JUSQU'AU BOUT : L'énergie

Image 3

extrait.

"Ce que j'aime dans l'escalade, c’est cette obligation d’économiser son énergie, de trouver le geste juste, la tension musculaire qui convient et pas plus, avec les muscles concernés et pas nécessairement l’ensemble. C’est un travail qui m’a toujours passionné. A mes débuts, je me suis souvent aperçu en grimpant en tête, que si je me laissais emporter par la peur, je dépensais toute mon énergie et les tremblements des muscles augmentaient l’énervement et la peur, et donc le gaspillage d’énergie. Alors, j’ai compris que si je gaspillais mes forces, ça ne servait à rien que j’en apporte une quantité supplémentaire. Ca ne mettait pas un terme au gaspillage, c’était juste une quantité d’énergie supplémentaire qui allait être gaspillée. Il fallait d’abord que j’apprenne à rester calme. Stopper le gaspillage et apprendre à utiliser juste la quantité d’énergie nécessaire."


 

 

Une étrange similitude avec l'énergie spirituelle finalement. Dans les phases de calme, il est inutile de chercher une énergie supplémentaire, comme s'il fallait absolument rester dans une certaine intensité. C'est absurde. Il convient davantage d'aller chercher en soi ce qui gêne éventuellement la consommation de l'énergie disponible, les troubles existentiels, les peurs, les attachements au passé, la crainte de l'avenir, les dysfonctionnements multiples. Si finalement, l'énergie disponible est pleinement saisie, si rien ne vient pertuber sa circulation, il convient alors d'en accepter l'affaiblissement, comparée à d'autres périodes euphoriques. L'énergie a besoin de temps de repos. On peut imaginer des saisons similaires à celles de la Nature. Les cycles ne nous sont pas accessibles. Ce sont des phénomènes de marées fluctuantes. Basses eaux, mortes eaux, pleines eaux. Je ne suis qu'un bouchon qui flotte à la surface d'un champ énergétique qui n'est pas de mon ressort. Si je me sens contrarié par des mouvements naturels, je m'oppose à travers mon mental au flux vital et c'est comme un barrage que je bâtis alors que je rêve du retour de la marée. C'est absurde, infiniment absurde.

Laisse la vie te vivre, elle sait où elle va.

Le courant reviendra.   

 

Commentaires

  • Thierry
    • 1. Thierry Le 04/12/2010
    Et comme je comprends ce manque dont tu parles Charlotte. Et là mon espoir pour toi, je le laisse vivre parce que c'est la seule chose que je puisse faire. Aussi douloureuse que soit cette impuissance à t'aider davantage.
    je t'embrasse.
  • charlotte
    • 2. charlotte Le 04/12/2010
    L'escalade... Si il y a bien une chose qui me manque terriblement c'est bien le sport et l'escalade en particulier. On découvre ses limites, on apprend a les repousser et on apprend la maitrise de la peur aussi.
    C'est quand je me retrouvais au dessus du vide, que le vide en dessous de moi était conséquent que je me sentais vivante. C'est cette sensation qui pousse aussi les voleurs a prendre des risques tout en les connaissant. L'adrénaline... Une sacrée drogue. Et une fois qu'on y a gouté on en veut toujours plus.

Ajouter un commentaire