La Mer morte.

ENVIRONNEMENT

Les espèces marines s’effondrent

Les océans ont perdu 50% de leur population en 40 ans. Et même 74% pour les espèces les plus consommées

Les océans ont perdu 50% de leur population en 40 ans. Et même 74% pour les espèces les plus consommées-Reporters/Photononstop

En 40 ans, les populations d’animaux marinsont diminué de moitié. Une catastrophe pour la biodiversité et l’humanité.

Une seule donnée statistique donne la mesure de la catastrophe: ces 40 dernières années, les populations d’animaux marins ont vu leurs effectifs divisés par deux! Il s’agit évidemment des poissons, mais aussi des mammifères, oiseaux marins et des récifs coralliens. C’est ainsi tout l’équilibre, voir la vie dans les mers et océans qui sont en jeu, pointe un rapport conjoint du WWF (World Wildlife Fund) et de la Société Zoologique de Londres.

Ce n’est évidemment pas la première étude qui tire la sonnette d’alarme sur le déclin de la vie sous-marine. Mais l’importance de celle-ci devrait au moins faire sourciller les plus sceptiques. Ce sont ainsi 5 829 populations appartenant à 1234 espèces qui ont été analysées. Soit des données deux fois plus riches que celles exploitées dans les études passées, indique le WWF.

Une question de survie…pour l’humanité aussi

Si toutes les espèces trinquent, ce sont celles essentielles à la pêche commerciale et à la pêche de subsistance qui subissent le déclin le plus marqué. En gros, les poissons que l’on voit le plus souvent dans nos assiettes sont ceux que l’on voit de moins en moins dans les océans. Des espèces aussi prisées que le thon, le maquereau ou la bonite ont perdu 74% de leur population entre 1974 et 2010…

«Ce à quoi nous assistons est une course au poisson qui pourrait bien se terminer par l’épuisement d’une source alimentaire vitale pour les individus, en particulier les plus vulnérables, et par la disparition d’un moteur économique majeur. L’effondrement des écosystèmes océaniques est en mesure de déclencher une grave crise économique et de compromettre les résultats de la lutte que nous menons pour éradiquer la pauvreté et la malnutrition», prévient Marco Lambertini, directeur général du WWF-International.

Pas que la pêche en cause

La surpêche est bien la cause première du grave déclin de la biodiversité océanique, conclut le rapport. Mais ce n’est pas la seule.

Ce rapport «Planète Vivante Océans» met aussi au banc des principaux accusés de ce génocide océanique le changement climatique. L’élévation des températures et de l’acidité des océans, attribuable au dioxyde de carbone, a provoqué des mutations océaniques plus rapides qu’à n’importe quelle autre époque depuis des millions d’années, analyse le WWF.

Les habitats et zones de reproduction que constituent, notamment, les récifs coralliens et les prairies sous-marines en paient le prix fort. Ces biotopes précieux et fragiles pourraient même disparaître d’ici à 2050… Or, rappelle le WWf, 25% de toutes les espèces marines en sont les hôtes et près de 850 millions de personnes bénéficient directement de leurs services économiques, sociaux et culturels. Une catastrophe donc.

Mais elle peut encore être évitée. «Des solutions existent et nous les connaissons. L’océan est une ressource renouvelable capable de répondre aux besoins de toutes les générations futures si les pressions auxquelles il est exposé sont efficacement atténuées», note Marco Lambertini.

Le cœur de ces solutions concerne d’ailleurs le consommateur au premier chef, rappelle le WWF: consommer plus raisonnablement en donnant la priorité aux produits issus du développement durable permettra au capital naturel marin de se reconstituer.

Une solution qui s’impose d’ailleurs autant sur les océans que sur la terre ferme.

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