L'absurdité contre nature

 

Le pouvoir de nuisance des technocrates et des Elus est parfois digne du Gorafi.

On pourrait donc en rire si ce n'était tristement pitoyable. 

 

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- Une structure métallique ratée et un pare-soleil inutilisable financés par Nantes Métropole -

Face au réchauffement climatique et aux pics de chaleur la ville de Rezé semble avoir trouvé la solution miracle : une structure composée d’un banc connecté, surplombé d’une voile et d’une jardinière censées rafraîchir les passant-es et toutes les personnes qui seraient tentées de se poser sous ce repoussoir. Sur les réseaux sociaux, Nantes Métropole vante cet «espace d’attente à l’air libre» qui «aide à mieux supporter la chaleur». L'adjoint au numérique de la ville s'empresse de relayer l'initiative.

Encore un objet qui promet de résoudre tous nos soucis à l’avenir et permet de charger au passage votre portable. Pratique, indispensable. La métropole start-up a fixé le banc au sol, ce qui rend cet aménagement inutilisable la plupart du temps : avec les mouvements du soleil, le banc se retrouve en plein cagnard les trois quarts de la journée.

Déjà moqué sur les réseaux, la décision de la ville de Rezé fait écho à l’aberrant «arbre» artificiel inauguré avec fierté par les élites nantaises le 16 juillet 2021. L'objet métallique labellisé «Nantes City Lab» et baptisé «corolle» par les aménageurs est censé végétaliser une place bétonnée et apporter de la fraîcheur pour la modique somme de 13960€ (de quoi planter plus d’une vingtaine d’arbre). On en parlait ici : 
https://contre-attaque.net/.../insolite-la-mairie-de.../

Pourtant, pour ce prix astronomique, les habitants du quartier ont seulement hérité d’un OVNI sur lequel se battent quelques lianes en duel. Les génies qui gouvernent la ville réinventent le parasol et l'arbre avec l'argent public, et ça ne fonctionne même pas. On est très très loin des 50 m² d’ombrage promis par la start-up… Qu’on se le dise, aucun objet ne pourra construire à lui seul un plan écologique suffisant pour permettre aux sociétés de maîtriser son empreinte écologique et coexister avec la biodiversité environnante.

La technologie ne sauvera pas nos sociétés du chaos et du désordre qu’elle crée par son organisation capitaliste. Pourtant ces structures sont de plus en plus fréquentes dans l’espace public (remplaçant quelques fois de vrais arbres), résultats d’un urbanisme événementiel et de campagnes de greenwashing évidentes, promues par des start-ups rapaces au détriment de véritables plans d’aménagement urbain ambitieux et réfléchis en concertation avec les habitant-es des quartiers concernés.

Il faut transformer les villes de fond en comble pour répondre au défi climatique et social d’aujourd’hui et de demain. Exigeons de déboulonner ces totems technologiques au profit de véritables espaces de verdure qui profiteront à toutes et tous comme à la biodiversité. Exigeons l’exclusion de tous ces start-up vampires de l’environnement des politiques publiques et le principe de responsabilité politique face à l’inaction climatique.

«Il nous incombe précisément de distinguer les promesses de la technologie – son potentiel créateur – de sa capacité de destruction.» Murray Bookchin

 

INSOLITE : LA MAIRIE DE NANTES COUPE DE VRAIS ARBRES MAIS FINANCE UN «ARBRE

ARTIFICIEL» POUR «RAFRAÎCHIR» LA VILLE

31 JUILLET 2021CAPITALISMEECOLOGIE

– PLUS DE 13 000 EUROS POUR UN ARBRE MÉTALLIQUE VENDU PAR UNE START-UP –​

Avec le réchauffement climatique, les métropoles de béton sont de plus en plus suffocantes en cas de canicule. L’asphalte et les constructions conservent la chaleur, alors que la verdure, notamment les arbres, rafraîchissent l’air. Les endroits sans végétation sont invivables en cas de coups de chaud.

La mairie de Nantes a trouvé LA solution : acheter un arbre artificiel fait de «maillage composite, branches en fibre de verre, résine époxy pour les jointures» à une start-up parisienne baptisée «urban canopée». Les décideurs appellent cela du «mobilier urbain innovant» ! Coût de la plaisanterie : 13 650 euros pièce. L’arbre en métal est implanté sur l’île de Nantes, et est sensé se couvrir progressivement, en plusieurs années, de végétaux sur son armature pour «faire de l’ombre sur 50 mètres carrés».

Formidable. Le problème c’est que cette même mairie de Nantes a abattu des dizaines d’arbres dans le centre-ville ces dernières années. En 2019, le grand projet d’aménagement du secteur de la Place du Commerce a commencé par le tronçonnage de 70 platanes en plein cœur de la ville.

Trois semaines plus tôt, 40 noyers étaient rasés le long de l’Erdre, donnant un air sinistre aux rives du cours d’eau.

L’automne dernier, c’était le petit square Fleuriot, à côté de la Place Royale, qui était détruit, et tous les magnolias rasés.

En novembre 2020, 8 arbres étaient abattus par surprise en pleine nuit à Vertou le long de la rivière de la Sèvre, à l’Est de Nantes.

Une drôle de façon de «lutter contre les îlots de chaleur». Couper les vrais arbres faits de sève et de feuilles, et payer à pris d’or des «arbres» métalliques à des start-up. Disruptif.

Source : https://www.ouest-france.fr/…/nantes-un-arbre…


 

 

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