Que les choses soient claires
- Par Thierry LEDRU
- Le 08/11/2017
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Lors de l'enlèvement d'un veau destiné à l'abattoir, sa mère ayant échappé à la surveillance des fermiers s'est ruée, folle de douleur, vers le camion qui emmenait son petit. Cette pauvre mère s'est mise à courir, à courir en beuglant désespérément derrière le camion.
Au bout d'un long moment, alors qu'elle s'était comme évanouie dans la campagne, les fermiers l'ont retrouvée gisante sur le sol. Elle est morte d'un arrêt cardiaque, tant elle avait couru, comme n'importe quelle mère l'aurait fait pour défendre son enfant.
Je ne mange plus d'animaux parce que je ne veux pas mettre en moi la souffrance, la douleur, la peur, la terreur, l'incompréhension, la colère, la trahison humaine qui nourrit des animaux pour le plaisir ensuite de les manger.
Je ne mange plus d'animaux parce qu'il s'agit d'un mensonge envers ces êtres, parce que mon corps n'a pas besoin de cette matière morte pour exister, parce que dans mon assiette, je ne pourrais voir que le regard de ces animaux, leurs yeux dans les miens, leurs sidération devant ma violence, parce que je suis convaincu aujourd'hui que ce regard restera en moi comme un poison, que mon âme ne pourrait jamais plus être en paix, que le coeur éteint de ces animaux sacrifiés pour un simple plaisir gustatif, ce coeur qui pensait être aimé continuerait à battre dans mon sang, dans ma chair, dans mes fibres et que cette viande morte, au lieu de me nourrir comme la tradition me l'a fait croire pourrirait jusqu'à ma propre fin.
Je ne veux pas porter la mort en moi.
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