"La route" Manu Larcenet

 

Attention, chef d'oeuvre.

Je l'ai lu trois fois d'affilée. Et je pourrais recommencer en découvrant de nouveaux détails, tous aussi importants, précis, minutieux. Et totalement indispensables. C'est juste fascinant. Chaque case est un tableau et je suis considérablement admiratif de la puissance du dessin, de la mise en page, du découpage et des nuances de couleurs car même si on a l'impression de se trouver plongé dans un récit en noir et blanc, il n'en est rien.

Un commentaire sur Babelio correspond parfaitement à ce que j'ai éprouvé à cette lecture et quand les choses sont bien dites, il n'est pas la peine d'en faire sa propre version.

61 notes

5★144 avis

 

PetiteBichette

PetiteBichette

12 mai 2024

Noir, c'est noir, et il n'y a plus du tout, mais alors plus aucun espoir. Vous pouvez d'ailleurs aller vous pendre direct, ou vous tirer une balle (ça vous épargnera bien des souffrances) ; enfin sous réserve de pas se louper, par ce qu'il n'y en a plus qu'une seule dans le barillet (mais ne vous inquiétez pas, vous aurez le mode d'emploi de toute façon après avoir lu La Route).
Vous pensiez avoir déjà tout vu en termes de romans graphiques sombres, noirs, comme venus d'outre-tombe ?
Ben, je vous le dis tout de suite, là vous risquez tout de même d'avoir un petit choc (même si dans votre tendre enfance vous aviez l'habitude de faire des expériences médicales sur vos Bisounours ou faisiez rôtir Oui-Oui).
Dans un monde postapocalyptique, le soleil a disparu, la terre est recouverte de cendres. Les hommes luttent pour leur survie, jusqu'à en perdre la raison, leur humanité.
Il n'y a
presque plus rien à boire, à manger, les hommes sont devenus loups et s'entretuent.
Surgies de nulle part, deux silhouettes progressent sur la route, un homme et son fils d'une douzaine d'années, ils marchent vers le sud, espérant y trouver un hypothétique salut. Devant lui, l'homme pousse un caddie qui contient de maigres provisions glanées avec difficulté dans les décombres.
Tout n'est que désolation, destructions, putréfaction de corps, pendus. Asservissement d'hommes par d'autres hommes.
Pétrifiés, hallucinés, nous contemplons ce désastre, cette débâcle, d'un futur peut-être proche.
Une tension terrible s'accroit au fil des pages dans ce cauchemar éveillé, comme un tunnel sans fin.
À moins d'être un zombi sous anti-dépresseur, je ne vois pas très bien qui pourrait dire que cette lecture a été une lecture plaisir. Elle happe, matraque, cogne. C'est douloureux, l'impuissance de ce père et son fils devient la nôtre. Ils subissent, se cachent, dans une lutte incessante pour leur survie.
Parfois un éclat, un éclair de couleur dans cette mer de cendres, de neige sale, mais vite ravalé, noyé sous la terreur et l'horreur.
Rien de superflu, chaque vignette pourrait être encadrée en format poster, j'ai parfois même regretté les quelques dialogues qui venaient mordre le dessin.
J'ai eu froid tout au long de cette lecture, d'un froid qui ronge jusqu'à la moelle.
Un roman graphique majeur, un choc impossible à oublier, qu'on le veuille ou non…
Bravo à
Manu Larcenet, du grand art !

 

La route

Flux es commandepdf hr7Yaadsx5xp5clbeomtswvmumaa4

 

 

blog

Ajouter un commentaire