La peur et le Pouvoir
- Par Thierry LEDRU
- Le 10/01/2014
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La peur est le tuteur principal du Pouvoir.
Créer les peurs, les maintenir, les entretenir, laisser s’éteindre les plus anciennes et les remplacer par de nouvelles directions, surfer sur l’actualité, se soumettre aux Puissants les plus influençables et les plus cachés, user de toutes les « lois » démocratiques, en supprimer et les remplacer la encore, dès que nécessaire, installer les personnes les plus soumises ou les plus puissantes, aux postes clés…
L’individu soumis a peur d’une sanction, l’individu puissant a peur de perdre sa puissance. Les deux catégories sont par conséquent des modèles parfaits pour pérenniser le Pouvoir.
La peur sera nourrie par la Morale instaurée, non pas une morale universelle mais une morale intentionnelle, une morale qui ne dira pas ses objectifs mais saura s’habiller d’atours reluisants. Même s’ils ne sont que mensonges. Cette morale usera sans retenue de la culpabilité généralisée. Héritage du Christianisme dans ce qu'il a de néfaste. Les ancrages les plus archaïques sont toujours les plus puissants.
Contrôler les peurs humaines, c’est régner sur les âmes.
Il suffit de voir l’acharnement à promouvoir les peurs pour prendre conscience de l’intérêt du phénomène.
Les Puissants peuvent transgresser les droits les plus fondamentaux dès lors qu’ils ont réussi à convaincre la masse qu’elle est en danger. La peur générée validera les décisions les plus iniques, les manipulations les plus évidentes, les ralliements les plus grotesques, toutes ces brigades de convaincus qui hurlent avec la meute.
Les méthodes pratiquées par les Puissants auraient déclenché des leviers de boucliers si la peur n’avait été répandue au préalable.
Tous les dictateurs savent que pour prendre le pouvoir et surtout pour le conserver, il convient de disséminer les peurs et de se présenter ensuite comme le Sauveur. Toutes les transgressions seront acceptées puisque c’est pour le bien du Peuple…
Dès lors que tous les Puissants, de quelque bord que ce soit, taisent leurs différents et valident des méthodes de régime dictatorial, le consensus politique apparaît pour la masse comme la preuve irréfutable qu’effectivement, le danger était grand. Parfaite réussite de la manipulation.
Les medias officiels, c'est-à-dire financés par les Puissants, orchestreront avec brio l’extension des peurs. Ils font le travail pour lequel ils sont payés.
La pyramide est identifiable.
Des financiers.
Des politiciens.
Des medias.
Viennent s’y ajouter des soumissions religieuses, des appartenances à des groupes secrets, des fondations, des Ordres, des castes, des ligues. Le choix est vaste mais les entrées limitées. C’est le propre des Privilèges.
Dans les trois catégories identifiées, le partage des « valeurs » fait se côtoyer des individus qui s’opposent devant le grand public. Juste un jeu de rôles qui entretient le mensonge.
C’est dans les salons des châteaux que s’imaginent les peurs que la masse devra ingérer.
Ces peurs ne seront bien entendu bien souvent que des pare-feux. Elles ne représenteront pas un danger réel mais la manipulation servie par les médias officiels leur donnera la brillance nécessaire. Pendant ce temps-là, les incendies les plus virulents ne seront pas éteints, ils seront juste rejetés à l’arrière-plan.
Ces peurs sont des épidémies entretenues par la masse elle-même. Parce qu’il est agréable pour elle de se ranger du côté des Puissants qui viennent abattre les dangers. Même si ces dangers ont été inventés de toutes pièces par des détournements de paroles, une incapacité à entendre la totalité d’une réalité et une perversité sans borne dans la capacité à se convaincre soi-même du bien fondé de la méthode. Il n’y a pas pire fou que celui qui se croit sain d’esprit lorsque cet esprit en lui n’est qu’une engeance insérée.
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