LÀ-HAUT (roman)

 

Image 2

 

"25 juillet 1995. Jean, guide de haute montagne, est dans le RER avec Blandine, la femme qu’il aime.
Arrive la station Saint-Michel… Attentat.
Sa dernière image de Blandine est celle de son visage ensanglanté, de son regard vide, de la tache carmin qui s’étend sur sa poitrine.
Il se réveille à l’hôpital. Il comprend. Le vacarme de l’explosion, l’effroyable douleur, les cris et puis ce tunnel de lumière…
Une jambe amputée sous le genou. Un morceau disparu.

 

Un chemin spirituel...
Que reste-t-il quand on a tout perdu ? Avec quelles forces Jean va-t-il pouvoir se reconstruire ? Quel sens pourra-t-il donner à son existence ?
Les montagnes. Le silence. Les regards intérieurs, l’exploration de tous les gouffres. Laisser l’hiver de la vie réduire en terreau fertile les souvenirs les plus destructeurs.

Accepter. Et aimer enfin. Soi et l’Autre."

Les éditions du 38

 

 

 

 


 

25 juillet 1995.

RER Paris Nord Saint Rémy les Chevreuse.

Ils sont face à face. Il la regarde. Ses boucles blondes, ce petit sourire énigmatique, elle a mis sa robe à fleurs, elle lui a dit que ça apporterait une note naturelle et colorée au cœur de la ville. Toutes les banquettes du compartiment sont occupées. En pleine heure de pointe, le stress règle l’ambiance. A côté de Blandine s’est assis un vieux monsieur, très digne, costume gris et serviette en cuir élimé posée sur les genoux serrés. Son visage fripé sourit de toutes ses rides. Il lui parle. Jean les regarde sans rien dire. Depuis longtemps, il sait que la beauté étrange de sa compagne favorise les rencontres furtives, les rapprochements humains. Blandine diffuse un parfum d’amour qui envoûte ses proches, intimes ou inconnus. L’humanité dans ce qu’elle a de plus doux brille au fond de ses yeux. A ses côtés, on ne peut qu’aimer les êtres humains. Jean a toujours été fasciné par ce pouvoir étrange, à son sens, presque inquiétant. Cette innocence offerte, ce don de soi, cette proximité immédiate, sans retenue, cette connivence incompréhensible, ce bien-être inexplicable. Le vieux monsieur a certainement oublié la raison de sa présence dans cette rame bruyante. L’essentiel pour lui, à cet instant, reste ce plongeon délicieux dans les yeux verts de Blandine, ce bain apaisant dans les fragrances de ce corps juvénile, l’ineffable bonheur d’éveiller sur ce visage idyllique un sourire charmeur. Blandine s’offre ainsi à toutes occasions. Jean le sait. Elle est ainsi. Et le vieux monsieur n’aurait jamais pu s’asseoir à ses côtés sans entrer aussitôt en communion avec la joie de vivre de Blandine. Son incommensurable joie de vivre.

Station Saint-Michel.

L’effroyable explosion le projette en avant. Il heurte violemment le visage de Blandine et  enregistre dans l’interminable seconde le cri aigu de sa terreur, le tonnerre assourdissant, les hurlements, son épaule déchirée par un impact brûlant, son mollet arraché par des lames de feu, le souffle interminable et la blancheur extrême, aveuglante, l’horrible certitude que la mort est là, avec toute sa rage, sa haine profonde de la vie, qu’il ne peut plus rien. Les forces lui manquent, le monde s’écroule, le mal dans son corps est atroce.

 

Le crissement des roues bloquées sur les rails impose à ce chaos leurs notes suraiguës.

Il est tombé sur le sol. Blandine est allongée devant lui, sur le côté, son visage maculé de sang. Elle a la bouche ouverte. Au coin des lèvres coulent des filaments rougeâtres. Sa chemisette bleu pâle est dévorée par une lèpre carmin qui s’étend à une vitesse épouvantable. Les yeux sont vides. Il ne lui connaît pas ce regard. Il voudrait s’approcher, lui parler, caresser son visage immobile, la ranimer, mais il a l’impression que son esprit a tranché tous les liens qui l’unissaient à son corps. La mémoire est inerte et la volonté muette, étouffées toutes deux par une vague interminable de douleurs, sans aucun reflux, une montée sans fin de cris intérieurs. Ce flot dévastateur, avec la violence d’un meurtrier, s’est emparé de son esprit qui ne sait plus commander le moindre geste.

D’épaisses fumées âcres envahissent la rame. Les cris fusent de toutes parts. Il entrevoit des mouvements de corps, certains rampent, en suppliant qu’on les aide, d’autres se tordent en hurlant. Il entend le crépitement des flammes. Une sirène s’est enclenchée.

Autour de lui, c’est un univers qui s’effondre.

Blandine a un sursaut. Tout son corps se raidit. Elle est parcourue par une onde électrique. Les jambes et les bras tressautent affreusement. La bouche éjecte quelques crachats de sang avec un bruit rauque. Elle s’accroche, il le sent, le fil est tendu à se rompre, elle semble vouloir aspirer la vie comme on prend une bouffée d’air. Mais il devine la mort qui gagne la place. La dernière énergie s’est réfugiée dans le visage tétanisé. Les yeux exorbités, cette peur effroyable. C’est un combat sans pitié. Il voudrait lui parler, lui supplier de tenir, mais le feu dans son corps brûle toutes les paroles, consume les efforts et l’emporte dans un puits de lumières inconnues, un gouffre sans fin, tourbillonnant jusqu’à la nausée. Les douleurs intolérables enserrent son cerveau, des tisons fourragent dans les chairs nues de sa jambe qu’il serre entre ses mains. Sa raison vacille, sa vue se brouille, il sent son cœur qui s’emballe, il va le vomir. C’est intenable, au-delà de l’humain.

Soudainement, les parois du wagon disparaissent, les cris s’estompent, la fumée se disperse, des murs blancs s’approchent et réduisent peu à peu son champ de vision. C’est une bulle insensible qui se forme autour de lui et de Blandine, un placenta lumineux qui les unit.

Ils sont là, tous les deux, ailleurs, loin de la fureur. Une indescriptible sensation de légèreté s’insinue en lui et l’anesthésie. Il ne sent plus rien. Le monde s’est évanoui et avec lui la terreur. Ce qu’il ressent ne lui appartient pas. Il n’en a aucun souvenir, aucune connaissance. C’est au-delà du monde habituel, au-delà de la conscience quotidienne. Il n’a plus de corps et n’a pourtant jamais saisi autant de choses. Il voudrait comprendre et sitôt affirmée, cette volonté révèle toute son ignorance. Ce n’est pas accessible. Il doit se laisser porter.

Un flot de sang jaillit de la bouche de Blandine, comme un ultime vomi, un dernier renvoi de vie, l’abandon de tout devant tant de haine puis son corps se détend doucement, s’affaisse comme une feuille qui tombe. Les prunelles s’éteignent. Les joues se relâchent et laissent s’évaporer le dernier souffle retenu, les dernières fibres de vie. Il voudrait crier mais sa voix l’a quitté. Submergé par l’horreur, il a l’impression que tout ce qui constitue l’humain en lui a disparu. Il ne lui reste qu’une conscience inconnue, jamais rencontrée… A l’intérieur de son corps cimenté par un amalgame de douleurs, les cris d’horreur à jamais s’incrustent dans les veines.

La bulle autour d’eux se referme encore et les étreint. C’est une blancheur amniotique, sans paroi ni rumeur, sans mouvement environnant, ni odeur.   

Il n’a pas fermé les yeux. Il en est certain. Il ne voulait pas quitter Blandine. Ils se sont d’eux-mêmes retournés vers l’intérieur. Il n’a pas pu s’y opposer. La lumière qui l’entourait l’a envahi. Il n’a rien pu faire. Il ne contrôle rien. Il n’a plus de corps. Tout a disparu. Il ne sait pas ce qu’il est, ce qui reste de lui. Ni où il est, ni où il va. La vitesse augmente. Rien de visible ne lui permet de l’affirmer mais il le sait. C’est un couloir qui le conduit vers une blancheur toujours plus éclatante. Plus aucune peur. Il essaie encore de comprendre… La lumière l’a entouré, puis elle l’a envahi. Il est devenu lui-même la lumière mais elle continuait de l’environner. Tout l’espace n’était que clarté et il était lui-même cette clarté. Il n’était ni dedans, ni dehors. La lumière n’était ni en lui, ni autour de lui. Ils étaient l’un et l’autre identiques, partout et nulle part, dans un moment sans fin, ni début. Juste une plongée vers la concentration de la lumière.  

Il veut retourner les yeux vers l’extérieur et retrouver Blandine mais il sent que c’est impossible, comme un chemin perdu, pour toujours effacé. Une pointe de douleur le transperce. Il ne sait où, ni quoi. Mais il sent cette lance… Dans son âme. C’est la seule explication qui lui reste.

Faire demi-tour. Retrouver son amour. Il ne veut plus de cette lumière. Mais le courant l’emporte. Les parois défilent sans aucun mouvement.

Il plonge.

Et soudain, Blandine est là. Elle est apparue, mystérieusement, à ses côtés. Elle rayonne de toute sa joie, de toute sa douceur. Elle lui sourit. Il essaie de se concentrer sur cette image et s’aperçoit qu’il n’y en a pas. Il n’y a rien. Pas de corps, pas de visage. Mais il sait pourtant qu’elle est là et qu’elle lui sourit. Il ne comprend pas.

Elle l’a légèrement dépassé dans leurs descentes vers les abîmes de lumière. Elle tourne délicatement les yeux et semble l’inviter à le suivre. Un petit geste infime, plein de douceurs. Ce sourire enfantin qui l’envoûtait et le laissait sans force. Mais la pointe de douleur ne le quitte plus. Elle s’amplifie par instants puis semble s’éteindre. Il ne sait pas s’il s’agit d’une douleur dont il doit se débarrasser ou d’une alerte qu’il doit écouter.

Blandine l’a dépassé. Il a du mal à la suivre. Elle semble accélérer encore. Le puits s’est ouvert, les parois ont disparu. Un univers de lumière qui les accueille. Aucune couleur, juste au-delà des choses connues. Ca n’a pas de fin, ni même de commencement, pas de temps, ni même d’éternité. Rien d’humain. C’est au-delà des mots. Il sait qu’il ne pourrait jamais rien en dire.

Il veut rattraper Blandine mais la pointe de douleur l’en empêche. Il se sent tiré vers l’arrière, en tout cas dans le sens contraire du courant. Blandine s’éloigne. Elle le regarde encore une fois. Elle ne sourit plus.

Son âme est dévorée par une lèpre de feu.

La terreur en lui.

Elle se consume dans la lumière, ses traits fondent, s’estompent dans un écrin flamboyant. Aucune peur, pourtant, n’émane de cet esprit en sursis.

Il sent alors dans son âme les douleurs qui s’amplifient et dans son dos le cordon de sa vie étiré à se rompre. Retenir Blandine. Ils ne doivent plus avancer mais elle ne semble pas s’en apercevoir. Son âme suinte comme une cire mourante et elle se laisse aspirer par le flot de lumière.  

Devant eux s’étend une immensité d’âmes liquéfiées. Il le sait, il le comprend sans jamais distinguer autre chose qu’un univers aveuglant. Mais elles sont là. Innombrables, toutes mêlées dans un cloaque éblouissant, fusionnées dans une lumière gélatineuse. Ces âmes tendues vers eux les appellent et Blandine, attirée par ce bain ardent d’où semble monter une plainte tenace, accélère encore. Elle ne le regarde plus. Hypnotisée et consentante, elle avance, l’âme apaisée et désirante, offerte et soumise à ce chant d’amour qui l’invite. Il entend des mélopées répétitives portées par la lumière, des murmures suppliants d’où montent des misères enjolivées. Ces prières envoûtantes habitent chaque particule de cet univers. Les douleurs de son âme s’amplifient.

Il sent le piège.

Il ne veut plus avancer et souffre effroyablement de la distance qui le sépare déjà de Blandine. Elle semble l’avoir oublié. Il refuse de le croire et se jette en avant dans un sursaut d’amour. Il devine que cette mer d’âmes mielleuses n’est qu’un leurre, que ces mélodies susurrées ne contiennent aucun bonheur, que la mort s’y cache, qu’elle use de ce subterfuge pour attirer dans ce néant éblouissant les âmes égarées et fragiles. C’est un ersatz de paradis qui se veut accueillant mais la mort, et elle seule, en est la maîtresse perverse et toute puissante, l’ignoble architecte… Des réponses surgissent et les douleurs l’étreignent.

Il plonge en hurlant dans le sillage de Blandine, en hurlant son amour vivant, son amour joyeux, et son amour de la Terre.

La Terre.

A ce nom tout s’éclaire. Rien, ici, n’est à la Terre. Ce n’est qu’un océan de consciences mortes attachées à saisir toutes celles qui, perdues, se sont lancées sur la route. Une route de lumière aveuglante. Mais lui n’appartient pas aux hommes. Il n’a jamais eu besoin de leur amour. Il veut rattraper Blandine et le lui dire. Et la ramener.

Son âme étirée se déchire. Il ne doit plus s’éloigner ainsi de la Terre. Elle est là-bas, derrière lui. Ici, il n’y a que des êtres morts qui chantent l’amour. Il est écœuré par ce piège ignoble.

 

Blandine s’est dispersée. Liquéfiée.

 

Il a suffi qu’elle entre en contact avec cette marée humaine pour se fondre en elle. Il veut plonger dans cette boue de lumière et reconstituer son amour disparu mais il est arrêté à l’orée de l’océan murmurant. Il ne peut plus avancer. Un mur invisible le repousse. Il entend des sons rauques qui vomissent des haines communes. La marée d’âmes le refuse. Elle lui interdit le passage. Il tente de rester sur place mais les forces de vie qui le tirent l’entraînent à contre-courant. Il tend son énergie vers Blandine, là où la masse visqueuse l’a saisie mais plus rien d’elle n’apparaît. Elle n’est qu’une parcelle de cet océan immonde, elle le constitue et s’y perd.

 

Il sait que c’est fini.

 

Alors la douleur effroyable, avec une force inimaginable, le propulse à des vitesses jamais envisagées vers son corps meurtri dans la rame déchiquetée.

 

 

Un cri effroyable, interminable et désespéré.

Le pompier à ses côtés est saisi de terreur. Il n’a jamais rien entendu d’aussi inhumain. Il essaie de le calmer mais l’homme semble habité par un épouvantable cauchemar. Quelques secondes auparavant, il était totalement inerte, profondément évanoui. Ses blessures ne laissaient aucun doute sur la gravité de son état et voilà qu’il se redresse comme un forcené et hurle avec une invraisemblable violence.

Un deuxième pompier. Il s’affaire avec son collègue autour du jeune homme qui pleure, gémit et murmure un mot qu’ils ne parviennent pas à comprendre. Pour la jeune fille à côté, il n’y a plus rien à faire. Le capitaine du groupe le leur a dit. Deux éclats métalliques sont plantés dans la cage thoracique. C’est fini.

Les autres victimes sont évacuées. Les blessés sont innombrables. Certains sont soignés sur place. Dix minutes après l’explosion les secours étaient là. Ils ont déjà trouvé sept morts. La rame est éventrée. C’était une bombe. Ils le savent. Ca ne peut pas être chose. Ce n’est pas un simple accident. Les blessures sont épouvantables. Le jeune homme qui hurle a la jambe gauche déchiquetée. Sous le genou, rien n’est identifiable. C’est un mélange de chairs brûlées et d’os brisés, de muscles éventrés sur lesquels suintent des giclées de sang écarlate. Ils savent ce qu’ils doivent faire. Ils essaient de raisonner et d’appliquer les consignes. Mais c’est effroyable. Les cris et cette odeur écœurante de peaux fondues, les parois tachées du wagon, les morceaux de corps… Devant eux, contre la paroi éventrée, un bout de bras fume encore. La bombe devait être sous une banquette. Les deux pompiers se concentrent sur les gestes qui sauvent et s’interdisent toutes autres pensées. Un vieux monsieur, étendu sur le plancher, vient de rendre l’âme. Deux collègues le couvrent.

Le jeune homme continue de sangloter. Il ne crie plus mais répète inlassablement le même mot. Un des deux pompiers s’approche et tend l’oreille.

« Blandine, je crois qu’il dit Blandine », annonce-t-il à son collègue. Ils tournent les yeux vers la jeune fille déjà cachée par une couverture. Et se taisent.

Ils placent le jeune homme sur une civière et l’emportent. Sortir de ce tombeau d’acier. Sur le quai, des dizaines de pompiers s’affairent, des médecins interviennent directement sur les blessés les plus atteints, les forces de l’ordre ont quadrillé tout le secteur. Les ventilateurs fonctionnent à plein régime. Il fallait évacuer la fumée de l’explosion et avec elle la puanteur de la mort.

Remonter le jeune homme. Les escaliers. Retrouver la lumière. Des barrières canalisent les curieux. Des policiers crient des ordres. C’est un va et vient permanent de camions de secours, de voitures de police et d’ambulances. Les sirènes hurlent sans cesse et s’éloignent en trombe.

C’est comme une rue en guerre, juste après les combats.

 

 

 

Il a fermé les yeux. Il voudrait tant échapper à ce carcan de douleurs. Il a perdu Blandine. Tout le mal qu’il ressent tient dans ces quelques mots. Le reste n’est qu’un corps qui hurle pour des plaies béantes, des peaux grillées, des membres brisés. Mais ce n’est jamais aussi épouvantable qu’une âme qui souffre. Il le sait, il le redécouvre, là, à l’instant, à chaque seconde qui s’écoule.

Il a perdu Blandine. Elle s’est noyée dans une masse puante d’amour, une boue de prières analgésiques. Il n’a pas su la ramener. Elle est morte.

Et lui, il est là.  

 

 

 

Longue absence…

 

 

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Commentaires

  • Bénédicte
    • 1. Bénédicte Le 28/01/2012
    C'est épouvantable et pourtant il y a une beauté ineffable. Stupéfiant.
  • Charlotte
    • 2. Charlotte Le 04/12/2012
    J'aime beaucoup la "fin", le passage sur la reconstruction.. :)
  • Thierry
    • 3. Thierry Le 04/12/2012
    Eh, eh, tu es venue voir ici aussi ^^ Ces passages-là te montrent déjà un peu ce qui se passe. Tu en sauras plus sous peu ^^
  • Charlotte
    • 4. Charlotte Le 06/12/2012
    Oui je n'ai pas pu m'en empecher, ton texte m'a donné envie de tout lire =) Vivement la suite !!!
  • ValJ
    • 5. ValJ Le 28/06/2015
    Tout simplement MA-GNI-FI-QUE !
    Pour tout dire, je ne lisais plus depuis Noël car j'avais été déçue par un recueil de nouvelles de Jean-Philippe Toussaint et par le dernier Laurent Gounelle (un peu trop commercial à mon goût), mais là je me suis régalée. Cet auteur n'a rien à envier aux plus "grands", c'est beau, tout simplement, donc ça touche, forcément. Merci
  • Thierry
    • 6. Thierry Le 28/06/2015
    Mille merci à vous pour ce commentaire. J'en suis très touché.
  • laura millaud
    Mon billet sur "Là-haut" :

    Thierry LEDRU, je le suis depuis très longtemps. Depuis l’époque où j’avais envoyés des manuscrits aux éditions Laura Mare chez qui était déjà édité Thierry LEDRU : « Jarwal le lutin » (4 tomes), un roman jeunesse.
    Avant, il avait sorti des livres pour adultes.
    En parallèle, je lisais son blog où il nous faisait partager sa vision du métier d’instituteur : (En espérant ne pas me tromper) : avant même de leur apprendre à compter il leur enseignait la philosophie ! Beau projet et surtout beau challenge !!
    J’ai aussi suivi avec une profonde tristesse son départ de l’éducation nationale. Et son désespoir.
    Je ne vous raconte pas sa vie, je ne connais que ce qu’il veut bien nous livrer sur son blog mais plus qu’un autre auteur, (j’en ai eu confirmation après avoir lu « là-haut »), ses livres sont un prolongement de lui-même.

    Je n’ai pas lu Le lutin ni les autres.
    Ces derniers mois, quelques livres avaient été édités en numérique … mais là, les livres en numérique …. Vraiment je n’y arrive pas. J’aime trop l’objet livre.
    Et puis, récemment, « là-haut » a été édité en livre papier et je l’ai commandé. Pourquoi maintenant ? Pourquoi celui-là ? Je l’ignore.

    Alors « Là-haut » ….
    En quelques mots, un homme, Jean, est victime de l’attentat de St Michel en 1995 et ce livre raconte sa reconstruction. Sa Reconstruction avec un immense R ! On entre dans sa tête et on avance lentement, avec lui. Ses nombreux questionnements : sur sa vie d’avant, le sens de la vie, la mort, Dieu, l’amour, la relation aux autres, la relation avec soi.
    Ce n’est pas un livre de plage ou alors vous risquez de griller sans même vous en apercevoir.
    Jean est un personnage attachant, on est heureux de faire ce chemin à ses cotés. En plus, il est courageux psychologiquement, un homme qui essaye de ne pas se mentir, un homme qui écoute plus son cœur que ses peurs !
    Dès que la bibliothécaire entre dans l’histoire, la respiration se fait plus légère et le suspens augmente… je n’en dirais pas plus.

    C’est un livre qui fait réfléchir à sa propre vie, ses attitudes, ses questions.
    Je connais plusieurs personnes qui trouveront de nouvelles pistes de réflexion par rapport à leur propre situation…

    Quant à son écriture …c’est du lourd !!! Chaque mot est important, aucune phrase n’est inutile. J’ai eu l’impression que le style s’adaptait aux pensées et à l’évolution de Jean.

    Vous l’avez compris c’est un GRAND livre.
  • Thierry
    • 8. Thierry Le 08/09/2016
    Mille mercis Laura. Que du bonheur.
  • Fabien
    • 9. Fabien Le 17/09/2016
    Bon, c'est simple, au niveau de l'écriture, je ne sais même pas si je peux trouver quelque chose d'aussi puissant dans mes dernières années de lecture. Quant à l'histoire, elle est malheureusement terriblement d'actualité. Fascinant dans l'introspection et l'analyse des tourments, bouleversant dans la description des émotions et pour un amoureux de la montagne et de la nature, un miroir merveilleux de mes propres expériences. Chapeau bas Monsieur Ledru.
  • Thierry
    • 10. Thierry Le 01/01/2017
    Mille mercis Fabien et désolé pour le retard. Je suis impardonnable. Un tel hommage à mon écriture ne méritait pas de rester sans réponse de ma part.

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