ne pas accepter de se faire imposer les secrétaires d'Etat ou les membres du cabinet. C'est arracher avec les dents les arbitrages interministériels. C'est dénoncer les coups bas, l'immoralité de certaines décisions. C'est refuser le régime dictatorial de Macron envers la presse. C'est s'émanciper, mettre sous pression, aller chercher sa légitimité dans l'opinion publique. Sous prétexte d'éviter les couacs du quinquennat Hollande, Macron a réinventé les règles du jeu politique et porté des coups au cœur même de la démocratie. Dans un excès d'autoritarisme, il a jugulé les ministres et les députés dans une régression ahurissante de la liberté de parole.

    Tu n'es pas assez teigne, Nicolas, tu as trop la culture du compromis pour tenir tête à un personnel politique dont l'égo, l'autorité et l'arrogance ont explosé avec l'accession au pouvoir.

    Quand tu dis que tu as une immense admiration pour Emmanuel Macron et Edouard Philippe, de quoi parles-tu ? De leur charisme ? De leur capacité de travail ? De leur propension naturelle à mener les hommes ? Il faudra épiloguer Nicolas, car nous attendons que tu scindes les relations amicales qui peuvent te lier à ceux avec lesquels tu as interagi pendant des mois, du bilan sans concession de leurs actes.

    Ce qui compte pour nous, ce qui devrait uniquement compter pour les Français, ce sont les faits, et il est désormais possible de juger sur pièces. La liste est longue, et sans la vouloir exhaustive, nous en avons dressé un début sur le site de BLOOM. Oublions les discours, jugeons les actes.

    La République en Marche s'est empressée d'écrire à ses sympathisants et donateurs pour leur signifier que tout allait bien, que le bilan écologique du gouvernement était "à la hauteur des enjeux". Ils ne manquent pas de ressources pour dresser de tels écrans de fumée destinés à minimiser le séisme politique et idéologique que ton départ provoque. Mais j'ai espoir que les Français sauront tirer les conséquences électorales de ton acte et sanctionner un parti qui nous a trahis, qui a trahi ses militants les plus jeunes et les plus mobilisés en leur faisant croire que la marche du monde pouvait se poursuivre sur les mêmes modèles de pensée, de réussite, de production et de consommation, alors que c'est un mensonge qui met en péril les fondements mêmes de notre stabilité, de notre démocratie et que cela pourrait nous coûter notre liberté et notre avenir.

    Nicolas, merci d'avoir enfin craqué. Merci d'avoir permis ce moment tant attendu de grande clarification avant les élections européennes. Désormais les choses sont aussi nettes que le vote d'un amendement : on adopte, on rejette, ou on s'abstient. Les Français ne pourront pas dire qu'ils ne savaient pas. S'ils choisissent la croyance plutôt que la connaissance, s'ils choisissent les discours enjoliveurs du gouvernement contre sa réalité brute, ils le feront en âme et conscience.

    Claire Nouvian, fondatrice de Bloom