Six jours de jeûne

J'ai quelques problèmes de santé...

En septembre 2018, pendant une séance de sport avec mes élèves, je me suis fait mal au dos. Et avec trois hernies discales, ça n'était pas une bonne chose. Malgré le yoga, les massages de Nathalie et les séances d'ostéopathie, rien n'y a fait. Des crampes quotidiennes la nuit, des fourmillements constants dans la jambe gauche, un nerf sciatique qui irradie particulièrement la nuit...

J'ai accumulé une énorme fatigue et la fin d'année scolaire a été très, très éprouvante. S'ajoute à cela une vésicule bilaire totalement hors service et qui à chaque radio de contrôle stupéfiait les médecins. Ils me demandaient tous comment il était possible de vivre ainsi sans douleur et sans la peur constante d'une crise de calculs hépatiques. Je sais que les douleurs dûes à ce genre de choses dépassent tout ce que j'ai pu déjà connaître pendant les crises liées à mes hernies discales. Une épée de Damoclès aussi lourde qu'une lame de guillotine.

Cette mise hors service de ma vésicule date de mon conflit avec l'éducation nationale lorsque j'ai refusé d'obéir à la réforme des rythmes scolaires instaurée par M Peillon, Hamon et Belkacem. Ce refus d'obéissance m'a conduit à être convoqué huit fois en hôpital psychiatrique et à une injonction de suivre une thérapie chez une psychiatre. Psychiatre qui au contraire de ce que disait de moi l'institution a jugé que mon raisonnement et mon positionnement étaient parfaitement censés et lucides.

J'ai tenu ainsi jusqu'à l'abandon de cette réforme par M Blanquer. Trois ans, pendant lesquels ma vésicule s'est remplie jusqu'à ressembler à un sac de billes. Les Chinois associent la vésicule à la colère. Je ne peux pas leur donner tort.

Aujourd'hui, et depuis plusieurs années, je lis et je compile une très grande quantité de documents sur le dérèglement climatique et l'impact de l'activité humaine sur le réchauffement que plus personne ne serait en mesure de contester. J'ai partagé mes réflexions ici et sur ma page Facebook et dans de multiples groupes de discussions. Je ne le fais plus qu'ici. Juste un devoir à mes yeux de ne pas laisser les évènements se dérouler sans que je ne cherche à en retirer une connaissance qui doit être la plus grande possible. 

Je pense par contre que sur les réseaux sociaux, cet étalage des constats ne sert pas à grand-chose et contribue même à mon mal-être. Combien de personnes s'engageraient dans un autre fonctionnement en lisant ce que je poste ? Ca serait prétentieux de simplement l'espérer. 

Je n'espère rien. J'agis juste à ma mesure. Mais le partage d'informations, je n'en veux plus, en dehors d'ici. C'est un lieu d'archivages. Rien d'autre.

Finalement, c'est moi que je protège. Je ne veux plus être confronté à l'indolence de la population devant cette ultime urgence. Que chacun fasse comme il peut ou rien du tout s'il peut supporter cela.

J'ai donc mis un terme à mes habitudes de partage d'informations sur Facebook et tous les groupes associés. Comme un jeûne social.

Ces jours-ci, devant l'impuissance médicale à résolutionner mes symptômes, j'ai décidé de partir également sur un jeûne alimentaire le plus long possible. L'idée est de perdre les kilos que j'ai accumulés pendant cette dernière année scolaire où je n'ai rien fait sur un plan sportif. 

1m76 et 62,8 kilos. 

Perdre du poids revient à soulager la pression sur les vertèbres. C'est juste de la physique.

Associer cela à des étirements et des postures de yoga, des massages et beaucoup de repos.

Nathalie souhaitait m'accompagner. Elle l'a déjà fait et en a toujours retiré de grands bénéfices.

Les trois premiers jours de jeûne ont été, comme d'habitude, quelque peu ardus. La sensation de faim est toujours très présente. L'habitude du repas, le conditionnement archaïque, les repères temporels, tout cela est difficile à maîtriser.

Puis vient le quatrième jour où subitement, les sensations s'estompent. Les tisanes d'orties sont le seul élément absorbé. Et elles finissent par suffire. 

J'ai passé deux nuits très difficiles avec des douleurs dans tout le bassin, des irradiations qui descendaient dans les cuisses, des crampes dans le mollet gauche. Je gardais en tête mes lectures sur l'autophagie et l'hormèse...Un très grand nombre de lectures.

La volonté de tenir. Je savais que, de toute façon, je n'avais pas d'autres solutions.

J'ai donc continué à faire des étirements bien précis. Je sais ce dont j'ai besoin après toutes ces années. J'avais 24 ans la première fois que j'ai été opéré...

Ce matin, c'était donc le sixième jour. Une très mauvaise nuit. L'obligation de me lever une vingtaine de fois lorsque les douleurs dans les hanches sont trop intenses.

Lever à huit heures. Etrangement , j'ai senti une certaine forme physique, une énergie que je n'avais pas encore ressenti depuis le début du jeûne. 

On a décidé d'aller marcher. Un petit tour qu'on a l'habitude de faire en partant de la maison. Une heure aller-retour. Du terrain plat. J'ai pris mes bâtons de randonnée, par habitude. 

Je me sentais bien, vraiment bien. Il n'en était pas de même pour Nathalie. Elle a du mal avec la chaleur et l'énergie n'était pas là. Au moment d'engager le retour sur notre boucle, j'ai dit que j'allais rallonger la sortie. J'avais envie de voir si c'était mieux que la fois précédente où j'avais eu du mal à suivre Nathalie dans une montée assez longue et raide. 

J'ai eu raison de tenter. Je me suis vraiment fait plaisir. J'ai même réussi à trottiner dans deux passages montants et dans une descente, à pousser sur les bâtons pour garder de la vitesse. Un grand bonheur. Des frissons en moi, une joie puissante, un sourire bienheureux. J'ai fini le tour et je suis allé me peser en rentrant.

59,2 kilos. Encore trois kilos à liquider et ça sera bien.

Je suis allé faire une sieste. J'ai merveilleusement bien dormi. Aucune douleur dans les jambes.

L'autophagie, l'hormèse, la connaissance de soi, la volonté. 

Je ne sais pas ce que ça donnera dans les jours à venir, dans les semaines, les mois, les années. Mais je sais que ma santé dépend beaucoup de moi et non, essentiellement, du milieu médical.

Je vais donc maintenir mon "jeûne social" et me concentrer sur moi et mon jeûne alimentaire. Et arrêter de croire que je peux avoir une quelconque influence sur le désastre en cours. Greta Thunberg en est capable. Et je la bénis pour tous ses efforts.

 

L'autophagie dans le jeûne (1)

L'autophagie dans le jeûne (2)

La loi de l'hormèse

 

"Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort"      Nietzsche

Cette citation est proche de la définition même de la loi de l'Hormèse: Tout organisme s'améliorera si ce dernier a été exposé, de manière adaptée à sa constitution, à un stress puissant mais court. Ce principe fabuleux, partagé par tous les êtres vivants, est l'un des axes essentiels pour renforcer sa santé et avoir un corps, un mental, un esprit plus fort, plus résistant."

 

 

Selon ce procédé de l'hormèse, on utilise également les bains en eau froide. Près de la maison, on a trouvé il y a quelques années un torrent suffisamment actif pour nous offrir des lieux de baignade. Actuellement, la température de l'eau fluctue vers les 12 degrés. C'est très vivifiant...Et très bon pour l'organisme.

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