Massacre à l'hélicoptère

Des larmes et du sang...Sur des peuples impuissants.


Venezuela : une tribu massacrée ?

Par Anne-Julie Contenay avec AFP

Publié le 30 août 2012 à 11h43 Mis à jour le 30 août 2012 à 11h43

En 1993, 16 membres de la tribu Yanomami ont déjà été tués par les orpailleurs clandestins.

En 1993, 16 membres de la tribu Yanomami ont déjà été tués par les orpailleurs clandestins. © REUTERS

Un village de 80 habitants au cœur de la forêt amazonienne a été détruit. Une enquête a été ouverte.

Il n'y aurait que trois survivants. Quatre-vingt membres de la tribu Yanomami auraient été massacrés dans la forêt amazonienne, au Venezuela, lors d'un raid en hélicoptère mené par des orpailleurs clandestins. Les autorités n'ont pas confirmé le massacre, mais une enquête a été ouverte mercredi et des enquêteurs ont été envoyés sur place.

Les faits remontent au mois de juillet, mais ils viennent juste d'être rendus publics, tant le village où s'est produit l'attaque, baptisé Irotatheri et proche de la frontière avec le Brésil, est isolé. Rien que pour atteindre la ville la plus proche, les survivants ont dû marcher pendant six jours, selon le Guardian.

Les trois survivants partis chasser

Ces trois hommes étaient partis chasser au moment du raid et disent avoir entendu des bruits d'hélicoptère et de fusillade. Des explosifs auraient aussi été lancés depuis l'hélicoptère.

Les survivants auraient ensuite retrouvé des os et des corps calcinés dans leur village, selon l'ONG britannique Survival International.

Les orpailleurs clandestins accusés

Les représentants de la tribu Yanomami ont aussitôt accusés les garimpeiros, les orpailleurs clandestins, qui auraient passé la frontière entre le Brésil et le Venezuela en toute illégalité. Ce massacre pourrait bien être un nouvel exemple de la violence de ces mineurs, déjà responsable, en 1993, de la mort de 16 membres des Yanomami, rappelle le quotidien britannique.

Les orpailleurs clandestins semblent avoir des moyens de plus en plus sophistiqués à leur disposition. Luis Bello, avocat, défenseur des droits des indigènes à Puerto Ayacucho, au sud du Venezuela, explique qu'il entend "de plus en plus de récit d'attaques de garimpeiro contre différentes communautés". "On entend aussi parler de rivière empoisonnées au mercure", assure-t-il, fustigeant l'inaction des autorités dans ces régions "tellement reculées qu'il est facile de les oublier".

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