Coupable d'ignorance.

Je me sens coupable, fautif, irresponsable.

J'ai vécu pendant une grande partie de ma vie dans une ignorance béate, un individualisme immature, comme un enfant gâté. Je n'ai rien lu des alertes lancées par de nombreux scientifiques, je les ai ignorées alors que les premières études datent de 1972, des études partagées à grande échelle. J'aurais pu les trouver si j'avais cherché. 

J'ai fait mes études, j'ai appris ce qu'on me demandait d'apprendre, j'ai eu mes diplômes, je me suis engagé dans une voie professionnelle, puis une aventure amoureuse, puis une famille. J'ai suivi une voie toute tracée sans jamais détourner mes regards et mon attention de cette "réussite".

Une "réussite" qui consistait à participer au saccage. 

Je n'ai jamais fait de croisière, je n'ai pris l'avion qu'une fois ; lorsque mon frère est mort et qu'un gendarme m'a téléphoné pour me dire que mes parents étaient injoignables, qu'ils étaient partis avec leur camping car et que personne ne savait où. Alors, j'ai pris l'avion pour retrouver mon frère à la morgue. Et pour chercher mes parents. Je ne suis plus jamais monté dans un avion. Je suis revenu en train.

Et je ne veux pas aller voir les sommets de l'Himalaya qui me fascinent tant, ni les volcans d'Islande, ni les grandes parois du Yosémite parce que je refuse que mon plaisir laisse une trace dans l'atmosphère.

Je ne mange plus d'animaux depuis quinze ans mais j'en ai tant mangé que j'ai l'impression d'être un cimetière.

J'ai grimpé au sommet du Mont-Blanc et sur bien d'autres montagnes et glaciers sans jamais m'inquiéter de leur disparition. J'ai profité des merveilles de la nature sans jamais penser que mes comportements contribuaient à leur effacement.

Aujourd'hui, je suis grand-père et je me sens coupable lorsque j'entends les rires de notre petit-fils, que je vois le bonheur dans ses yeux. Le bonheur de celui qui ne sait rien encore du monde que nous lui "offrons".

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Le Glacier des Gourgs Blancs (3128m) dans le Luchonnais s’en est allé… et d’autres vont le suivre. 297953496 1958088161059058 1231829928423079675 n

Mais rien n'arrête le commerce mondial et le tourisme de masse.

 

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« Sans avion vert avant 15 ans, il faut diminuer le trafic dès maintenant ! »

 

 

13 septembre 2021 - La Relève et La Peste

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Générations, notre nouveau livre qui marque dans le temps l’esprit d’une génération qui se bat pour préserver notre monde

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Selon l’Association du transport aérien international (IATA), la demande en juillet 2021 est restée « bien en-deçà des niveaux d’avant la pandémie », malgré plus de vols à l’intérieur de l’Europe. En juillet 2021, le nombre total de voyages aériens était ainsi en baisse de 53,1% par rapport à juillet 2019. Si le secteur du transport aérien a été cloué au sol par la pandémie, ce n’est pas pour autant qu’il doit redémarrer « comme avant », plaident les auteurs de cette tribune, qui rappellent le rôle de l’aérien dans la crise climatique et le mythe de « l’avion vert ».

 » Emmanuel Macron a annoncé le 2 septembre le maintien de l’extension de l’aéroport Marseille-Provence qui doit être achevée d’ici à la fin de l’année 2023, juste avant les Jeux Olympiques. Et ce, malgré les luttes menées par des associations de riverains et des ONG contre les extensions d’aéroport et alors que l’interdiction des extensions d’aéroports était l’une des mesures proposées par la Convention Citoyenne pour le Climat, non reprise par la loi climat, Marseille se situant à moins de quatre heures de Paris en train.

Partout en France, les associations et ONG sont confrontées aux mêmes problématiques. Depuis 2020 et la pandémie de Covid-19, la région Occitanie a perdu plus de 8 000 emplois dans le secteur aérospatial. La date et l’ampleur de la reprise sont incertaines. Des investissements très forts sont nécessaires pour faire repartir l’industrie, et redynamiser un territoire déboussolé. Pour autant, faut-il reconstruire sur un modèle pré-Covid-19 ?

L’association Notre Choix et le collectif PAD (Pensons l’Aéronautique pour demain) font partie des acteurs qui se mobilisent depuis le début de la crise sanitaire pour penser et implanter des solutions concrètes en faveur d’une réduction du trafic aérien post-Covid et une sensibilisation des citoyens et citoyennes à leurs modes de consommation sur l’aviation.

Parce qu’ils souhaitent garder les avions dans le ciel, mais de manière plus équilibrée et en accord avec les préconisations du GIEC, Notre Choix et le PAD ont invité 80 spécialistes pour débattre des sujets de l’avenir de l’aviation, des salariés, de la santé des riverains, des actions des ONG, du futur du ferroviaire et de la nécessité d’un tourisme responsable : il s’agit de la première édition des Assises de l’Aviation.

80 experts et experts parmi lesquels des salariés et étudiants du secteur, des ONG (Greenpeace, Non au T4, Alternatiba…), des scientifiques, des sociologues, journalistes et acteurs proposant des méthodes de voyages sans avion. Fédérer ces acteurs est devenu indispensable pour atteindre leur objectif commun : réduire drastiquement les émissions liées à l’aviation et aux voyages.

En effet, l’urgence de la crise environnementale liée au réchauffement climatique et à l’extinction massive de la biodiversité exigent des changements, y compris pour le secteur de l’aérien, dont les gaz à effet de serre sont en croissance annuelle de 5 %.

Pour maintenir le réchauffement climatique à 1,5° C, le GIEC préconise au niveau mondial une baisse des émissions de GES dès 2020, avec a minima -35 % d’émissions en 2030 par rapport à 2010. Or, le secteur aérien, dans ses plans les plus ambitieux présentés par l’IATA, prévoit le maintien des émissions de GES au niveau de celles de 2020 jusqu’en 2035.

Le délai instauré par le secteur de l’aérien pour commencer à baisser ses émissions de GES est explicable : 15 ans sont nécessaires pour monter à maturité le concept « d’avion vert » avant sa mise au marché (avion à hydrogène, SAF (biocarburant)). Pour autant, nous considérons que cette perspective n’est pas acceptable en l’état : chaque secteur industriel doit prendre sa part à l’effort de réduction de GES.

Puisque sur les 15 années à venir il n’y aura pas d’avions verts, le collectif PAD considère qu’il faut baisser le trafic. Ce qui implique une baisse du nombre d’avions en exploitation, soit certainement une baisse du nombre d’avions neufs à construire. Quel impact pour l’emploi dans la région Occitanie, si dépendante de l’industrie aéronautique ? Quelles solutions pour la mobilité de demain ?

La patience n’est plus une vertu mais une complicité avec ceux qui nous précipitent vers des cataclysmes alors venez penser l’après et agir maintenant en participant aux Assises de l’aviation qui auront lieu du 17 au 26 septembre à Toulouse et Paris.« 

Pré-inscriptions et programme complet disponibles sur le site des Assises.

Note : L’essentiel du texte proposé est extrait du rapport « moins d’avions / plus d’emplois » publié par le collectif PAD en Août 2021.

13 septembre 2021 - La Relève et La Peste

 

Commentaires

  • Thierry LEDRU
    • 1. Thierry LEDRU Le 13/08/2022
    On peut y voir aussi le fait que ce petit d'homme, je le porte sur mon dos, non pas comme un fardeau mais comme une mission protectrice, jusqu'au jour où il sera autonome. Mais cette mission, je l'ai, et nous l'avons tous, rendue considérablement difficile...
  • Laura Millaud
    Très belle photo et très beau texte !
    Laura

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