Absence.

Pas envie d'écrire. Un vide intersidéral. Rien qu'une profonde absence existentielle, le vide. Je me contente de faire mon travail avec les enfants, je fais de l'escalade avec mes deux garçons, on a fait une sortie de ski de rando, les montagnes étaient magnifiques comme toujours, les questions se sont évanouies sans que les réponses ne soient assurées mais il semble que pour l'instant, l'essentiel n'est pas là. Pas la première fois que ça m'arrive, ça ne m'inquiète pas, il faut croire que parfois la vie intérieure a besoin de se mettre à l'étale. Je n'attends même pas la prochaine marée, ça ne dépend pas de moi, inutile que j'y pense.

J'écris une histoire pour enfants, celle que je racontais à mes trois enfants lorsque nous allions marcher en montagne et qu'ils étaient petits. A chaque sortie, je reprenais le personnage d'un lutin, Jarwal, chargé d'une mission ultime : sauver la mémoire du Petit Peuple. Mes enfants étaient devenus les récepteurs de cette mémoire. Je ne pouvais entendre les histoires qu'en allant marcher en montagne... Incroyable le nombre d'histoires que j'ai inventées, week end après week end, pendant plusieurs années.  On fermait la porte de la voiture, on s'engageait sur le chemin et la question arrivait.

"Ca y est Papa, tu entends Jarwal ?"

Et j'inventais une histoire qui devait durer trois, quatre, cinq, six heures...Jarwal a vécu avec nous pendant longtemps. Maintenant, il faut que je reprenne tout ça. Pour d'autres enfants.

Commentaires

  • Thierry
    • 1. Thierry Le 05/11/2010
    Oui Françoise, ça fait un moment déjà que j'ai plus envie de me lancer dans un roman existentiel comme ceux que j'ai déjà écrits. Ce blog recueille mes errances. Alors, me voilà parti aux côtés de Jarwal le lutin. Sa vie dans les bois et les montagnes répond à mes désirs de silence.
    Toute mon amitié.
    Thierry
  • lajotte Fançoise
    • 2. lajotte Fançoise Le 05/11/2010
    C'est très beau, très émouvant ce papa qui conte pour ses enfants des histoires créées rien que pour eux. Ils en ont de la chance ces enfants là, je crois bien qu'ils le savent et qu'ils en ont le coeur plein. Merci pour les autres enfants, peut-être pour mes petits enfants?
    Quant au début de ton texte, absence d'envie d'écrire... Il y a un petit temps que ça germe non? Rien n'est heureusement immuable tout est toujours ce qu'il doit être.
    Plein d'amitié.
    Françoise.

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