Hashtag secheressemoncul
- Par Thierry LEDRU
- Le 17/08/2023
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Désolé mais ça existe. Et il y a également le hashtag caniculemoncul.
Hier, j'ai reçu un commentaire dans lequel la personne raillait les climatologues. Un habitant de Lorraine qui disait que ses citernes d'eau pluviale étaient pleines. Grand bien lui fasse. Au lieu de se moquer des climatologues, il devrait juste s'en réjouir.
Quant à la compréhension entre la différence fondamentale entre climatologie et météorologie, je pense pour que pour un certain nombre d'individus, c'est une nuance qui ne leur est pas accessible...
Depuis des années, les climatologues expliquent que le réchauffement ou dérèglement anthropique induira des phénomènes d'ampleur qui pourront contredire ponctuellement cette réalité du réchauffement planétaire. Et ils disent bien : planétaire.
Mais là, encore une fois, pour beaucoup d'individus, cette précision n'est pas entendue. Ils se contentent de regarder le thermomètre sur leur balcon.
Effarant.
C'est juste la mise en lumière de cet épouvantable "Moi, je".
La notion d'empathie envers la planète et le monde du vivant, ça leur passe à quinze mille au-dessus de la tête.
Rien à attendre de bon de ces gens-là. Et désormais, on a même affaire sur les réseaux sociaux à des groupes qui s'en prennent aux météorologistes et les conspuent.
L’association Météo Centre insultée et harcelée sur les réseaux sociaux par des climatosceptiques
De
Jeudi 17 août 2023 à 14:48
L’association Météo Centre qui supervise un réseau de stations météorologiques autonomes sur l'ensemble de la région Centre-Val de Loire est victime de harcèlement sur les réseaux sociaux. En cause, les climatosceptiques adeptes des théories du complot.
Florentin Cayrouse (à gauche) et Olivier Renard (à droite) ont installé une station météorologique au château royal d'Amboise - Armand Moreira
Des groupes organisés
La publication faisant état de l'observation d'un cavum a été un événement déclencheur pour Météo Centre. "Maintenant c’est sur chaque publication, on a un commentaire qui remet en doute la canicule ou le réchauffement climatique", explique Olivier Renard. Et la force de frappe de ces comptes souvent anonymes surprend. "Jusqu’ici c’était plutôt des personnes assez isolées. Là on sent bien qu’il y a des organisations. Notre publication a même été partagée sur plusieurs comptes de climatosceptiques avérés au niveau international", raconte-t-il. Face à ce harcèlement, l’association a donc dû prendre des mesures. "On a décidé de bannir systématiquement les comptes climatosceptiques".
Météo Centre coordonne plus de 80 stations météorologiques autonomes sur l'ensemble de la région Centre-Val de Loire, dont cinq en Indre-et-Loire. Pour ces passionnés, le but est d’obtenir des prévisions météo dans les localités moins couvertes par Météo France et d'observer certains microclimats propres au territoire.
https://louernos-nature.fr/quelle-est-la-difference-entre-climat-et-meteo/
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Quelle est la différence entre climat et météo ?
Guillaume 21 avril 2021Changement climatique
Le changement climatique est un thème incontournable des questions environnementales du XXIème siècle. Cependant, une confusion fréquente consiste à associer deux disciplines pourtant différentes : la climatologie et la météorologie. Cet article vous propose d’y voir un peu plus clair !
Deux composantes permettent de distinguer météo et climat : la composante spatiale, mais aussi la composante temporelle. La météorologie est donc la science des phénomènes atmosphériques actuels et leur prédiction à court terme. Tandis que la climatologie étudie l’évolution à long terme des caractéristiques climatiques et de leurs changements à venir sur de grandes échelles temporelles.
Les applications smartphone de météorologie ne renseignent pas sur le climat !
Une météorologie axée sur les grandeurs atmosphériques
La météorologie étudie avant tout les phénomènes et grandeurs atmosphériques. Elle est pour ces raisons reliée à la géophysique et la mécanique des fluides. L’objectif de la discipline est donc d’établir des prévisions pour ces grandeurs atmosphériques à court ou moyen terme.
Les 6 principales grandeurs atmosphériques suivies par les météorologues sont :
Les températures (relevées par réseau de stations météorologiques) ;
La pression atmosphérique (mesurée en hectopascal hPa : 1 hPa = 0,00098 atm) ;
La pluviométrie (précipitations en mm de colonne d’eau) ;
La couverture nuageuse (ou nébulosité) ;
Le degré d’hygrométrie (ou taux d’humidité) ;
La vitesse du vent (épisodes venteux, tempêtes, cycloniques …).
Depuis 1873, le réseau de stations météorologiques a nettement progressé. Aujourd’hui, plus de 10.000 stations terrestres et 5000 stations en mer de haute technologie suivent les grandeurs atmosphériques.
La climatologie en tant que science de l’atmosphère
La composante spatiale fait varier les tendances climatiques comparées
La climatologie se concentre sur les conditions moyennes de l’atmosphère, sur une échelle temporelle longue et sur de vastes zones géographiques. La composante spatiale est importante, car elle prend en compte des indices climatiques variables selon ces échelles. Si la composante temporelle est donc comparable à première vue, deux courbes issues de deux échelles spatiales différentes ne le seront pas forcément.
Par exemple, la courbe de Mann (Mann et al., 1999) étudie l’évolution moyenne des températures depuis plus de 1000 ans sur l’ensemble de l’Hémisphère Nord. Or certains détracteurs lui reprochent des résultats contraires, notamment à l’échelle régionale. C’est une erreur de perception spatiale des données. Plus l’échelle est locale, plus il est difficile d’extrapoler les tendances obtenues pour l’ensemble de la planète. En d’autres termes, le changement climatique est spatialement hétérogène. C’est pourquoi la fameuse courbe de Mann en crosse de hockey ne rend pas bien compte de l’optimum médiéval, puisque ce phénomène climatique n’apparaît que dans certaines données climatiques passées, comme par exemple en Angleterre (Lamb, 1965).
La courbe de Mann (Mann et al., 1999).
Normales de températures en climatologie
Pour comparer des variations climatiques entre différentes régions du globe et durant de grandes échelles temporelle, les climatologues ont recours à des normales climatiques. Ce sont des moyennes arithmétiques de paramètres climatiques (température, pluviométrie, …) pour des intervalles de temps définis. L’OMM (Organisation Mondiale du Climat) recommande de considérer des périodes de 30 ans. Par exemple, la période 1951-1980 telle que l’utilise le graphique ci-dessous de la NASA. Le graphique d’anomalie des températures globales correspond sur l’axe des ordonnées à la différence entre la température globale pour chaque année et la normale des températures sur la période 1951-1980.
Anomalies de température entre 1880 et 2020 (sources : NASA)
Climatologie et indices climatiques
En définitive, la climatologie prend en compte différents indices climatiques, selon la période et la zone spatiale étudiées. Il est ainsi possible de suivre la variabilité naturelle du climat terrestre. Mais aussi, à partir de modèles robustes, d’en déduire l’impact des activités humaines. Voici ci-dessous quelques exemples d’indicateurs climatiques.
A partir de données géophysiques, géochimiques et géologiques :
Bilan radiatif terrestre ;
Composition et évolution chimique de l’atmosphère ;
Épisodes géologiques majeurs ;
Érosions et altérations des roches à différentes échelles temporelles ;
Variation de l’albédo et de la cryosphère ;
Evolution et impact de la végétation mondiale ;
Tectonique des plaques, ouvertures océaniques.
Le cycle biogéochimique du carbone représente aussi une somme d’indicateurs climatiques pertinents. En effet, l’accumulation de CO2 atmosphérique contribue au forçage radiatif global de l’atmosphère terrestre. Sources : IPCC (GIEC), 2021.
A l’échelle des décennies, des siècles et des millénaires :
Réseau mondial de mesures météorologiques fiables (depuis 1873) permettant de calculer la température moyenne globale ;
Suivi des émissions anthropiques de gaz à effet de serre (GES) ;
Surfaces mesurées des banquises en Arctique et Antarctique (photos aériennes ou satellites) ;
Données historiques, témoignages avérés, données agricoles. Exemples des relevés de dates des vendanges en France depuis 1900, datation très ancienne des premières floraisons de cerisiers au Japon ;
Analyse des pollens conservés dans les sédiments lacustres en lien avec les climats passés.
Le célèbre indicateur climatique de la floraison des cerisiers au Japon.
A l’échelle du million d’années :
Composition isotopique des atomes d’oxygène fixés dans les molécules d’eau d’une colonne forée de glaces polaires (températures de surface selon le thermomètre isotopique) ;
Composition chimique des bulles d’air fossiles (teneurs passées en dioxyde de carbone).
Météorologie et climatologie : en résumé
Météorologie et climatologie sont donc deux disciplines différentes ! Ainsi, lorsqu’un rapport scientifique envisage l’évolution possible des climats (scénarios RCP), il envisagera la variation d’indicateurs climatiques et en tirera des conclusions sur l’évolution du climat dans un proche horizon, à l’échelle d’un territoire. Mais en aucun cas, les modèles ne pourront prévoir la météo exacte du prochain siècle ! Par exemple, pour l’horizon 2100, les climatologues envisagent un climat méditerranéen en Auvergne (scénario RCP 4.5).
Le climat sera en effet plus chaud et plus sec, avec des associations végétales remontant depuis le sud de la France. Mais en aucun cas, il ne sera possible de publier le bulletin météorologique de Clermont-Ferrand du 17 avril 2100. C’est pourquoi il et crucial de bien saisir la nuance entre météorologie et climatologie !
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