Se couper du monde.

Je sens bien depuis quelques temps à quel point cette humanité me pèse, en tout cas la part visible, celle qui nous est montrée par les médias parce que ce sont des thèmes vendeurs, parce que l'audimat flambe dès qu'on utilise le mot "guerre", "terrorisme", "crise," "banlieue", "islam, "Iran","Corée" etc...etc...J'ai cherché à rester informé, j'ai surfé pendant des heures pour trouver des infos parallèles, des sources épurées, indépendantes, pas les canaux gouvernementaux ou leurs vassaux.

Le dégoût. Il ne m'en reste que du dégoût.

J'enseigne à mes élèves l'Histoire de cette Humanité et rien n'a changé, aucune évolution. Je ne parle pas de la technologie, de la médecine, du confort et de ce qui fait notre quotidien dans les pays "développés", technologiquement développés, mais de la spiritualité. De la connaissance de Soi, de cette capacité à rester dans une observation constante, dans une analyse fine de ce qui constitue la part profonde de notre existence. Sur ce versant là, nous continuons à errer du même côté de la montagne...Le sommet est très loin. Alors, nous ne parvenons même pas à imaginer ce qui peut se trouver de l'autre côté.

 

Cette semaine, en classe, nous avons travaillé sur "le cas de conscience". J'ai proposé à mes élèves plusieurs situations. Nous avons par exemple regardé le film "Effroyables jardins", le documentaire "Apocalypse" puis "D day".

Nous avons longuement discuté de ces cas de conscience que ces hommes et ces femmes ont dû assumer...

 

Et je leur ai demandé aujourd'hui de réfléchir sur un cas qui les concerne : " Que feriez-vous si quelques personnes de qualité, des gens objectifs, parvenaient à prouver que notre façon de vivre condamnait le phénomène du Vivant ? Arriveriez-vous à changer vos objectifs de vie, à vous détacher du modèle proposé par la société dans laquelle vous vivez ? Comment vous y prendriez-vous ?"

 

La semaine prochaine, une réalisatrice qui a entendu parler de ma façon de travailler avec des enfants d'école primaire va venir filmer les enfants sur un débat dont le thème est : la responsabilité. C'est un cas de conscience essentiel.

Une expérience enrichissante.

Un peu de soleil intérieur.

 

Il m'est difficile en fait de me couper de ce monde extérieur qui me pèse et de rester actif dans la bulle spirituelle qui me concerne justement parce que je vis constamment avec ces enfants. Je ne peux pas leur mentir. Ce monde, ils devront l'éprouver, le supporter et si possible le changer plutôt que de se contenter de le subir et de s'y adapter au mieux. c'est sans doute notre "lâcheté" et notre désir immodéré de profiter du modernisme qui a condamné cette génération montante à oeuvrer pour une autre Humanité. Je n'ai pas le choix. Je dois rester là.

 

  

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