Mortalité provoquée

Juste un constat à travers trois articles.

Il suffit d'ailleurs de sortir à 6 h du matin et d'écouter... Il suffit aussi de marcher dans une prairie...dans un sous-bois...au bord d'une rivière, au bord d'un étang... et de penser à ce qu'il en était de cette richesse de vie il y a vingt ans.

Quand j'étais enfant et que j'allais courir les bois, j'étais malheureux en marchant dans les herbes de voir tous ces insectes que je ne pouvais tous éviter.

J'étais fasciné quand je m'asseyais sous les frondaisons de tous ces chants d'oiseaux qui emplissaient la verdure.

 

Que reste-t-il de cette nature ?

Des ilôts qui résistent encore à la mort de tout et au silence de catacombes.

Mais en dehors de s'en attrister, combien sont ceux qui décident de réagir par un comportement salvateur ? Combien sont ceux qui acceptent l'idée de changer de régime alimentaire puisque tout vient de là...

Le comportement destructeur du monde paysan industriel n'est que la réponse à la demande alimentaire...

Les paysans ne sont pas des assassins en puissance mais plus justement les bras armés de tous les consommateurs.

La demande alimentaire façonne la nature.

Ce silence de mort dans les prairies n'est pas une fatalité, une malédiction ou un manque de chance. Il est la conséquence de notre ignorance et de notre avidité.

 

En Alsace, Jean-Paul se dévoue au grand hamster décimé par la culture intensive de maïs ; à Lyon, des chercheurs étudient les grenouilles stressées par l’éclairage public et le trafic routier… "Envoyé spécial" a rencontré ceux qui se battent pour sauvegarder nos animaux familiers.

 

Dans un rapport publié vendredi, le Fonds mondial pour la nature (WWF) estime que la France fait partie, cette année, des 10 premiers pays à vivre à crédit sur le dos de la nature.

Les côtes bretonnes vues depuis la Station spatiale internationale, sous l\'œil du spationaute Thomas Pesquet, mardi 6 décembre.
Les côtes bretonnes vues depuis la Station spatiale internationale, sous l'œil du spationaute Thomas Pesquet, mardi 6 décembre. (ESA / NASA)

À partir de samedi 5 mai, la France aura atteint le jour de "son dépassement écologique", selon un rapport de l'ONG WWF France, en partenariat avec le Global Footprint Network, rendu public vendredi 3 mai. Concrètement cela veut dire que si le monde entier vivait comme les Français, à partir du 5 mai, la planète aurait déjà consommé l'ensemble des ressources naturelles qu'elle peut renouveler en un an.

L'un des plus gros "prédateurs" de la planète

Chaque année, WWF établit le jour du dépassement mondial autour du mois d'août, la date française arrive bien plus tôt et classe le pays comme un des plus gros "prédateurs" de la planète. Selon ce rapport, la France fait partie des 10 premiers pays à vivre à crédit cette année sur le dos de la nature, derrière le Qatar, les États-Unis ou la Russie, mais bien avant l'Espagne ou le Maroc par exemple. Si toute l'humanité consommait comme les Français, il faudrait près de trois planètes pour subvenir aux besoins, selon WWF. Un résultat bien au-dessus de la moyenne mondiale qui se situe autour de 1,7 Terre.

C'est la première fois que WWF France choisit de mettre l’accent sur le jour du dépassement français. L'objectif est d'"envoyer un signal fort à un moment politique clef où plusieurs lois et décisions sont attendues dans les domaines de l’alimentation, des mobilités, de l’énergie, de la biodiversité ou encore de la lutte contre la déforestation importée", indique l'ONG.

"Inacceptable"

"C'est en fait un travail de calcul qui est effectué sur la base de surfaces. À la fois les surfaces en océans qui nous sont indispensables pour pêcher, les surfaces en cultures et des surfaces notamment en forêt qu'il nous faut pour absorber les émissions de gaz à effet de serre", a expliqué Pierre Cannet du WWF à franceinfo.

Depuis 2015, année de la COP 21, le jour du dépassement [de la France] se dégrade.Pierre Cannet, WWF Franceà franceinfo

Pour WWF, c'est donc le signe "qu'il est urgent de mettre en place une stratégie de désendettement écologique" et de "revoir nos modes de production et consommation". 

Dans son rapport, le WWF juge "inacceptable de continuer à ignorer les limites de la planète en opposant le développement économique à la protection de l'environnement" car "l'épuisement des ressources naturelles menace notre stabilité économique et la survie de l'humanité elle-même".

 

 Cadavres d'abeilles dans un rucher de Razés en Haute-Vienne
Cadavres d'abeilles dans un rucher de Razés en Haute-Vienne

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L'Union européenne a voté la semaine dernière l'interdiction pour 2019 de trois pesticides néonicotinoïdes utilisés pour protéger les cultures agricoles. Des produits accusé de causer la disparition des abeilles... Nécessaire, mais sans doute loin d'être suffisant et sûrement trop tardif.

Par Pascal Faiseaux 

En trente ans, près de 80 % des insectes volants auraient disparu d'Europe. Et parmi les victimes les plus "visibles", les abeilles dont les hécatombes récentes ne cessent d'inquiéter les apiculteurs. Fin mars, les apiculteurs de Dordogne avaient dénombré 700 ruches désertées, vides de tout occupant. Aujourd'hui il y en aurait 3 000 !

Plus de 3 000 ruches détruites en Dordogne, probablement à cause des nouveaux produits chimiques
Après de précieuses années perdues en débats et batailles d'experts, l'interdiction de trois néonicotinoïdes reconnus dangereux pour la survie des précieux insectes a été prononcée par Bruxelles, mais n'entrera en vigueur qu'en 2019. L'Union Européenne s'appuie sur des évaluations négatives de l'Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa), publiées en 2013 et confirmées en février dernier.

Surmortalité des abeilles, notre sujet de mai 2018Décision tardive, mais décision quand même. Que l'Union Européenne vienne d'interdire ces trois pesticides dangereux reste une bonne nouvelle pour les apiculteurs, désespérés de constater, impuissants, les disparitions vertigineuses de leurs ruches.

Ces pesticides néonicotinoïdes s'attaquent au système nerveuxdes abeilles au moment où celles-ci butinent des champs traités. Évidemment pas le but premier recherché par les agriculteurs qui apprécient en revanche la protection contre les parasites des récoltes, qu'ils proviennent du sol ou des airs. Un engouement bien sûr encouragé par les industriels...

Est-ce pour autant la fin du cauchemar pour les insectes ? C'est malheureusement loin d'être sûr.  D'autres molécules sortent régulièrement sur le marché, trop vite pour être testées. Et les autres néonicotinoïdes sont de toute façon encore autorisés et largement utilisés.

Et comme si ces produits ne suffisaient pas, le 15 avril dernier 
dans une tribune publiée dans Libération des scientifiques et des chercheurs du CNRS, INRA et de l'Inserm alertaient la population et les pouvoirs publics sur les risques potentiels de fongicides SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase) utilisés "à grande échelle" en agriculture pour détruire les moisissures qui se développent sur les céréales ou les fruits et qui se retrouvent dans la nourriture. Une substance qui bloque une étape de la respiration des champignons, et qui pourrait affecter les cellules de tous les êtres vivants, voire modifier l'ADN humaine... Nous vivons une époque formidable... où le progrès fait rage...
 

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