Projet pour l'école ?
- Par Thierry LEDRU
- Le 05/10/2012
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Personnellement, je trouve les commentaires plus intéressants que l'article lui-même...Cet article est vide et c'est assez désolant de la part d'une "pointure" de l'enseignement. Si les cadors restent aussi évasifs, on n'avancera pas étant donné que le point de vue des enseignants eux-mêmes est toujours aussi ignoré dans son ensemble. Sauf quand il s'agit de casser les élèves. Alors, là, on les écoute. "Ils ne savent rien, ils n'ont aucune culture, ils sont démotivés, immatures, bêtes et méchants. "Personne ne se dit qu'ils sont, pour certains, à l'image des adultes qui sont face à eux. D'autres résistent et s'élèvent plus haut que leurs "maîtres". Bien plus haut.
Philippe Meirieu : "Je ne vois pas de projet fort pour l'école"
Le Point.fr - Publié le 05/10/2012 à 18:28 - Modifié le 05/10/2012 à 18:39
Peut-on croire à la refondation de l'école voulue par Vincent Peillon ? Philippe Meirieu, qui a participé aux débats, n'est pas convaincu.
Philippe Meirieu estime que, malgré la refondation de l'école annoncée, le gouvernement n'a pas de projet pour l'école. © Vincent Isore / IP3/Maxppp
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Par Laurence Neuer
Finie la concertation, place à la loi de programmation et d'orientation. Le rapport remis ce jour à Vincent Peillon, ministre de l'Éducation nationale, clôture officiellement trois mois de débats au sein de la "concertation", ce gigantesque remue-méninges destiné à "refonder l'école de la République". Philippe Meirieu, spécialiste reconnu de la pédagogie et professeur des universités en sciences de l'éducation, a participé à ces échanges. Pourtant, il s'inquiète.
Le Point.fr : une bonne idée, cette "concertation" ?
Philippe Meirieu : La méthode est intelligente, quoique pas tout à fait inédite. J'aurais aimé qu'on entende plus les acteurs de terrain, ceux qui chaque jour font l'école. On a, comme d'habitude, invité les 5 000 permanents de l'Éducation nationale, tous des gens très qualifiés, mais assez éloignés des élèves. Tout cela ne saurait exonérer le gouvernement d'une perspective. Or, pour l'instant, je ne vois pas de projet fort pour l'école.
Pourtant, Vincent Peillon promet de tout "refonder", ce n'est pas rien.
On a jusqu'à aujourd'hui empilé beaucoup de réformes, on a réparé, ajusté, réagi, et la maison Éducation est une construction de bric et de broc, avec des pans baroques, des murs classiques, des rafistolages en tôle ondulée. La dépression que connaît notre système éducatif est due à cette absence de structures et de principes.
Vous êtes un expert en pédagogie. Que faudrait-il faire, selon vous ?
Qui a réfléchi sur les contenus, les savoirs ? La question des contenus, donc, de ce qu'on enseigne aux enfants, est primordiale. Aujourd'hui, les programmes sont devenus trop compliqués. Il nous faut des contenus clairs, attractifs et valorisés. On ne peut pas se contenter d'une garderie améliorée. On demande aujourd'hui aux enseignants de faire de l'éducation dans une société anti-éducative, où les enfants sont excités à consommer, pas à réfléchir. Qui en parle ?
Alors que devrait savoir, dans une école idéale, un bachelier en juin 2012 ?
Il doit savoir ce qu'il n'est pas permis d'ignorer. Il doit être capable de lire les quotidiens nationaux de référence en comprenant tout de la première à la dernière ligne. Il serait également temps de cesser de dire que nul n'est censé ignorer la loi et de ne pas l'enseigner. Une société, non théocratique, mais démocratique comme la nôtre, a des règles que tout citoyen doit connaître. Aujourd'hui un bachelier serait incapable d'expliquer la différence entre le civil et le pénal et celle entre le Conseil d'État et la Cour des comptes.
Il faudrait alors réformer le bac ?
Je suis stupéfait qu'on accepte sans broncher qu'un 13 en physique y rattrape un 8 en français. C'est absurde. Tous les fondamentaux doivent être acquis. Le culte de la moyenne doit être interrogé. Et cela, je ne l'ai jamais entendu dans la "concertation".
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