C'est trop cher et tant mieux.

 

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La facture est salée et du coup, ça commence à réagir. Depuis le temps...

La raison est financière alors qu'il est prouvé que l'atteinte à la biodiversité est considérable. Mais bon, ça, c'est "secondaire"...

"On ne va pas couper le jus pour deux ou trois chauve-souris"...

La remarque classique de celui qui ne sait rien de la problématique. Et qui surtout ne cherche pas à s'informer. Et pour ce qui est de l'insécurité, AUCUNE étude nationale ne prouve le lien entre la délinquance, la criminalité, le vandalisme et l'absence de lumière. Il suffit d'éplucher les compte-rendus de la gendarmerie. Et de toute façon, il s'agit de sortir de SON propre sentiment d'insécurité lié à cette absence de lumière alors que cette insécurité est considérablement plus grave et vaste au regard de l'empreinte carbone.

Soit on élargit sa vision au niveau planétaire (cf l'article sur le manque, le besoin, le désir), soit on reste dans sa zone de confort, même si celle-ci condamne l'ensemble. Il va falloir choisir. 

D'anciens textes : manque, besoin, désir

 

Prix de l'énergie : Brive va éteindre entièrement son éclairage public

 

Publié le 30/09/2022 à 15h55

Écrit par Elise Rouard.

Brive, entre chien et loup

Brive, entre chien et loup • © FranceTV

Brive

Corrèze

Nouvelle-Aquitaine

Un différend avec son fournisseur d'énergie contraint la municipalité de Brive à annoncer l'extinction de l'éclairage public en ville. La mesure prend effet dès ce vendredi soir dans certains quartiers avant une généralisation à toute la ville d'ici la fin octobre.

L'annonce prend effet dès ce vendredi soir, minuit - c'est à dire, le 1er octobre : "la Ville de Brive contrainte d'éteindre progressivement l'éclairage public de minuit à 5 heures du matin;"

Progressivement, précise le service communication de la mairie, car "80% des boîtiers" d'alimentation des réverbères "sont équipés d'une horloge, et on met une semaine à les programmer un par un. Donc dans une semaine, 80% de la ville sera éteinte".

Quant aux 20% restants, "on va les équiper de ces horloges pour que la totalité de la ville soit éteinte fin octobre".

Une décision radicale, annoncée ce vendredi et actée deux jours plus tôt en conseil municipal, sous la pression financière : la ville indique être en conflit avec son fournisseur d'énergie. "Malgré un contrat de marché public prévoyant une hausse de 18% soit une augmentation de 480.000 euros, le fournisseur demande 35% soit + 934 000 euros," précise un communiqué. Le contrat courrait pourtant jusque fin 2023. La différence serait liée à des problèmes d'approvisionnement en énergie entre l'Etat et le fournisseur...  

Des vérifications sont menées par la collectivité afin de savoir si la faute est imputable au fournisseur et, si tel est le cas, l'ouverture d'un contentieux serait envisagée. 

Tout éteindre en ville permettra à la commune, selon ses calculs, d'économiser 456 000 euros - en attendant la mise en place d'ampoules LEDS l'an prochain.

Et Brive n'est pas la première à se lancer, même si d'autres l'avaient annoncé plus en amont depuis cet été : Limoges, aux prises avec un surcoût énergétique de 3 millions d'euros ; le Dorat et Chaptelat en Haute-Vienne, qui ont choisi une extinction partielle ; et Couzeix, qui réduit son éclairage de 2 heures par jour. 

 

Pourquoi et comment pratiquer l’extinction de l’éclairage public ?

 

22 décembre 2019 MarineConseils et AstucesInfos et législation

L’éclairage public représente une dépense communale non négligeable. Face à ce constat de plus en plus de petites communes s’interrogent sur la mise en place de l’extinction de l’éclairage publique une partie de la nuit.

Aujourd’hui, on constate que les petites communes sont aussi concernées par un éclairage public permanent alors même que les rues en milieu de nuit sont peu ou pas fréquentées. Quels sont les enjeux de l’extinction de l’éclairage nocturne ? Comment l’instaurer ? Que nous dit la loi ?…

Pourquoi la réduction ou l’extinction de l’éclairage public est un enjeu majeur ?

Un éclairage public énergivore et onéreux :

Selon Ademe, (l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), l’éclairage public représente 41 % de l’énergie consommée par les collectivités territoriales et 37 % de leur facture d’électricité. La mise en place de l’extinction de l’éclairage public permet aux villes qui l’ont adoptée de réduire considérablement leur consommation d’énergie et par conséquent leur facture d’électricité.

Ce dispositif est donc un moyen pour les communes de lutter contre le gaspillage énergétique et de réaliser des économies. Cette initiative aurait par exemple permis à la ville de Saumur de diminuer sa facture totale d’électricité de 30 % et sa consommation d’électricité de 45 % (source : ANPCEN).

L’éclairage public a un impact négatif sur l’environnement :

L’éclairage public participe à l’augmentation des émissions de C02 dans l’atmosphère responsable de la production des gaz à effet de serre. L’interruption des éclairages artificiels peut donc être un moyen de lutter contre le changement climatique.

Pour rappel, dans le cadre du Grenelle de l’environnement, la France s’est engagée à diminuer de 20% ses émissions de CO2.

Cette interruption permet également de protéger la biodiversité et diminuer l’impact sur celle-ci. En effet, l’éclairage nocturne perturbe les écosystèmes en bouleversant la fréquence jour/nuit.

L’éclairage public est source de nuisances :

La lumière artificielle provoquée par l’éclairage public est responsable d’une partie importante de la pollution lumineuse. Elle affecte notamment le bien être des habitants et a un réel impact sur leur santé en perturbant leur horloge biologique et leur sommeil.

Elle masque aussi l’accès au ciel et la contemplation des étoiles, supprimer l’éclairage c’est favoriser la conservation du ciel.

Quels sont les moyens qui peuvent être mis en œuvre ?

Les communes peuvent donc envisager de :

Réduire l’intensité lumineuse

Diminuer l’éclairage en réduisant le nombre de lampadaires en fonctionnement. Elle peut faire le choix d’éteindre un appareil d’éclairage sur deux ou trois.

Améliorer la qualité et les performances de son parc d’installation et d’éclairage public.

Éteindre l’éclairage une partie de la nuit sur quelques rues, des quartiers ou sur l’ensemble de la commune.

Comment adopter l’extinction de l’éclairage public ?

En France, toutes les communes peuvent adopter l’extinction de l’éclairage de nuit entre minuit et 5h. Cependant, elles doivent garantir la sécurité de leur population.

Le choix des lieux bénéficiant ou non de l’éclairage public fait partie des prérogatives du Maire. Il convient néanmoins avant de prendre une décision de :

Consulter les habitants de la commune.

Évaluer les risques en prenant en compte la fréquentation et la circulation et en analysant la dangerosité d’un tel dispositif.

Informer la population concernée :

Un arrêté doit être affiché ou mise à disposition de la population dans le bulletin municipal. Ce document doit mentionner les lieux et les horaires d’extinction et d’éclairage. (Article L 2131-1 et 2 du code Général des Collectivités Territoriales).

La pose de panneaux d’informations à l’entrée de la commune est fortement recommandée.

Vous pouvez également vous rapprocher d’organismes spécialisés pour réaliser un bilan.

Enfin, pour pallier à l’extinction de l’éclairage nocturne, il est possible d’améliorer et de repenser la signalisation actuelle en s’équipant de produits rétroréfléchissants (marquages au sol, panneaux, balises, plots à encastrer en verre…) pour signaler les obstacles et les dangers.

Quel bilan ?

On observe un retour positif pour la majorité des villes ayant adopté cette initiative. Le principal obstacle reste le sentiment d’insécurité provoqué par l’absence de lumière. Il est toutefois à nuancer, aucune étude ne montre une recrudescence de la violence ou des incivilités suite à la suppression de l’éclairage public. Il n’existe pas non plus de lien entre éclairage et réduction de la criminalité.

Que dit la loi ?

La loi municipale du 5 avril 1884 qui confère au maire les pouvoirs municipaux de police et le code général des collectivités territoriales énumèrent les prérogatives propres au pouvoir municipal dont la gestion de l’éclairage public.

Art. 97 de la loi municipale du 5 avril 1884 :

« La police municipale a pour objet d’assurer le bon ordre, la sûreté et la salubrité publique.

1° Tout ce qui intéresse la sûreté et la commodité du passage dans les rues, quais, places et voies publiques, ce qui comprend le nettoiement, l’éclairage, l’enlèvement des encombrements… ».

Art. L 2212-2 du Code Général des Collectivités Territoriales :

« 1° L’éclairage public fait partie intégrante des pouvoirs de police du maire même si cette compétence est transférée au syndicat d’énergies. Une commune peut réduire l’amplitude horaire d’éclairement des voies ou de leurs abords. »

Autrement dit l’éclairage public est de la responsabilité du maire néanmoins ce n’est pas une obligation. Comme l’indique le ministre de l’intérieur en réponse à la question de M. Claude Raynal, il n’existe aucune obligation légale ou réglementaire qui oblige les maires à mettre en place un dispositif d’éclairage public.

«Il appartient au maire de rechercher un juste équilibre entre les objectifs d’économie d’énergie et de sécurité afin de déterminer les secteurs de la commune prioritaires en matière d’éclairage public au regard des circonstances locales. Dès lors qu’il serait ainsi en mesure de démontrer qu’il a accompli toutes diligences, le maire ne devrait pas voir sa responsabilité reconnue. »

En France, déjà 6000 communes ont mis en place l’extinction de l’éclairage public (Source : Ademe). Pourquoi pas la vôtre !!!

Venez découvrir l’ensemble de nos articles consacrés à la législation.

 

 

Sobriété énergétique : est-ce vraiment utile d'éteindre la lumière ?

Article rédigé par

Louis San

France Télévisions

Publié le 31/07/2022 07:03Mis à jour le 31/07/2022 11:36

 Temps de lecture : 7 min.

L'éclairage public représente "un gisement d'économies d'énergie", selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, car le parc français est vétuste. (ASTRID AMADIEU / FRANCEINFO)

L'éclairage public représente "un gisement d'économies d'énergie", selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, car le parc français est vétuste. (ASTRID AMADIEU / FRANCEINFO)

Les publicités lumineuses, les bureaux qui restent allumés et les lampadaires dans la rue représentent-ils une source d'économies d'énergie ? Franceinfo s'est demandé si les éteindre était une idée lumineuse pour réduire la consommation française d'électricité. 

Il a sonné la "mobilisation générale" pour la "chasse au gaspillage énergétique". Lors de son interview du 14-Juillet, Emmanuel Macron a annoncé un "plan de sobriété". Objectif : faire en sorte que la France puisse traverser l'hiver sans coupure d'électricité alors que les pays de l'Union européenne se sont accordés mardi pour réduire de 15% leur consommation de gaz – et donc leur dépendance à la Russie – en pleine guerre en Ukraine. "On va d'abord essayer de faire attention collectivement, le soir, aux éclairages, quand ils sont inutiles", a expliqué le président de la République.

Les lumières nocturnes des bureaux et des commerces ou les écrans publicitaires numériques dans les gares sont souvent évoqués lorsqu'il s'agit de traquer les sources de consommation électrique superflues. Mais que représentent-elles réellement dans la consommation du pays ? Franceinfo tente d'éclairer la situation.

Un levier symbolique pour la publicité lumineuse

Dans les gares, dans les couloirs du métro, dans les vitrines de commerces… Les écrans LCD publicitaires sont l'une des cibles des élus écologistes. David Belliard, maire adjoint de Paris, s'y était attaqué lors de la dernière campagne des élections municipales à Paris. De son côté, la députée écologiste Delphine Batho avait déposé, en février 2020, une proposition de loi sur "l'interdiction de toute forme de publicité numérique et lumineuse dans l'espace public". L'ancienne ministre de l'Ecologie dénonçait "une aberration" et une "consommation inutile d'électricité".

Mais quelle est la consommation réelle de ces dispositifs ? Selon un rapport (PDF) de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), "un écran publicitaire LCD numérique de 2 m2 consomme 2 049 kWh par an, ce qui est proche de la consommation moyenne d'un ménage français pour l'éclairage et l'électroménager (2 350 kWh/an)".

Combien d'écrans de ce type sont installés en France ? Aucun recensement exhaustif n'existe. En revanche, la SNCF en dénombre 1 574 dans ses gares. La compagnie ferroviaire affirme à franceinfo que 2 914 seront installés d'ici à 2031. Selon elle, "les écrans numériques 70-75 pouces consomment plus de deux fois moins aujourd'hui qu'il y a dix ans". Par ailleurs, "le remplacement des supports papier par les écrans numériques permet de multiplier le nombre d'annonceurs sur un seul support", justifie aussi la SNCF.

De son côté, le gestionnaire du Réseau de transport d'électricité (RTE) classait en 2019 les panneaux publicitaires lumineux parmi les consommations "superflues". Dans un rapport de février 2022 (PDF), la réduction de ces écrans est toutefois présentée par RTE comme un "levier de sobriété" permettant de réaliser une économie de 0,5 TWh. Une miette au regard des 473 TWh de la consommation d'électricité globale en France en 2019, selon EDF.

"De manière plus anecdotique, la diminution de la publicité aura un impact sur les consommations énergétiques directement associées (écrans, affichages vidéo), ainsi que sur la consommation de biens au sens large."

RTE 

dans un rapport de février 2022

En s'attaquant aux écrans publicitaires, la visée n'est donc pas forcément celle d'une économie d'énergie. Elle est aussi esthétique, politique, voire philosophique. A Lyon, une majorité d'élus de la métropole s'est accordée, en juin, "pour diminuer fortement la place de la publicité dans l'espace public". Les écrans seront retirés du métro lyonnais dès 2024. "Sobriété énergétique, sobriété cognitive, stop aux appels à surconsommer... Nous continuons d'agir pour l'intérêt général", avait fait valoir Benjamin Badouard, co-président du groupe des écologistes à la métropole de Lyon.

>> Publicité lumineuse : ce qui existe déjà, ce que veut faire le gouvernement, ce que demandent les associations

Un gain certain pour les lumières dans les bureaux et commerces

Il est encore fréquent, en France, de constater que des bureaux ou des commerces sont éclairés la nuit. Pourtant, la loi interdit ces éclairages nocturnes. Un arrêté ministériel relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses a été pris en 2018. Il dispose que "les éclairages de vitrines de magasins de commerce ou d'exposition sont éteints à 1 heure du matin au plus tard ou 1 heure après la cessation de l'activité si celle-ci est plus tardive et sont allumés à 7 heures du matin au plus tôt ou 1 heure avant le début de l'activité si celle-ci s'exerce plus tôt".

Ces éclairages maintenus la nuit ne sont pas le fruit d'actes délibérés mais de "méconnaissance", estime François Darsy, président de la commission éclairage intérieur du Syndicat de l'éclairage, interrogé par franceinfo. Un avis partagé par Dany Joly, membre du conseil d'administration de l'Association française de l'éclairage et responsable de l'éclairage public à Nantes. La métropole a donc choisi en 2019 de sensibiliser les commerçants sur le sujet.

"A Nantes, des contrôles relèveraient de la police municipale. Elle a autre chose à faire, en pleine nuit, que d'aller vérifier si les vitrines sont bien éteintes."

Dany Joly, responsable de l'éclairage à Nantes 

à franceinfo

Que représente l'éclairage nocturne de commerces et de bureaux ? Impossible de l'estimer précisément. Mais selon le Syndicat de l'éclairage, l'ensemble de la consommation électrique liée à l'éclairage, diurne et nocturne, représente 42 TWh. Parmi les premiers postes se trouvent l'éclairage domestique (7,13 TWh), celui des bureaux privés (7 TWh), et celui des commerces (7 TWh).

Aussi visibles soient-ils, ces éclairages nocturnes "ne représentent pas les plus fortes consommations", observe Gilles Aymoz, directeur adjoint de l'Ademe en charge de ces questions. "Assez souvent, les importants postes de consommation d'énergie dans les bureaux sont le chauffage ou la climatisation. Cela peut aussi varier s'il y a beaucoup d'informatique ou non."

"Pour faire des économies à long terme, concernant les bureaux, nous devrons aller plus loin. Il va falloir travailler sur le mode d'isolation, de chauffage, sur des éléments plus structurels."

Gilles Aymoz, directeur adjoint de l'Ademe 

à franceinfo

Face au risque de pénurie, l'extinction des éclairages nocturnes des bureaux et des commerces doit être appliquée rapidement, alerte toutefois Thomas Pellerin-Carlin, spécialiste des questions d'énergie à l'Institut Jacques Delors. "Chaque électron économisé, qui n'a pas besoin d'être produit pour générer de l'électricité, nous permet de consommer moins de gaz", explique-t-il. Et de noter qu'une telle mesure revêt aussi une dimension symbolique et psychologique :

"Il y a un effet indirect, qui montre à tout le monde que nous sommes dans une crise énergétique et qu'il y a besoin de faire des efforts."

Thomas Pellerin-Carlin, chercheur à l'Institut Jacques Delors 

à franceinfo

Une mine d'économies d'énergie pour l'éclairage public

Depuis le 1er juillet, il n'y a plus d'éclairage public dans les rues de Cormeilles-en-Parisis (Val-d'Oise), entre 1h15 et 4h45. Cette ville de 23 000 habitants et 4 000 lampadaires a coupé le courant en raison de "l'explosion des prix de l'énergie", justifie le maire Yannick Boëdec dans Libération. La mesure doit permettre de réaliser une économie de 26% sur la facture d'électricité. L'argument est le même pour de nombreux autres édiles.

Ils ne s'y trompent pas : l'éclairage public représente "un gisement d'économies d'énergie", selon l'Ademe, puisqu'il pèse "41% des consommations d'électricité des collectivités territoriales", "16% de leurs consommations toutes énergies confondues, "37% de leur facture d'électricité". Or, une grande partie des équipements en France est vétuste et mal gérée, a épinglé la Cour des comptes en avril 2021. D'après l'Ademe, "près de 40% des luminaires en service ont plus de vingt ans" et "plus de la moitié du parc est obsolète".

>> INFOGRAPHIES. Pourquoi certaines communes éteignent leur éclairage public la nuit

A l'échelle nationale, la consommation annuelle de l'éclairage public, souvent justifiée par un impératif sécuritaire, est estimée à 6 TWh. Mais des économies d'énergie et une réduction du montant des factures peuvent être réalisées avec des équipements rénovés. François Darsy plaide ainsi pour une campagne de mise aux normes, dénonçant "la petite musique selon laquelle la meilleure rénovation serait l'extinction".

A Nantes, "nous sommes passés aux LED il y a cinq ans", raconte Dany Joly, et près d'un tiers des éclairages sont équipés de telles ampoules. La ville a également décidé de baisser la puissance lumineuse entre 20 heures et 6 heures. Résultat : la consommation d'électricité liée à l'éclairage public à Nantes a baissé de 50 GWh annuels en 2017 à 37 GWh en 2021. En voilà une idée lumineuse ?

 

 

LE BLOG DE L'OMPE

 

L’IMPACT DE L’ÉCLAIRAGE PUBLIC SUR LA BIODIVERSITÉ

En 2012, une étude publiée dans la revue « Biology Letters » de l’Académie des sciences britannique alertait sur l’impact de l’éclairage nocturne sur la biodiversité. Ainsi, il aurait des effets néfastes sur l’organisme mais aussi sur le comportement individuel des insectes et des mammifères. Avec une augmentation de 30 % des points lumineux en France en l’espace de 10 ans seulement, nous sommes en droit de nous demander si cette pollution lumineuse ne joue pas un rôle dans la perte de notre biodiversité.

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Comment l’éclairage public impacte-t-il la biodiversité ?

Selon le site internet du Ministère de la Transition écologique et solidaire, la France compte 11 millions de points lumineux sur tout le territoire. Hormis le fait que cette pollution lumineuse émet 670 000 tonnes de CO2 chaque année et qu’elle pèse en moyenne 23 % de la facture énergétique d’une commune, elle semble également impacter certaines population d’insectes et de mammifères. Depuis 1989, 80 % des insectes d’Europe ont disparu en raison, d’une part, de l’intensification de l’utilisation des pesticides dans l’agriculture (+ 12 % entre 2014 et 2016) et, d’autre part, à cause de l’augmentation de la pollution lumineuse. Jean-Philippe Siblet, ornithologue et directeur du patrimoine naturel au Muséum national d’histoire naturelle, alerte notamment sur la diminution de la population de chouette hulotte depuis une dizaine d’années. Pour cet ornithologue, l’équation est simple : très sensible à la lumière, la chouette ne supporte de chasser que dans l’obscurité nocturne d’un cadre naturel. La chouette hulotte doit également faire face à un déclin du nombre de petits rongeurs qu’elle chasse pour se nourrir.

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Autres espèces victimes de la lumière nocturne : les insectes. En Allemagne, une étude a révélé que chaque réverbère tue environ 150 insectes chaque nuit en été. Si l’on rapporte ce constat aux millions de réverbères en France, le chiffre devient colossal. Les papillons de nuit, les Bombyx disparates ou encore les lucioles sont les insectes les plus perturbés par l’éclairage public. Ils s’épuisent à tourbillonner, ne se nourrissent plus et deviennent une proie facile pour leurs prédateurs. Si la pollution lumineuse a des impacts directs sur les animaux et les insectes, elle peut également induire une modification de la végétation, des ressources et des habitats. Des biologistes de l’Université britannique d’Exeter ont notamment constaté un déséquilibre et une sur-représentation de certaines espèces d’insectes dans les zones éclairées par les réverbères. Au final, si l’augmentation de la pollution lumineuse se poursuit à l’échelle mondiale, elle pourrait altérer l’ensemble d’un écosystème.

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Selon la Direction départementale des territoires et de la mer, « la lumière artificielle est la deuxième cause d’extinction des insectes après les pesticides ». Les effets de la lumière sur la vie sauvage varient en fonction de la qualité de la lumière, de son intensité ou encore de sa fréquence d’émission. Pour tenter d’inverser la tendance, la mairie du XIIIème arrondissement de Paris a décidé en 2016 d’équiper ses lampadaires de détecteurs de présence afin de les faire fonctionner à 10 % seulement de leur puissance lorsqu’il n’y a personne. La couleur de l’éclairage a également été travaillée pour nuire le moins possible aux oiseaux. A suivre…

 

 

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