Développement personnel


L’image contient peut-être : une personne ou plus, personnes debout, montagne, ciel, plein air et nature

C'est une expression étrange finalement.

Que l'on conçoive que le développement de l'individu soit une nécessité, je l'admets aisément mais que l'expression le limite à une dimension personnelle me gêne.

Si je pense aux Indiens Kogis de Colombie, je n'imagine pas chez eux l'idée d'un développement UNIQUEMENT personnel mais bien davantage et de façon prioritaire l'établissement et le développement d'une osmose collective.

Je ne suis pas persuadé en fait que cette idée soit véritablement présente dans la notion de développement personnel dans les sociétés occidentales.

De quoi s'agit-il finalement?

Je suis allé lire divers blogs sur le thème et je trouve principalement des articles parlant de conscience de Soi, d'ego, de l'instant présent, de la réussite, souvent de coaching d'ailleurs..., des relations amoureuses dans le couple, le bien-être dans le travail, la gestion des conflits relationnels, professionnels, le moyen de s'en protéger, toujours cette idée que tout développement personnel est destiné à se recentrer, à se maintenir en état dans une bulle protectrice et également celle du couple...

Qu'en est-il de la plénitude et de la conscience de l'Univers du Vivant, de la conscience de la Vie, du partage de notre existence avec nos semblables, humains, animaux, plantes, l'ensemble de la Nature.

Ce développement personnel n'a-t-il pour seul horizon que cette dimension individualiste, ce bien-être rassemblé sur le Soi...

Mais s'agit-il dès lors du Soi ou d'un Moi qui cache son jeu ?

Je me demande si ce travail intérieur a une réelle incidence sur le monde, si cette évolution spirituelle qu'on ne peut nier chez les gens qui s'y astreignent, a des conséquences positives sur leur environnement.

Je n'aime pas ce mot "environnement" d'ailleurs. Je ne considère pas le monde comme un environnement et je perçois ce terme comme une véritable rupture. Si je vois le monde comme un environnement, cela signifie que j'en suis séparé, que j'existe indépendamment de lui, que je suis une entité ne répondant pas à sa réalité intrinsèque et que je possède un pouvoir particulier qui me confère le droit de considérer le monde comme m'entourant...On n'est pas loin de la notion archaïque de la religion voyant la Terre au centre de l'Univers jusqu'à ce que Galilée s'élève...

Non, nous ne sommes pas des entités particulières entourées chacune par le monde. Nous faisons partie de ce monde et nous sommes constitués tout comme lui par une énergie créatrice. Dès lors que nous considérons le monde comme un "environnement", nous cherchons à renforcer cette identification qui nous rassure, qui nous nourrit depuis que nos imbrications familiales nous ont amenés à prononcer ce fameux "moi" qui nous sert essentiellement de tuteur...

Est-ce que le développement personnel auquel je m'astreins ne devient pas dès lors une entrave à cette ouverture et cette conscience ultime de ce Tout, à cette dés-identification nécessaire ? N'y a-t-il pas un risque d'enfermement dans une rupture intellectuelle ? Est-ce que ces réflexions suffisent à m'en absoudre ? 

 

Mais je vis et je travaille depuis trente ans avec des enfants et là, je peux voir à quel point, ma propre évolution a une incidence positive, PARFOIS, sur certains enfants. Ces enfants ne sont pas pour autant un "environnement" professionnel au centre duquel, je peux exprimer et mettre en avant mes connaissances, ils sont avant tout des entités animées par la même énergie créatrice qui vibre en moi, ils sont mes semblables et j'ai juste un peu d'avance sur eux dans le laps de temps qui m'est accordé. Je suis parmi eux et non devant eux.

J'ai la chance immense aussi de pouvoir encore user de mon potentiel physique pour plonger au coeur des montagnes. Elles ne sont pas un environnement naturel, elles sont l'image de la puissance créatrice, l'image qui me bouleverse, celle qui contient une partie immense de ma vie. Et lorsque je plonge en altitude, lorsque des heures de marche sont passées, ça n'est pas "moi" qui marche mais une vie insérée dans une enveloppe éphémère, au contact de toutes les vies similaires qui vibrent sur des tempos vibratoires particuliers. C'est la seule différence.

Le tempo vibratoire de la vie insérée.

L'herbe, un arbre, une fleur, un aigle, une sauterelle, une marmotte, un poisson, une baleine, une vie insérée dans des tempos particuliers. Nous sommes des vies reliées par des musiques qu'il faut écouter dans le silence intérieur. 

 

 

 

 

Commentaires

  • Thierry
    • 1. Thierry Le 12/10/2011
    Merci Bleue Azur pour cette réponse à laquelle j'adhère totalement.
  • Bleue Azur
    • 2. Bleue Azur Le 30/09/2011
    J'aime beaucoup votre billet ainsi que la citation de Platon. Régulièrement, je me suis posée la même question : qu'est-ce que le développement personnel ? Est-ce que notre éloignement de la nature ne nous conduit pas à oublier que pour nous "développer", il faut commencer par nous intégrer à ce tout que constitue l'univers... Peut-on réellement parler de développement personnel si on oublie celui-ci et l'autre à nos côtés ? Et si la première clé était là : croire en nous, se sentir être au monde et ne plus se débattre pour être soi, mais simplement accepter de ne faire qu'un, ne plus lutter les uns contre les autres pour arracher avec ses dents le morceau qui nous revient... Heureuse donc de lire un billet me permettant de réfléchir à mes propres imperfections et à ce qui me semble être un véritable développement personnel.

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