Articles de la-haut

    • Thierry LEDRU
    • Presle
  • Une autre politique

     

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    C'est beau mais je ne pense pas que ça soit encore réalisable.

    Qu'il s'agisse de la droite, de la gauche, du centre, de la gauche du centre ou de la droite de la droite ou de la droite gauchiste écologiste communiste centriste ou de n'importe quel autre mélange...

    Parce que chaque clan en est encore à défendre ses idées, ses projets, ses ambitions et ses intérêts surtout quand il faudrait n'en défendre plus qu'un, l'intérêt commun. Et non l'intérêt d'un pays mais l'intérêt d'une humanité.

    Alors quand je vois déjà les incapacités à faire tourner correctement un état, ça en devient risible d'envisager une entente planétaire. Et c'est pourtant bien de ça dont il s'agit.

    L'activité de l'humanité est si impactante au regard de l'ensemble du vivant que ce ne sont pas les décisions d'un état isolé qui pourrait inverser le cours des choses. Et comme aucun gouvernement ne voudra assumer une économie freinée et comme aucune population n'en accepterait les conséquences, on va continuer à regarder les chiffonniers s'étriper dans les palais pour savoir qui va occuper la place du Grand Calife et qui sera assis à ses côtés.

    Pour ma part, étant donné que je n'ai aucun moyen, ni même l'envie puisque ça serait du temps perdu, d'aller lutter contre cet immobilisme, je vais me contenter d'identifier les éléments qui vont s'ajouter et nous rapprochent inexorablement du moment où cet équilibre artificiel ne tiendra plus et que les dominos vont commencer à tomber.

    On pourrait considérer que c'est de la lâcheté. Mais alors qu'on vienne me prouver que je peux encore participer à ces changements majeurs, au niveau d'un état. Et qu'on ne me parle pas du pouvoir de l'élection, surtout pas. 

    Ce que je peux changer, c'est l'état de la biodiversité autour de chez moi. Je peux ne pas participer à la souffrance animale avec un régime végétarien. Je peux limiter au maximum mes consommations alimentaires avec le potager et les arbres fruitiers, vestimentaires en gardant mes habits jusqu'à ce qu'ils ne soient plus réparables, en éliminant tous les achats qui ne sont pas nécessaires, en ne prenant pas l'avion, en n'allant pas en croisière, en limitant mes déplacements en voiture et en les remplaçant par la bicyclette, en recyclant, en bricolant, en faisant du troc, dans un mouvement de "simplicité volontaire". 

    On pourrait me dire que de ne plus s'engager dans des mouvements de masse, fait le jeu des gouvernants et leur laisse la liberté d'agir. Oui, c'est possible. Mais j'ai 63 ans, j'ai connu Plogoff JUSQU'AU BOUT : Plogoff, les manifestations pour l'école publique (je ne les compte plus), j'ai pulvérisé avec un pavé la vitre arrière d'Alliot-Marie qui était venue filer un chèque à l'école privée quand nous, on était dans des algécos, contre les pollueurs et les lobbies, j'ai connu les gilets jaunes, j'en ai fait courir des CRS, et je n'irai plus. 

    Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre. Marc-Aurèle

    Hier, j'ai lu que Bayrou accusait  les "boomers" d'être responsables de l'état du pays. Mais bien sûr. Puis il y a aussi les étrangers et les jeunes qui ne glandent rien et tous les Rmistes qui volent l'argent du pays etc etc...Tout ça ne sont que des paravents fluctuants pour cacher LEURS RESPONSABILITES et diviser les "sans dents".

    Bayrou est un boomer,

    Il est millionnaire

    Il vit de l'argent public (maire, député, président du conseil général, député européen et celui de 1er Ministre (après avoir été plusieurs fois ministre à droite et à gauche, au centre, avant-centre, arrière, ailier, gardien de but, arbritre, spectateur, supporter) C'est ça la politique, un stade de foot. Et ça paie bien. 

    Et il faudrait faire confiance à toute cette mafia ? 

    Non, il faut s'en retirer, les abandonner, ne même plus les écouter, arrêter de voter, vivre en communauté, s'occuper du potager.

    Mon père a commencé à travailler à 16 ans, apprenti boucher et ma mère aussi comme apprentie couturière. Ils ont réussi à se faire construire une maison en s'endettant, je ne les voyais quasiment pas quand j'étais gamin, ils partaient bosser à 8 h et rentraient à 19h30, 20 h. Ils ont pris leur retraite à 63 ans. Mon père a une retraite de1800 euros et ma mère 870... Avec mon frère, on a eu une enfance "protégée", matériellement mais affectivement, il y a un vide, immense...Alors, non, je ne leur reproche rien. Et je ne parle pas de leur enfance et de l'adolescence qu'ils ont connue parce que là, je ferais pleurer dans les chaumières.

    Personnellement, tous les politiciens aujourd'hui, et je dis bien tous, je les emmerde.

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  • "JUSQU'AU BOUT" : l'école

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    " Il ne pensait pas qu'il éprouverait autant de mal à travailler en classe. Les programmes lui pesèrent avec encore plus de forces. Rien, là-dedans, ne lui semblait indispensable, c’était en dehors de la vie, en dehors de l’ essentiel et on faisait croire aux enfants que leur vie entière en dépendait. C’était écœurant. Il leur parla de plus en plus. De la nature surtout, de tout ce qu’ils pouvaient y découvrir, de la vie qui s’y cachait, de cette vie qu’on avait oubliée. Il essaya de leur faire comprendre qu'il ne fallait plus rester à côté de cette nature et se contenter de l’observer, mais plonger en elle-même, y participer pleinement, y trouver un sens à l’existence et se rapprocher de soi (...)."

     

    Ce roman, c'est ce que j'ai connu, cette colère envers l'institution et ses injonctions et cette lutte intérieure que j'ai toujours ressentie, jusqu'au dernier jour, entre l'importance considérable de ma mission (et non simplement de mon métier) et toutes les limites et les contraintes absurdes qui m'étaient imposées. 

     

    Les textes en exergue du roman : 

    « Je n’aime pas la culture occidentale car elle contient, à mon avis, beaucoup d’erreurs qui sont à l’origine d’une crise de civilisation, non pas récente mais très ancienne : une crise qui dure depuis un millénaire. Cette culture a produit beaucoup de choses admirables mais une tradition qui se coupe de ses propres racines, des lieux sauvages extérieurs et de cet autre lieu sauvage qu’est notre intérieur, une telle culture est vouée à un comportement très destructeur, et peut-être en fin de compte, à un comportement autodestructeur. »

                                                                                   Gary Snyder

    « Former les esprits sans les conformer

    les enrichir sans les endoctriner

    les armer sans les enrôler

    leur communiquer une force dont ils puissent faire leur force

    les séduire par le vrai pour les amener à leur propre vérité

    et leur donner le meilleur de soi

    sans attendre ce salaire dérisoire qu’est la ressemblance. »

                                                                                                         Jean Rostand

  • "Avant, c'était mieux"

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    On peut joindre à cette réflexion le fameux, "c'était mieux avant".

    Mais alors, si c'était mieux, pourquoi avons-nous laissé les choses se dégrader ?

    On ne pouvait rien y faire ?

    Ce sont des choses qui nous dépassent ?

    On peut aussi supposer que puisque ça allait bien, il n'y avait pas de raisons de s'inquiéter, ni même de s'informer pour que ça continue à bien fonctionner.

    Mais quand on n'a conscience de rien, tout peut changer sans qu'on s'en aperçoive. C'est bien là le problème.

    Et quand on commence à réaliser que ça dérape et que les informations qui nous parviennent ou qu'on est allé chercher montrent que le chemin sur lequel on est parti nous éloigne de cette période où tout allait mieux, on peut effectivement en arriver à regretter ces connaissances qui nous plombent le moral.

    Mais si tout ça est advenu, c'est parce qu'avant on ne savait rien, on ne s'intéressait à rien et on ne voulait rien savoir. D'autres personnes, des "dirigeants" étaient là pour faire le job, prendre les "bonnes" décisions.

    On s'est tous fait avoir. Même celles et ceux qui savaient depuis bien longtemps que la situation irait de mal en pis. Et je fais partie du lot. Par ignorance, indifférence, paresse, lâcheté. Et bien que la pente soit de plus en plus raide et glissante, on ne parvient pas à changer le cours des choses. 

    Voilà le premier ouvrage qui m'a alerté. C'était en 2007...Il ne s'agit donc plus de regretter cette époque où on ne savait pas tout ce qui va mal et de se dire que c'était mieux de ne rien savoir mais bien de continuer à apprendre, non seulement sur l'état des lieux mais surtout la façon, si jamais elle existe, d'inverser le courant. 

    L'humanité disparaîtra, bon débarras ! par Paccalet
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    Lire un extrait

    EAN : 9782290001554
    190 pages

    J'ai lu (07/09/2007)

    3.82/5   217 notes

    Résumé :

    Dans cet essai philosophique teinté d'humour noir, drôle et pessimiste, provocant et désespéré, Yves Paccalet dresse un véritable réquisitoire contre l'humanité.La conclusion est sans appel : l'Homo sapiens disparaîtra. Il imagine 13 scénarios catastrophe, tragiques et comiques à la fois - collapsus de la biodiversité, mitage de la couche d'ozone, climat en délire, empoisonnement de l'air, de la terre et de l'eau, nouveaux virus, guerre nucléaire... Ce ne sera certainement pas la fin du monde : tout juste l'extinction d'une espèce bête et méchante - la nôtre."J'ai cru en l'humanité, écrit Yves Paccalet : je n'y crois plus..." Quinze ans après la première publication de ce pamphlet best-seller, l'auteur ajoute quelques pelletées de terre sur notre cercueil annoncé. Cette "Nouvelle édition revue et aggravée" s'imposait. Toujours plus impitoyable. Toujours plus hilarante...

  • La guérison (2)

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    Je l'ai déjà écrit ici. On ne guérit pas d'une sténose canalaire lombaire et l'évolution n'est jamais favorable. Non seulement, cette excroissance dure comme un os, ne disparaîtra jamais mais il est probable qu'elle continue à grossir. Ce qui est visible n'est rien au regard de ce qui comprime les nerfs de ma colonne vertébrale en L4/L5 et S1.

    Bon, ça, c'est fait. Pas la peine d'y revenir.

    Et maintenant ? Maintenant, il s'agit de continuer à pédaler, à marcher, nager, courir, jouer au tennis, faire du ski de randonnée, du skating, des sorties en raquettes à neige, bivouaquer, entretenir le potager, tronçonner et fendre le bois de chauffage et planter des arbres cent fois plus que ce que je prends à la nature.

    C'est à dire ne rien abandonner de cette existence que j'aime. Sans savoir combien de temps ça sera possible. Et surtout ne pas s'en préoccuper sinon, mes inquiétudes viendront nourrir l'énergie de croissance de cette sténosee.

    Oui, je sais, on peut penser que cette réflexion est absurde. A moins de considérer que nos pensées puissent avoir un effet bien plus puissant que ce que nous imaginons ou que ce que la pensée cartésienne et empirique nous a amené à penser.

    Effectivement, il n'est pas possible de prouver, sur les critères scientifiques de reproduction en double aveugle, que la pensée puisse avoir un effet sur le physique. Il n'en reste pas moins que ce choix spirituel ne peut pas me nuire, dès lors que je ne m'interdis pas d'avoir recours pour autant à la médecine si c'est nécessaire. J'ai déjà été opéré deux fois. Je n'avais pas le choix, ma jambe gauche allait "mourir".

    Mais, là, maintenant, malgré les crampes nocturnes, l'électrification dans le mollet gauche et son atrophie et l'émergence progressive des mêmes symptômes dans le mollet droit, je pédale, je marche, je cours etc... Si j'avais décidé d'arrêter, comme le préconisaient certains médecins, ou si j'avais eu si peur de cette marche qu'ils m'annonçaient avec une canne, alors, oui, assurément, je me serais dégradé.   

    Tous les grands Maîtres à penser le disent : nous sommes ce que nous pensons, nous subissons les peurs que nous fabriquons, nous avons la capacité de nous détruire. Mais alors, c'est que nous avons aussi la capacité de nous "guérir" ou à tout le moins, de nous maintenir et parfois au-delà du rationnel. 

    Je monte donc un col à vélo et je me concentre sur l'avant de ma roue, en jetant quelques coups d'oeil rapide vers l'avant mais bien davantage sur tous les paysages, ceux de la nature et ceux à l'intérieur, à toutes les pensées qui sont des horizons à découvrir, à tous les instants de non-pensée, dans le silence de l'effort et dans le gouffre délicieux de la fatigue. 

    Je ne guérirai pas de cette sténose mais je ne laisserai pas s'installer les effets mortifères des pensées insoumises et des émotions néfastes qu'elles génèrent.  

  • La guérison

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    La guérison, c'est comme une montée de col à vélo.

    C'est rempli de virages et quelques bouts de ligne droites et elles sont parfois bien plus difficiles à regarder que les lacets car au moins, ceux-là ne nous projettent pas trop loin, juste quelques mètres en avant et c'est bien assez vu l'effort que ça demande pour avancer.

    Il arrive même que les yeux viennent se fixer sur l'avant de la roue, pas plus loin, juste le défilement du goudron et même si la vitesse est très faible, cette concentration du regard devient réjouissante et c'est là qu'on réalise que la seule chose à faire, c'est d'être là, maintenant, nulle part ailleurs, rien d'autre et surtout pas plus loin parce que plus loin, c'est trop loin et que c'est déprimant.

    Il est également très réjouissant de se souvenir du lacet précédent et des autres qui sont loin derrière maintenant alors qu'ils semblaient presque inatteignables. Cette habitude, ce conditionnement, cette condamnation qui nous est transmise dès notre enfance, ces phrases "si tu travailles bien à l'école, tu auras un bon métier", cette projection constante vers l'avenir, cet avenir qui n'existe nulle part ailleurs que dans notre imaginaire, dans le domaine de la guérison, il faut absolument s'en libérer. Il s'agit de bienveillance envers soi, cette satisfaction d'avoir franchi ce dernier lacet et les précédents, toutes ces épreuves inévitables puisqu'il n'est pas question de mettre pied à terre.

    Sisyphe poussait son rocher et ne pouvait l'empêcher de retomber en bas de la pente. Camus parlait de l'absurdité de l'existence mais simultanément de la liberté acquise dans la conscience de cette absurdité.

    "Il faut imaginer Sisyphe heureux".

    Alors, oui, cette épreuve des lacets qu'il s'agit de franchir, les uns après les autres, elle est absurde dans sa finalité puisque c'est la mort qui est au bout. La différence entre celui qui "pédale" et celui qui reste "assis", c'est le bonheur du lacet franchi. Rien d'autre. C'est un passé assumé qui nourrit les forces pour le lacet en cours, juste celui en cours. Réaliser que chaque effort contribue à retarder l'échéance et permet de continuer à grimper. 

    On ne guérit que dans l'instant, jamais plus loin.

  • Fraternités ouvrières

    Pour ceux et celles qui s'intéressent à la terre nourrière et à la biodiversité dans nos potagers et nos jardins.

    Un geste de soutien pour une association d'utilité publique.

     

    Fraternités Ouvrières

    Jardinage en Permaculture

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    La pétition

    Publié le 9 août 2025 par Fraternités Ouvrières

    Amies jardinières et amis jardiniers, bonjour,

    Pour celles et ceux qui nous suivent depuis longtemps vous savez que la situation de notre association "Fraternités Ouvrières" est devenue précaire depuis la disparition d'un des fondateurs principaux, Gilbert Cardon. Cela fera bientôt 5 ans qu'il nous a quittés. Il a laissé derrière lui une action à poursuivre en héritage.

    Je crois que beaucoup d'entre nous appréciaient son franc-parler et sa bienveillance. L'humain était toujours mis en avant. L'entraide, la solidarité, la préservation de la nature et la confiance dans l'être humain étaient ses valeurs qui l'animaient. Je devrais préciser "leurs valeurs" puisque Josine était son épouse et aussi son "pilier" sur lequel il pouvait compter.

    Nous sommes soucieux, nous bénévoles de longue date au sein de l'association, de poursuivre cette action, car nous aussi, nous sommes persuadés que leur projet vaut la peine d'être poursuivi.

    Nous avons appris récemment que le lieu où l'association "Fraternités Ouvrières" est installée sera mis à la vente à la fin de notre bail de location, c'est à dire : fin 2026. Locaux et jardin risquent désormais de nous échapper à jamais.

    Ce lieu emblématique d'expérimentation écologique, d'éducation populaire et de solidarité, ce jardin constitue un patrimoine vivant unique à Mouscron, reconnu bien au-delà des frontières de la commune, incarne depuis des décennies une démarche pionnière en faveur de l'agroécologie, de la préservation des semences paysannes, et de la participation citoyenne.

    Nous allons faire des démarches, avec l'aide d'autres acteurs et élus, auprès des autorités communales, afin de trouver des pistes  pour garantir la préservation intégrale de ce lieu et soutenir l'ASBL Fraternités Ouvrières dans ses missions et assurer la pérennité de la grainothèque, qui représente un bien commun inestimable.

    La pétition

    Pour cela, nous lançons une pétition afin que vous aussi vous pouvez devenir acteur et exprimer votre approbation dans les actions que nous désirons poursuivre.

    Nous cherchons des solutions privées ou publiques pour acquérir ce lieu et en respectant intégralement les valeurs incarnées par leurs fondateurs.

    Cette pétition servira d'appuis populaire pour inciter les autorités communales à proposer des initiatives pour la préservation du lieu.

    Comment compléter cette pétition ?

    En ligne :

    Vous pouvez nous soutenir individuellement en remplissant le formulaire en ligne et en y indiquant les mentions demandées. Certaines sont obligatoires pour être validées et marquées d'un astérisque (*), d'autres sont facultatives. Vous pouvez aussi y inscrire un commentaire personnel qui vous incite à nous aider.

    En cliquant sur le lien ci-dessous vous aurez un formulaire à compléter.

    N'oubliez pas d'indiquer aussi votre adresse complète : rue, n°, commune et le code postal. Merci.

    vers la pétition en ligne

    Une fois complété, il suffit de cliquer sur le bouton "envoyer" situé dans le bas du même formulaire ... et le tour est joué. Vos données seront collectées dans une base de données et seront ajoutées aux pétitions remplies manuellement.

    La façon plus classique :

    Pour celles et ceux qui désirent remplir la pétition d'une façon plus classique, et donc manuelle, peuvent trouver un formulaire vierge à remplir. Une page peut contenir cinq participants. N'hésitez pas à solliciter vos amis ou connaissances qui sont aussi sensibles à notre action.

    Ci-dessous le lien vers un formulaire classique de type "PDF" que vous pouvez télécharger, imprimer chez vous et compléter.

    vers la version classique

    A vous ensuite de nous le faire parvenir soit par e-mail en fiche-jointe. (vous devrez scanner la pétition remplie et l'annexer à votre e-mail) ou bien nous l'envoyer par courrier postal affranchi à notre local : B 7700 Mouscron - rue Charles Quint n°58

    Peut-être que certains d'entre-vous nous découvre et ignorent la vision qu'avait le couple Cardon ?

    Je vous mets le lien vers le film, de Benjamin Hennot, dédié à Gilbert Cardon : "La jungle étroite"

    et une vidéo, de Luc Deschamps, dédié à Gilbert et Josine Cardon : "Les semeurs de vie"

    Bon visionnage !

    L'association "Fraternités Ouvrières" vous remercie déjà pour votre soutien et votre mobilisation à notre combat.

    De tout cœur : Merci !

  • Simona Kossak

     

    Quand je pense aux scénarios de cinéma, type "super héros" ou des bidules déjà scénarisés X fois, genre la soupe cuite et recuite au fond du chaudron, et que je lis cette histoire fabuleuse, je me dis que les scénaristes et les gens du cinéma en général, devraient sortir de leur zone de confort et s'intéresser vraiment aux gens qui ont une vraie existence, quelque chose de fabuleux, quelque chose qui fait d'eux des êtres extraordinaires et qui en même temps nous amène à réfléchir sur nos propres existences, sur nos choix, sur notre train-train, sur notre formatage, nos peurs, nos limites, notre abandon au regard d'une vie hors cadre, celle qui reste possible, celle qu'on peut saisir, celle qui nous permettra  de mourir rassasiés.

     

    La biologiste Simona Kossak a vécu plus de 30 ans dans la forêt entourée d’animaux

     

    Considérée par les habitants comme un esprit de la forêt, « celle qui parle et marche avec les animaux », Simona ne se contentait pas de les soigner mais était leur véritable protectrice.

    https://lareleveetlapeste.fr/la-biologiste-simona-kossak-a-vecu-plus-de-30-ans-dans-la-foret-entouree-danimaux/

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    Texte: La Relève et La Peste Photographie: Lech Wilczek 26 août 2025

    Pendant plus de 30 ans, la zoologue Simona Kossak a vécu au cœur de l'une des dernières forêts primaires d'Europe, sans électricité ni eau courante. Elle était entourée de ses compagnons sauvages : une corneille cleptomane, un lynx nommé Agatka et un sanglier gigantesque. Avec son compagnon photographe Lech Wilczek, elle a passé sa vie à étudier les animaux et se lier d’amitié avec eux. Elle s'est battue pour la protection des forêts les plus anciennes d'Europe. Simona croyait qu'il fallait vivre simplement, et proche de la nature.

    Un chalet sans eau ni électricité

    C’est une histoire digne d’un conte de fées. Entre la Biélorussie et la Pologne, la biologiste polonaise Simona Kossak (1943-2007) a vécu dans un ancien pavillon de chasse au cœur de la forêt de Białowieża. Les habitants alentour l’appelaient sorcière, parce qu’elle bavardait avec des animaux et vivait avec un corbeau au fort caractère, qui volait de l’argent et attaquait les cyclistes. Un lynx a dormi avec elle dans son lit, et un sanglier apprivoisé vivait sous le même toit qu’elle.

    Issue d’une célèbre lignée d’artistes polonais, elle a été mal acceptée par sa famille à cause de son manque de talent créatif et une lèvre fendue. Enfant, elle a trouvé a trouvé du réconfort dans les animaux qui abondaient autour de sa maison de campagne. Adulte, elle a choisi l’isolement en pleine nature et le langage de la forêt plutôt que le monde moderne.

    Simona et Korasek © Lech Wilczek

    Après avoir obtenu son diplôme en zoologie et comportement animal à l’Université Jagellonne de Cracovie en 1970, elle a travaillé à l’Institut de recherche sur les mammifères du parc national de Białowieża. C’est là, dans la dernière forêt primaire d’Europe, qu’elle a trouvé sa maison, un pavillon de chasse délabré appelé Dziedzinka. Signe du destin, un auroch, ancêtre aujourd’hui éteint de la vache, a croisé son chemin.

    « C’était le premier auroch que je voyais de ma vie – sans compter ceux du zoo. Cet auroch monumental, ce blanc immaculé partout, […] et cette petite cabane cachée dans la clairière toute enneigée, une maison abandonnée que personne n’avait habitée. J’ai regardé cette maison en ruines, ceinte d’un halo argenté par la lune, et je me suis dit : « C’est ici ou nulle part ailleurs ! » a écrit plus tard la biologiste Simona Kossak

    Dziedzinka © Lech Wilczek

    Simona Kossak a demandé à ce que Dziedzinka devienne son logement de fonction. Les services forestiers ont réparé la maison, mais elle est restée sans électricité ni eau courante. Elle en a fait un centre d’étude des animaux de la forêt. Une chouette, plusieurs buses et un hérisson blessé s’installèrent également à Dziedzinka, puis, de façon inattendue, le photographe animalier et naturaliste polonais Lech Wilczek.

    Après avoir obtenu l’autorisation des services du parc national, Lech Wilczek a emménagé dans la deuxième partie de la maison. Simona se méfiait de cet intrus. Mais grâce à l’amour pour la nature de Lech, les débuts difficiles se transformèrent en respect mutuel et cohabitation harmonieuse.

    Simona Kossak au milieu des faons © Lech Wilczek

    Simona Kossak, une vie dédiée aux animaux

    C’est notamment l’adoption d’un bébé sanglier orphelin par Lech qui renforça le lien entre Simona et le photographe. Ils le baptisèrent Żabka – ce qui signifie « grenouille » en français – et s’occupèrent si bien de lui qu’il est devenu gigantesque. Des photos prises par Lech illustrent le lien qui unissait le sanglier aux deux humains qui l’ont élevé : on voit Żabka manger à table avec Simona, la câliner dans l’herbe et dormir dans son lit. Très sensible, Żabka est devenu le véritable gardien de Dziedzinka, et les visiteurs devaient s’en méfier.

    Żabka et Simona © Lech Wilczek

    Lech et Simona tombèrent amoureux, et il documenta leur vie commune extraordinaire pendant trois décennies à Białowieża. Le couple se lia d’amitié avec des dizaines d’animaux sauvages. Parmi eux, un corbeau nommé Korasek, qui attaquait les visiteurs et volait leurs objets dans leurs poches. Il y avait aussi la lynx Agatka, que Kossak appelait sa fille, un âne, une biche, les élans jumeaux Pepsi et Cola, une cigogne, des paons, des agneaux, et des rats.

    Lech et Korasek

    Considérée par les habitants comme un esprit de la forêt, « celle qui parle et marche avec les animaux », Simona ne se contentait pas de les soigner mais était leur véritable protectrice. Lorsqu’elle surprit un groupe de scientifiques utilisant des méthodes illégales pour braconner des carnivores à des fins de marquage, elle a subtilisé leur équipement, refusé de leur rendre et témoigné contre eux devant le tribunal.

    Simona et l’un des élans jumeaux © Lech Wilczek

    Durant son procès, à la question sur la menace que représentent de tels pièges pour les animaux, Simona Kossak répond : « Je pense que c’est un danger de mort pour ces animaux dont les blessures causées par ces pièges sont souvent fatales. Ces méthodes menacent notamment le Lynx d’Europe dont il ne reste que 12 individus dans cette forêt et qui ont un patrimoine génétique unique qui risque de s’éteindre à jamais. C’est une honte pour le monde de la science que nous ayons recours à de tels procédés. »

    Simon et Agatka © Lech Wilczek

    Elle a également contribué à la création du répulsif UOZ-1, un dispositif qui prévient les animaux sauvages de l’approche d’un train. En 1980, elle a obtenu un doctorat et, en 2000, le gouvernement polonais lui a décerné la Croix d’or du Mérite, la plus haute distinction civile, pour son travail et ses recherches en faveur de la protection de la forêt de Białowieża. En 2003, elle a été nommée directrice du Département des forêts naturelles, poste qu’elle a occupé jusqu’à sa mort en 2007.

    Après sa mort, Lech Wilczek a continué à vivre à Dziedzinka. Il a poursuivi leur travail et a écrit la biographie de Simona, Meeting with Simona Kossak. Il est décédé en 2018. En 2022, le documentaire Simona est sorti. En 2024, le réalisateur Adrian Panek lui a consacré un film.

    Simona et Lech ont passé leur vie dans cet écrin de forêt préservée, entourés des animaux qu’ils chérissaient tant. Leur amour l’un pour l’autre s’est développé au rythme de leur relation avec la nature, trouvant le contentement qui manquait dans le monde moderne au-delà de la lisière de la forêt.

    Un autre monde est possible. Tout comme vivre en harmonie avec le reste du Vivant. Notre équipe de journalistes œuvre partout en France et en Europe pour mettre en lumière celles et ceux qui incarnent leur utopie. Nous vous offrons au quotidien des articles en accès libre car nous estimons que l’information doit être gratuite à tou.te.s. Si vous souhaitez nous soutenir, la vente de nos livres financent notre liberté.

  • Stress hydrique des arbres

    A moins de vivre sans jamais regarder la nature autour de soi, tout le monde peut juger de la souffrance des arbres et de leur dépérissement. 

    Qu'en sera-t-il dans dix ans ? 

    Lesquels parviendront à s'adapter et à survivre ?

    Demain, il est possible qu'il pleuve un peu ici et peut-être aussi les jours suivants. Mais pour le feuillage des chênes, c'est déjà trop tard. Même les robiniers faux-acacias, particulièrement résistants, jaunissent.

    Entendre la pluie tomber, j'en rêve...

    Je suis allé courir ce matin, un parcours dans des gorges, le long d'une rivière du secteur. Il n'y a plus de débit. Il ne reste que de rares flaques avec une eau croupie. Un habitant du coin, il vit là depuis trente ans, m'a dit que c'est la quatrième fois en cinq ans.

    Il n'y a plus de poissons, plus rien, tout est mort.

    Oui, je sais, tout ce que j'écris est désespérant.

    Mais de quoi pourrais-je donc me réjouir ? 

    Je cours sous des arbres qui meurent, sur une herbe grillée, le long d'une rivière morte et je pense aux animaux qui cherchent un point d'eau. 

     

    En plein stress hydrique, les arbres arrêtent de respirer et transpirer

     

    https://lareleveetlapeste.fr/en-plein-stress-hydrique-les-arbres-arretent-de-respirer-et-transpirer/

    Avec une chute trop précoce des feuilles, l'arbre est en carence de carbone car il ne peut plus faire de photosynthèse et doit puiser dans ses réserves, « or, ils ont en besoin l’année suivante pour refaire des feuilles ».

    Texte: Laurie Debove Photographie: Info Climat 25 août 2025

    Partout en France, on observe un dépérissement précoce des arbres forestiers, et urbains, avec leur jaunissement et une perte de leurs feuilles en plein été. En cause : la sécheresse et les vagues de chaleur, qui ont mis les arbres en situation de stress hydrique. Un phénomène de plus en plus récurrent.

    Le stress hydrique, un fléau pour les arbres

    C’est un air sinistre d’automne, en plein été. Feuilles jaunes, trottoirs jonchés de feuilles mortes en plein mois d’août, forêts brûlées ou arbres marrons… Les arbres urbains et forestiers français sont rudement éprouvés.

    « Ces phénomènes ont déjà été observés en 2003, mais aussi en 2022 en France », rappelle Brigitte Musch, cheffe de département ressources génétiques forestières à l’ONF, pour La Relève et La Peste. « Les années 2023 et 2024 ont été bénies pour les forestiers car il y avait des températures normales. Tout le monde s’est plaint d’un « été froid », mais ce n’était pas le cas ! Hélas on s’habitue à ces vagues de chaleur et ces sécheresses qui vont en s’amplifiant et en s’augmentant »

    78% des stations météo françaises ont enregistré des records de températures ces dix dernières années. Or, quand les températures vont au-delà des normes acceptables pour les arbres, avec un seuil assez commun à 40°C, des défoliations (pertes de feuilles) et jaunissements se produisent.

    « Comme nous, les arbres ont des systèmes de régulation : ils respirent et ils transpirent par leurs stomates (pores des feuilles). Cela leur permet de faire en sorte que la température à la surface des feuilles soit acceptable », précise Brigitte Musch. « Lorsque chaleur et sécheresse se conjuguent, les arbres, n’ayant plus d’eau à disposition à leur système racinaire, ferment leurs stomates pour éviter de transpirer et respirer »

    L’arbre pompe l’eau du sol par ses racines. Cette eau se transforme en vapeur une fois arrivée au feuillage, puis relâchée dans l’atmosphère. La quantité d’eau rejetée par l’arbre à travers le phénomène d’évapotranspiration est très importante : 1 000 litres d’eau par jour pour un chêne, 75 litres d’eau pour un bouleau.

    Les arbres perdent leurs feuilles à Paris – Crédit : Nicolas Berrod

    Lorsque le réservoir en eau du sol n’est plus rempli qu’à 40 % et moins, les arbres sont en situation de stress hydrique. Les gros et vieux arbres, qui ont besoin de plus d’eau que les jeunes, sont particulièrement touchés. Leurs feuilles flétrissent, roussissent puis tombent pour lui permettre de faire des économies d’eau. C’est ce qu’il se passe actuellement.

    « S’ils arrêtent de transpirer, on n’a plus cette humidité atmosphérique qui protège les feuilles des rayonnements du soleil », précise Brigitte. « Certains arbres ont eu leurs feuilles à moitié brûlée : elles sont restées vertes à l’ombre, tandis que la partie en plein soleil était brûlée »

    Surtout, leur cycle de végétation est déjà bousculé par le réchauffement climatique : les arbres émettent leurs feuilles plus tôt et sont censés les perdre entre mi-octobre et fin octobre. « Là, la défoliation a commencé mi-août, donc c’est loin d’être négligeable », précise Brigitte Musch.

    Ces moyens de défense affaiblissent aussi l’arbre. Avec une chute trop précoce des feuilles, l’arbre est en carence de carbone car il ne peut plus faire de photosynthèse et doit puiser dans ses réserves, « or, ils ont en besoin l’année suivante pour refaire des feuilles ». L’arbre devient moins apte à se défendre contre les insectes et les maladies.

    « Quand chaleur et sécheresse se cumulent, des bulles d’air se forment dans les vaisseaux de l’arbre et empêchent la conduction de l’eau, créant une embolie qu’on appelle cavitation. Il peut y avoir un dépérissement des branches, une adaptation avec des feuilles de plus en plus petites », prévient l’experte en génétique des arbres Brigitte Musch.

    Des centaines d’arbres ont viré au marron (en particulier les chênes) en août 2025 – Crédit : Catherine Mechkour – di Maria

    La capacité d’adaptation des arbres

    Un manque de réserves en carbone, un affaiblissement face aux ravageurs et des embolies peuvent entraîner le dépérissement de l’arbre, et à terme sa mort. Certaines espèces sont plus propices à faire des embolies comme les saules, alors que d’autres comme les cyprès, adaptés à des climats chauds, sont plus résistantes.

    « Le hêtre est une espèce qui aime avoir la cime dans les nuages. Dans les montagnes, à l’endroit où sont les nuages, on est sûrs de trouver du hêtre. Quand cette sécheresse apparaît, ils se retrouvent dans des positions très inconfortables car ils sont très sensibles au coup de soleil au niveau de l’écorce qui peut se décoller », illustre Brigitte Musch.

    Après avoir perdu ses feuilles suite à la sécheresse, sa capacité de guérison va dépendre de plusieurs choses. D’abord, l’automne à venir : « Si on a un automne doux et humide, les hêtres se mettent à re-débourrer, refaire des feuilles et entamer une phase de croissance, avec suffisamment de réserves pour re-synthétiser, mais les gelées précoces peuvent les abattre sans que des bourgeons aient pu se former » prévient Brigitte.

    Cette année 2025, on se dirige pour l’instant vers un automne plutôt déficitaire en précipitations et doux à l’échelle du trimestre septembre-octobre-novembre. Le manque d’humidité pourrait aggraver l’état actuel des arbres.

    A Eguzon, le paysage est déjà automnal malgré la présence de l’eau

    « Les incendies empirent le phénomène car ils laissent des sols nus et compliqués pour la régénération et la plantation des arbres sans le couvert des grands arbres. Le deuxième problème, c’est la perte des graines des arbres qui n’ont pas fini leur cycle de maturation. Cette année les graines sont creuses, » avertit Brigitte Musch.

    Les aires de répartition de certaines espèces s’amenuisent ainsi d’année en année, c’est le cas pour le hêtre. A l’inverse, d’autres espèces vont s’étendre car elles étaient limitées par le front hivernal : le chêne pubescent qui est déjà présent en Alsace, le chêne zéen du sud de l’Andalousie, le pin maritime, le chêne vert et le chêne-liège, l’érable de Montpellier.

    Le dépérissement des arbres a un impact direct sur nos sociétés : l’évapotranspiration leur permet de stocker du carbone, nous apporter de la fraîcheur et contribue au cycle de la pluie. Certaines forêts sont désormais tellement dégradées qu’elles émettent du carbone au lieu d’en stocker.

     « Le panorama n’est pas très optimiste, mais on a la chance d’avoir énormément de diversité génétique chez les arbres forestiers », pointe l’experte en ressources génétiques forestières.

    L’ONF mise sur la régénération naturelle et sur l’adaptation d’une génération à l’autre pour aider les forêts à faire face au stress hydrique.

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    Laurie Debove

    25 août 2025

     

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  • Peter RUSSEL : "La Terre s'éveille"

    Je reprends un article qui date de 2011 pour un ouvrage paru en 1982. C'était le premier article sur le blog qui évoquait la situation de la planète et de l'humanité. Ce qui me sidère, c'est de voir que depuis tout ce temps, l'humanité n'a jamais changé sa façon de concevoir la planète et la vie en général et que maintenant que les signes de déréglements se multiplient, on trouve des tas d'articles sur le sujet. L'immobilisme de l'humanité est effroyable et considérablement destructrice. 

    Liens vers d'autres articles : 

    Peter Russel : la révolution de la conscience

    Peter Russel : une nouvelle conscience

    Peter Russel :Sur la conscience de l'unité (conscience)

     

     

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    Peter Russel "La Terre s'éveille. Les sauts évolutifs de Gaïa."

    Publié en 1982...

    "On a beaucoup écrit et parlé à propos de cette idée qui veut que la Terre elle-même, prise dans son ensemble, soit comparable à un être vivant doté de fonctions vitales et capable de s'auto-réguler et ainsi de demeurer "en vie". En cette époque où pour la première fois l'humanité risque de mettre à mort, littéralement, la planète grâce à laquelle notre évolution depuis les premiers animacules marins et, en fait, notre existence même aujourd'hui, ont été possible.


    Le symbole de la déesse Gaia, du nom que les anciens grecs donnaient à la Terre, est devenu un point de ralliement pour tous ceux et celles qui croient en la possibilité d'un changement radicale dans notre manière de voir, percevoir et concevoir notre planète. Les notions d'interdépendance de toute Vie et de grande fragilité des écosystèmes dont dépendent les myriades d'espèces vivantes peuplant notre monde sont maintenant admises par la science et par toutes les couches de la société.

    Mais pourquoi alors nous acharnons-nous à détruire l'environnement par notre mode de vie gaspilleur et peu soucieux des conséquences à long terme, demeure un mystère qu'il est urgent d'élucider. Alors que les experts en environnement, aussi bien du gouvernement que des groupes écologiques, nous avertissent que le temps nous est compté pour effectuer des changements majeurs dans notre comportement à l'égard de la planète, il est tentant de se poser la question: "Qu'est-ce qui fera vraiment changer l'être humain au point où il prendra vraiment à coeur la sauvegarde de l'environnement et fera les changements qui s'imposent?" Pour trouver une réponse à cette question vitale, il faudrait peut-être commencer par se demander: "Qu'est-ce qui nous relie aux plans émotionnel, aussi bien que psychologique et spirituel, avec cette matrice de toute Vie qu'est notre planète?" Peut-être est-ce par là qu'il faut commencer à chercher pour trouver l'explication de notre apparente indifférence face aux menaces qui pèsent sur l'avenir de la Vie sur Terre.

    Ce n'est que récemment que l'image de la Terre vue de l'espace nous a été rapportée par les premiers astronautes à s'être rendus sur la Lune. Depuis ce temps, la perception que la Terre est notre maison commune, ou notre vaisseau spatial, ou encore un village global uni par la technologie et les communications, et enfin un être vivant capable de contrôler sa température et les différentes composantes chimiques de son environnement global, a marqué à divers degrés l'expérience et la vision que la plupart des humains ont de cette planète. Cette ouverture graduelle de notre esprit à la beauté unique et irremplaçable de la Vie sur cette boule d'eau et de pierre suspendue dans les espaces intersidéraux a permis pour une bonne part l'essor foudroyant des groupes environnementaux et de la conscience écologique qui de nos jours ont atteint le sommet de l'agenda gouvernemental, tel que démontré par la tenue du Sommet Planète Terre(1) de Rio de Janeiro. Bien sûr, les souffrances subies à la suite des catastrophes environnementales de même que les cris d'alarme lancés par les scientifiques à propos de l'avenir de la planète ont aussi grandement contribué à attirer notre attention sur le sort peu reluisant fait à notre bonne vieille Terre.

    Pourtant au-delà de cette ouverture d'esprit et de ces préoccupations nées de la menace de cataclysmes écologiques, notre relation à la planète en tant qu'entité vivante et probablement pensante se limite à fort peu de choses.
    La révolution intérieure qui permet à un être humain de transcender les limites de ce que le scientifique britannique Peter Russell(2) appelle "l'ego encapsulé dans la peau", ne s'est pas encore faite à une échelle suffisamment globale pour affecter de manière significative la façon de penser de la majorité de la population mondiale.

    La notion de planète en danger, de Terre nourricière dont toute Vie dépend, est encore bien abstraite et sans résonance émotive pour la plupart des gens, ce qui explique déjà en bonne partie l'indifférence quasi généralisée à l'égard de l'écologie planétaire. Oh, bien sûr, la plupart des gens sont en faveur du recyclage ou de la préservation de la nature par exemple; mais plus souvent qu'autrement, cette intérêt est motivé par des considérations d'ordre pratique comme les coûts élevés d'enfouissement des "ordures" ou du gaspillage de ressources ré-utilisables, et le besoin de loisirs tels la chasse et la pêche, donc la nécessité de préserver les "ressources fauniques".

    De même le concept tant vanté du "développement durable" qui vise à faire en sorte que les générations futures puissent encore, comme nous le faisons aujourd'hui, profiter des ressources de la planète, ne constitue en somme qu'une forme de prise de conscience de notre responsabilité de ne pas être trop "goinfres" dans nos appétits de consommateurs insatiables afin que nos enfants ne se trouvent pas devant une table vide lorsque leur tour viendra de s'alimenter au festin planétaire. Et, à la remorque du mythe sacro-saint du développement économique continu, générateur de richesses toujours plus abondantes pour une minorité choyée, on nous encourage, ne l'oublions pas, à favoriser un développement soutenu, transformant ainsi une part de plus en plus grande de la nature en objets de consommation pour l'unique satisfaction de notre seule espèce.


    Or qu'en est-il de nos chances de survivre collectivement devant la pression sans cesse accrue que ces modes de pensée "humano-centriques" infligent à un environnement sur le bord de l'effondrement écologique?... Presque nulle, à moins que... À moins que ne survienne globalement un éveil de conscience inespéré face à la fragilité de notre "nid" planétaire et surtout un épanouissement de notre conscience supérieure qui par l'Esprit nous relie à tout ce qui vit. Comme le disait si justement Malraux: "Le 21e siècle sera spirituel ou ne sera pas!"

    C'est ici qu'entre en jeu cette fameuse "Hypothèse Gaia", proposée par le scientifique britannique James Lovelock qui, à la suite de recherches, menées dans le cadre des expéditions Voyager de la NASA, visant à découvrir l'existence de formes de Vie sur d'autres planètes, en vint à se demander si la Terre elle-même ne formerait pas un organisme vivant. Rappelons brièvement le fondement de cette idée révolutionnaire qui, depuis sa proposition en 1970, a fait l'objet de vives controverses aussi bien que du soutien inconditionnel d'un nombre croissant de personnes de toutes origines, touchées par la beauté et la simplicité de cette idée.

    Constatant que les instruments de lecture à bord du satellite Voyager laissaient voir que notre planète, à la différence de Mars, bouillonne littéralement de Vie, et réfléchissant sur le fait incontournable que depuis son apparition sur la Terre il y a trois milliards et demie d'années la Vie avait peu à peu colonisé les mers et les continents et, ce faisant, modifié la chimie et les conditions atmosphériques de la planète de manière à satisfaire ses exigences essentielles pour assurer sa survie,
    Lovelock en vint à réaliser que "...l'ensemble ce tout ce qui vit sur Terre, à partir des baleines jusqu'aux virus, et des chênes aux algues, pourrait à maints égards être considéré comme une seule entité vivante, capable de manipuler l'atmosphère de la Terre en fonction de l'ensemble de ses besoins, et possédant des facultés et pouvoirs dépassant de loin ceux de ses parties constituantes". Pour permettre de mieux comprendre les phénomènes fascinants qui contribuent à maintenir cet équilibre global favorisant la perpétuation de la Vie, citons quelques-uns de mécanismes grâce auxquels la Vie contrôle la planète, tel que mis en évidence par Lovelock:

    1) La proportion d'oxygène dans l'atmosphère, rigoureusement maintenue à 21%: plus, les forêts brûleraient jusqu'au dernier arbre, moins, beaucoup d'animaux suffoqueraient. Orchestré par toutes les plantes et le plancton microscopique des océans, cet équilibre, grâce à la photosynthèse qui transforme le gaz carbonique en oxygène, se maintient comme par magie depuis plus d'un milliard d'années. De plus, c'est parce que l'oxygène est ainsi apparu que la couche d'ozone a pu se former et la Vie coloniser les surfaces émergées du globe.

    2) De même la température moyenne à la surface du monde évite les écarts extrêmes, malgré les épisodes glaciaires qui n'affectent pas la ceinture verte équatoriale, grâce au contrôle par les plantes et le plancton des océans de la proportion du gaz carbonique à "effet de serre" qui retient la chaleur du soleil dans l'atmosphère, un peu comme le font les vitres d'une serre. D'autres facteurs, tels le couvert végétal favorisant une pluviosité régulière grâce à l'évaporation par les feuilles, et l'ensemencement des nuages à l'aide d'un élément chimique particulier produit par de minuscules organismes marins, démontrent une fois de plus le rôle clé de la Vie pour le maintien de conditions propices à son existence continue.

    3) Une autre composante essentielle à l'harmonie de la biosphère est le taux d'acidité des pluies qui est maintenu au degré optimal par la présence d'ammoniaque dans l'air, à nouveau fruit de l'activité biologique. Pas assez d'acidité et les sels minéraux indispensables à la bonne santé des plantes ne seraient pas mis en circulation par réaction acide. Des pluies trop acides par contre délavent les sols de leurs éléments minéraux et affaiblissent d'autant les plantes, sans compter l'effet dévastateur d'une eau trop acide pour la survie des lacs et rivières.

    4) Le taux de salinité des océans enfin. Par un mécanisme encore incompris, les océans parviennent à maintenir à exactement 3.4% le degré de salinité de leurs eaux, ce qui est le pourcentage idéal pour toutes les formes de Vie peuplant les mers. Sans cesse l'irrigation des continents amène par les fleuves et rivières de nouveaux sels dans les océans, et ce depuis qu'il a commencé à pleuvoir sur Terre. Pourtant, jamais sauf dans la Mer Morte (justement!) le taux de salinité n'a dépassé 3.4%. Deux pourcent de plus et toute Vie disparaîtrait des océans!


    Lovelock a répertorié plusieurs autres facteurs semblables qui, réunis ensemble et maintenus stables pendant des centaines de millions d'années, ont permis le foisonnement prodigieux de dizaines de millions d'espèces qui, par le laborieux processus d'évolution, ont façonné le monde et mené à l'apparition de notre propre espèce.

    On sait les dommages considérables causés justement par notre espèce au fragile équilibre dont dépend la survie de tout ce qui grouille et respire en ce monde. Comme l'affirme lui-même Lovelock, même si nous parvenons à "bousiller" suffisamment l'écologie de la planète pour mettre notre propre survie en péril, il y a fort à parier qu'une extinction massive d'espèces - ce serait la sixième à survenir dans l'histoire de la Terre, la première provoquée par une seule espèce - ne serait perçue par Gaia que comme une indisposition passagère dont elle se remettrait avec le temps. Quelques millions d'années ne représentent qu'une courte période à son échelle."

     

  • L'étau se resserre (2)

    Il y a bien longtemps que je ne mets plus les topos de nos sorties sur FB ou sur mon blog et j'ai même effacé tous ceux que j'avais publiés. Le PGHM de Chamonix est effaré du nombre d'interventions de secours qui concernent des "randonneurs" qui n'ont aucunement le niveau, sont mal équipés, partent n'importe où parce qu'ils ont vu des photos sur les réseaux sociaux. En Italie, Suisse et l'ensemble des Alpes, le secours en montagne comptablise un nombre records d'accidents, certains mortels.

    J'ai parlé dernièrement du massif de Belledonne et j'ai bien précisé que c'est un massif exigeant, technique où on peut être considérablement isolés et où on ne doit aller qu'avec une grande connaissance de soi et avec un équipement approprié.

    Dans notre virée sur le sommet du Taillefer, on est tombé sur une femme seule, engagée dans un couloir à cent mètres de nous, où elle avançait quasiment à genoux, en ayant loupé l'itinéraire parce qu'elle n'avait aucunement l'expérience. On l'a guidée pour qu'elle retrouve le bon passage. Il est clair qu'en continuant à monter dans ce couloir, elle allait droit au casse-pipe. Effrayant. 

     

    La montagne est devenue un bien consommable" : la "surfréquentation" touristique des Pyrénées agace les locaux

     

    En 2024, un touriste sur deux pratiquait la randonnée pédestre durant son séjour dans les Pyrénées ariégeoises.

    En 2024, un touriste sur deux pratiquait la randonnée pédestre durant son séjour dans les Pyrénées ariégeoises. • © imageBROKER/Tolo Balaguer / imageBROKER.com

    Écrit par Inès Rochetin

    Publié le23/08/2025 à 06h00

    Occitanie

    En Ariège, les sommets sont très prisés cet été. Entre bivouacs et randonnées en montagne, les touristes affluent sur les sommets des Pyrénées. Les parkings au départ des différents lieux de randonnée sont pris d'assaut. Une surfréquentation qui a tendance à agacer certains locaux, entre dégradations et déchets dans la nature.

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    Sur les réseaux sociaux, les annonces proposant des randonnées dans les Pyrénées affluent. Plusieurs kilomètres sur les sommets face à des paysages à couper le souffle et ... des centaines d'autres randonneurs. Une surfréquentation pas encore chiffrée pour la saison 2025, mais qui agace certains locaux. Entre détritus, parkings pris d'assaut et non respect de la nature, des Ariégeois demandent des règles pour limiter les nuisances.

    Un engouement fort pour la montagne

    Olivier parcourt la montagne ariégeoise depuis plus de 30 ans, des randonnées et sorties de plusieurs jours en montagne qu'il documente sur Facebook. Mais depuis la fin de la pandémie de COVID il s'éloigne des sentiers occupés par les touristes. "Il y a eu une vraie évolution de la pratique, la montagne est devenue un bien consommable et il y a de plus en plus de monde. Alors pour éviter la foule j'ai tendance à grimper plus haut et m'éloigner de cette surfréquentation". Mais même sur les sommets ariégeois qu'il a l'habitude de côtoyer, il est témoins de mauvaises pratiques : "Les gens ne se rendent pas compte, la montagne il faut la respecter, on trouve parfois les mouchoirs ou des défécations. Cette année je trouve qu'il y a de plus en plus de mauvais comportements".

    À lire : TÉMOIGNAGE. "70% des gens n'y ont jamais mis les pieds" : la saison estivale d'un gardien prêt à accueillir les randonneurs dans les Pyrénées

    Face à la surfréquentation, ils sont plusieurs à décider de passer "un coup de gueule". Frédéric Pasian maire de la commune du Lherm en Haute-Garonne, mais surtout amoureux de la montagne et randonneur aguerri dénonce sur Facebook les déchets laissés par certains en montagne. "Le voilà le véritable élément de distinction entre l'Homme et l'animal. Si tu ne sais pas gérer tes déchets, c'est que tu n'as rien à faire dans ces montagnes". Frédérique Pasian bénévole du challenge du Montcalm (une course de 109 km et 11500 mètres de dénivelé positif traversant la France et l’Andorre), balisait le parcours lorsqu'il a aperçu les détritus, mais pour lui, tout le monde doit respecter : "que l'on soit randonneur, pêcheur, chasseur ou berger nous ne devons pas laisser de traces de nos passages en montagne !".

    Des habitués de la montagne regrettent les incivilités.

    Des habitués de la montagne regrettent les incivilités. • © Capture d'écran Facebook / @Frédéric Pasian

    Une exaspération partagée par d'autres comme Gabriel Bombyx.

    Contacté l'Ariégeois détaille : "c'est un sujet tabou depuis trop longtemps. Nos politiques locaux ne veulent rien entendre et ça devient ingérable. Et surtout invivable pour les locaux. Je n'ai rien contre le tourisme mais il doit y avoir des règles vu que, comme sur beaucoup de sujets, les gens sont en majorité irrespectueux. On assiste à se nouvel engouement pour la montagne mais personne n'a anticipé les problèmes, dégradation, dérangement, pollution, insécurité etc...".

    De la régulation ?

    Pour la plupart, de la régulation est possible. Frédéric Pasian explique : "En Andorre, des barrières sont mises en place pour limiter le flux des voitures et des camping-caristes, les chiens doivent être tenus en laisse. Il y a également des animateurs pour faire de la médiation envers les randonneurs afin de leur expliquer les règles à suivre. Il y a des bonnes pratiques qui existent ce n’est pas si difficile de les mettre en place !"

    Olivier partage ce sentiment : "Quand on aime la montagne, on aime la liberté et la gratuité qui en découle. Mais on le voit à Cauteret par exemple les parkings sont payants, l'Ariège devrait peut-être aussi s' y mettre. Je pense que l'Ariège est aussi un des derniers départements à ne pas interdire l'accès routier aux vans et aux camping-cars à Soulcem ou Pla des Peyres contrairement aux Hautes-Pyrénées ou aux Pyrénées orientales".

    Des actions ont d'ores et déjà été mises en place dans les Pyrénées : "Ce qui est observé depuis la crise sanitaire, c'est la venue de clientèles "novices", ne connaissant pas les "codes" de la montagne. Des actions sont en cours d'expérimentation à ce sujet : médiation en montagne, avec la présence d'accompagnateurs pour sensibiliser, équiper et faire connaître. Nous sommes en train également, de mettre en place une charte du randonneur" explique Sylvie Courderc, de l'office de tourisme des Pyrénées Ariégeoises

  • RONE : "Bora vocal"

     

    Paroles de "Bora Vocal" par Rone

     

    Voici les paroles de la chanson "Bora Vocal" de Rone. Ces paroles reflètent l'intensité et la philosophie de la chanson, inspirée par la réflexion d'Alain Damasio sur l'isolement nécessaire à la création et à l'expression de soi.

    "Y'a pas de secret, y'a une vérité
    Simple, sobre, crue, quoi
    Un truc...

    Alain, "La Horde du Contrevent"
    Tu la réussiras uniquement, quoi
    Uniquement si tu t'isoles, si tu t'isoles, quoi
    Tu comprends ce que ça veut dire "isoles" ?

    Isola, l'île, quoi
    Tu crées ton île, et tu l'effaces au maximum, quoi
    Il faut que les gens soient extrêmement loin de toi, mais loin,
    Parce que ton univers sera vaste, quoi,
    Sera immense, sera énorme,
    Sera un énorme univers, quoi.

    Énorme puissance d'univers, quoi.

    C'est ça qu'il faut, et... y'a qu'ça qu'il faut.

    Et tu restes collé au vent, collé au vent, collé au vent, quoi.
    Et que tu te battes, que tu ne fasses aucune concession sur le reste,
    Tu oublies tout, quoi.

    T'es pas consultant, t'es rien,
    Le consulting, c'est de la merde, quoi !

    La seule chose qui ait de la valeur, c'est...
    C'est quand t'es capable de faire un chapitre comme celui-là, quoi.
    Ça, ça restera, ça mérite que tu vives, quoi.

    Tu peux vivre pour écrire ça, ouais.
    Là, ça mérite que tu vives, quoi — tu vois.

    Là, là, t'es pas né pour rien, t'es nécessaire, quoi.
    T'es pas surnuméraire, comme dirait Sartre, t'es pas superflu, quoi.

    Là, là, là, t'as une nécessité quand t'écris ça, quoi.
    La nécessité d'être, quoi...

    Et c'est ça qu'il faut tenir, mec.
    C'est ça qu'il faut putain de tenir, quoi.

    LÂCHE PAS LE MORCEAU.
    T'es pas là pour te faire enculer, te disperser, te fragmenter,
    Fais pas de concession, quoi...

    Y'a pas de concession avec la vie, quoi.
    Y'a pas de concession, quoi.

    Tu vis, et faut vivre à fond —
    C'est... c'est... c'est...
    La nécessité d'être.

    Et c'est ça qu'il faut tenir, mec.
    PUTAIN DE MERDE, quoi !

    C'est quand même extraordinaire !"

     

  • Vélo-train

    Partir en train avec son vélo pour un raid de plusieurs jours : c'est galère. Et ça serait pourtant l'idéal pour des vacances à faible empreinte carbone. 

    Mais le nombre de places est beaucoup trop faible.

    Il est nécessaire de réserver longtemps à l'avance ce qui signifie deux choses : on ne peut pas tenir compte des conditions météo et pire que tout, la date de retour est prévue et il est donc impératif d'être là. On ne change as de date avec la SNCF. Donc, il faut rouler sous la pluie, il ne faut pas avoir de problèmes mécaniques ou physiques et il faut organiser son trajet en fonction de ce billet retour. Aucune liberté "d'escapade" imprévue.

    On me dira que ça n'est pas insurmontable. Non, effectivement mais ça n'est pas l'ambiance dans laquelle on a envie de rouler.

    Dans notre périple en Bretagne, on a vu un nombre conséquent de cyclos, bien plus que les années précédentes. Les vélos électriques ont amené de nouveaux pratiquants. On ne peut que s'en réjouir. Mais les trains ne suivent pas. Et c'est pour tout le monde le même problème : ça n'est pas le raid à vélo en lui-même qui est difficile mais c'est son organisation.

    Pour notre part, on est allé en Bretagne avec le fourgon et on l'a laissé chez des amis. Et comme on ne fait plus que des circuits en boucle, on ne prend plus le train. Notre expérience de la GTMC ( grande traversée du Massif Central de Clermont-Ferrand à Sète avec les VTT) nous a vaccinés. Une galère monumentale pour réussir à revenir à Clermont récupérer le fourgon. Plus jamais ça.

    Ici, en Ardèche, il n'y a même plus de gare...

    Quand j'étais adolescent, je prenais le train à Quimper et je pouvais aller n'importe où. Mais les petites lignes ferment les unes après les autres. Donc, pour partir avec un vélo, il faut rejoindre une grande ville. Eh bien, faire du vélo dans une grande ville, il faut être sacrément motivé...On l'a vu encore une fois en traversant Saint-Brieuc. Quel calvaire. C'est ce qui nous a décidé à faire la dernière étape de nuit pour traverser Lorient sereinement. Franchement, les cyclo qui roulent en ville tous les jours pour aller bosser, je leur tire mon chapeau (ou mon casque plutôt)

     

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    par | Jan 20, 2021 | Réglementation | 18 commentaires

    Le décret n° 2021-41 du 19 janvier 2021 relatif à l’emport de vélos non démontés à bord des trains de voyageurs est paru au Journal officiel de ce matin 20 janvier 2021.

    HUIT

    Par ce décret il est décidé qu’il y aura  

    Huit emplacements pour vélos si le service est librement organisé ;

    Huit emplacements pour vélos si le service est d’intérêt national ;

    Un nombre correspondant à 2 % du nombre total de places assises fixes, hors strapontins, disponibles à bord, si le service est d’intérêt régional. Ce nombre minimum, arrondi à l’unité entière la plus proche, ne peut être inférieur à quatre et n’est pas supérieur à huit.

    Huit emplacements pour  vélos si le service d’intérêt régional est organisé en adaptant les conditions d’exploitation d’un service librement organisé ou exploité avec du matériel roulant habituellement affecté à des services librement organisés ;

    Un nombre correspondant à 1 % du nombre total de places assises fixes, hors strapontins, disponibles à bord, si le service est organisé par Ile-de-France Mobilités. Ce nombre minimum, arrondi à l’unité entière la plus proche, ne peut être inférieur à quatre et n’est pas supérieur à huit.

    En clair il est décidé qu’il y aura un minimum de 8 emplacements de vélo dans la plupart des trains de voyageurs en France, y compris trains trans-frontaliers, mais ni train internationaux ni trains urbains. Cela s’applique en particulier aux trains d’équilibre du territoire conventionnés par l’Etat, aux services librement organisés comme les TGV et aux services d’intérêt régional (TER)1.

    8 c’est le nombre qui était demandé par les associations françaises comme par la députée européenne Karima Delli qui s’est beaucoup battue sur ce sujet depuis 2018.

    Pas n’importe comment et plutôt bien

    Et comme mieux vaut écrire que laisser interpréter, il est précisé aussi que 

    Les emplacements pour vélos permettent d’entreposer des vélos non démontés sans qu’il soit besoin de les plier ou de les ranger dans une housse.

    Les emplacements pour vélos peuvent être modulables pour permettre d’autres usages lorsqu’ils ne sont pas occupés par des vélos.

    Les emplacements pour vélos sont identifiés par des pictogrammes apposés à l’extérieur et à l’intérieur du matériel roulant. 

    Ce sera gratuit ou payant suivant les décisions des exploitants. On ne dit rien sur la facilité d’accès, heureusement les personnes en fauteuil gagnent eux aussi à ce qu’on facilite ceci. A noter que la question des stationnements des vélos en gare reste presque entière.

    Pas tout de suite ni tout le temps mais quelquefois même plus tôt que ce qu’exige le décret

    Il s’agit des trains de voyageurs « neufs ou rénovés » pour lesquels l’avis de marché a été publié à compter du 15 mars 2021 ou dont la rénovation est engagée ou fait l’objet d’un avis de marché à compter de cette même date. Ceux qui veulent éviter d’être obligés doivent donc passer leur marché avant le 15 mars. 

    Le ministère souligne que « la SNCF s’est néanmoins engagée à intégrer, dans son programme « TGV du futur » lancé en 2016, un minimum de 4 emplacements vélos » par train, ce qui est la même chose que les 4 par train (voitures 1 et 11) que nous avions souvent. La SNCF n’est donc pas contrainte à équiper les 100 nouvelles rames commandées, mais elle a prévu de le faire avec 6 places pour vélos, croit savoir l’association CycloTransEurope2

    Il y a pas mal de réserves dont on espère qu’elles ne seront pas trop utilisées, ruinant les vacances des clients, comme on l’a vu l’année dernière. 

    « Eu égard aux conditions d’affluence constatées ou prévisibles, l’exploitant peut restreindre, pour certaines périodes qu’il définit, l’accès des vélos à bord des trains. Cela concerne surtout les TER semble-t-il. 

    Eu égard à des motifs de sécurité ou de sûreté ou en raison de circonstances exceptionnelles, l’exploitant peut restreindre ou refuser l’accès des vélos à bord des trains.

    L’exploitant peut fixer des conditions de dimension et de poids aux vélos autorisés à bord. Cela risque de concerner les tandem, les vélos couchés et les vélo-cargos.

    L’accès des vélos peut être refusé à l’embarquement dès lors qu’il n’y a plus d’emplacement vélo disponible à bord du train. 

    Les emplacements vélos peuvent être inférieurs au nombre minimal fixé à l’article D. 1272-5 lorsqu’une impossibilité technique est avérée ou lorsque la viabilité économique du projet de rénovation est compromise. Dans ce cas, l’exploitant ou l’autorité organisatrice de transport transmet au ministre chargé des transports une demande de dérogation permettant d’en apprécier les justifications. 

    Certains feront mieux

    Ces obligations ne concernent pas que les entreprises publiques (entreprise ferroviaire ou autre entité assurant directement ou à la demande de l’autorité organisatrice de transport l’exploitation de services de transport ferroviaire ou guidé de voyageurs), c’est à dire la SNCF, mais aussi toutes les lignes « librement organisées », c’est-à-dire hors SNCF. 

    Rien n’empêche personne d’en faire plus, comme déjà dans certaines régions touristiques comme le Centre-Val de Loire qui a prévu 9 emplacements par rame, soit au moins 27 vélos par train de trois voitures, ou les entreprises qui vont profiter de la mise en concurrence comme Railcoop, qui exploitera à partir de l’été 20223 la ligne Bordeaux-Lyon, fermée en 2014, avec arrêts à Libourne, Périgueux, Limoges, Saint-Sulpice-Laurière, Guéret, Montluçon, Gannat, Saint-Germain-des-Fossés et Roanne4

    en conclusion

    Déjà en novembre 2018 le parlement européen avait voté dans ce sens, mais  le conseil européen (les gouvernements) avait réduit à 4 et la France n’avait pas joué le plus beau rôle. Maintenant le seul problème, remarque le collectif d’associations Mon vélo dans le train, c’est que cela ne deviendra effectivement concret qu’à l’occasion de renouvellement … ce qui fait qu’on ne verrait l’effet concret de ce décret que vers 2030… Le collectif espère aussi que les « exceptions » ne seront pas trop utilisées. On peut aussi espérer que les régions s’empareront de leur nouveau droit à devenir propriétaire de leurs « petites lignes » car on se rend compte qu’elle comprennent mieux leur intérêt direct dans cette affaire. (décret d’application de l’article 172 de la loi d’orientation des mobilités, JO du 31 décembre 2020)

    Malgré tout il faudrait être un grave pessimiste pour ne pas applaudir à la satisfaction d’une demande qui traîne depuis les années 80, lorsque Jacques Essel organisait des voyages revendicatifs avec retour par le train, entre Paris et Chartres

    Décret n° 2021-41 du 19 janvier 2021 relatif à l’emport de vélos non démontés à bord des trains de voyageurs:

    joe_20210120_0017_p000

    L’historique de l’affaire est dans Vélos dans les trains, les progrès se font attendre, de juillet 2020. On attendait le décret pour septembre. Au moins maintenant savons-nous que l’Europe n’aura pas à nous forcer la main.
    On peut relire aussi Les trains transporteront tous des vélos, de octobre 2018, où l’on voit les forces en présence.

    Pour les autocars, voir l’article du 22 février 21  : Bientôt 5 vélos par autocar de longue distance

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    18 Commentaires

    Le plus ancien

    Olivier Louchard

    4 années

    On l’attendait avec impatience et, au final, je suis assez déçu par ce décret qui offre de nombreuses échappatoires dans lesquelles vont s’engouffrer les exploitants. Par exemple, en région bordelaise, les lignes TER en période de vacances et les WE qui desservent la pointe du Médoc ou le Bassin sont saturées et on peut parier que le « Eu égard aux conditions d’affluence constatées ou prévisibles, l’exploitant peut restreindre, pour certaines périodes qu’il définit, l’accès des vélos à bord des trains » tourne à plein régime.

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    fred02840

    4 années

    « Train + vélo c’est 8 minimum , a décidé le gouvernement ». Un titre à la formulation ambiguë : ne serait-ce pas plutôt : « Train + vélo c’est 8 au maximum , a décidé le gouvernement » ? Puisque, comme on le lit, le nombre de vélos admis ne peut être supérieur à huit.

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    Auteur

    Isabelle Lesens

    4 années

    En réponse à  fred02840

    Non, je vous assure. C’est « pas plus de 8 minimum » d’obligé, le gouvernement s’engage à ce que le minimum exigé ne soit pas plus que 8. Il n’y a pas de limite haute à ce qui est autorisé.

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    Thomas Tours

    4 années

    Les futures levées d’options des Régiolis et Regio2N seront-elles considérées comme des nouveaux avis de marché?
    Car avec seulement 370 commandes de Régiolis sur un marché global de 1000, et 480 Régio2N pour 870, ça peut retarder fortement l’application.

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    promeneur

    4 années

    Cela n’est pas à la hauteur du problème pour ce qui est des trains RER et TER, qui emmènent les gens au travail. Il suffit d’emprunter ceux-ci pour constater que :
    – beaucoup de gens pratiquent le transport vélo+train pour aller au travail et utilisent le vélo pour rejoindre la gare ou pour finir le trajet.
    – que ça déborde de partout, qu’on ne peut plus circuler dans la rame.
    Il faut un wagon entier, sans places assises, réservé aux cyclistes avec des très grandes portes pour faciliter les entrée-sorties.
    Les régions qui décident des aménagements sont ignorantes de ce problème alors que ça fait une dizaine d’année qu’il existe.

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    Auteur

    Isabelle Lesens

    4 années

    En réponse à  promeneur

    Un wagon entier nu, absolument, ou une moitié. On peut y mettre des strapontins. J’en ai vu au Danemark et aussi une fois en France (je ne sais plus où). Ce sont des espaces polyvalents, vraiment très bien.
    Un message depuis Rouen : pour info en ce moment (hiver + mauvais temps + activités covidées) dans mon train Rouen<>Paris omnibus matin et soir entre 10 et 15 vélos. Le printemps sera chaud (sans compter l’augmentation faramineuse depuis 1 an ou 2 des usagers en grosse trottinette électrique (qui prennent aussi de la place) + des vae (qui prennent de la place car impossibles à accrocher aux « crochets ») …

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    Dehousse

    4 années

    L’intérieur d’un avion est re-configurable selon les besoins. Pourquoi les concepteurs de trains les rendent si peu adaptables ? La solution de wagons mi-cycles / mi-passagers, autrement dit mi-plate-forme / mi-sièges, et large ouverture, est à étudier d’urgence.

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    Jerome

    4 années

    Ce décret est en effet une bonne nouvelle. Merci d’avoir précisé qu’il n’y a pas de limite haute car le texte peut être interprété d’une autre manière.
    Mon observation et ma pratique quotidienne me font abonder dans le sens de « promeneur » plus haut. Sur les lignes TER certains contextes nécessitent aujourd’hui des wagons dédiés au vélo. C’est le cas en région Auvergne-Rhône-Alpes autour de Lyon. Certaines lignes journalières utilisées par les travailleurs ou écoliers sont saturées niveau vélo aux heures de pointes. Également les week-end et en période estivale la randonnée vélo (avec aller ou retour en TER) a en 2020 connu un accroissement impressionnant qui est venu confirmer la progression régulière des années précédentes. Dans de tels exemple si l’on veut continuer de développer le vélo + train notamment pour le tourisme ou le travail, les wagons dédiés semblent indispensables.

    Répondre

    Thomas Tours

    4 années

    Heureux destinataire des infolettres de CycloTransEurope, j’ai reçu hier leur courriel de réjouissement. Ils indiquent en information post-liminaire « le 20 janvier 2021 la SNCF rend public qu’elle proposera au minimum 6 emplacements vélo dans les TGV-M (100 rames à partir de 2024) et qu’elle étudie d’aller jusqu’à 8 places vélos. » La mentalité semble bien évoluer dans le bon sens. Mais je n’ai pas retrouvé la source officielle de la SNCF [ni ici, où l’information a été reprise.].
    La prochaine évolution nécessaire est la prise en compte des vélos dit spéciaux (cargos de différents types, tandems, tricycles, vélos couchés).

    Répondre

  • « Seul le peuple sauve le peuple ».

    Les pyromanes ne sont pas les causes principales de ces incendies gigantesques. Ceux-là ne sont que des boucs-émissaires.

    L'exode rural vers les villes et donc l'arrêt de "l'entretien" des zones naturelles a favorisé l'expansion d'une végétation sauvage. On pourrait se réjouir que la nature reprenne des territoires abandonnés par les hommes mais il n'en reste pas moins que ceux qui restent se retrouvent "encerclés" par des zones immenses dans lesquelles le feu est libre de progresser. L'activité rurale d'autrefois limitait et contrôlait la végétation. Mais cette vie rurale n'était pas assez "rentable", il était plus bénéfique de développer l'élevage industriel, de le concentrer et toutes les petites exploitations familiales ont disparu. Il ne reste dans ces zones que le tourisme et quelques réfractaires à ce "progrès". Les chèvres qui éliminaient les broussailles ne sont pas rentables, les petites exploitations de vignes ont été arrachées et les moyens alloués à la prévention n'ont cessé de diminuer.

    Les pyromanes sont politiques.

    Il ne reste que le peuple pour se sauver lui-même.

     

    Incendies

    « Ils nous ont complètement abandonnés » : l’Espagne débordée par des feux incontrôlables

     

    https://reporterre.net/Ils-nous-ont-completement-abandonnes-l-Espagne-debordee-par-des-feux-incontrolables

     

    «<small class="fine d-inline"> </small>Ils nous ont complètement abandonnés<small class="fine d-inline"> </small>» : l'Espagne débordée par des feux incontrôlables

    La vague d’incendies qui ravagent l’Espagne depuis début août suscite la colère contre les autorités, débordées, dans un pays pourtant habitué aux feux de forêt.

    Madrid (Espagne), correspondance

    « Je n’ai jamais vu un feu comme celui-là », dit au bout du fil Eva Maria Valez Fernandez, une habitante de Molinaseca, en Castille-et-León. Cette région du nord-ouest de l’Espagne est l’une des plus touchées par la vague de gigantesques incendies qui affecte le pays depuis début août.

    Des milliers de personnes ont dû être évacuées, des villages entiers sont partis en fumée et des sites historiques comme Las Médulas, une zone d’anciennes mines d’or romaines classée au patrimoine mondial de l’Unesco, ont été calcinés.

    « Ça fait dix jours que cet incendie ravage tout, ça me terrifie. Je vois le feu qui avance, mais aujourd’hui [le 18 août] je n’ai entendu aucun avion ou hélicoptère. Où sont-ils ? Ils nous ont complètement abandonnés », se désole Eva. Des images de citoyens luttant contre les flammes avec des moyens du bord, comme des pelles ou des tuyaux d’arrosage, circulent de plus en plus avec à chaque fois le même slogan : « Solo el pueblo salva al pueblo » (« Seul le peuple sauve le peuple »).

    Des habitants aident à éteindre un incendie à Veiga das Meas, dans la municipalité de Vilardevós, le 16 août 2025. © Miguel Riopa / AFP

    Les autorités sont débordées par l’intensité et la multiplication des départs de feux ces derniers jours. Plus de 343 000 hectares ont déjà brûlé depuis le début de l’année en Espagne, selon les dernières données du Système européen d’information sur les incendies de forêt (Effis). Soit environ 490 000 terrains de football. Un triste record historique pour le pays, battant celui de 2022, où 306 000 hectares étaient partis en fumée.

    Pendant que les incendies font toujours rage dans les régions d’Estrémadure, de Galice et de Castille-et-León, et ont coûté la vie à au moins quatre personnes, dont un pompier, les attaques politiques fusent de toute part. Les gouvernements régionaux de droite et le gouvernement central de gauche se renvoient la balle sur les moyens déployés.

    « Il faut arrêter ces attaques politiques. On doit déclencher le niveau 3 [permettant une mobilisation plus importante des ressources] et appeler l’armée en renfort, le temps presse », s’inquiète Eva, qui redoute de devoir évacuer dans les prochaines heures.

    Des centaines de personnes ont manifesté le 18 août pour demander la démission du gouvernement régional de Castille-et-León et réclamer l’intervention du gouvernement central dans la lutte contre les incendies. Le gouvernement régional a exclu cette possibilité.

    Des conditions propices

    L’Espagne a connu un mois d’août extrêmement chaud avec une vague de chaleur de plus de deux semaines et des températures allant jusqu’à 45 °C. L’agence météorologique espagnole (Aemet) avance même que le mois d’août est en passe de devenir le mois d’août le plus chaud de l’histoire en Espagne, comme ce fut le cas pour le mois de juin. À cela s’ajoutent des vents forts et une végétation très dense suite à un printemps très pluvieux.

    « Cette combinaison de facteurs crée une sorte de cocktail explosif, explique Cristina Santín, scientifique spécialiste des incendies. On voit maintenant des feux de sixième génération. Ils sont immenses et dépassent nos capacités d’extinction. On ne peut donc pas les contrôler, il faut simplement attendre que le temps change, que le vent tourne ou que le feu atteigne un endroit où il n’y a plus de combustible. »

    « Peu de zones végétales peuvent faire barrière aux incendies »

    La chercheuse souligne aussi que jusqu’au milieu du XXe siècle, les espaces ruraux formaient une mosaïque de zones montagneuses, de vastes forêts, de terres agricoles et de villages, mais que l’exode rural vers les grandes villes a fait augmenter les risques. « En retrouvant sa liberté, la nature a créé une étendue plus uniforme de combustible végétal, de sorte que peu de zones peuvent faire barrière aux incendies », explique Cristina Santín.

    Face à la multiplication des incendies et des services débordés, l’Espagne a fait appel, pour la première fois, au mécanisme de protection civile de l’Union européenne. La France y a notamment répondu en envoyant deux Canadair le 14 août.

    Boucs émissaires

    « La prévention n’a pas été la pierre angulaire de nos politiques et nous en payons maintenant les conséquences, juge Víctor Resco de Dios, professeur d’ingénierie forestière à l’université de Lérida. Les changements climatiques sont là pour rester et aggraver le problème. On doit consacrer davantage de temps et de ressources à la gestion et à la prévention des incendies. » En visite dans des régions sinistrées le 17 août, le Premier ministre espagnol a annoncé la création d’un « pacte national face à l’urgence climatique ».

    Les autorités espagnoles suspectent que la majorité des incendies déclenchés ces dernières semaines soient d’origine humaine, intentionnelle ou non. Au moins 31 personnes ont été arrêtées depuis le début du mois de juin et près d’une centaine d’autres sont sous enquête, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur espagnol.

    « En se concentrant uniquement sur les causes de ces incendies, on manque notre but, explique Víctor Resco de Dios. La prévention des incendies est l’une des tâches que les autorités sont censées accomplir, dans le cadre de leurs compétences. Or, faute de le faire, ils cherchent des boucs émissaires. »

  • Le rêve de l'écrivain

     

    "J'écris pour qui, tombant dans mon livre, y tomberait comme dans un trou, et n'en sortirait plus. "

    Georges BATAILLE

     

    Peut-être est-ce parce que j'ai conscience que les lecteurs et lectrices parviendront toujours à sortir de mes livres que je n'ai plus le goût d'écrire.

    Peut-être aussi parce qu'il y a d'autres urgences, d'autres douleurs, d'autres passions, d'autres désirs, d'autres instants plus intenses encore que l'écriture.

    Peut-être aussi parce que je ne sais pas grand-chose de ce que les lecteurs et lectrices pensent de mes livres. Et que ce que j'en pense ne me suffit plus. 

  • Accident ischémique transitoire

    Je ne sais plus quand c'est arrivé. Je devais avoir environ quarante ans. Le trouble principal a pris la forme d'une diplopie binoculaire, sans que ça soit exactement ça. Très troublant et désagréable. Quand je tendais mon bras devant mes yeux, je voyais deux mains et elles étaient à trois kilomètres. Impossible de les fixer. Un vertige très puissant.

    Un caillot de sang s'est baladé dans les tuyaux.

    Mon médecin généraliste m'a envoyé passer un examen. Rien n'a été décelé. Il aurait fallu passer des examens plus approfondis mais j'ai laissé tomber. J'ai lu quelques documents sur le phénomène. Et puis, je ne m'en suis plus occupé.

    Mes parents ont tous les deux été victimes d'un AVC à un an d'intervalle. Et quand je vois dans quel état ils sont aujourd'hui (tous les deux en fauteuil roulant, mon père aveugle, démence sénile, perte totale d'interactions sociales, ils ne savent plus qui je suis, ma mère appelle la sienne à longueur de journée, grabataire etc...), je me dis qu'il ne faut surtout pas que j'arrête la montagne, le vélo, le trail, le ski de rando, le skating, tout ce qui fait pulser mon coeur et en espérant qu'un jour, tout va lâcher d'un coup sec.

    Mourir debout, dehors, là-haut, en pleine conscience, que je puisse au moins profiter de ce moment unique. Peu importe l'âge auquel ça arriverait. Peu importe les conditions. Mais mourir debout. C'est tout ce que je souhaite. Et vivre totalement d'ici-là.

    Qu'un médecin vienne me dire que je dois relâcher, que je suis un client à risques et patati et patata et je lui répondrai que c'est mon choix. Je n'ai aucunement le projet de durer le plus longtemps possible. 

    Je me souviens de cette femme de 84 ans, retrouvée morte en montagne, dans un secteur peu fréquenté. Elle était partie seule, sans prévenir personne. La famille a fini par s'inquiéter et des recherches ont été lancées. Deux randonneurs ont finalement trouvé le corps, près d'un lac d'altitude.

    Evidemment, les donneurs de leçons s'en sont donnés à coeur joie :  "On ne va pas en montagne, tout seul, la montagne c'est dangereux, encore une facture salée pour les secours, on devrait faire payer la famille" et patati et patata...Les hyènes sont moins puantes.

    Cette femme connaissait très bien la montagne. Elle n'est pas tombée. Elle s'est éteinte. Elle est montée au plus haut, là où ses forces pouvaient encore l'amener. Il faut imaginer le paysage sur lequel elle a fermé les yeux.

    Je ne me souhaite rien d'autre que ça.

     

  • Mortelles canicules

    Quand on est rentré de notre virée à vélo, on a été sidéré de voir à quel point la nature avait souffert de cette dernière canicule. En dix jours, un des grands chênes sur le terrain a viré au jaune. Il n'y a plus une seule feuille verte. Et quand on regarde à l'horizon, on voit un nombre incalculable de zones entières qui sont grillées. Si on n'avait pas une souce sur le terrain, si on n'avait pas paillé et si je n'avais pas construit une structure en bois pour y poser des paillasses sur toute la surface du potager, tout serait mort. Est-ce que les gens ont bien conscience que l'été va devenir la saison de tous les dangers, celle qui sera la plus mortelle, pour nous et pour la nature toute entière ?...

     

     

    EntretienClimat

    « Les canicules sont une bascule vers un autre monde »

     

    «<small class="fine d-inline"> </small>Les canicules sont une bascule vers un autre monde<small class="fine d-inline"> </small>»

    La canicule amène à un vrai « silence de sécheresse », qui conduit à la mort des animaux et des plantes. L’autrice Irène Gayraud a choisi de montrer ces souffrances par la poésie, pour mobiliser sur l’écologie.

    Irène Gayraud est autrice, traductrice et maîtresse de conférences à Sorbonne Université, spécialisée en écopoétique. Passer l’été est un livre composé en vers libres, paru aux éditions de La Contre allée en 2024.

    Reporterre — « Passer l’été », votre dernier livre, raconte l’été caniculaire de 2022, le plus chaud jamais enregistré en Europe. Comment est né votre désir d’écrire à ce moment-là ?

    Irène Gayraud — Cette canicule de 2022 a été très longue : elle a démarré en juin et s’est poursuivie, par intermittence, jusqu’en septembre. Quand elle a commencé, j’étais chez moi, dans l’Essonne, au sud de Paris, et puis j’ai rejoint un lieu dans l’Aveyron que j’aime beaucoup, au fond d’une vallée, avec des sources, un ruisseau… Un lieu où je vais chaque année depuis l’enfance, et que j’avais toujours imaginé très résistant. Cette année-là, ce lieu aimé était méconnaissable. Tout l’écosystème était dans un grand état de stress. C’est cela qui a déclenché le besoin d’écrire, cette souffrance physique du lieu.

    En plein mois de juillet, les arbres avaient déjà perdu leurs feuilles, ou elles avaient déjà roussi. Le ruisseau avait quasiment disparu, lui qui avait toujours été si présent, si sonore, presque comme un être vivant à nos côtés. Dans certains villages plus au sud, par souci d’économie d’eau, ce sont les fontaines qui avaient cessé de gargouiller — un vrai « silence de sécheresse » s’était abattu, une sécheresse conduisant à la mort.

    Elle conduit à la mort des animaux, notamment. Vous parlez beaucoup de leurs souffrances dans votre livre, alors qu’elles sont en général invisibilisées.

    Les souffrances animales, et même végétales, sont généralement passées sous silence. C’est pourtant poignant de voir, d’entendre des sangliers, des chevreuils aussi, s’aventurer près des zones habitées à la tombée de la nuit pour trouver de l’eau. C’était eux qui souffraient le plus, dans cette ruralité où je me trouvais, les animaux, les arbres, les plantes que nous voyions mourir et que nous n’avions pas le droit d’arroser… 

    Bien sûr, nous, humains, souffrions aussi de la canicule. Comme je l’ai écrit : « À 8 heures c’est midi / À midi c’est impraticable / On reste à regarder le monde inaccessible par la fenêtre »… Mais, pour la plupart, nous allions quand même nous en sortir, avec l’eau en bouteille, les joggings de nuit en forêt avec une lampe frontale, etc.

    « Deux busards passent et repassent
    Sur la forêt carbonisée.
    Ils crient. »

    Il est dommage que ces souffrances des autres espèces ne soient pas davantage éclairées, parce que beaucoup de personnes, même sans affinité avec l’écologie, ont une vraie sensibilité pour les animaux, les plantes, le milieu dans lequel elles vivent. Plusieurs lecteurs et lectrices m’ont d’ailleurs dit que les poèmes qui les avaient le plus touchés dans Passer l’été étaient ceux qui parlent des animaux et des plantes. Peut-être que montrer ces souffrances amènerait davantage de gens à se mobiliser sur les questions écologiques… Qui sait ?

    Les médias ne témoignent pas assez de ces souffrances, selon vous ?

    Les médias mainstream ne déplacent pas la focale, ils restent sur une focale humaine. Ils disent : « Voilà, c’est terrible, il y a des bois qui sont partis en fumée », presque comme si l’on ne sentait pas que c’étaient des arbres qui avaient brûlé.

    Il n’y a pas de prise en considération qu’un arbre, ce n’est pas une chose. C’est un organisme vivant et un lieu d’habitation pour de multiples espèces. Parfois même ce sont des écosystèmes pluricentenaires qui disparaissent ! Notamment quand ce sont des forêts de chênes, et pas des forêts de pins industrielles. Mais les grands médias n’ont aucune hauteur de vue sur cette question. Ils continuent de traiter les incendies selon le point de vue humain, prométhéen — Prométhée, le dieu grec qui vole le feu à Zeus pour le donner aux humains, le dieu qui maîtrise le feu. 

    La seule question traitée est celle de la maîtrise du feu. C’est vrai que c’est essentiel de stopper les feux, bien sûr, mais notre rôle en tant qu’humains est-il encore exclusivement de dominer la nature, de la calmer, de la gérer, pour en tirer du profit, comme on le fait depuis longtemps dans l’Occident capitaliste ? Ne faudrait-il pas se demander, par exemple, si elle n’est pas en train de devenir immaîtrisable, justement, la nature, et pourquoi ?

    La canicule, avec sa sécheresse, ses incendies, ce n’est donc pas seulement un mauvais moment à passer, c’est une bascule vers un « autre monde », selon votre expression ? Même aujourd’hui ?

    Il me semble que c’est une bascule vers un autre monde. Cet été-là, on avait encore de l’eau, mais on sentait très bien que l’on était à deux doigts d’en être privé complètement. Cela signifiait la mort de tout : des animaux, des oiseaux, des arbres… Il y avait vraiment quelque chose de préapocalyptique, si je puis dire, à l’échelle du lieu.

    J’ai voulu faire sentir cette bascule au lecteur de manière assez sensorielle, notamment en montrant que la sécheresse ne conduit pas seulement à la destruction d’êtres vivants, mais aussi de tout leur environnement, même sonore. Progressivement le monde se vide de ses habitants, de ses sons… Notre langue elle-même se modifie.

    « L’air brûle en cramoisi en doré partout
    un doré qui fait mal aux yeux
    comme un éclat de lame. »

    Quand j’allais faire des courses au village, ou rendre visite à ma grand-mère, je n’entendais plus parler que de « fatigue », « accablement physique », « pénurie », « restrictions »… Ce n’étaient pas des mots que nous étions habitués à entendre ; nous n’avions jamais été en pénurie d’eau, elle avait toujours coulé à la demande au robinet. Mais notre nouvelle « triste langue », comme je l’ai écrit, témoignait de cette réalité infiniment triste qui est celle du désastre écologique actuel.

    Les conflits commençaient aussi à germer autour des restrictions d’eau. Si beaucoup de gens n’ont d’autre choix que de les respecter, les plus riches, qui peuvent payer les amendes, peuvent utiliser plus d’eau. Tout comme les touristes aisés installés dans des gîtes ou hôtels peuvent profiter de l’eau qui manque aux habitants du lieu. C’est très problématique ! D’ailleurs, cela a engendré de la violence : des jacuzzis, par exemple, ont été vandalisés. L’ordre social était chahuté, l’écologie politique appelée à plus de justice sociale.

    Cette année, la chaleur n’est pas comparable dans l’Essonne avec la canicule de 2022. Mais dans l’Aveyron, si, c’est peut-être même pire : mi-août, les températures avoisinaient encore les 40 °C, et les problèmes sont toujours les mêmes.

    Quel était votre enjeu d’écrivaine avec ce livre ?

    J’ai voulu documenter ce moment gravissime pour le rappeler à la mémoire dans le temps long de la poésie, de la littérature. Éviter qu’il soit balayé par l’actualité, « la vie continue », etc. Cela me paraissait important, dans la mesure où ce moment caniculaire risque de se répéter, et même de devenir la norme.

    Avec la poésie, j’ai cherché à traduire davantage les émotions, les sensations ressenties durant cette période que, par exemple, la langue des médias. Pour moi, il était important de permettre aux lecteurs et lectrices de pouvoir les revivre par la suite.

    Avec l’essor de la société industrielle capitaliste, notre monde s’est beaucoup désincarné. La presse, par exemple, affectionne les chiffres : « 80 % des insectes auraient disparu en Europe sur les trente dernières années », a-t-on pu lire il y a quelque temps. C’est bien de prendre la mesure de la catastrophe avec des chiffres, mais ça reste abstrait. Il n’y a pas d’émotion autour d’un chiffre, même vertigineux.

    Si les citoyens sont coupés de leurs émotions, comment pourraient-ils s’engager pour défendre un monde commun plus viable ? Bien sûr, cette question des émotions n’est pas le problème essentiel — qui est beaucoup plus large, géopolitique —, mais, à mes yeux, elle est quand même très importante.

    Passer l’été, d’Irène Gayraud, aux éditions La Contre allée, 2024, 80 p., 15 euros.

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  • L'étau se resserre

    On vient de terminer un périple de 600 km en Bretagne, à vélo, avec les sacoches, en autonomie.

    Partis de Guidel ( Morbihan), on est allé à Hennebont par la route (pistes cyclables et routes partagées) puis on s'est engagé sur la voie verte V8, le long du canal du Blavet. On est passé à Pontivy puis on a continué par "la rigole d'Hilvern" jusqu'à Saint-Brieuc. C'est un "chemin blanc", c'est à dire du stabilisé, terre, petits graviers, et empierrements. On voulait ensuite monter à Paimpol puis suivre la côte jusqu'à Perros-Guirrec par "la vélomaritime" mais on a été très déçu par le tracé. C'est vraiment un piège à touristes...Itinéraire principalement routier qui traverse des lotissements et des zones commerciales, la "riviera" briochine, une circulation dantesque, un monde de fou, tout le contraire de ce qu'on aime. On a quitté l'itinéraire quelques kilomètres avant Paimpol pour traverser dans les terres par des petites routes jusqu'à Morlaix puis on a pris une portion de la "Vélodyssée" (sur une ancienne voie ferrée, "chemin blanc "en stabilisé) jusqu'à Carhaix où on a suivi le canal de Nantes à Brest en direction de Mur de Bretagne et le lac de Guerlédan. De là, on a retouvé le canal du Blavet et on est rentré à Guidel en traversant Lorient de nuit. 

    Je ne sais plus combien de fois on est parti à vélo en France, avec nos vélos de raid. Trois fois en Bretagne, la GTMC de Clermont-Ferrand à Sète à VTT, deux fois la traversée intégrale du Jura, le tour de l'Aubrac, de Pontcharra à Sisteron par la grande traversée des plateaux du Vercors et le Diois, une virée de 700 km en Irlande etc... mais jamais on n'avait eu cette impression "d'encerclement." Au point que lorsqu'on a rejoint la côte nord entre Saint-Brieuc et Paimpol, on en est arrivé au malaise. Une foule permanente, du bruit incessant, des voitures, des vélos électriques à foison...Une difficulté jamais connue pour trouver un coin tranquille pour poser la tente. Des nuits gâchées par des musiques de "fêtes" portées à des kilomètres. 

    Plus de silence.

    C'est effrayant. Cet encerclement par le bruit humain nous a amenés à nous enfuir de la côte et à traverser dans les terres, loin des lieux touristiques. Et c'est devenu difficile, vraiment difficile de trouver un lieu empli de silence.

    L'étau se resserre.

    L'impression de voir gonfler une masse grouillante et bruyante, nourrie par le désir immodérée de tout envahir, jusqu'aux recoins les plus perdus et pire que tout, à faire entendre leurs venues, sans aucune retenue, sans aucun respect pour ceux et celles qui ont besoin de silence. Je sais qu'on peut me répondre que "c'est l'été, les vacances, la fête, qu'il faut respecter la liberté de chacun"... Mais moi, quand je vis dans le silence, je n'impose rien à personne, je ne dérange personne, personne même ne sait que je suis là. Leur liberté de masse a-t-elle plus de valeur que la mienne parce qu'elle représente la norme ? 

    Pour quelles raisons les gens ont-ils besoin d'être aussi bruyants ? Ne cherchent-ils donc que ça ? Ne peuvent-ils trouver leur bonheur sans le faire savoir à la ronde ? Pourquoi sont-ils incapables de prendre en considération le fait que moi, et d'autres, nous souffrons de ce vacarme ? 

    Quand on s'installe sous les arbres, pour un bivouac, près d'un ruisseau ou d'un lac ou d'un chaos rocheux, nous prenons en compte tout ce qui vit là. Les oiseaux, les arbres, l'herbe, le ciel, les nuages, les insectes, tout ce qui vit là, près de nous, et qui ne se plaint pas de notre présence. Nous écoutons et nous parlons à voix basse.

    De plus en plus, Nathalie et moi, nous réalisons que nous ne sommes pas "normaux". Et c'est réconfortant. 

     

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  • Emballement climatique

    Tout le monde a suivi l'incendie dans l'Aude.

    Les images sont "brûlantes", tout comme l'est le problème de "l'emballement climatique".

    Je vous invite à regarder la vidéo en lien ici : https://www.youtube.com/watch?v=6DbOZmbkh_o "

    Emballement climatique 1 : Définition"

    Le partage sur le blog n'est pas autorisé.

    Si vous trouvez la force et que cette première vidéo ne vous a pas plombé le moral pour les dix prochaines années, il existe toute une série issue du même site :

    épisode 2 : "conséquences"

    épisode 3 : fonte du permafrost

    épisode 4 : incendies de forêts

    etc...

     

     

    Un article du "Journal du CNRS" (2021)

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/le-rechauffement-semballe-t-il

     

    Le réchauffement s’emballe-t-il ?

    29.10.2021, par

    Philippe Testard-Vaillant


    Mis à jour le 03.11.2021Temps de lecture : 13 minutes

    De nombreux incendies dus à des chaleurs extrêmes ont touché la Grèce cet été, dont le village de Markati évacué le 16 août 2021.

    Angelos Tzortzinis / AFP

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    Aucune région du monde n’est épargnée par le dérèglement climatique et la responsabilité des activités humaines ne fait plus aucun doute. L’heure est grave, et l’humanité doit réagir sans délais. État des lieux avant la Cop 26 qui débute le 1er novembre à Glasgow, en Écosse.

    Cet article est issu du dossier « Climat : notre avenir en question », publié dans le n° 11 de la revue Carnets de science (link is external)(CNRS Éditions, en librairie le 4 novembre).

    Le 9 août dernier, en entendant les membres du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) deviser devant les médias du monde entier du premier volet de leur nouveau rapport (le sixième du genre depuis 1990), même les moins avertis se sont dit que l’affaire devait être grave. Inutile de le nier : l’affaire est grave. D’où les titres chocs des quotidiens, le lendemain : « Nos sociétés sommées d’agir » (Le Monde), « Au pied du mur » (La Croix), « Au bord du gouffre » (Libération)… « Ce rapport basé sur l’évaluation de 14 000 études publiées et approuvé par 195 pays n’est pas plus alarmant que les précédents, mais beaucoup plus solide scientifiquement, commente Jean Jouzel, ancien vice-président du Giec et membre de l’Académie des sciences. Il ne remet en cause aucune des conclusions antérieures du Giec mais les détaille, les affine, les enrichit, ce qui explique sans doute l’inquiétude qu’il suscite. »

    L’effet de serre qui régule naturellement la planète s’est littéralement emballé au cours des quatre dernières décennies, dont la dernière est très probablement la plus chaude depuis 100 000 ans. 

    Une inquiétude renforcée par les événements climatiques graves survenus cet été, tels que les dômes de chaleur apparus sur le continent américain et le bassin méditerranéen, les inondations destructrices qui ont frappé l’Allemagne et la Belgique, ou encore les mégafeux qui ont sévi sur les différents continents. Le temps est loin où le président des États-Unis pouvait qualifier sans vergogne le réchauffement de « canular », et les climatosceptiques traiter leurs contradicteurs de… « nullards ». Certes, le climat terrestre n’a jamais été stable et fluctue naturellement depuis des millénaires. 

    Mais l’effet de serre qui régule naturellement la planète s’est littéralement emballé au cours des quatre dernières décennies, dont la dernière est très probablement la plus chaude depuis 100 000 ans. Un réchauffement vertigineux, véritable rupture aux échelles géologiques, est donc en marche depuis le début du XXIe siècle, 2020 ayant rejoint 2016 sur le podium des années les plus chaudes.

    Surchauffe anthropique

    À qui la faute ? Sans surprise aux êtres humains, locataires bien souvent insoucieux de leur propre « niche écologique » car cracheurs compulsifs de gaz à effet de serre (GES). Quelque 2 400 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2), le principal de ces gaz, se sont envolées dans l’atmosphère depuis 1850 ! Inédite par son ampleur et sa rapidité, la surchauffe actuelle de la basse atmosphère, où les GES s’accumulent avec une efficacité qui tient à leur longue durée de vie (plusieurs centaines d’années pour le CO2), est exclusivement imputable aux actions humaines (industrie, transport, agriculture, élevage, production d’énergie, usage des sols, déforestation…). Le léger doute qui subsistait, il y a peu encore, quant à l’influence possible des changements de l’activité solaire et du volcanisme est désormais levé. « Le rapport du Giec montre pour la première fois, sans équivoque possible, que l’entièreté du réchauffement observé au cours de la dernière décennie est d’origine anthropique », indique Christophe Cassou, chercheur au laboratoire Climat, environnement, couplages et incertitudes1 et l’un des auteurs du rapport.

    Une centrale thermique au charbon rejette ses fumées dans un quartier de Shanxi, en Chine, le 26 novembre 2015.

    Kevin Frayer / Getty Images Asiapac via AFP

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    De combien la température terrestre a-t-elle augmenté, globalement, depuis l’ère préindustrielle ? Le diagnostic est net et précis : 1,1 °C, chaque fraction de degré supplémentaire signifiant des bouleversements plus intenses, plus fréquents, plus longs et à plus grande échelle. « Le changement climatique n’est toutefois pas un phénomène homogène, ses effets ne sont pas identiques dans toutes les régions du globe, précise Pascale Braconnot, chercheuse au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement2. Les continents se réchauffent plus vite que les océans (+ 1,6 °C contre + 0,9 °C) et le réchauffement est particulièrement marqué aux hautes latitudes de l’hémisphère Nord (Sibérie, Canada septentrional) où il est deux à trois fois supérieur à la moyenne mondiale. Les zones qui se réchauffent le moins sont l’océan Austral et l’Antarctique. L’Arctique se réchauffe davantage parce qu’il est entouré de continents et l’Antarctique moins parce qu’il est encerclé par un océan. »

    Concentration record de CO2

    Bien d’autres chiffres laissent pantois. En 2019, les concentrations de CO2, en hausse de 47 % depuis le milieu du XVIIIe siècle, date d’apparition de la machine à vapeur, ont atteint 410 parties par million (ppm), un niveau sans précédent depuis 2 millions d’années. Celles de méthane, autre gaz à effet de serre particulièrement puissant, ont grimpé de 156 % et celles de protoxyde d’azote (issu principalement des engrais azotés et de certains procédés industriels) de 23 %, du jamais vu depuis 800 000 ans.

    « La montée du niveau des mers est irréversible. Même si nous parvenons à réduire très fortement nos émissions de GES d’ici le milieu du siècle, le phénomène va continuer à augmenter pendant des siècles, voire des millénaires », selon Christophe Cassou.

    Non moins inquiétant, les glaciers fondent à un rythme inédit depuis 2 000 ans. Et les océans, de moins en moins riches en oxygène et de plus en plus acides, au grand dam des poissons, des coraux et des coquillages, se sont réchauffés plus rapidement au cours du XXe siècle qu’à tout autre moment depuis la fin de la dernière glaciation, voilà 11 000 ans. Sans oublier l’élévation du niveau des mers, de l’ordre de 1,4 mm par an entre 1901 et 1990 et de 3,6 mm par an entre 2006 et 2015. Une hausse due principalement à l’expansion thermique (à hauteur de 50 %), la régression des glaciers continentaux (22 %) et des calottes polaires (20 %), et plus rapide depuis 1990 qu’au cours des trois derniers millénaires.

     « La montée du niveau des mers est irréversible, dit Christophe Cassou. Même si nous parvenons à réduire très fortement nos émissions de GES d’ici le milieu du siècle, le phénomène va continuer à augmenter pendant des siècles, voire des millénaires. »

    Quand l’extrême devient la norme 

    Une très mauvaise nouvelle pour les zones côtières et deltaïques. « Les grands deltas de la zone intertropicale (Gange, Irrawaddy, Mékong, Niger, Nil...), extrêmement fertiles, donc extrêmement attractifs, représentent moins de 2 % des terres émergées de la planète mais hébergent 7 % de la population mondiale, rappelle Mélanie Becker, chercheuse au laboratoire Littoral, environnement et sociétés3. Entre 1968 et 2012, le niveau des mers a progressé de 3 mm par an en moyenne dans le delta du Gange qui est le plus vaste et le plus densément peuplé (200 millions de personnes). Cette augmentation, qui résulte de la hausse globale du niveau des océans, est amplifiée par l’affaissement du sol (la “subsidence”), un processus lié à des facteurs naturels (tectonique des plaques, arrivée de près d’un milliard de tonnes de sédiments par an) et des actions humaines comme le pompage des nappes phréatiques par l’agriculture et l’industrie. Entre 1993 et 2012, le sol du delta s’est enfoncé de 1 à 7 mm, selon les endroits. Ce qui veut dire que d’ici à 2100, même dans un scénario de réduction des émissions de GES, la montée des eaux pourrait atteindre 85 à 140 cm suivant les régions et plusieurs millions de personnes être déplacées. » Au-delà de ce cas, selon un rapport de la Banque mondiale paru en septembre, le changement climatique pourrait contraindre 216 millions de personnes à migrer à l’intérieur de leur pays d’ici à 2050.

    Comme le montre cette carte mondiale des feux d’août 2021, peu d’endroits ont été épargnés par les incendies ravageurs qui ont sévi cet été.

    Source Nasa FIRMS application (https:// firms.modaps.eosdis.nasa.gov/) operated by the Nasa/GSFC ESDIS Project

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    Les événements extrêmes figurent, hélas, eux aussi en bonne place dans l’inventaire des répercussions liées au réchauffement. Vagues de chaleur et feux ravageurs dans l’Ouest canadien, en Californie, Sibérie, Turquie, Grèce, Algérie…, pluies diluviennes et crues dévastatrices en Wallonie, Allemagne, Chine, Australie… : l’été 2021 n’a pas été avare en catastrophes dont le nombre flambe presque partout depuis quelques années. 

    Le lien entre le réchauffement et les incendies, les inondations, les canicules et autres sécheresses hors norme est désormais clairement établi.

    « Le lien entre le réchauffement et les incendies, les inondations, les canicules et autres sécheresses hors norme est désormais clairement établi », assure Pascale Braconnot. « Il faut considérer le changement climatique comme un amplificateur de phénomènes extrêmes déjà existants, et ce que nous vivons aujourd’hui comme un avant-goût de ce que nous vivrons demain », renchérit Christophe Cassou.

    Bref, le futur ne s’annonce guère riant. D’autant que continuer à brûler des combustibles fossiles ne peut qu’amener les océans et les terres forestières, qui ont absorbé jusqu’à présent 56 % des émissions de CO2, à jouer moins efficacement leur rôle de « puits de carbone ». Autres épées de Damoclès pendues au-dessus de nos têtes : les événements dits « de faible probabilité mais à haut risque » tels que le dépérissement des forêts à l’échelle mondiale, la disparition rapide de la calotte glaciaire en Antarctique ou la perturbation des courants océaniques de l’Atlantique Nord. « Ces événements ont peu de chance de se produire mais, s’ils arrivaient, ils constitueraient des points de basculement pour le système climatique et leurs impacts sur les écosystèmes terrestres et marins, ainsi que sur les sociétés humaines, seraient dévastateurs », commente Christophe Cassou.
     

    Autres événements extrêmes dus au dérèglement climatique : les tempêtes et les inondations destructrices comme celles qui ont frappé la ville d’Erftstadt-Blessem, en Allemagne, en juillet dernier.

    Rhein-Erft-Kreis / Zuma Press / REA

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    Des cinq scénarios d’émissions de GES présentés par le Giec, seul le moins émissif, celui prévoyant une élévation de la température moyenne de la planète de 1,6 °C entre 2040 et 2060 (comparé à la période 1850-1900), et de 1,4 °C à l’horizon 2080-2100, respecte l’Accord de Paris scellé en 2015 par la quasi-totalité des dirigeants mondiaux et visant à rester « bien en deçà » de +2 °C. Or, au rythme actuel de réchauffement et vu la faible motivation de certains pays industriels pour baisser vigoureusement leurs émissions, les +1,5 °C ont de grandes chances d’être atteints entre 2030 et 2040, et la température de la planète d’avoisiner au minimum +3 °C vers 21004.

    Demain, un monde zéro carbone ?

    Qu’il faille aller plus vite et plus loin pour rattraper la bonne trajectoire ne fait aucun doute. Mais à quelques jours de la 26e conférence climat de l’Organisation des Nations unies (COP 26) organisée à Glasgow (Écosse) du 1er au 12 novembre, « moins de la moitié des pays signataires de l’Accord de Paris ont revu à la hausse leurs engagements de réduction de GES, constate Jean Jouzel. Le monde politique a pris la mesure des mises en garde des scientifiques, mais on est encore très loin du compte, d’autant que la principale aspiration des économies, à la sortie de la pandémie, est de repartir comme avant et non d’accélérer la transition écologique. Les ventes d’avions ont repris, le numérique poursuit de plus belle son expansion… »

    « Le monde politique a pris la mesure des mises en garde des scientifiques, mais on est encore très loin du compte, d’autant que la principale aspiration des économies, à la sortie de la pandémie, est de repartir comme avant et non d’accélérer la transition écologique », constate Jean Jouzel.

    Si l’Inde, la Russie, le Brésil, l’Australie, le Mexique, l’Indonésie, la Turquie, l’Arabie saoudite…, se montrent peu enclins à mettre en œuvre un mode de développement bas carbone, le « paquet climat » présenté à la mi-juillet par la Commission européenne ambitionne d’atteindre la neutralité carbone en 2050 moyennant, notamment, l’interdiction de la vente des véhicules à moteur à combustion dès 2035 et la refonte du marché du carbone. Autre signe encourageant, la Chine, premier pollueur mondial, s’est fixée comme objectif d’atteindre son pic d’émissions de CO2 vers 2030 et vise la neutralité carbone d’ici 20605 bien que Pékin ait annoncé début août la réouverture de quinze anciennes mines de charbon pour éviter une pénurie d’électricité…  

    De leur côté, les États-Unis ont promis de freiner l’emballement de la machine climatique en réduisant leurs émissions de GES entre 50 % et 52 % d’ici à 2030 par rapport à 2005. « Les Américains ne pouvaient pas ne pas emboîter le pas des Chinois, pointe Jean Jouzel. Le développement économique se fera, à plus ou moins long terme, dans un monde zéro carbone. La seule solution raisonnable, pour les trois blocs Europe/ Chine/États-Unis, est non seulement de participer à cette transition inéluctable, mais aussi et surtout d’en devenir le leader. Qui prendra la tête de la lutte contre le réchauffement gagnera la suprématie économique. »

    Reportée d’un an pour cause de Covid-19, la COP 26 s’annonce comme la plus importante depuis 2015. Les négociateurs parviendront-ils à relancer une dynamique qui conduise à des engagements plus importants pour gagner la bataille contre le réchauffement ? « L’Union européenne va mettre dans la corbeille son engagement de réduire ses émissions de GES de 55 % d’ici à 2030, dit Jean Jouzel. Les États-Unis sont de retour sur la scène de la diplomatie climatique depuis l’élection de Joe Biden. Concernant les Chinois, la bonne nouvelle serait qu’ils annoncent un pic d’émissions pour 2025 et une descente rapide par la suite. Il faut en outre espérer davantage de solidarité vis-à-vis des pays en voie de développement. Sans financements adéquats, les pays du Sud n’auront aucune chance de faire face aux effets du changement climatique dont ils ne sont pratiquement pas responsables. Limiter le réchauffement de la planète, avant qu’il ne soit trop tard, reste un défi réalisable, mais l’effort à faire suppose une politique extrêmement volontariste. » ♦

    Notes

    1. Unité CNRS/Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique.

    2. Unité CNRS/CEA/Université de Versailles Saint-Quentin.

    3. Unité CNRS/La Rochelle Université.

    4. Une étude parue en septembre dans Nature a conclu que pour ne pas dépasser la barre des 1,5 °C, il faudrait laisser dans le sol, d’ici 2050, près de 60 % des réserves de pétrole et 30 % de celles de charbon. Dire que le monde n’est pas sur cette trajectoire est un euphémisme.

    5. « La Chine surprend en s’engageant à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060 », A. Garric et F. Lemaître, Le Monde, septembre 2020.

  • L'énergie qui guérit.

     

    Presque vingt ans plus tard, je n'ai toujours pas d'explication. Ma jambe gauche était hors de contrôle, paralysée, les douleurs étaient au-delà de l'imaginable, je n'aurais jamais imaginé que ça puisse avoir cette ampleur, j'étais détruit, à ne plus être conscient de grand-chose sinon de ce mal permanent en moi. Je pourrais tenter de le décrire pendant des milliers de pages que ça ne servirait à rien. Cette réalité n'a pas de mots. Elle n'est qu'un désastre.

    Et il aura suffi de quatre heures avec Hélène pour que je ressorte en marchant et j'aurais pu rentrer à pied chez moi. Mais au-delà de cette rémission incompréhensible et inespérée, ce que je m'explique encore moins, c'est l'extraordinaire voyage spatial, interstellaire, au-delà des confins, dans cette dimension éthérée où je n'étais plus que cette conscience plongée au coeur de la vie, une vie si miraculeuse que j'en suis revenu guéri.

    Hélène m'a toujours affirmé qu'elle n'avait rien fait d'autre que de servir de "transmetteur", un point de contact entre mon âme et l'Esprit, le souffle créateur, la vie originelle, celle qui donne forme, celle qui anime, celle qui nourrit. Elle m'a toujours répété que je n'avais plus le choix, je devais tout abandonner pour accueillir l'énergie. 

    "Nous sommes comme des noix; pour être découverts, nous avons besoin d'être brisés". Khalil Gibran

    J'étais sidéré par cette guérison mais plus encore par le fait de ne plus avoir peur de rien, ni que le mal revienne, ni que je perde au fil du temps les sensations phénoménales qui m'avaient envahi. Tout est toujours là.

    C'est depuis cette période qu'il m'arrive parfois de rêver que je vole au-dessus des montagnes, je sens l'air, la vitesse, le déplacement de mon corps, je maîtrise totalement le parcours et je peux décider de ce que je veux aller voir. Il me suffit d'y penser pour y être aussitôt. Il m'arrive tout autant de retrouver les auras bleutées qui me parlaient, des formes légères, similaires à des méduses lumineuses, emplies de miroitements, comme des étincelles douces. Je n'ai jamais oublié les contacts de cette période et les phrases qui me restaient au réveil. 

    "Laisse la vie te vivre, elle sait où elle va."

    Comment pourrait-on oublier ça ?

    J'ai une sténose canalaire lombaire, une ossification du ligament jaune, une crête dure en bas du dos. Les hernies se sont solidifiées. Je ne devrais pas pouvoir marcher sans douleurs,  dormir sans douleurs, rester assis sans douleurs, vivre sans douleurs. Et je n'ai rien. Je ne prends aucun médicament. Et je marche toujours, je monte sur les sommets, je fais des milliers de kilomètres à vélo. C'est inexplicable, médicalement parlant. J'ai une "électrification" dans le mollet gauche et des périodes de crampes nocturnes, une atrophie musculaire dont je limite l'extension par le sport d'endurance. Je suis toujours debout. Et il m'arrive de penser que c'est cette vie rencontrée, ce souffle vital dont j'ai pris conscience qui est toujours là.

    "Je" ne suis pas debout; le souffle vital me tient debout.

    Je sais que je ne serais pas le même si je n'avais pas vécu cette expérience. Je sais aussi combien il est difficile pour les autres de concevoir tout ça. Il m'est arrivé, de rares fois d'en parler, de vive voix. Je n'aimais pas ce que je ressentais, cette impression aux yeux de mes interlocuteurs d'être un "illuminé" ou un déglingué ou un mythomane.

    Alors, j'écris. Et je reste caché. 

     

    LES ÉGARÉS

     

    "L’apparition d’Hélène.

    Un conseil d’une amie, une médium magnétiseuse, Leslie avait pris rendez-vous. Il avait étouffé les douleurs en triplant les doses de morphine. Se lever, marcher en traînant la jambe gauche, elle ne réagissait plus. Elle l’avait soutenu jusqu’à la voiture. Plus rien à perdre.

    Une petite maison dans la montagne, un jardin très soigné, des volets et un portail violets.

    Hélène en haut de l’escalier. Ce premier regard. Inoubliable. Tellement de force et tellement d’amour. Elle avait demandé à Leslie de les laisser. Elle lui téléphonerait quand ça serait fini. Il s’était effondré sur une banquette moelleuse. Les effets de la morphine qui s’estompaient, la terreur des douleurs à venir, tous ces efforts qu’il allait devoir payer. Une petite pièce lambrissée, aménagée pour la clientèle, des bougies parfumées, quelques livres. Ils avaient discuté, quelques minutes, tant qu’il pouvait retenir ses larmes puis elle l’avait aidé à se déshabiller.

    « Je vais te masser pour commencer. Tu as besoin d’énergie. »

    Il s’était allongé en slip sur une table de kiné.

    Les mains d’Hélène. Une telle chaleur.

    Elle parlait sans cesse. D’elle, de ses expériences, de ses patients, elle l’interrogeait aussi puis elle reprenait ses anecdotes, des instants de vie.

    « Tu veux te faire opérer ?

    - Non.

    - Alors, il faut que tu lâches tout ce que tu portes. »

    Il n’avait pas compris.

     

    Elle avait repris son monologue, son enfance, ses clients, ses enfants, son mari, son auberge autrefois, maintenant la retraite, quelques voyages. Et tous ces clients. De France, de Suisse, de Belgique, de la Réunion … Elle n’avait rien cherché de ses talents. Ils étaient apparus lorsqu’elle avait huit ans, une totale incompréhension, des auras qui lui faisaient peur et puis elle avait fini par comprendre, nourrie par des révélations incessantes descendues en elle comme dans un puits ouvert.

    Des auras … Les rêves qui habitaient ses nuits. Interrogations. Lui aussi ?

    Les mains d’Hélène, sa voix, la chaleur dans son corps, ce ruissellement calorique.  L’abandon, l’impression de sombrer, aucune peur, une confiance absolue, un tel bien-être, des nœuds qui se délient, son dos qui se libère, comme des bulles de douleurs qui éclatent et s’évaporent, une chaleur délicieuse, des déversements purificateurs, un nettoyage intérieur, l’arrachement des souffrances enkystées, l’effacement des mémoires corporelles, les tensions qui succombent sous les massages appliqués et la voix d’Hélène.

    « Tu sais que tu n’es pas seul ?

    - Oui, je sais, tu es là.

    - Non, je ne parle pas de moi. Il y a quelqu’un d’autre. Quelqu’un que tu portes et tu en as plein le dos. Il va falloir que tu le libères. Lui aussi, il souffre. Vous êtes enchaînés.»

    Il n’avait pas encore parlé de Christian.

    Les mains d’Hélène, comme des transmetteurs, une vie insérée, les mots comme dans une caisse de résonance, des rebonds infinis dans l’antre insondable de son esprit, une évidence qui s’impose comme une source révélée, l’épuration de l’eau troublée, les mots comme des nettoyeurs, une sensation d’énergie retrouvée, très profonde, aucun désir physique mais une clairvoyance lumineuse, l’impression d’ouvrir les yeux, à l’intérieur, la voix qui s’efface, un éloignement vers des horizons flamboyants, il vole, il n’a plus de masse, enfin libéré, enfin soulagé, effacement des douleurs,  un bain de jouvence, un espace inconnu, comme une bulle d’apesanteur, un vide émotionnel, une autre dimension, les mains d’Hélène qui disparaissent, comme avalées doucement par le néant de son corps, il flotte sans savoir ce qu’il est, une vapeur, plus de contact, plus de pression, même sa joue sur le coussin, tout a disparu, il n’entend plus rien, il ne retrouve même pas le battement dans sa poitrine, une appréhension qui s’évanouit, l’abandon, l’acceptation de tout dans ce rien où il se disperse, le silence, un silence inconnu, pas une absence de bruit mais une absence de tout, plus de peur, plus de douleur, plus de mort, plus de temps, plus d’espace, aucune pensée et pourtant cette conscience qui navigue, cet esprit qui surnage, comme le dernier élément, l’ultime molécule vivante, la vibration ultime, la vie, il ne sait plus ce qu’il est, une voix en lui ou lui-même cette voix, la réalité n’est pas de ce monde, il est ailleurs, il ne sait plus rien, un océan blanc dans lequel il flotte mais il n’est rien ou peut-être cet océan et la voix est la rumeur de la houle, l’impression d’un placenta, il n’est qu’une cellule, oui c’est ça, la première cellule, le premier instant, cette unité de temps pendant laquelle la vie s’est unifiée, condensée, un courant, une énergie, un fluide, un rayonnement, une vision macroscopique au cœur de l’unité la plus infime, des molécules qui dansent.

    Où est-il ?

    Fin du Temps, même le présent, comme une illusion envolée, un mental dissous dans l’apesanteur, ce noir lumineux, pétillant, cette brillance éteinte comme un univers en attente, concentration d’énergie si intense qu’elle embrase le fond d’Univers qui l’aspire, la vitesse blanche, la fixité noire, la vitesse blanche, la fixité noire, le Temps englouti dans un néant chargé de vie, une vie qui ruisselle dans ses fibres, des pléiades d’étoiles qui cascadent, des myriades d’étincelles comme des galaxies nourricières dans son sang qui pétille.

    Il est sorti en marchant.

    Que s’est-il passé ?

    Aucune réponse.

    Il ne sait rien.     

    Il se souvient d’Hélène qui l’embrasse sur le front alors qu’il est encore allongé. Il n’arrive pas à ouvrir les yeux. Comme l’abandon refusé d’un espace scintillant et la plongée douloureuse dans la lumière sombre de sa vie réintégrée.

    Il aurait préféré ne jamais revenir."

  • Jarwal et moi

     

    Th et jarwal

     

    « Bon, ça y est, le mollet gauche durcit, il va vers la crampe.

    -Et plus tu y penses, plus tu accélères le processus.

    -C’est facile à dire, ça, cher Jarwal, mais toi, tu ne l’as pas cette douleur, tu ne dois pas la gérer.

    -Et si tu commençais par arrêter de vouloir la gérer, cette douleur.

    -Ah, eh bien, ça m’intéresse de savoir comment.

    -Arrête d’y penser et pense à tout ce qui fonctionne en toi. »

    Silence.

    « Est-ce que tu réalises vraiment, cher ami, que tu demandes à ton corps de fonctionner à la perfection et que lorsqu’un élément est perturbé, tu ne penses qu’à lui ? Tu n’as pas l’impression d’être quelque peu irrespectueux ? Est-ce que tu réalises que tu vieillis et que tu vas vers la mort et qu’elle peut même survenir n’importe quand ? Est-ce que tu ne crois pas que tu ferais mieux de te réjouir d’être là, en montagne, là-haut, ces lieux que tu aimes tant ? Ne crois-tu pas que ce bonheur que tu négliges au point de l’oublier pourrait nourrir les forces dont tu as besoin ? Ne comprends-tu pas que c’est toi qui te détournes de ce bonheur en te focalisant sur cette douleur ? Quand vas-tu comprendre que cette plainte que tu entretiens n’est qu’une forme de victimisation et que, non seulement elle ne t’apporte rien, mais elle te prive de la joie de vivre ? La joie de vivre guérit les douleurs. Voilà ce que tu dois saisir, non pas mentalement mais dans tes fibres, dans ton âme, dans l’intégralité de ton être.

    -Pourquoi dis-tu que je me complais dans un rôle de victime ?

    -Je n’ai pas dit que tu t’y complais. Je dis simplement que lorsque tu te laisses emporter par des ressentis néfastes, tu entretiens ce statut de « pauvre bonhomme tout abîmé avec son dos cassé » et en même temps une espèce « d’héroïsme » puisqu’en parallèle à ce constat médical, tu continues à marcher en montagne. Tu réalises combien tout ça est très infantile ? »

    Silence.

    J’ai mis deux bonnes heures à encaisser le coup, je tournais tout ça en boucle en continuant l’ascension vers le sommet, la pente était rude, des éboulis instables, parfois je devais pousser sur la plante des pieds, je me concentrais sur l'appui des bâtons, sur la poussée des épaules, sur la sangle abdominale serrée sans que ça ne perturbe la respiration, sur le cheminement que je devais trouver, puis sur la visualisation de mon sang dans mes muscles, puis sur l'absolue beauté de ce silence minéral, juste le crissement des pierres sous mes pas, ce rythme régulier, comme celui de mes souffles, j'ai levé les yeux aussi, vers les cimes et vers les nuages punaisés sur le bleu du ciel, j'ai veillé sur Nathalie dans les passages vertigineux, j'ai cherché le rapace qui venait de lancer son cri aigu, je l'ai vu dans les ascendances, parfaitement immobile, maître de son vol, puis on a traversé un champ de neige, un rescapé de l'hiver à l'ombre d'une falaise et le sommet s'est dessiné, à quelques encâblures.

    Et j’ai réalisé soudainement que mon mollet gauche fonctionnait parfaitement.

    Deux heures sans y penser.

    Et j’ai éclaté de rire.