Le Bien et le Mal (1)
- Par Thierry LEDRU
- Le 14/01/2010
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Un habitant du nord de la Chine vit un jour son cheval s’échapper et passer de l’autre côté de la frontière. Le cheval fut considéré comme perdu.
A ses voisins qui venaient lui présenter leur sympathie, le vieil homme répondit :
La perte de mon cheval est certes un grand malheur. Mais qui sait si dans cette malchance ne se cache pas une chance ?
Quelques mois plus tard, le cheval revint accompagnée d’une magnifique jument. Les voisins félicitèrent l’homme, qui leur dit, impassible :
Est-ce une chance, ou est-ce une malchance ?
Le fils unique du vieil homme fut pris d’une véritable passion pour la jument. Il la montait très souvent et finit un jour par se casser la jambe pour de bon.
Aux paroles désolées des voisins, l’homme répondit, imperturbable :
Et si cet accident était une chance pour mon fils ?
L’année suivante les Huns envahirent le nord du pays. Tous les jeunes du village furent mobilisés et partirent au front. Aucun n’en revint. Le fils estropié du vieil homme, non mobilisable, fut le seul à échapper à l’hécatombe.
(d’après Hoài-Nam-Tu)
"Laisse la vie te vivre, elle sait où elle va."
Je n'en démords pas. A ces situations auxquelles nous apportons notre réaction, nous ne comprenons en fait rien du tout. Nous cherchons à les enluminer ou à les exorciser par des paroles insignifiantes qui nous donnent un sentiment de puissance, une soi-disant maîtrise, une analyse, une reconnaissance ou un déni...
A ses voisins qui venaient lui présenter leur sympathie, le vieil homme répondit :
La perte de mon cheval est certes un grand malheur. Mais qui sait si dans cette malchance ne se cache pas une chance ?
Quelques mois plus tard, le cheval revint accompagnée d’une magnifique jument. Les voisins félicitèrent l’homme, qui leur dit, impassible :
Est-ce une chance, ou est-ce une malchance ?
Le fils unique du vieil homme fut pris d’une véritable passion pour la jument. Il la montait très souvent et finit un jour par se casser la jambe pour de bon.
Aux paroles désolées des voisins, l’homme répondit, imperturbable :
Et si cet accident était une chance pour mon fils ?
L’année suivante les Huns envahirent le nord du pays. Tous les jeunes du village furent mobilisés et partirent au front. Aucun n’en revint. Le fils estropié du vieil homme, non mobilisable, fut le seul à échapper à l’hécatombe.
(d’après Hoài-Nam-Tu)
"Laisse la vie te vivre, elle sait où elle va."
Je n'en démords pas. A ces situations auxquelles nous apportons notre réaction, nous ne comprenons en fait rien du tout. Nous cherchons à les enluminer ou à les exorciser par des paroles insignifiantes qui nous donnent un sentiment de puissance, une soi-disant maîtrise, une analyse, une reconnaissance ou un déni...
Tout ce à quoi nous nous identifions en insérant dans la Vie nos conditions de vie.
Cette réaction est à mon sens issue de cet orgueil immense de l'homme à qui on apprend, enfant, que la Vie est une lutte redoutable, une alternance constante entre le bonheur et le malheur, le bien et le mal, toutes ces notions archaîques ensemencées par les religions, les conditonnements, les formatages, l'inconscient collectif.
Cette Vie devient effectivement une lutte dès lors que nous y insérons les résidus d'un mental incontrôlé, les éducations adorées comme autant de divinités. Nous sommes des esprits supérieurs, que diable !! Que diable...Oui, effectivement, on pourrait penser qu'il s'agit de lui. Le mental comme un Satan sortant constamment de sa boîte et pervertissant la Vie.
Mais la Vie n'a rien à voir avec nos conditions de vie, avec les évènements qui jalonnent notre parcours, avec les errances, les tourments, les douleurs, les réalisations, les bonheurs, les amours, les désastres...Tout cela n'est qu'un vaste puzzle dont les pièces emboîtées constituent l'image de la Vie qui nous a été donnée.
Mais la Vie n'a rien à voir avec nos conditions de vie, avec les évènements qui jalonnent notre parcours, avec les errances, les tourments, les douleurs, les réalisations, les bonheurs, les amours, les désastres...Tout cela n'est qu'un vaste puzzle dont les pièces emboîtées constituent l'image de la Vie qui nous a été donnée.
Il est absurde de vouloir en changer les couleurs, les dessins, les arabesques, les nuances en insérant dans l'étendue les commentaires d'un mental qui se veut le maître. Il n'est pas le dessinateur, il n'est pas l'architecte, il n'est pas le coloriste. Il n'est que le commentateur bavard et indiscipliné d'un "dessein" dont il ne comprend rien.
La lucidité consiste à envelopper dans son ensemble et non uniquement dans ses détails l'estampe infiniment complexe où nous demeurons.
La lucidité consiste à envelopper dans son ensemble et non uniquement dans ses détails l'estampe infiniment complexe où nous demeurons.
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