"Il ne faut pas tomber malade"

Ne rien oublier, fouiller dans le passé, chercher les causes et ne pas rester focalisé sur les effets. Sortir de la frénésie des informations, s'éloigner de la cacophonie, ne pas tomber dans le piège des dissensions, ne pas faire le jeu des gouvernants, ne rien oublier, fouiller dans le passé, chercher les causes...

 

 

 

Covid-19 : «Le meilleur moyen de soulager l'hôpital, c'est de ne pas tomber malade», avertit Jean Castex

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Publié le 24/10/2020 à 16:30, mis à jour le 24/10/2020 à 17:14

En déplacement samedi après-midi à l'hôpital nord de la cité phocéenne, le premier ministre a de nouveau mis en garde les Français. «Cette progression de l'épidémie n'est pas finie, a-t-il assuré. Mais nous allons tous ensemble faire face autour de nos soignants».

En déplacement samedi après-midi à l'hôpital nord de Marseille, le premier ministre Jean Castex a de nouveau mis en garde les Français contre le fort regain de l'épidémie de coronavirus. «C'est une bataille collective, elle est dure. Cette progression de l'épidémie n'est pas finie, a averti le chef du gouvernement sur BFM-TV. Mais nous allons tous ensemble faire face autour de nos soignants. C'est un rendez-vous avec nous-mêmes. Je fais confiance aux Français pour montrer que nous sommes une nation unie et solidaire».

Accompagné du ministre de la Santé, Olivier Véran, Jean Castex a expliqué s'être rendu au sein du service de réanimation, où sont pris en charge les «malades les plus gravement atteints, de 47 à 72 ans». «Ce ne sont pas que des personnes extrêmement âgées, cette maladie frappe tout le monde», a-t-il rappelé.

 

«Le meilleur moyen de les aider (nos soignants, NDLR) et de soulager l’hôpital c'est de ne pas tomber malade», a martelé le locataire de Matignon. «Ça dépend de chacun d'entre nous. Il faut respecter les règles que nous avons édictées: le couvre-feu, mais aussi les gestes barrières, respecter les distances de sécurité, porter le masque...», a encore énuméré le premier ministre.

 

 

LE GOUVERNEMENT CONTINUE DE SUPPRIMER DES LITS D’HOSPITALISATION : LA CARTE DES HÔPITAUX CONCERNÉS

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 Sécurités et protections sociales

 Santé

 

Gouvernement et autorités sanitaires continuent de fermer des centaines de lits dans les hôpitaux, malgré la pandémie. Voici la carte des suppressions de lits à venir que nous publions en exclusivité.

On aurait pu penser qu’avec la première vague du Covid qui a déferlé au printemps, les autorités sanitaires, les Agences régionales de santé (ARS), les directions des hôpitaux auraient remis en question la politique de suppression de lits d’hôpitaux qui prime depuis des années. Il n’en est rien. Au moins treize hôpitaux vont continuer de perdre des places d’hospitalisation.

En septembre 2020, la direction du CHU de Besançon a annoncé la suppression d’un service entier de soins de suite et de réadaptation, soit 28 places d’hospitalisation en moins [1]. À l’hôpital psychiatrique du Rouvray, près de Rouen, il a été annoncé début octobre qu’au moins 80 lits seraient supprimés d’ici à 2022 « soit 20 % de la capacité d’hospitalisation », relève l’Union syndicale de la psychiatrie. C’est là, au Rouvray, que des soignants avaient fait une grève de la faim de deux semaines en 2018 pour demander des moyens afin de prendre en charge les patients. Ils avaient obtenu la promesse de créations de postes et de deux nouvelles unités. Ces engagements n’ont pas été tenus (lire notre article).

À l’hôpital psychiatrique du Vinatier, à Lyon, 75 places d’hospitalisation auront fermé en 2020 d’ici fin décembre, nous indique la CGT de l’hôpital. Pendant la première vague du Covid, trois unités hospitalisation pour adulte avaient été fermées, officiellement pour libérer du personnel, certains services en manquaient à cause de l’épidémie. Cela devait à l’origine être provisoire. Mais il est déjà clair que l’une de ces unités ne rouvrira jamais. Une autre doit rouvrir en décembre, la troisième est en suspens. En plus du Covid, le Vinatier fait les frais d’un plan d’économies décidé en 2018. Celui-ci prévoit la fermeture des unités d’hospitalisation de longue durée. 75 fermetures de lits sont planifiées dans ce cadre, dont 25 dès décembre. Les patients qui vivaient dans cette unité doivent partir dans des foyers médico-sociaux ou en Ehpad, si des places sont disponibles.

Au CHU de Clemont-Ferrand aussi, les fermetures de lits opérées pour répondre à la première vague du Covid font craindre aux soignants des suppressions à plus long terme. Au printemps, « des chambres du service de cardiologie ont été transformées en chambres pour les malades du Covid, des chambres de deux lits sont devenues alors des chambres d’un seul lit. Nous ne sommes pas encore repassés à deux lits. Nous avons aussi perdu des lits dans le service d’endocrinologie, 28 lits d’hospitalisation complète ont été transformés en hospitalisation de jour », témoigne un aide-soignant du CHU et délégué CGT.

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Cliquer sur une étiquette pour lire les détails. Les données récoltées se basent essentiellement sur des informations publiées dans la presse, nationale et locale. Les sources précises sont indiquées dans les notes en bas d’article.

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Au CHU de Nancy, comme Basta! vous le racontait en avril, le Covid n’a pas non plus remis en cause le plan de suppression de 174 lits d’ici à 2024. Au CHU de Nantes, ce sont environ 100 lits qui ont été fermés depuis le début de la crise sanitaire, a comptabilisé Mediapart. En mai, des parlementaires alsaciens alertaient aussi sur un projet de leur agence régionale de santé de supprimer 20 lits de réanimation, surtout à Strasbourg, alors même que la région Grand Est sortait d’une phase très dure de Covid… [2] Partout, depuis des années, les hôpitaux français suppriment des places d’hospitalisations. Cette tendance se poursuit depuis mars 2020 comme en atteste la carte que nous publions ci-dessous.

CE COMITÉ INTERMINISTÉRIEL QUI DÉCIDE DES SUPPRESSIONS DE LITS

3400 lits avaient déjà été supprimés en 2019, 4000 en 2018. Entre 2003 et 2017, plus de 69 000 places d’hospitalisation à temps complet ont disparu [3]. Ces dernières années, ces suppressions de lits passent par des décisions du Copermo, pour « Comité interministériel de performance et de la modernisation de l’offre de soins », une instance interministérielle créée en 2012 [4]. C’est le Copermo qui a décidé de supprimer 174 lits et des centaines de postes au CHU de Nancy. C’est aussi le Copermo qui veut transformer le CHU de Reims, en y supprimant des lits : 184 lits en moins d’ici à 2027, selon les chiffres annoncés par le maire (LR) de Reims, 210 lits selon la CGT de l’hôpital. Le résultat en tout cas est clair : la capacité d’accueil des patients sera réduite [5]. Au CHU de Tours, le plan Copermo en cours avant la crise du Covid prévoyait de fermer 350 lits [6].

« Je n’en peux plus d’expliquer aux malades qu’il n’y a plus de lits disponibles » : l’hôpital au bord de la rupture

DES CONSIDÉRATIONS STRICTEMENT FINANCIÈRES

À Caen, c’est le projet de reconstruction de l’hôpital qui aboutira à supprimer 200 lits à l’horizon 2026 [7]. À Limoges, un projet de transformation du CHU adopté en 2018 devrait avoir pour conséquence la fermeture d’une centaine de lits [8]. À Nice, un « contrat de retour à l’équilibre financier » proposé par la direction du CHU en 2017 prévoit la disparition d’environ 200 lits [9].

Même chose à l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille où le projet de 2019 qui vise à fermer 230 lits est basé sur des considérations strictement financières : il s’agit de sortir les comptes du rouge [10]. Début octobre, en pleine deuxième vague du Covid, la chambre régionale des comptes d’Occitanie a publié un rapport préconisant, là encore, des suppressions de lits au CHU de Toulouse [11].

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IL FAUT « SORTIR DU DOGME DE LA FERMETURE DES LITS » AFFIRMAIT LE MINISTRE DE LA SANTÉ EN MAI 2020

En région parisienne, les regroupements en cours de sites hospitaliers auront aussi pour conséquence de réduire les capacités d’hospitalisation. Les hôpitaux de Longjumeau, Juvisy et Orsay doivent par exemple fermer pour en ouvrir un nouveau à Saclay (notre reportage). Résultat : des centaines de lits en moins [12]. À Paris, ce sont les hôpitaux Bichat et Beaujon qui doivent disparaître au profit d’un nouvel hôpital à Saint-Ouen. Le nouveau site devrait abriter plusieurs centaines de lits d’hospitalisation en moins que les deux qu’il est censé remplacer [13]. À Poitiers, la fusion prévue pour 2021 du CHU avec un groupement hospitalier « Nord Vienne » fait également craindre une diminution des places d’hospitalisation [14].

En mai, le ministre de la Santé Olivier Véran affirmait qu’il fallait « sortir du dogme de la fermeture des lits ». Cela fait cinq mois et rien n’a été fait en ce sens. La deuxième vague changera-t-elle la donne ? Les ARS, le gouvernement, les directions d’hôpitaux, écouteront-elles enfin ce que disent les soignants depuis plusieurs années : il faut arrêter de s’attaquer aux hôpitaux, on en a besoin pour soigner.

Rachel Knaebel

Cette carte, nourrie des informations publiées ces derniers mois et années dans la presse locale et nationale sur les suppressions de lits dans les hôpitaux, n’est évidemment pas exhaustive. Nous la compléterons en fonction des données qui nous parviendront à la suite de cette publication. Pour nous informer à ce sujet, vous pouvez nous écrire à basta@bastamag.net Ou via ce formulaire : [https://framaforms.org/suppression-de-lits-dans-les-hopitaux-publics-francais-aidez-basta-a-les-recenser-1603889009]

 

 

Ouverture des stations de ski : "Si la demande explose, nous ne pourrons pas prendre en charge toutes les urgences", selon un chirurgien

 

"On est déjà aujourd'hui sur un délai de presque une semaine, pour pouvoir gérer les urgences chirurgicales traumatologiques", alerte ce dimanche sur France Bleu Didier Legeais, chirurgien et président de l'Ordre des médecins de l'Isère.  

Article rédigé par

franceinfo

Radio France

Publié le 07/11/2021 13:03Mis à jour le 07/11/2021 16:16

 Temps de lecture : 1 min.

Le peloton de gendarmerie de haute montagne de Modane intervient sur les pistes de la station de Tignes pour évacuer un skieur blessé, à Bourg-Saint-Maurice, le 5 février 2020. (YANN FOREIX / LP / MAXPPP)

Le peloton de gendarmerie de haute montagne de Modane intervient sur les pistes de la station de Tignes pour évacuer un skieur blessé, à Bourg-Saint-Maurice, le 5 février 2020. (YANN FOREIX / LP / MAXPPP)

"Si demain la demande explose, nous ne pourrons pas, en toute sécurité et en toute qualité des soins, prendre en charge toutes les urgences de traumatologie de la montagne", a affirmé le docteur Didier Legeais sur France Bleu Isère dimanche 7 novembre. Le chirurgien et président de l'ordre des médecins de l'Isère réagissait aux annonces de Jean Castex samedi sur le protocole qui accompagne la réouverture des stations de ski cet automne, après la fermeture l'hiver dernier à cause du Covid-19.

Une réouverture qui implique aussi le retour des accidents, selon le médecin. "L'ouverture des stations de ski c'est pour le bassin grenoblois une centaine d'urgences traumatologiques par jour qu'il va falloir gérer", a-t-il indiqué. "Les médecins de montagne vont, comme toujours, répondre à la demande et gérer la petite traumatologie mais pour les services d'urgence grenoblois c'est une centaine de malades qu'il faut hospitaliser quelques heures ou parfois quelques jours".

Plan blanc déclenché

Or, la crise qui touche le secteur de santé n'épargne pas l'hôpital, qui manque déjà de personnel : "On est déjà aujourd'hui sur un délai de presque une semaine, pour pouvoir gérer les urgences chirurgicales traumatologiques qui arrivent dans nos services actuellement", a ajouté le docteur Legeais.

À la demande de l'Agence régionale de santé, l'hôpital de Grenoble ainsi que celui de Voiron, à une trentaine de kilomètres, ont déclenché le plan blanc (outil qui permet à chaque établissement de santé de mobiliser des moyens supplémentaires pour faire face à l'afflux de patients) à cause de la pénurie de professionnels soignants.

 

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