Hors sol et hors de raison.
- Par Thierry LEDRU
- Le 18/12/2025
- 0 commentaire

Il faut prendre conscience du désastre, prendre conscience que le comportement humain est "hors de raison" depuis très longtemps, beaucoup trop longtemps, que l'attitude de l'humain envers l'ensemble de la nature relève de la pathologie étant donné qu'il s'agit de porter atteinte à la vie en nous.
Les climatologues identifient le début des problèmes du dérèglement climatique à l'entrée dans l'ère industrielle, à la découverte et à l'usage des énergies fossiles. Mais, non, en fait, c'est bien avant ça. Les énergies fossiles n'ont été que la conséquence, que la continuité d'une attitude néfaste bien plus ancienne. Je ne chercherai pas à en situer l'émergence. Est-ce que c'est possible d'ailleurs ? Est-ce que ça n'est pas propre à l'humain ? Ne sommes-nous pas en tant qu'espèce "évoluée" destinés à détériorer un mécanisme naturel parfaitement conçu ?
Car si nous établissons un état des lieux en prenant comme point de départ l'an 1000, juste pour donner une date précise, il est évident et indéniable que l'humanité ne peut être considéré autrement que comme un fléau. Au point qu'aujourd'hui, elle met en péril la pérénnité de la vie sur Terre.
J'entends déjà brailler ceux qui diront que la vie ne disparaîtra pas, que c'est l'humanité qui se condamne, que la nature saura se prolonger etc... Mais faut-il donc rappeler sans cesse que l'humanité par son activité a déjà fait disparaître de la terre des espèces entières et qu'elle contribue chaque jour, à chaque heure, à chaque instant à la mort de millions d'animaux, que les océans ne fonctionnent plus normalement, que l'atmosphère est atteinte, que l'eau est polluée, que les sols sont considérablement impactés etc etc... Que la terre nous survive, oui, bien évidemment, le globe tournera toujours mais qu'en sera-t-il de la vie à sa surface ?
Tout ce qui est contraire à la nature est contraire à la raison et nous sommes déraisonnables, condamnés même par notre hégémonie à un comportement de serial killer.
En ce moment les éleveurs se battent pour préserver leurs animaux, qu'ils ne soient pas abattus sur ordre du gouvernement. Des bêtes qui sont condamnés à l'abattoir pour nourrir grassement des populations qui n'ont pourtant aucunement besoin de viande. Je n'en mange plus depuis vingt ans. Mes prises de sang sont excellentes. Je fais bien plus de sport que beaucoup d'hommes de mon âge. Alors, non, je n'arrive pas à prendre partie pour les éleveurs. Par contre, je comprends parfaitement leur détresse dès lors que c'est leur moyen de subsistance et qu'ils ne roulent pas sur l'or malgré un labeur très dur. Je comprends leur colère mais sur le fond, je ne peux pas défendre leur mode de subsistance. Qu'ils contestent le mercorur, ok, très bien, je suis solidaire de ça parce que les viandes qui viendront du Brésil seront gavés de produits interdits en France. Et qu'il est effectivement possible que l'UE "sacrifie" l'agriculture européenne pour favoriser celle de pays moins "exigeants" en échange de voitures européennes ou d'autres produits. Je n'en sais rien, je l'ai lu, je n'ai aucune preuve et je n'en cherche pas. Je n'ai confiance en rien dès lors que les décisions sont prises à des niveaux politiques qui sont bien trop éloignés de ma vie pour que je puisse m'y opposer. Van der Leyen comme tous les grands pontes de l'UE se contrfichent totalement de ce que je pense, comme ils se fichent des agriculteurs français. Nous ne sommes rien d'autre que des consommateurs. Nous n'existons qu'au regard de notre pouvoir d'achat et de notre carte d'électeur.
Par contre, pour ce qui est de la souffrance animale, des vaches, des cochons, des lapins, des poulets, des canards, des poussins broyés, des poissons d'élevage, je pourrai par exemple poster ici les vidéos du dernier abattoir visé par L214 et dans lesquelles les animaux sont tués dans des conditions effroyables. Hors de raison.
L'élevage n'est qu'un problème parmi des centaines d'autres. Nous avons porté atteinte à la vie depuis bien trop longtemps.
Nous sommes, en tant qu'espèce, hors sol et hors de raison.
Et ça ne pourra pas durer éternellement.
Ajouter un commentaire