Les géants du pétrole

Réchauffement climatique : la Californie poursuit des géants du pétrole pour dommages et tromperie

 

La plainte au civil a été déposée vendredi auprès de la Cour supérieure de San Francisco contre les géants pétroliers.

Article rédigé parfranceinfo avec AFP

France Télévisions

Publié le 16/09/2023 15:08Mis à jour le 16/09/2023 15:44

Temps de lecture : 1 min

La compagnie pétrolière Exxon Mobil, photographiée à Miami (Floride), le 31 janvier 2023. (JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

La compagnie pétrolière Exxon Mobil, photographiée à Miami (Floride), le 31 janvier 2023. (JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

La Californie vient d'engager des poursuites contre cinq des plus grosses compagnies pétrolières du monde. Le motif ? Elles auraient causé des milliards de dollars de dégâts tout en trompant l'opinion en minimisant les risques pour le climat liés aux énergies fossiles.

Cette action en justice, révélée par le New York Times et confirmée par le gouverneur de l'État, fait suite à de nombreuses autres lancées par des villes, comtés et États américains contre des intérêts liés aux énergies fossiles en raison de leur impact environnemental, sur fond d'accusations de décennies de campagnes de désinformation.

"Pour que les gros pollueurs rendent des comptes"

La plainte au civil a été déposée vendredi auprès de la Cour supérieure de San Francisco contre les géants pétroliers Exxon Mobil, Shell, BP, ConocoPhillips et Chevron, qui a son siège en Californie. L'American Petroleum Institute est également visé, précise le New York Times.

"Pendant plus de cinquante ans, Big Oil [surnom désignant les géants du secteur pétrolier] nous a menti, cachant le fait qu'ils savaient depuis longtemps combien les énergies fossiles qu'ils produisaient étaient dangereuses pour notre planète", a déclaré le gouverneur de l'État, Gavin Newsom, dans un communiqué publié vendredi. "La Californie agit pour que les gros pollueurs rendent des comptes", a-t-il ajouté.

 

L'hypocrisie dans toute sa splendeur.

Des cabinets d'avocats qui ont senti le bon coup.

Les géants du pétrole sont moins responsables que les politiciens et les consommateurs.

Exxon et tous les autres répondent à la demande mondiale et surfent sur les autorisations délivrées par les états. Bien sûr qu'ils savaient et depuis longtemps mais les politiciens tout autant et les consommateurs qui ont décidé pour leur part de ne plus se voiler la face.

Les politicens n'ont rien fait parce que les consommateurs-électeurs ne le voulaient pas. Et même aujourd'hui, la masse refuse d'envisager une rupture dans les modes de vie occidentale.

Alors engager des poursuites contre les géants du pétrole, c'est juste un business imaginé par des avocats. Rien ne changera tant que les consommateurs-électeurs ne le voudront pas. C'est la masse qui doit influencer le pouvoir.

 

Le rapport Meadows date de 1972. 

 

ÉCONOMIE

IL Y A 50 ANS, LE RAPPORT MEADOWS ALERTAIT SUR LES LIMITES PLANÉTAIRES

 

En 1972, des scientifiques du MIT publient "Les limites à la croissance", plus connu sous le nom de "rapport Meadows". L’ouvrage a eu a eu l’effet d’une bombe : pour la première fois, des chercheurs alertaient sur les risques d’une croissance économique infinie dans un monde aux ressources limitées. Il devient rapidement un best-seller avant de tomber aux oubliettes. Un demi-siècle après, le livre est devenu une référence, il est réédité dans une version augmentée.

Denis Meadows Ok

En 1972 le rapport Meadows a eu l'effet d'une bombe
COO

Le rapport Meadows fête ses 50 ans ! Sorti en mars 1972, le livre est publié en France sous le titre "Les limites de la croissance (dans un monde fini)" coécrit avec Donella Meadows, son mari Dennis Meadows et Jorgen Randers. A l’origine, le rapport a été commandé par le Club de Rome aux trois scientifiques de la prestigieuse université américaine MIT. Le but était de s’interroger sur les limites de la croissance économique.

La réponse est implacable : une société qui consomme et produit toujours plus, pollue aussi toujours plus et sera confrontée à la raréfaction des ressources. Ainsi, les scientifiques estiment que quels que soient les scénarios envisagés, la croissance infinie se heurtera nécessairement à des pénuries de matières premières. En 1972, ils estiment que le monde dispose de 50 ou 100 ans avant d’être confronté à un manque de ressources non renouvelables, à commencer par le pétrole, le gaz, les minerais ou même l’eau. Les auteurs de l’ouvrage conseillent donc aux dirigeants de réguler la croissance s’ils ne veulent pas assister à une multiplication des crises, des famines et même des guerres.

En pleine 30 glorieuses, l'éphémère succès du rapport Meadows

Lors de sa sortie, le livre fait un tabac mais le succès est éphémère. En pleine Trente glorieuses, les usines tournent à plein régime pour satisfaire les aspirations de la société de consommation. Dans ce contexte, une remise en question du modèle basé sur une croissance infinie du PIB est peu audible. "Quand j’ai fait cette étude, confie Dennis Meadows à France Culture, je n’avais que 29 ans, j’étais jeune et naïf, et je pensais que si je publiais mes recherches, on en tiendrait compte, on agirait en conséquence, comme quand on voit un iceberg en bateau et qu’on le contourne, c’était mon espoir. Mais voilà, 50 ans après, les dégâts s’empilent les uns sur les autres et nous entrons dans une ère de bascule".

Les choses ont-elles évolué ? "On compense la pénurie de ressources par de la dette, et on n'a pas fait ce deuil. Réinventer le business à l'aune des limites planétaires est inévitable", répond ainsi Fabrice Bonnifet, président du Collège des directeurs de développement durable (C3D). Certaines entreprises l'ont bien compris et "renoncent à faire du chiffre d’affaires pour ne pas polluer, elles sont entrées dans un monde de "post-croissance", souligne Geneviève Férone Creuzet, co-fondatrice de l’agence Prophil. "Il faut les encourager et faire évoluer les modèles".

Même si l’idée d’un monde en "post croissance", plus sobre en ressources, fait son chemin, "les travaux de recherches sur ces thèmes sont plus nombreux mais ils restent encore minoritaires", indique Dominique Méda, directrice de l’Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Sociales (Iris). Les politiques sont également peu nombreux à s’emparer du sujet. La guerre en Ukraine pourrait faire bouger les lignes. Ce drame rappelle en effet la nécessité de réduire notre dépendance aux énergies fossiles et aux ressources naturelles. Les appels à plus de sobriété se multiplient, ils émanent de l’Etat ou encore des industriels eux-mêmes qui demandent à être rationnés. Il y a 50 ans, le rapport Meadows avait prédit ce scénario et conseillait aux dirigeants de ne pas courir après la croissance, reste à espérer que ces recommandations soient entendues.

Mathilde Golla @Mathgolla

 

 

 

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