Coronavirus : P4 et autres centres secrets
- Par Thierry LEDRU
- Le 11/04/2020
- 0 commentaire
Je ne suggère pas que le covid s'est échappé du laboratoire de Wuhan.
Je ne suggère pas que tout cela est dû à une erreur humaine ou à une intention terriblement malveillante.
Je ne suggère pas qu'il s'agit d'un complot ou que cette erreur servirait désormais à d'autres intentions inavouables.
Je n'en sais rien et je serais un sacré guignol d'affirmer quoi que ce soit et je n'ai aucunement envie de relayer ici des "fake news".
Mais...Je trouve effroyablement dangereux que de tels laboratoires existent.
Qu'il s'agisse de chercher à contrer des épidémies, on pourrait penser que cela est justifié. Mais ne devrait-on pas plutôt chercher les raisons de l'émergence de ces épidémies et intervenir sur ces sources mêmes au lieu de chercher à combattre les effets ?
Les virus qui ont contaminé les humains ces dernières années ont une origine animale et si les humains s'y sont retrouvés confrontés, c'est pour la seule et unique raison de l'atteinte sur la biodiversité et l'emprise humaine sur la vie sauvage. Ce ne sont pas les virus qui sont venus "chercher" les humains mais les humains qui sont entrés sur des terrtioires où se trouvaient ces virus.
C'est bien l'invasion terrienne sur la nature qui est responsable des désastres.
La littérature et le cinéma ont raconté à maintes reprises des invasions extra-terrestres dans des scénarios apocalyptiques. L'espèce humaine ne se comporte-t-elle pas comme ces imaginaires civilisations guerrières envers sa propre planète ?
FAKE OFF Une théorie relayée sur les réseaux sociaux affirme que le coronavirus émanerait d'un laboratoire épidémiologique de haute sécurité siuté à Wuhan, conçu avec l'aide de la France
Alexis Orsini—
92 COMMENTAIRES2,6kPARTAGES
- Depuis son apparition à Wuhan (Chine) en décembre 2019, l'épidémie de coronavirus a fait plus de 200 morts et contaminé près de 10.000 personnes.
- Alors que son origine n'a pas été encore établie officiellement, une rumeur virale sur les réseaux sociaux affirme qu'il émanerait d'un laboratoire de haute sécurité de conception française situé dans la ville de 11 millions d'habitants.
- 20 Minutes revient sur l'origine de ce laboratoire et les mesures de sécurité qui y sont appliquées, avec deux spécialistes du sujet.
Mise à jour du 31 janvier 2020 : ajout de la réponse de la DGS, reçue peu après publication.
Comment le coronavirus, qui a fait à ce jour plus de 200 morts et près de 10.000 contaminations en Chine, est-il apparu à Wuhan ? Si les premières études autour de l’épidémie penchent pour plusieurs hypothèses – d’une maladie transmise par une chauve-souris ou un serpent, à l’absence totale de lien avec le marché aux poissons de Wuhan, jusqu’ici considéré comme le point de départ le plus probable –, une théorie bien différente circule depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux.
Nombre d’internautes partagent en effet des articles ou communiqués officiels de février 2017 annonçant « l’accréditation », à Wuhan, en présence du Premier ministre français de l’époque, Bernard Cazeneuve, du premier laboratoire épidémiologique de haute sécurité P4 (pour « pathogène de classe 4 »), consacré à l’étude de certains virus particulièrement dangereux, pour pointer du doigt un hasard surprenant.
« C’est sans aucun doute une pure coïncidence que l’épicentre du coronavirus [2019-nCoV] et le laboratoire P4 vendu à la Chine par la France se trouvent tous deux dans la même ville de Wuhan… », soutient par exemple un internaute sur Twitter, quand un post Facebook se demande si le coronavirus est un « petit joueur issu d’un labo ? », avant d’indiquer : « Un labo P4 qui a ouvert près de Wuhan en 2017, ce n’est sans doute qu’une coïncidence avec le nouveau "coronavirus". »
C'est sans aucun doute une pure coïncidence que l'épicentre du #coronavirus #nCoV2019 et le laboratoire #P4 vendu à la Chine par la France se trouvent tous deux dans la même ville de #Wuhan...*https://www.challenges.fr/entreprise/sante-et-pharmacie/coronavirus-en-chine-apres-le-sras-la-sulfureuse-cooperation-franco-chinoise-a-wuhan_695165 …
Coronavirus en Chine: après le SRAS, la sulfureuse coopération franco-chinoise à Wuhan
FAKE OFF
En 2003, au lendemain de l’épidémie de Sras – l’une des souches de la famille assez vaste du coronavirus, qui avait provoqué plus de 700 décès dans le monde –, la Chine décide de mieux lutter contre ces épidémies en construisant un laboratoire P4, consacré à l’étude des virus les plus redoutables (comme Ebola). Elle sollicite donc l’aide de la France, particulièrement en pointe dans ce domaine, notamment grâce à son propre laboratoire P4 Jean Mérieux-Inserm, installé à Lyon, pour l’aider à donner vie à ce projet.
Mais comme l’explique le journaliste de Challenges, Antoine Izambard, dans son ouvrage « France-Chine : Les liaisons dangereuses » (éditions Stock), le projet mettra de longues années à se concrétiser. Sa « cérémonie de réception » par l’Institut de virologie de Wuhan n’a en effet eu lieu qu’en juin 2016, ce dont se félicitait à l’époque l’ambassade de France en Chine, en rappelant que ce projet devait permettre « à la Chine, en partenariat pionnier avec la France, de mieux comprendre et prévenir les épidémies et les pandémies y compris les plus dangereuses comme la grippe aviaire, pour protéger la population chinoise et la santé mondiale. »
« Pas d’éléments concrets à ce stade » en faveur d’une telle théorie
Comment expliquer ce délai ? Notamment en raison des informations remontées par les services de renseignement hexagonaux (et américains) qui soupçonnent la Chine, au début des années 2000, de ne pas être totalement transparente dans sa démarche. « Ils avaient des craintes légitimes sur le fait que la Chine se serve de ce laboratoire P4 pour créer des armes biologiques », précise Antoine Izambard à 20 Minutes. « La Chine avait promis qu’elle construirait cet unique laboratoire mais, depuis, il a été établi qu’elle avait caché la construction d’autres laboratoires P4 sur son territoire, notamment l’un dédié aux animaux à Harbin. Son faible niveau de sécurité avait été pointé du doigt par plusieurs visiteurs français, mais c’était il y a une quinzaine d’années, les choses ont évolué depuis », souligne l’auteur, qui souligne toutefois la persistance d’inquiétudes chez certains diplomates français.
Toutefois, « aujourd’hui, au vu des éléments dont on dispose, les théories qui circulent sur l’émergence du coronavirus dans le laboratoire P4 à Wuhan sont complotistes. Je ne dis pas que c’est impossible, mais il n’y a pas d’éléments concrets à ce stade qui iraient en ce sens », poursuit le journaliste, qui a pu visiter le laboratoire à l’époque de son enquête. Et d’ajouter : « Le P4 ne tourne pas à plein régime : il a été accrédité en 2017 pour étudier Ebola, la fièvre hémorragique du Congo et le Nipah. Le Sras fait partie de ses projets d’étude à terme, mais ce n’est pas encore le cas. Pour devenir un centre de haut niveau, il faut qu’il obtienne l’accréditation de l’OMS, qui lui permettrait de rejoindre son réseau de laboratoires. »
Contactés par 20 Minutes, ni l’institut virologique de Wuhan ni les différentes entreprises ayant participé à la construction du laboratoire P4 n’ont donné suite. Le seul responsable français travaillant sur le site, le microbiologiste René Courcol, nous a pour sa part indiqué être dans l’impossibilité de répondre à nos questions en raison de son devoir de réserve. L’OMS explique pour sa part ne pas « pouvoir commenter de telles théories » mais la Direction générale de la Santé (DGS) nous indique qu'« aucun élément ne permet d’accréditer les allégations liant la crise sanitaire en cours à l’existence à Wuhan d’un laboratoire P4. »
● la France avait un laboratoire de recherche bactériologique à WUHAN en Chine, ou apparait le nom d’Yves Lévy mari d Agnés BUZYN https://twitter.com/lagrossefouine1/status/1222144056513482752 …
lagrossefouine@lagrossefouine1
39 personnes parlent à ce sujet
Une protection de l’environnement et des équipes du laboratoire
Hervé Raoul, directeur du laboratoire P4 Jean Mérieux-Inserm de Lyon, celui qui a servi de modèle au laboratoire P4 de Wuhan, nous rappelle toutefois les nombreuses mesures de sécurité en vigueur dans ce type d’établissement partout à travers le monde : « Les P4 dédiés à la santé humaine font l’objet de mesures pour protéger l’environnement – c’est-à-dire pour éviter que le pathogène manipulé puisse se retrouver à l’extérieur – et les personnes qui y travaillent. Les laboratoires sont complètement étanches, avec un système de filtration absolue de l’air, des sas, des douches de décontamination chimiques utilisées sur les scaphandres des équipes… Ces scaphandres sont eux-mêmes maintenus en surpression pour les alimenter en air et permettre, en cas de défaillance, que l’air de la combinaison aille vers celui du laboratoire – plutôt que l’air du laboratoire n’aille vers les chercheurs. »
« En plus de mesures de sûreté pour éviter toute intrusion, les installations sont conçues sur le principe général des systèmes redondants : le système en première ligne est efficace à 100 %, mais, en cas de dysfonctionnement, il existe un deuxième système efficace à 100 % derrière », poursuit le spécialiste. Et d’ajouter : « Il est à peu près impossible qu’un technicien infecté sorte du laboratoire, car on n’y est jamais tout seul et on ne peut pas décider de sortir par soi-même après un incident sans se signaler. Il existe toute une procédure en cas de défaillance, qui prévoit notamment des échanges avec les services de santé dédiés pour savoir s’il faut l’isoler et la prendre en charge. »
« Aucune raison de penser » que le laboratoire travaillait sur le coronavirus
Hervé Raoul rappelle par ailleurs que tout travail de recherche scientifique, dans ce type de laboratoire, nécessite l’existence et la connaissance préalable d’un virus : « Quand il y a un début d’épidémie, il y a tout un ensemble d’éléments à recueillir avant de pouvoir se lancer dans la manipulation du pathogène : le taux de mortalité, le mode de transmission, l’existence ou non de traitements thérapeutiques… Il n’y a aucune raison de penser que les scientifiques du laboratoire de Wuhan travaillent sur le coronavirus. »
Un article qui date de 2013
Un virus inquiétant créé en Chine
Des chercheurs Chinois ont fabriqué un virus hybride de la grippe aviaire très dangereux. Des scientifiques tirent la sonnette d’alarme.
Le 5 mai 2013 à 07h00, modifié le 11 avril 2020 à 20h35
Edit du 11 avril : cet article, publié en mai 2013, a été partagé sur les réseaux sociaux par de très nombreux internautes ces dernières heures. Pour autant, aucune information sérieuse ne relie aujourd’hui l’expérience évoquée ici à l’épidémie de Covid-19 qui frappe le monde depuis plusieurs mois. A l’inverse, les scientifiques semblent s’accorder sur l’origine naturelle de ce nouveau coronavirus. Dans une étude publiée dans la revue Nature le 17 mars, des scientifiques établissaient ainsi que leurs recherches « montrent clairement que le SARS-CoV-2 n’est pas une production de laboratoire ou un virus délibérément manipulé ».
Utile ou dangereux? La communauté scientifique mondiale est en émoi depuis l’annonce, vendredi, dans la revue américaine « Science », de la création d’un dangereux virus hybride par des biologistes chinois. Alors que la Chine se débat avec une nouvelle énième épidémie de grippe aviaire, une équipe de chercheurs de l’université agricole du Gansu a donné naissance à un nouveau virus, mélangeant des gènes de H5N1 et de H1N1.
Le premier, qui a contaminé 628 personnes depuis 2003, mortel dans 60% des cas, peut être transmis à l'homme par les oiseaux, mais pas d'humain à humain. Le H1N1, apparu au Mexique en 2009, n'est pas réputé plus mortel qu'une grippe ordinaire mais il est hautement contagieux. Il aurait infecté un cinquième de la population mondiale lors de la pandémie de cette année-là, tuant 18 000 personnes.
Le but de l'expérience n'est pas clair
L'hybride made in China a pris le pire des deux, avec cette caractéristique inquiétante : il se transmet très facilement entre deux cochons d'Inde, via les voies respiratoires. Par un simple éternuement, par exemple. Conclusion des chercheurs chinois : le redoutable H5N1 n'a besoin que d'une toute petite mutation pour devenir transmissible entre mammifères?¦
« Fallait-il donner ce coup de pouce à la nature juste pour démontrer cela ? », grondent les spécialistes. La démonstration n'en vaut pas la chandelle au regard des risques. Une erreur de manipulation, une fuite, une mauvaise intention et un virus OGM de ce genre peut aisément « contaminer les gens, provoquer entre 100000 et 100 millions de morts », estime Simon Wain Hobson de l'Institut Pasteur.
Pour Robert May, ancien président de l’Académie des sciences britannique, l'équipe chinoise a cédé à l’ambition plus qu’au bon sens. Le but de cette expérimentation n’est pas clair. « Ce genre de recherche est inutile à la fabrication d’un vaccin. S’il s’agissait uniquement de démontrer qu’une mutation le rend transmissible entre humains, c’est aussi vain que coûteux : on le sait déjà, confirme le virologue de Pasteur Jean-Claude Manuguerra (lire ci-contre). Il y a deux ans, des recherches similaires, conduites aux Pays-Bas et aux Etats-Unis, s'étaient vues interdites de publication, par peur de récupération terroriste, et un moratoire décrété. Il a pris fin en janvier dernier.
Ajouter un commentaire