NOIRCEUR DES CIMES : Commentaire (2)

 

Noirceur des cimes 4

Que du bonheur

 

Noirceur des cimes" de Thierry Ledru

L’histoire : Quatre personnages partent à l’ascension du mythique sommet, le K2, la compagne de l’un d’entre eux les attend au camp de base. Sandra, n’est pas là uniquement pour accompagner son compagnon. Elle poursuit une quête spirituelle, et désire finaliser l’écriture d’un essai philosophique. Très vite, elle s’apercevra que la solitude est propice aux questionnements existentiels.

            Dès le début, le lecteur mesure la difficulté de l’entreprise, même pour des alpinistes aguerris. La montagne est le lieu de tous les dangers.

            Thierry Ledru nous entraîne au fil des pages dans un voyage charnel et spirituel. La montagne est pour ainsi dire personnifiée en une figure étrange et sombre (Noirceur des cimes) qui chercherait à incorporer les alpinistes. Sandra, de son côté est face à une solitude qui lui fera douter d’elle, qui remettra en cause sa vie de couple, la relation même.  Se pose alors la question : l’amour est-il un leurre, purement intentionnel ou peut-il devenir inconditionnel ?

            Le lecteur est confronté aux questionnements, aux doutes des cinq personnages, Tanguy, Luc, Etienne et Axel. Au fil des accidents, des drames, les défenses de chacun vont tomber ; les interrogations, les incertitudes, les ambivalences vont assaillir les quatre hommes face aux épreuves. Les silences sont pesants.

            Le récit est un voyage au bout de soi, où la montagne n’est finalement qu’un prétexte, l’âme se confronte à l’égo, l’intime se révèle dans la souffrance. Il plonge dans les abymes des esprits tourmentés par la fatigue et la douleur. Chacun se dévoile à lui-même. Les problèmes techniques se multiplient, se mêlent aux souffrances physiques des quatre hommes. L’auteur relaye les sentiments paroxystiques des quatre alpinistes, ceux de Sandra. Le lecteur se sent comme aspiré, ses propres interrogations s’enchevêtrent dans celles de Luc, de Sandra.

            Les techniques d’escalades sont décrites avec une précision de professionnel, ce qui donne parfois un aspect un peu trop technique, vite dispersé par la force évocatrice de l’écriture.  L’auteur aime et connaît la montagne, ça se voit, ça se sent.

            Au final, le constat est simple : la solitude, le drame mènent à la véritable conscience, lorsque l’être est débarrassé de la claustration dans laquelle il s’est lui-même enfermé.    Le récit est porté par une écriture forte et affinée, dont on ressort le souffle coupé.

http://www.pascale-madeleine.com/pages/Noirceur_des_cimes_de_Thierry_Ledru-5741680.html

 

 

 

 

Commentaires

  • Lajotte Fançoise
    • 1. Lajotte Fançoise Le 15/09/2011
    J'approuve mille fois! Je l'ai lu et offert plusieurs fois, il époustouffle!

Ajouter un commentaire