De la colère
- Par Thierry LEDRU
- Le 03/02/2019
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Ce que j'expliquais à mes élèves la semaine passée.
L'enfant qui se met en colère souffre deux fois. Une fois pour la "faute" commise, une fois pour l'état dans lequel il se met.
La réalité de l'acte n'est pas responsable de cet état. C'est l'enfant qui s'est "abandonné" et ne maîtrise plus rien qui est responsable de l'effet sur lui de l'acte commis.
Bien entendu qu'il est nécessaire de faire état à "l'agresseur" de l'aspect inacceptable de son comportement mais le faire en restant maître de soi est absolument nécessaire.
C'est s'offrir en supplément la satisfaction de cette maîtrise. Faire de l'épreuve un enrichissement personnel par l'observation consciente de cette sagesse intérieure.
Qu'en est-il maintenant de celui qui est en colère contre lui-même ? Sans qu'aucune intervention extérieure ne soit concernée ?
La faute n'est donc pas commise par quelqu'un d'autre mais c'est quelqu'un d'autre que lui qui prend les rênes puisque la colère est inutile, néfaste, nuisible à l'individu lui-même. Peut-on considérer qu'un individu entre, consciemment, en colère s'il sait que cette colère lui fera du mal ? Non, assurément ou alors c'est qu'il aime se flageller et le problème est encore plus vaste, douloureux et profond.
L'individu en colère n'est pas l'individu conscient mais une entité secondaire, qui pour quelques instants, prend le pouvoir et dévaste l'espace intérieur.
Il est de ces moments où on dit : " Je n'étais plus moi".
L'observation de la colère ne suffit pas. Ce qui importe, c'est d'observer en soi l'individu en colère et de rappeler la conscience afin que cette entité colérique réintègre son antre et s'apaise.
Il sera toujours temps ensuite de tenter de comprendre les causes réelles de cette colère...
C'est un autre cheminement encore.
On ne peut rien comprendre à la guerre tant que les obus tombent.
Il faut être en paix pour la connaissance s'instaure.
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