Souffrance animale

Premièrement, les responsables de cette exploitation devraient être jugés, condamnés à une peine de prison ferme. Une longue peine. 

Deuxièmement, il est du devoir des consommateurs de s'informer, de façon claire et certaine, de la provenance des animaux qu'ils mangent. Car ce sont des animaux avant d'être de la "viande" dans les assiettes. 

Troisièmement, si ces images ne sont plus supportables et si le doute ne peut pas être levé sur les conditions de "survie" des animaux, alors, il reste à changer de régime alimentaire. 

Ou alors, il est absurde et hypocrite de plaindre ces cochons.

Je ne suis pas "vegan", je ne suis pas "écolo", je suis juste quelqu'un qui ne mange plus les animaux et qui souffre de ce que l'humain fait endurer à la planète dans son ensemble. 

Le reste, c'est juste des "étiquettes" et je me contrefous des étiquettes.

 

 


 

La vidéo choc de L214 qui dénonce des conditions indignes dans un élevage de porcs dans le Tarn

 

Une des images dans cet élevage porcin / © L214 Une des images dans cet élevage porcin / © L214

 

L'association militante diffuse une nouvelle vidéo : après les abattoirs, L214 est parvenu à filmer un élevage d'engraissement porcin dans le Tarn. On y voit des animaux malades, blessés ou même morts. L'association demande la fermeture de l'exploitation.

Par Fabrice Valery 

Un bâtiment en piteux état, sale et avec des conditions d'hygiène qui ne sont pas aux normes, des animaux vivants sur des caillebotis souillés, à proximité de rats et de blattes, des cochons blessés avec des blessures infectées, d'autres morts gisant à proximité de l'élevage...

C'est le piteux tableau d'un élevage intensif d'engraissement de porcs, situé à Peyrole, dans le département du Tarn, que 
l'association L214, qui lutte contre l'utilisation des animaux et les conditions de vie indignes qui leur sont imposées, dénonce dans une nouvelle vidéo fournie à la presse ce 12 avril. 

L'association a déjà dénoncé les conditions d'abattage des animaux d'élevage, avec plusieurs vidéo-chocs comme 
dans l'abattoir de Pézenas dans l'Hérault en 2016.

Cette fois, la vidéo a été tournée courant février 2018 dans les locaux d'une l'exploitation tarnaise. L214 dénonce notamment "les caillebotis obstrués ou le sol en béton non raclé qui obligent les animaux à vivre au milieu de leur excréments". 
 

Vue extérieure de l'exploitation / © P. Lagorce / France 3
Des animaux "présentant des blessures sévères", notamment aux oreilles et aux flancs, ne sont pas isolés des autres bêtes, "ce qui ne conduit qu'à aggraver l'état d'infection de leurs plaies", selon L214. Pour l'association, les morsures aux oreilles "sont le signe d'un environnement d'élevage inadapté". L214 stipule également que de nombreux porcs ont la queue coupée, sans doute pour éviter les morsures, et que cette pratique "routinière" est interdite par la réglementation. 

Sur les images, on voit des animaux lécher les plaies de leurs congénères. L214 rappelle que "l'éleveur est tenu de contrôler régulièrement l'état de santé des animaux, d'isoler les animaux malades et blessés dans un endroit sec et confortable et de les soigner". 

L214 a décidé d'alerter la Direction départementale de la Protection des Populations (DDPP) du Tarn sur la situation sanitaire de cet élevage. Elle va également porter plainte contre l'éleveur pour maltraitance par négligence. 

 

De nombreux animaux portent des blessures infectées / © L214
La DDPP du Tarn a indiqué à France 3 que l'exploitation avait déjà subi un contrôle en 2014. Selon nos informations, une nouvelle inspection a eu lieu sur place mercredi 11 avril. Selon les informations de France 3, cette inspection a conduit à l'euthanasie de 11 porcs.

Quant à l'éleveur, contacté par France 3 mercredi 11 avril, il a réfuté que ces images aient été tournées dans son exploitation mais a refusé d'ouvrir les portes à notre équipe de reportage.

EN VIDEO / le reportage de Pascale Lagorce et Mathieu Chouvelon : 

Reportage sur l'exploitation mise en cause dans le Tarn.

 

Et surtout, qu'on ne vienne pas me dire que c'est un cas "isolé". Des cas comme celui-là, sur l'ensemble de la planète, il y en a des milliers.

En voici un autre :

Un cargo transportant plus de 50.000 moutons vivants au Proche-Orient a été immobilisé en Australie après la diffusion d'une vidéo montrant des conditions déplorables à bord.

Un cargo transportant plus de 50.000 moutons vivants au Proche-Orient a été immobilisé en Australie après la diffusion d'une vidéo montrant des conditions déplorables à bord. — Animals Australia / AFP
  • La diffusion lundi d’une vidéo montrant les conditions de transports déplorables de moutons par bateaux, entre l’Australie et le Golfe persique, a choqué l’Australie.
  • Des millions de bêtes traversent aussi chaque année la mer Méditerranée depuis l’Europe vers les pays du Maghreb et du Moyen-Orient dans des conditions parfois déplorables, dénonçaient des associations de protection animale en août dernier.
  • Loin d’être un modèle dans la prise en compte du bien-être animal dans le transport, la France serait toutefois plutôt bonne élève sur le transport maritime de bétail. Mais des améliorations sont possibles.

La vidéo fait grand bruit en Australie depuis sa diffusion lundi dans une émission télévisée locale. Il faut dire que les images sont insoutenables, autant que celles qu’a pu tournerl’association L214 en France dans les abattoirs. Cette fois-ci, les images proviennent de l’Awassi Express, un cargo battant pavillon panaméen, lors de cinq traversées effectuées l’an dernier entre l’Australie et les pays du Golfe persique, les cales remplies de milliers de moutons vivants.

 

« Un problème connu avec l’Australie »

On y voit des bêtes entassées dans des enclos sur les dix étages du bateau, devant se battre pour accéder à la nourriture, suffoquant, contraintes de rester debout par une chaleur accablante… Et au bout des trois semaines de voyage, des centaines de moutons morts gisant sur le sol, certains en état de décomposition avancée. En août 2017, sur l’un des trajets effectués, l’Awassi Express a perdu 2.400 moutons sur les 63.804 qu’il convoyait. Soit un taux de mortalité de 3,74 %.

Olivier Lapôtre, président du Syndicat national des inspecteurs en santé publiquevétérinaire, a vu les images et ne se dit pas si surpris. « Depuis plusieurs années, le transport d’animaux vivants depuis l’Australie pose régulièrement problème, commence-t-il. Les trajets sont longs et le nombre de bêtes embarquées colossal. Surtout, l’Australie exporte pour l’essentiel des moutons dont la viande est un sous-produit aujourd’hui pour les éleveurs australiens du fait de la forte valeur du cours de la laine. Ces moutons expédiés dans les bateaux n’ont que très peu de valeur. »

Des calvaires aussi en Méditerranée

L’Europe, elle aussi, exporte des animaux vivants par mer. Entre 2013 et 2016, 9,8 millions d’ovins et de bovins ont traversé la Méditerranée depuis l’UE vers l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, soit près de 3 millions par an. Les animaux partent principalement de Sète (Hérault)Tarragone et Carthagène (Espagne), Midia (Roumanie) ou Rasa (Croatie) pour rejoindre la Turquie, le Liban, Israël, le Maroc, l’Algérie, la Libye et l’Egypte. Mais le contexte n’aurait rien à avoir avec l’Australie.

« Un taux de mortalité de 3,74 %, c’est en tout cas du jamais vu chez nous, indique Christian Berthet, à la tête d’une entreprise de commerce de bétail, la SAS Berthet, spécialisée dans l’export d’animaux hors Europe. Le dernier bateau que nous avons chargé avait à bord 2.471 bovins, nous n’avons enregistré qu’un mort à l’arrivée, assure-t-il. C’est le ratio habituel. »

Compassion in World Farming (CIWF) France dépeint un autre tableau. En août dernier, l’ONG dévoilait les résultats d’une enquête sur la dure réalité du transport maritime vivant à travers la Méditerranée réalisée par deux associations allemande et suisse entre juillet 2014 et janvier 2017. Neuf navires bétaillers ont été inspectés sur cette période*. « Cette enquête a permis de ramener des images similaires à celles qui ont pu être tournées sur l’Awassi Express, indique Agathe Gignoux, chargée d’affaires publiques pour CIWF France. Les litières sont insuffisantes voire absentes, les enclos sont surchargés, des animaux sont blessés, suffoquent et meurent pour les plus faibles d’entre-eux. »

Des bateaux parfois inadaptés et une législation trop permissive…

Le premier problème réside déjà dans l’inadéquation des navires bétaillers. Il s’agit régulièrement d’anciens car-ferries ou de cargos reconvertis pour le transport d’animaux mais sans les aménagements nécessaires, pointe l’enquête. « Les rampes sont trop pentues, l’éclairage est mauvais, la ventilation insuffisante, liste Agathe Gignoux. Parfois même, la pièce n’est pas assez haute pour permettre aux bovins de tenir leur tête droite. »

Aux bateaux mal conçus s’ajoute une législation que les associations de protection animale jugent trop permissive. Le règlement européen 1/2005, en vigueur depuis le 5 janvier 2007 fixe la durée maximale de transport avant un repos obligatoire à 29 heures pour les bovins et ovins, 24 heures pour les porcs et 19 heures pour les animaux non-sevrés (les veaux). « Mais ce point du règlement ne vaut que pour le transport par camion et n’est pas appliqué aux transports maritimes, poursuit la chargée de mission du CIWF. Sur les bateaux, les animaux sont considérés comme déchargés et il n’y a plus alors de notions de repos obligatoire. » Or ces voyages par-delà la Méditerranée durent en moyenne entre cinq et dix jours, voire quinze pour les bateaux qui partent d’Irlande ou se rendent au Liban.

Ce règlement 1/2005 impose aussi le suivi du bien-être des animaux transportés jusqu’au lieu de destination même si celui-ci se retrouve hors Union européenne. « Mais qui est en charge de ce suivi ?, interroge Agathe Gignoux. Les transports longue distance impliquent de multiples acteurs-propriétaires des animaux, commerçants en bétail, capitaines des navires- et les responsabilités ne sont pas déterminées de façon précise. »

« Des contrôles systématiques au port français »…

Christian Berthet invite tout de même à ne pas mettre tous les exportateurs dans le même panier et assure ne pas avoir connaissance d’abus du côté français. « Nous avons tout intérêt à prendre soin des animaux que nous transportons, explique-t-il. D’abord parce qu’ils ont une valeur financière forte. Environ 2.000 euros pour une vache. Ensuite, parce que les contrôles vétérinaires sont systématiques au port de Sète. Les autorités vétérinaires de l’Hérault inspectent une première fois le bateau à vide et contrôlent le camion pour s’assurer que les bêtes ont voyagé dans de bonnes conditions depuis leurs exploitations. Une fois les animaux chargés, ces mêmes autorités vétérinaires montent à bord du bateau pour un dernier contrôle avant le départ. »

Christian Berthet parle de contrôles systématiques. Pourtant, la France serait loin d’être un modèle en la matière, si on en croit la direction générale Santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne. « En 2016, le taux de lots de bovins exportés présentant des non-conformités en matière de bien-être des animaux enregistré en France (12,6 %) était supérieur à la moyenne de l’UE pour la même période (8,3 %) », signale-t-elle dans un rapport d’audit réalisé en France entre le 9 et le 13 octobre derniersur le bien-être des animaux durant leur transport hors-UE. Dans cet audit, elle pointe en particulier l’absence régulière de contrôles vétérinaires au moment du chargement des camions pour vérifier le traitement des animaux et l’état des véhicules.

Mais des améliorations tout de même possibles

Le président du Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire confirme cette lacune qu’il explique par un manque de moyens octroyés par les autorités françaises comme celles d’autres pays dans le contrôle des camions tant au départ qu’en cours de route. « Mais on parle bien de camions, précise Olivier Lapôtre. Cet audit s’est concentré sur les conditions de transport des animaux hors UE par route, vers la Turquie essentiellement. C’est en effet un vrai point noir en France. » En revanche, il confirme les dires de Christian Berthet : « Au port de Sète, les contrôles des bateaux sont systématiques. Les flux sont moins importants et la France a mis l’accent sur les transports maritimes. »

Cela n’empêche pas de plancher sur des améliorations. C’est l’objet d’un groupe de travail mis sur pied en septembre dernier par le ministère de l’Agriculture pour aboutir à des meilleures pratiques dans les exportations françaises de bétail. L’un des axes de réflexion est la garantie d’un transport correct par voie maritime. L’une des demandes principales du CIWF est la nomination d’un responsable de protection animale dans tous les navires bétaillers, « lors du chargement, du trajet, du déchargement », détaille Agathe Gignoux. « Ce serait une bonne chose », appuie Olivier Lapôtre. Christian Berthet dit déjà le mettre en place sur chaque navire qu’il affrète.

>> Lire aussi: Trajets trop longs, camions surchargés, abreuvoirs défaillants… Le transport, l’autre calvaire des animaux

 

 

 

 

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