Une vingtaine de parents ont bloqué, vendredi 4 octobre au matin, l'accès à une école d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) pour protester contre la mise en place de la réforme des rythmes scolaires. Ces parents manifestaient bruyamment devant l'école élémentaire Jean-Jaurès, frappant sur des casseroles, en répétant le slogan "Pas d'école aujourd'hui, les activités sont trop pourries".
"Les activités proposées à nos enfants ne sont pas celles qui leur étaient promises. On nous a proposé d'avoir le choix des activités, en fait elles leur sont imposées, elles ne répondent pas aux attentes ni des enfants, ni des parents", a expliqué à l'AFP Hannen Kebdani, parent d'élève à l'origine de la fronde. "La réforme aurait pu prendre si on s'était laissé le temps de mieux la préparer", a-t-elle estimé.
"Seuls les parents peuvent faire bouger le maire"
Solidaire du mouvement, Carine Kerc, la directrice de l'école, a déclaré que "depuis le début nous disons que cette réforme a été faite à la va-vite", avant de poursuivre : "Les personnels du périscolaire font ce qu'ils peuvent, avec les petits moyens qu'ils ont. Il n'y a que les parents qui peuvent faire bouger le maire qui n'a aucun respect envers nous, qui prétend que c'est de notre faute si ça ne marche pas."
Les manifestants comptaient donc bloquer d'autres écoles dans la matinée. "On va rentrer dans les écoles avec les enfants, on va bloquer, j'espère que ça fera bouger les choses", a annoncé Hannen Kebdani. Devant le chahut provoqué, certains parents ont rebroussé chemin avec leurs enfants, d'autres se sont montrés solidaires du mouvement.
"Hier c'est les instits qui bloquaient, aujourd'hui les parents d'élèves bloquent, il y a toujours des problèmes dans cette école", pestait Cathy, une mère de famille qui n'a pas souhaité donner son nom. "La mairie a fait n'importe quoi, elle n'était pas prête à mettre en place ce système et maintenant c'est le bordel", a-t-elle regretté.
"Les enfants d'Aubervilliers ne sont pas des cobayes"
A l'école élémentaire Jean Jaurès, les cours ont néanmoins repris en milieu de matinée. Les manifestants se sont ensuite rendus devant trois autres écoles, distribuant des tracts sur lesquels on pouvait notamment lire: "Respectez nos enfants. Les enfants d'Aubervilliers ne sont pas des cobayes". Une nouvelle manifestation était prévue devant la mairie d'Aubervilliers dans l'après-midi.
Jeudi 3 octobre, deux établissements sur trois étaient fermés ou fortement perturbés à Aubervilliers en raison d'une grève des enseignants contre cette réforme. Le ministre de l'Éducation nationale Vincent Peillon a promis des "renforts" pour la mise en place de la semaine de 4,5 jours.