Liberté du confinement.

Dans l'épreuve, ne cherche pas l'adversaire ; cherche l'enseignement ». Mikao Usui

 

« Ne serrez pas les mains des gens que vous rencontrez, ne faites pas la bise, pas d'accolade, gardez vos distances, ne sortez pas de chez vous tant que c'est possible, isolez-vous avec vos proches... Protégez-vous et vous protégerez les autres. »

 

Le SIDA avait contraint la population mondiale à se protéger dans la dimension sexuelle.

Le COVID19 contraint la population mondiale à se protéger dans la dimension sociale.

L'éloignement prend une nouvelle tournure.

Contraindre ou inviter les individus à vivre essentiellement avec leurs proches.

Contraindre ou inviter.

Toute la différence est là. Tout dépend de la façon dont les consignes sont entendues.

Il existe des situations où cette consigne sera une contrainte. C'est triste mais c'est ainsi. Et le confinement va exacerber ce constat. Le fait qu'il s'agisse d'une contrainte et non d'un choix augmente encore l'impact émotionnel de cette situation. Toutes les possibilités de rendre la cohabitation supportable sont effacées. Il est exigé de rester dans une situation qui jusque-là pouvait être gérée, avec plus ou moins de douleurs, mais ça tenait...

Les violences conjugales, les maltraitances... Il est certain que le confinement en augmente le risque.

Effroyable constat.

Beaucoup d'individus ne supportent leur vie commune qu'au regard de toutes les occasions offertes de s'en échapper.

Il ne s'agit pas nécessairement de mésentente entre les individus dans le couple ou la famille mais également de soulagement dans des situations très lourdes. Le handicap, par exemple, la dépendance. Les enfants en situation de handicap ou les adultes, et les personnes âgées qui ne sont plus indépendantes. Le confinement a fait voler en éclat toutes les structures d'accompagnement et les personnes responsables, parents, conjoints, fils et filles de personnes âgées, se retrouvent confrontés à une solitude terriblement épuisante.

Il existe des milliers de personnes actuellement qui se lèvent chaque matin en se sachant pas comment elles vont faire pour tenir une journée de plus.

Et puis, heureusement, il existe à l'inverse des individus pour lesquels le confinement devient l'opportunité d'une expérience intime encore plus profonde, une proximité encore plus intense. Des milliers de personnes se lèvent chaque matin, dans une totale sérénité à l'idée de passer une journée supplémentaire avec une même personne ou en petit noyau. Mari et femme, père-mère et enfants.

Un noyau qui à cette occasion va expérimenter cette situation dans laquelle les interlocuteurs ne changeront pas. Une situation d'isolement choisi également. Des personnes qui vont découvrir qu'elles peuvent rester seules, dans leur chambre ou une autre pièce, sans avoir besoin d'échanges verbaux, dans le silence. Lecture, dessin, peinture, couture, puzzle, bricolage, maquette, pyrogravure, modelage...Une perception du temps qui va changer. Rien n'est programmé avec une heure précise. La perception du temps est intrinsèquement lié à la situation de travailleur, d'élèves, d'étudiants... Il suffit de voir les différences qui s'installent lorsque nous sommes en congé dès lors que les rituels ne sont pas maintenus.

Les perceptions, les émotions, les réflexions, les moments de trouble, les moments de sérénité, les inquiétudes, les apaisements, les colères, les joies, tout est à vivre dans une conscience vive. Puisque la possibilité nous est offerte de « rentrer en soi », de rencontrer l'autre, celui ou celle qui nous accompagne, puisque le temps est quelque peu suspendu, et que nous ne savons pas combien de temps cela durera, il est de notre ressort d'en retirer le meilleur. Autant que faire se peu.

Puisque nous ne pouvons plus serrer de mains, ne plus faire de bises, plus d'accolades, puisqu'il n'y a plus de proximités extérieures autorisées, il nous reste à multiplier envers ceux ou celles que nous aimons le plus, les embrassades et les câlins, les moments d'amour et les regards tendres, les paroles aimantes et les silences partagés...

Se découvrir dans la liberté offerte par le confinement.

il existera même, on peut le supposer, des couples que ce confinement sauvera. 

Rien n'a changé pour Nathalie et moi. "Confinés volontaires » depuis des années, il ne nous manque que les sorties en montagne. Mais les montagnes sont toujours là. Sous nos yeux. Il serait inutile de laisser la douleur du confinement nous étreindre.

 

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Dans l'épreuve, ne cherche pas l'adversaire ; cherche l'enseignement ». Mikao Usui

 

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