Body-scan
- Par Thierry LEDRU
- Le 21/12/2017
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C’est Audrey Steinmetz qui m’a initié à cette technique. C’était pendant la formation en sophrologie analysante. De très beaux souvenirs. De belles personnes et une formatrice formidable, un cœur empli d’amour, une âme qui le déverse.
Le body scan consiste à visualiser le parcours de l’énergie dans son corps. Il s’agit d’une méditation dirigée vers un objectif précis : la conscientisation du corps.
Trois ans que j’y travaille.
Je m’allonge, je ferme les yeux, je fais le vide, je me concentre sur le noir à l’intérieur.
Puis je commence par le pied gauche. Je visualise une boule d’énergie. Je la palpe, je l’ausculte, je la fais tourner sur elle-même, je me concentre sur elle jusqu’à ne plus sentir le reste de mon corps qu’à travers une évanescence délicieuse.
Puis j’enveloppe cette boule d’énergie et je lui fais parcourir l’intégralité de mon corps.
Les déplacements de la boule, je ne les décide et je ne les applique qu’avec une inspiration. C’est le souffle inséré qui nourrit le déplacement de la boule d’énergie.
Jusqu’ici, je finissais par réaliser qu’à un moment, je m’étais laissé envahir par une pensée, puis qu’une autre était venue s’y greffer, par réaliser ensuite que la boule d’énergie avait disparu, qu’elle s’était diluée, comme fragmentée par le flux des pensées.
Je recommençais là où j’en étais en me concentrant de nouveau.
Trois ans que j’alternais ainsi les phases de méditation avec des pertes de conscience et des ingérences du mental.
Et puis hier soir, une séance hors norme, le franchissement d’un palier, comme si j’étais entré dans une nouvelle pièce.
Pas une seule coupure, pas un seul instant de perdition dans mon body-scan, l’intégralité du corps parcouru sans jamais perdre le contact avec la boule d’énergie. Des perceptions d’une précision inconnue, un rayonnement intérieur très puissant. La boule tournait sur elle-même ou se stabilisait par moments et là, je sentais le flux s’amplifier et des crépitements sur la surface du globe, comme des éruptions solaires.
Je n’avais quasiment plus de conscience des contacts de mon corps sur le lit, à peine la pression des talons et l’appui de mon crâne sur le matelas. Le reste du corps était évaporé, un espace vide, comme un néant et pourtant une vibration insistante, comme si mes pieds et mon crâne étaient toujours reliés par un rayonnement indéfinissable et que je ne maîtrisais aucunement.
Je n’ai pas eu la moindre pensée. Pendant environ trente minutes.
Je me souviens de cet état comme une espèce de décorporation mais sans être jamais passé en mode d’observation de mon corps. Puisqu’il n’était plus là. Il n’y avait que la zone irradiée par la boule d’énergie mais sans que la zone elle-même devienne prioritaire dans la perception. C’est la boule d’énergie qui remplaçait la zone concernée. Je n’étais pas dans mon genou, dans mon dos, dans ma nuque, dans une main mais dans la boule d’énergie. Elle ne faisait que suivre un chemin et en l’empruntant, elle en dispensait une conscience particulière.
Chose étonnante, je n’ai jamais perdu le fil alors que j’étais immensément heureux, un bonheur étrange puisqu’il n’y avait aucune émotion, c’était quelque chose de neutre et de très puissant.
Chose tout aussi étonnante ce soir. Il me suffit de penser à cette boule d'énergie en écrivant ce texte pour aller la situer là où je veux et la ressentir...
Et dernier point : hier soir, j'avais un reste de torticolis. Ce matin, il n'y avait plus rien...
Impossible à décrire. Enfin, si, peut-être mais ça me prendra bien dix ans...
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