La mort en direct.
- Par Thierry LEDRU
- Le 29/10/2021
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Bon, très clairement, c'est insoutenable.
Vous êtes prévenus.
Maintenant, il n'en reste pas moins que c'est la réalité, quel que soit l'abattoir. Il ne faut pas espérer que ça se passe mieux ailleurs.
Un steack, une noix de veau, c'est évidemment avant tout une vache ou son petit.
C'est la raison pour laquelle je ne mange plus d'animaux, quels qu'ils soient.
La question est simple en fait : notre plaisir gustatif justifie-t-il de telles abominations ?
A lire et relire le travail de Spinoza et comprendre que nous ne considérons bon que ce que nous désirons et non pas que nous désirons ce qui est bon. Car il n'est aucunement "bon" de tuer un animal pour le manger.
On peut le considérer comme une nécessité dans certaines circonstances et il serait absurde par exemple de reprocher aux hommes préhistoriques d'avoir tué des animaux ou de reprocher à un explorateur affamé et en perdition de tuer une couvée (cf le livre de Jack London "L'amour de la vie".
En sommes-nous toujours là ? Tuer un animal aujourd'hui, dans nos sociétés "modernes" relève-t-il d'une nécessité vitale ou uniquement d'un désir ? Sommes-nous si faibles intérieurement que nous ne puissions contenir nos désirs de mort ? Est-il "humain" de ne pas savoir différencier le "bon goût de la viande " de l'absence de bonté en le tuant ?
Portons-nous inévitablement ce désir de la chair qui serait si "bonne" qu'il en devient possible de ne plus être bon soi-même ?
Spinoza)
"Entre l’appétit et le désir il n’y a pas de différence, sinon que le désir se rapporte généralement aux hommes en tant qu’ils sont conscients de leurs appétits, et c’est pourquoi on peut le définir ainsi : le Désir est l’appétit avec la conscience de l’appétit. Il ressort donc de tout cela que, quand nous nous efforçons à une chose, quand nous la voulons ou aspirons à elle, ou la désirons, ce n’est pas parce que nous jugeons qu’elle est bonne ; mais au contraire, si nous jugeons qu’une chose est bonne, c’est précisément parce que nous nous y efforçons, nous la voulons, ou aspirons à elle,ou la désirons.
Spinoza, Éthique, Partie III,trad. B. Pautrat, éd. Le Seuil, 1988, p. 219
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