Pour de la charcuterie
- Par Thierry LEDRU
- Le 29/01/2020
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A Wuhan, les marchands et les consommateurs se réjouissent du commerce d'animaux sauvages. Les Chinois se vantent "de manger tout ce qui a quatre pattes sauf les chaises"...
Les conditions de survie des animaux sont dantesques, cauchemardesques, effroyables. Que les consommateurs en crèvent ne me réjouit pas. J'en suis totalement indifférent.
Quant aux consommateurs français de charcuterie qui se fichent de savoir comment ont vécu les cochons qu'ils mangent, ils pourraient mourir empoisonnés que ça ne me toucherait pas davantage.
Puy-de-Dôme : un projet d’élevage intensif d'un millier de porcs fait polémique
Dans le Puy-de-Dôme, sur la commune de Durmignat, un projet d'élevage intensif de porcs ne fait pas l'unanimité.(Photo d'illustration) / © Christian Watier / MAXPPP
A Durmignat près de Saint-Éloy-les-Mines, dans le Puy-de-Dôme, un projet d’élevage intensif de porcs ne fait pas l’unanimité. Le modèle d’élevage intensif et les nuisances olfactives et sanitaires qui pourraient en découler créent la polémique.
Par Solenne Barlot
Un hangar de 961m² pour 1008 porcs
Le mode d’élevage est la principale source de désaccord : un hangar de 961m² pour accueillir 1008 bêtes, c’est insuffisant pour Sébastien Arsac, cofondateur de L214 : « Ces porcs seront les uns sur les autres sans pouvoir mettre le groin dehors. Un cochon en liberté est tout le temps en mouvement, il fouille et recherche sa nourriture. Quand ils sont enfermés, ils s’ennuient et s’agressent les uns les autres. »Selon Sébastien Arsac, des mutilations sont parfois pratiquées lors des élevages intensifs pour éviter les agressions : « On leur coupe la queue, on les castre à vif. Après, sur l’élevage concerné, il n’y a pas de politique particulière en la matière, mais c’est un risque. » Cette polémique intervient alors que le ministère de l'agriculture devrait publier un arrêté dans les prochains jours, interdisant la castration à vif des porcelets fin 2021.
Des risques sanitaires
L’association L214 pointe également du doigt des nuisances olfactives et les risques sanitaires qui pourraient être engendrés. C’est également un problème pour l’association FDEN 63 (Fédération Départementale Pour l'Environnement et la Nature), et son représentant René Boyer : « Il s’agit d’un élevage avec un système de caillebotis, c’est-à-dire un sol en béton ajouré qui laisse passer les excréments. Pour l’éleveur c’est moins de travail que du fumier, qui est à base de paille, mais, le lisier, ce n’est pas bon pour les sols. Le fumier reste en surface et nourrit la terre alors que le lisier peut s’infiltrer dans les nappes phréatiques et y déposer du nitrate et du phosphore. »L’odeur du lisier est également plus forte que celle du fumier. L’ARS (Agence Régionale de Santé) a émis un avis défavorable sous réserve, selon René Boyer, concernant l’exploitation, en raison d’une quantité excédentaire de phosphore : l’exploitant a 5 ans pour se mettre aux normes. Le plan stipule que l’épandage se fera dans l’Allier, sur la commune d’Echassières. Le maire Christian Glodt n'y est pas opposé : « Tant que le plan d'épandage respecte ce qui a été déposé en préfecture ça ne pose pas de problème. Il y a de l'épandage un peu partout sur nos régions rurales, ça ne change pas grand-chose.»
Un production de viande locale
Le futur exploitant, Kévin Hidien, est un jeune agriculteur déjà implanté sur la région. Si des voix se font entendre pour s’opposer à son projet, il ne souhaite pas faire de polémique : « Je ne réagis pas à cette controverse car j’estime que je n’ai pas à le faire : mon projet respecte les normes européennes, je suis dans la légalité la plus totale. » Il est soutenu par le maire de la commune de Durmignat, Guy Chartoire : « J’ai défendu le projet de ce jeune homme, je suis pour. Il est attaché à sa terre, il est rigoureux. »Le maire est également favorable à une production en circuit court sur la commune : « On aura une industrialisation de la viande locale, dans le respect des normes, avec un abattage local, plutôt que de consommer de la viande qui vient d’on ne sait où. » Plusieurs milliers de porcs pourraient être engraissés chaque année sur l’exploitation : l’agriculteur prévoit de faire passer ses animaux de 30 à 110 kilos en 14 semaines.
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