Le moi dominateur
- Par Thierry LEDRU
- Le 12/02/2012
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Le véritable problème de la planète ne vient pas des ressources disponibles mais des ressources existentielles. Cette exploration-là n'en est qu'à ses balbutiements et la catalepsie que nous connaissons entretient le pillage des ressources et l'inégalité dans la distribution de ces ressources. Le monde occidental profite à outrance de ses avancées technologiques et de son aveuglement existentiel pour piller le reste du monde et nourrir dans les pays émergents le désir de parvenir à ce soi-disant bien être matériel. Bien entendu que la situation des pays occidentaux est préférable à celle des populations confrontées à la misère, à la famine, à la soif, aux maladies. Je sais très bien que je vis infiniment mieux que la plupart des Africains. Ce que je conteste, c'est l'imposition forcenée du paradigme matérialiste sur les populations indigènes qui ont établi depuis des millénaires un équilibre particulier avec la nature.
La vision du monde prédominante repose sur l'exploitation des ressources naturelles et la soumision des ethnies qui vivent dans les territoires concernés. Les Conquistadors justifiaient la colonisation par l'évangélisation. L'enrichissement restait la motivation première. Aujourd'hui, le fonctionnement est le même. La colonisation n'a jamais cessé. Les justifications religieuses n'ont plus cours. Elles ont été remplacés par le sacro saint progrès...Progrès dans l'affaiblissement progressif des ressources. Les ethnies n'y gagnent rien. Il suffit de regarder les populations déracinées qui hantent les bidonvilles de toutes les mégapoles de la planète.
C'est un fonctionnement court-termiste. le Moi exige l'accomplissement de ses intentions matérielles. Il n'y a aucune visée existentielle, aucune philosophie, aucune unité. Nous fonctionnons dans un registre essentiellement individualiste. Même l'idée de nation est un leurre. C'est une valeur qui contribue essentiellement à l'extension du Moi. Il ne s'agit pas de créer une unité planétaire mais de contribuer à la formation d'un Moi national. Le Moi français contre le Moi chinois, arabe, asiatique, un jour peut-être le moi extraterrestre. On reste dans le conflit d'intérêt.
Quand je tente de me projeter dans l'avenir, je ne parviens pas à voir la moindre éclaircie. La paradigme ayant institué la vision dualiste de l'existence des egos ne laisse paraître aucune faiblesse.
La conclusion s'impose d'elle-même. Rien ne se fera volontairement.
La rupture surviendra lorsque l'équilibre sera rompu, lorsque l'exploitation aura atteint un seuil limite et que le système s'effondrera de lui-même.
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