Un texte prémonitoire
- Par Thierry LEDRU
- Le 10/02/2020
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Dans la trilogie que j'écrivais et que j'ai abandonnée, j'avais décrit dans le tome 3 le début d'une pandémie.
La plastisphère est le nom donné par les scientifiques à une mutation de bactéries en contact avec le plastique.
Bien plus virulent qu'un simple coronavirus...Ça sera peut-être pour la prochaine fois...
IL FAUDRA BEAUCOUP D'AMOUR
Chapitre 5
Genève. Bâtiment de l’OMS. Réunion des pays concernés par l’épidémie de plastisphère. État des lieux par le Docteur Huang.
« Nous comptabilisons à ce jour 23456 victimes et 12458 personnes hospitalisées. Les symptômes sont toujours les mêmes : diarrhée très abondante avec atteinte de tout le système digestif, déshydratation extrêmement rapide. Le choléra, sans aucun doute. Se sont ajoutées des atteintes pulmonaires et neurologiques. Les patients traités dès les premiers symptômes diarrhéiques et supportant le traitement succombent parfois de complications qui relèvent d’une mutation du vibrio choleare. La plupart des décès surviennent en moins de huit jours. Des traitements sont en cours avec des succès partiels. Les neufs pays concernés actuellement ont mis en place une alerte sanitaire la plus drastique possible. Il est malgré tout très délicat d’atténuer la propagation de l’épidémie au regard des populations atteintes et de leur régime alimentaire. La majorité de cette population côtière est désœuvrée, n’a pas accès aux soins d’urgence et vit principalement des ressources marines. On savait déjà que les crevettes pouvaient participer à la propagation du virus. Nous avons découvert que tous les éléments marins peuvent être contaminés, que ça soit la faune marine ou la flore. Quelques études scientifiques avaient déjà évoqué cette possibilité, il y a une dizaine d’années mais rien ne laissait présager une telle extension et une telle contamination. Il semble que la concentration exponentielle de plastique dans les océans ait accéléré le processus de symbiotique entre les divers micro-organismes relevés sur les déchets flottants ou immergés. C’est à une véritable jungle microbienne que nous sommes désormais confrontés. Il est d’ailleurs probable que le vibrio choleare ne soit pas le seul à avoir muté. Nous avons établi des restrictions préventives auprès des pays épargnés pour l’instant mais nous n’avons guère de doute sur l’extension à venir. Il est fort probable que des pays occidentaux et d’autres encore seront concernés dans un avenir assez proche. Des études bactériologiques sont en cours dans la Manche, la mer du Nord, la mer Méditerranée, sur la côte Pacifique de l’Amérique latine, sur la côte Atlantique de l’Afrique. Actuellement, l’épidémie frappe fortement l’Asie du sud-est et le pourtour de l’océan Indien. La pollution au plastique est fortement implantée dans ces zones. On peut envisager également que des lacs d’eau douce, des fleuves, des rivières sont ou seront impactés. Il suffit de penser à l’état du Gange par exemple. De nombreuses équipes scientifiques sont en alerte maximale dans toutes les zones urbanisées où les rejets plastique sont établis depuis bien longtemps. Il faut bien entendu tenir compte des courants marins qui contribuent à la propagation de ces bactéries à l’échelle planétaire. Le régime alimentaire des populations jouera un rôle prépondérant. Toutes les populations côtières attachées à l’exploitation marine sont les premières cibles de nos interventions préventives. Le rythme de propagation depuis l’apparition des premiers cas suggère une croissance exponentielle pouvant atteindre le million de personnes dans un délai de six mois. L’objectif prioritaire est donc de trouver un traitement adéquat et d’accompagner les populations les plus fragiles par une aide alimentaire. Il reste à convaincre les gouvernements. L’impact sur le tourisme se révèle déjà dévastateur pour l’Asie du sud-est et les gouvernements les plus réticents se montrent désormais totalement réceptifs à nos interventions. On sait tous, par expérience, que la croissance économique des États a toujours été l’élément déterminant pour la prise en considération des populations défavorisées. »
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