Corruption politique
- Par Thierry LEDRU
- Le 05/12/2012
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La France ne se sent pas vraiment exemplaire en matière de corruption
L'Expansion.com - publié le 05/12/2012 à 16:08
Selon un rapport de l'ONG Transparency International, la France se situe au 22e rang mondial et au 9e rang européen des Etats perçus par leur population comme les moins corrompus. Les Français se défient le plus des partis politiques, des entreprises et de l'administration.
Les Français se défient de leurs institutions. Selon l'ONG Transparency International, la France se situe seulement au 22ème rang mondial et au 9e rang européen des Etats perçus par leur population comme les moins corrompus, avec une note de 71/100. L'Hexagone est moins bien noté que les pays scandinaves, les Pays-Bas, la Belgique, l'Allemagne ou encore le Royaume-Uni.
Défaut de transparence de la vie politique
Les partis politiques sont perçus par les Français comme les institutions les plus touchées par la corruption, devant les entreprises, le Parlement, et l'administration. Le document rappelle qu'en septembre 2011, pas moins de 72 % des Français estimaient que leurs élus et dirigeants politiques étaient "plutôt corrompus" - un record depuis 1977, date à laquelle la question avait été posée pour la première fois.
Un long chapitre du rapport est d'ailleurs consacrée au manque de transparence de la vie politique française: déclaration de patrimoine des élus, lobbying au Parlement, financement des partis politiques, cumul des mandats, tout y passe. Citant des rapports de plusieurs organismes internationaux, tels l'OCDE ou le Conseil de l'Europe, l'ONG met également en cause le manque d'indépendance de la justice financière française ainsi qu'une législation inadaptée à la sanction des cas de corruption. Elle dénonce la faible implication des institutions françaises dans ce domaine, à l'exception de la Cour des comptes et des organes de contrôle des élections.
Enfonçant un peu plus le clou, Transparency International affirme que les politiques ne sont pas les seuls responsables, et que les Français "parfois complaisants à l'égard du favoritisme et de diverses formes d'arrangements, nourrissent un rapport ambigu à l'égard de la corruption".
Articles de presse à l'appui, l'ONG fait état de nombreuses affaires de corruption entre 2009 et 2012: prise illégale d'intérêts en Savoie (affaire Zaragoza), trucage de marché public dans les Bouches-du-Rhône (affaire Granié), favoritisme en Guyane (affaire Le Pelletier), emplois fictifs en Polynésie (affaire Flosse), trafic de diplômes dans le Var (affaire de l'université du Sud-Toulon-Var), corruption d'un agent du Trésor public à Paris , abus de pouvoir de la police (affaire de la BAC nord de Marseille), etc.
Coût de la corruption en Europe: 120 milliards d'euros par an
La Commission européenne a chiffré en 2011 le coût de la corruption pour les finances publiques des 27 à 1% du PIB, soit 120 milliards d'euros.
Globalement, l'ONG juge "décevant" le niveau de perception de la corruption en Europe, notamment dans les pays les plus affectés par la crise comme la Grèce et Italie. Ces deux pays pointent respectivement à la 72e et 94e place sur 176 Etats évalués. Ils recueillent seulement 42 et 36 points sur une échelle graduée de 0 (corruption perçue la plus forte) à 100 (corruption perçue très faible). L'Italie affiche ainsi un niveau proche de la Tunisie (41 points), tandis que la Grèce égale celui de la Colombie et Djibouti.
Parmi les pays récemment frappés par la crise de la dette, l'Irlande (25e), l'Espagne (30e) et le Portugal (33e) obtiennent des scores supérieurs à 60 points.
Deux tiers des 176 pays évalués obtiennent des scores inférieurs à 50 points. Les pays du "printemps arabe" - Tunisie, Egypte, Lybie notamment - affichent des scores inférieurs ou à peine supérieurs à 40 points. La Russie (133e), avec un score de 28 points, figure toujours parmi les pays les plus corrompus au monde, mais a une nouvelle fois amélioré légèrement son rang en gagnant 10 places depuis le précédent rapport.
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