Coronavirus et Triangle de Karpman

Comme je l'ai écrit dans un post précédent, il ne suffit pas de chercher à savoir si nous sommes manipulés, si les Etats sont en train de se servir du coronavirus pour instaurer des mesures qui ne passeraient pas autrement, si un complot est en cours ou si ce sont des opportunistes, etc etc etc... Il arrive un moment où il faut surtout se demander comment il est possible d'en arriver là. Comment il est possible de se retrouver aussi dépendants de structure étatique alors même qu'elles montrent en ce moment leurs incompétences et leur imprévoyance, leur manque d'anticipation, leurs idées fixes et leur incapacité à entendre d'autres discours que ceux qui vont dans leur sens... On peut identifier facilement aujourd'hui les trois entités du Triangle :

* Le virus est le bourreau

* la population est la victime

* le gouvernement est le sauveur. 

J'ai déjà posté des articles sur ce fameux Triangle de Karpman. Je les remets ici.

Triangle de Karpman

Triangle de Karpman (1)

Triangle de Karpman avec les enfants.

Le triangle de Karpman en vidéo.

Le Triangle dramatique

Le Triangle dramatique (1)

 

 Il est temps également de retourner vers les travaux d'Eric Bern et l'Analyse Transactionnelle.

La trilogie : Enfant / Parent / Adulte

L'Analyse Transactionnelle (1)

L'Analyse Transactionnelle (2)

L'analyse transactionnelle (3)

L'Analyse Transactionnelle (4)

L'analyse transactionnelle (5)

 

Comment un « Sauveur » peut nous manipuler…

Comment un « Sauveur » peut nous manipuler…

 

https://hexalto.com/coach/comment-un-sauveur-peut-nous-manipuler/

Publié par  | Psychologie | 6 commentaires

La personne qui vous apporte son aide veut-elle toujours votre bien ?

Pas toujours ! C’est ce que nous allons voir et essayer de décortiquer deux situations fréquentes qui laissent parfois désemparé.

Le Dr. Stephen Karpman, psychologue américain spécialisé en analyse transactionnelle, avait mis en exergue en 1968 le « triangle dramatique » : mode de fonctionnement relationnel préjudiciable pour chaque personne impliquée et pour l’entourage. Ce triangle, c’est la rencontre entre trois archétypes : Dark Vador, Calimero et Zorro, plus respectueusement dénommés le Persécuteur ou bourreau, la Victime et le Sauveur.

Chacun peut être à l’origine d’une manipulation car chaque rôle apporte l’illusion de certains avantages. Ainsi, le rôle de persécuteur donne du pouvoir et celui de victime permet d’attirer l’attention des autres. Quant au sauveur, il donne une image positive de soi et est donc perçu comme positif. Pourtant, il contribue souvent à renforcer la dynamique du triangle dramatique, notamment en posant la problématique du « faire le bien des autres malgré eux » ou, plus grave, « contre leur gré ».

Il n’est question ici d’analyser ce triangle mais de s’intéresser au sauveur dans deux types de situation que l’on pourrait dénommer le « sauveur-victime » et le « sauveur-persécuteur ».

Quelqu’un qui veut tellement vous aider !

Le « sauveur-victime » est une personne dont l’estime de soi et la confiance en soi sont très bas. Tellement bas qu’elle a un besoin maladif de reconnaissance. Pour l’obtenir, elle s’occupe des autres. Jusque là, rien de bien grave. Sauf que s’occuper des autres sans leur demander leur avis, prévenir leurs demandes, y répondre plus qu’il ne convient et ce continuellement, sans arrêt, eh bien ça devient agaçant, envahissant. Etouffant même jusqu’à en être insupportable et exaspérant.

C’est à ce moment là que la personne « aidée » revendique son autonomie, sa capacité à faire seule et en fait, recherche un peu d’oxygène. Elle va jusqu’à reprocher cette avalanche de trop bons sentiments devenue réellement étouffante.

C’est aussi à ce moment là que ce sauveur professionnel se transforme en victime et prend une tête de cocker car ne comprenant pas qu’on ne lui soit pas éternellement reconnaissant de tout ce qu’elle a fait. Mais ne comprenant pas surtout que trop, et bien … c’est trop, vraiment trop  !

Si cette personne sauveuse a en face d’elle quelqu’un de sain, le problème peut se résoudre par un bon recadrage expliquant que l’on est adulte et que l’on n’a pas besoin d’une « mère poule » à l’affut de chaque besoin qu’elle viendrait devancer et satisfaire de manière quasi obsessionnelle.

Il arrive hélas que se trouve en face un bon persécuteur qui va utiliser cette disposition à son entier profit. Pour le dire plus durement, ce « sauveur-victime », à force de se comporter en esclave finit par être tout bonnement considéré comme esclave, ce qui bien souvent renforce la problématique initiale.

A cause de cette attitude déséquilibrée, ce qui est fait « par amour » génère l’opposé de ce qui était attendu !

On veut de la reconnaissance, on obtient de la critique.

On veut recevoir l’amour qu’on ne sait pas se donner, on reçoit de la dureté et du rejet.

On est intimement persuadé d’agir au nom de belles valeurs et pour le bien de l’autre et on ne comprend pas que cet autre n’en veuille pas.

« Je suis là pour ton bien ! »

Le « sauveur-persécuteur »  est plus subtil. Infiniment redoutable, comme tout bon manipulateur.

Sa proie idéale : la personne en souffrance et en dépendance (affective, financière, relationnelle, etc) à qui il va apporter protection, aide et réconfort. Mais à une condition (jamais explicite mais toujours présente) : que la victime demeure victime, qu’elle demeure faible et dépendante, condition sine qua non pour que ce sauveur maintienne son contrôle, sa prise de pouvoir et sa domination.

Si la victime a l’outrecuidance de vouloir reprendre son indépendance et de relever la tête, un bon dénigrement là où ça fait mal plus une pincée de dévalorisation saupoudrée d’une humiliation recherchée doivent suffire à ramener l’impétrant dans le doit chemin.

S’il le faut, une arme plus fatale est brandie ou même utilisée : la peur. Peu importe la manière dont la peur est distillée, elle va agir comme un venin qui se répand dans tout l’organisme. Le « sauveur-persécuteur » fait tellement pour son bien, son confort, sa sécurité, etc, que la victime finit par se convaincre qu’elle n’a aucune qualité, aucune compétence et n’est capable de rien. Si elle se retrouve seule, elle est perdue !

Pour irrationnelle qu’elle soit, l’emprise peut devenir particulièrement puissante et tenace.

L’incompréhension des amis, de la famille…..

Il ne faut guère attendre d’aide de l’entourage qui ne connait que ce qu’on lui montre publiquement.

En effet, ce faux sauveur – bon manipulateur – est aux yeux des tiers charmant et prévenant, ne manquant pas une occasion de souligner son amour désintéressé de l’autre et tous les efforts incroyables qu’il accomplit pour aider une pauvre victime à ne pas sombrer. Du coup, on l’admire et on le remercie de son dévouement. Et du coup aussi, on reproche à la victime de se plaindre et de ne pas reconnaitre la « chance » qu’elle a ! La meilleure preuve, c’est qu’elle a toujours besoin de l’autre pour exister et ne peut s’assumer seule. La boucle est bouclée et le piège perdure.

Pour maintenir son emprise, ce faux sauveur n’hésite pas d’ailleurs à écarter, de façon parfois brutale, toute personne contestant son « humanité ». Soit il les dénigre auprès de sa victime jusqu’à ce qu’elle voit dans ses « amis » de dangereux profiteurs. Soit il les ramène à la porte en leur intimant l’ordre de disparaitre.

Encore plus isolée, la victime est encore plus sous l’emprise de son effrayant bienfaiteur. Non seulement son droit à se plaindre est supprimé mais ses plaintes sont en plus fustigées comme étant de l’ingratitude.

« Après tout ce que j’ai fait pour toi ! »

L’une des phrases fétiches d’un manipulateur est vous rappeler tout ce qu’il a fait pour vous. Souvent amplifiée et exagérée mais si vous tentez de minimiser, sa colère vous ramène rapidement au silence et au doute. D’ailleurs, histoire de saper encore votre confiance en vous, il ne manquera pas de vous exposer combien vous être égoïste, indifférent aux autres, lâche, ingrat, méchant, cruel, etc. Bref, sacré retournement de situation : vous devenez un persécuteur et votre bourreau sauveur devient victime de votre absence de reconnaissance éternelle.

Si jamais vous osez évoquer le problème psychologique du bourreau, l’effet boomerang arrive aussitôt puisque c’est vous et vous seul qui devriez consulter. C’est vous qui avez un problème ! Le « Si je n’étais pas là pour toi…. », pendant du « Après tout ce que j’ai fait pour toi ! » vous persuade peu à peu que c’est dans votre tête à vous que ça ne tourne pas comme il faudrait.

Le triangle dramatique évoqué en début d’article trouve ici de quoi se manifester splendidement !

Soit dit en passant, ce faux sauveur manque aussi cruellement de confiance en soi. Jamais il ne l’admettra mais c’est pourtant pour cela qu’il a tellement besoin d’un plus faible que lui pour assoir son autorité et qu’il a tellement besoin que cette faiblesse perdure.

Pour qu’elle perdure, il sera parfois réellement gentil pour être sincèrement remercié et le reste du temps, il usera de violences sous tous les angles : psychiques, émotionnelles, relationnelle et pour les cas les plus graves, physiques. J’ai même reçu le témoignage d’une femme dont le conjoint était maitre dans l’art de frapper très durement mais sans que les coups ne laissent la moindre trace. Eut-elle voulu porter plainte, il n’y avait pas de preuves…..

Que faire ?

La première démarche essentielle est la prise de conscience. Que l’on soit un « sauveur victime » ou que l’on soit en proie à un « sauveur persécuteur », prendre conscience que la relation est profondément dysfonctionnelle et n’est pas normale est une étape déterminante même si elle n’est pas toujours aisée. Car il existe de multiples justifications, alimentée par la confiance en soi détruite et qui en bien des cas se termine par un « tu ne peux pas comprendre…. ».

Deuxième démarche, qui exige infiniment de tact, finesse, recul et professionnalisme, faire saisir qu’il existe dans son propre comportement une part (mais une part seulement !) de responsabilité, en ce sens qu’une attitude déterminée entraine une réaction déterminée. En conséquence, c’est son comportement à soi qu’il faut modifier. C’est là qu’une immense finesse est nécessaire pour accepter qu’une autre voie est possible, malgré toute l’absence de confiance en soi et sans se croire responsable et coupable de tout.

La troisième démarche est difficile mais réalisable : se mettre en route. Pour le « sauveur-victime », retrouver sa capacité à s’aimer pour enfin cesser de n’exister que dans le regard d’un autre et donc quitter cette dépendance mortifère.

Pour la personne victime d’un « sauveur persécuteur », la meilleure solution, c’est la fuite. Hélas, elle est parfois très difficilement réalisable, souvent du fait de diverses contingences matérielles. Et de la peur, immense et si présente !

Parfois, elle est quasiment impossible quand la victime, comme dans une sorte de syndrome de Stockholm, refuse son indépendance. Il faut alors soit revenir à la première étape, soit abandonner et ne pas devenir soi-même un deuxième « sauveur persécuteur ». Veut-on aider une personne parce qu’elle l’a demandé ? Ou parce qu’il y aurait non assistance à personne en danger ? Ou pour faire prédominer sa vision d’une relation ?

Dans toutes ces situations, il importe d’être vigilant pour ne pas tomber dans des extrêmes : ne jamais voir d’intention négative ou voir le mal partout et donc, éviter d’être une « bonne poire » ou tomber dans la paranoïa.

Mais toute relation, Dieu merci, n’est pas un gouffre abominable et nombre d’entre elles sont de formidables et merveilleuses possibilités d’épanouissement réciproques … à condition de les vivre dans un équilibre sain !"

 

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