Violences femmes info : 3919

C'est un drame quotidien. J'ai entendu que ça concerne une femme tuée toutes les dix minutes dans le monde. Est-ce que c'est exact, exagéré ou loin de la réalité ? Je n'en sais rien. Mais juste une femme, c'est déjà beaucoup trop.

C'est un sujet qui me pèse énormément, j'ai beaucoup de mal à exprimer ce que je ressens. En dehors d'une totale incompréhension. Et d'un total dégoût envers ces hommes. Lire les récits ci-dessous, ça me noue, ça me révulse, c'est viscéralement insupportable. Je ne comprends pas, c'est au-delà de toute réflexion. S'il est possible pour un homme de se montrer violent envers une femme, alors, c'est que l'espèce humaine n'est pas finie, qu'elle n'est encore qu'une ébauche, une espèce en formation, une sorte d'expérimentation avec tous ses ratages, ses manquements, ses errances. Et cette violence faite aux femmes, dès lors qu'elle existe, alors c'est que toutes les violences sont possibles. C'est une violence qui ouvre toutes les portes vers l'horreur.

La femme, c'est la mère, celle qui donne la vie. 

Si cet ultime symbole est bafoué, alors le Mal est et restera le maître. 

 

 

Violences conjugales Cinq féminicides en une semaine : qui étaient ces femmes tuées par leur conjoint ou ex ?

 

3919 - Violences femmes info

Un numéro d'appel national, le 3919, est dédié à l'écoute et à l'orientation des femmes victimes de violence. Appel gratuit et anonyme, service accessible 24h/24 et 7 jours sur 7.

Zaïa, 27 ans, Laure, 32 ans, Mélina, 45 ans, Élodie, 50 ans, et Béatrice, 56 ans, ont toutes été tuées la semaine dernière, quelques jours avant la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. 

L.G. avec AFP - Hier à 16:56 | mis à jour aujourd'hui à 14:27 - Temps de lecture : 5 min

Avant Zaïa, Laure, Mélina, Élodie et Béatrice, des dizaines d'autres femmes ont été victimes de féminicides en France en 2025, comme l'ont rappelé des collectifs féministes lors de la manifestation de samedi. Photo Sipa/Michel Setboun

Avant Zaïa, Laure, Mélina, Élodie et Béatrice, des dizaines d'autres femmes ont été victimes de féminicides en France en 2025, comme l'ont rappelé des collectifs féministes lors de la manifestation de samedi. Photo Sipa/Michel Setboun

La série noire des féminicides ne s'arrête jamais vraiment, mais l'actualité de la semaine dernière a particulièrement illustré le caractère systémique des violences conjugales. Entre mercredi et jeudi, cinq femmes ont été retrouvées mortes. Leurs conjoints ou ex-conjoints respectifs ont tous été mis en examen et sont soupçonnés de les avoir tuées. 

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Samedi, des milliers de manifestants ont bravé le froid à travers toute la France pour exprimer leur colère face à la persistance des violences contre les femmes, avant la journée mondiale prévue mardi. En 2024, le nombre de femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint s'élevait à 107, soit une hausse de 11% par rapport à l'année précédente. Pour 2025, le collectif Nous toutes – qui se base toutefois sur une définition plus large du féminicide – en recense déjà 149. 

Chaque jour en France, plus de trois femmes sont victimes de féminicide ou tentative de féminicide conjugal, selon la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof). Voici les histoires de Zaïa, Laure, Mélina, Élodie et Béatrice, toutes mortes la semaine dernière.

Zaïa, aide-soignante de 27 ans

Zaïa, surnommée Zazou par ses proches, était aide-soignante dans un Ehpad situé à Crémieu (Isère). « Elle était appréciée de tous pour sa bienveillance, son dévouement et sa gentillesse », selon le directeur de l'établissement, cité par Le Dauphiné libéré. « Elle était notre rayon de soleil. », confirme une collègue.

Le corps de la jeune femme de 27 ans a été retrouvé mercredi dernier calciné dans une voiture, dans une forêt de Saint-Marcel-Bel-Accueil.

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Son compagnon, un homme de 39 ans déjà condamné pour des violences, a raconté s'être disputé avec Zaïa à son retour chez elle (à L’Isle-d’Abeau), peu de temps après en être parti – une surprise qu'elle n'aurait pas appréciée.

Il a expliqué l'avoir poussée violemment lors de cette dispute, ce qui aurait provoqué sa chute et son décès. Selon le procureur, il a ensuite « mis en place tout un stratagème » pour couvrir ses traces, allant jusqu'à la déshabiller, la nettoyer, transporter son cadavre et l'asperger d'essence avant de l'incendier. La version du suspect serait loin de « coller » avec les constatations réalisées par les enquêteurs au domicile de Zaïa, poursuit Le Dauphiné libéré.

Laure, fan de foot de 32 ans

Laure, 32 ans, habitait à Besançon (Doubs) et soutenait le club de football de la ville. Elle faisait même partie de la Brigatia Vesontio, un groupe de supporters du Racing Besançon, relate L'Est républicain.

Elle a été abattue jeudi par arme à feu sur le parking de son immeuble, alors qu'elle s'apprêtait à partir au travail. Son ancien petit ami, un homme de 34 ans, a reconnu être l'auteur des tirs. Sur les réseaux sociaux, le trentenaire partageait ses difficultés à se remettre de leur séparation. Récemment hospitalisé dans un service psychiatrique, il avait déjà été condamné par le passé, notamment pour des violences et pour avoir harcelé moralement une autre femme. 

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Laure avait porté plainte contre lui en février pour « atteinte à la vie privée » et il devait être convoqué devant la justice en novembre dans cette affaire. Au mois d'octobre, Laure avait à nouveau déposé plainte contre lui, après des dégradations survenues sur son véhicule. Elle avait demandé un dispositif d'alerte, qui lui avait été fourni par une association le 24 octobre. Il n'a hélas pas permis de la sauver.

Mélina, maman de 45 ans

Mélina, 45 ans, vivait à Saint-Ciers-d’Abzac, près de Libourne (Gironde). Celle qui préférait se faire appeler Mélanie était la mère de deux adolescents, une fille et un garçon, et vivait avec le père de ce dernier, rapporte France 3 Nouvelle-Aquitaine. « C’était une femme gentille, toujours souriante et prête à aider les autres. », témoignent dans Sud Ouest ses voisins, selon qui « elle venait de trouver récemment un poste d’assistante dentaire ». 

Jeudi, le conjoint de Mélina a appelé les gendarmes, admettant avoir tué sa compagne. D'après nos confrères, elle lui avait récemment dit vouloir mettre fin à leur relation. Cet homme de 60 ans, déjà condamné pour des violences sur une ex-compagne, a indiqué que « cette situation l'avait placé en situation de détresse, notamment financière ». 

Selon sa version, une remarque de Mélina sur le rangement d'une rallonge et le bruit de l'aspirateur qu'elle était en train de passer aurait été un « élément déclencheur ». Le sexagénaire l'aurait menacée avec un fusil de chasse et elle aurait tenté de « s'enfuir ». Il a ensuite évoqué un « corps à corps ». Sud Ouest indique qu'il a frappé sa compagne « avec la crosse du fusil avant de lui asséner un, voire deux coups de lame, et de l’étrangler avec une rallonge ».

Élodie, 50 ans

Élodie était une femme de 50 ans, sans profession. Elle entretenait une relation avec un journaliste de 61 ans, mais ne vivait pas avec lui. Son corps sans vie a été retrouvé jeudi au domicile de cet homme, à Beaucaire (Gard).

Le suspect, originaire du Royaume-Uni selon le collectif "Féminicides par compagnons ou ex", s'est dénoncé à la police mais a contesté la cause criminelle du décès de sa conjointe. « Elle aurait fait une chute », sur fond de consommation d'alcool, a-t-il assuré, selon des propos rapportés par le parquet.

Mais Élodie a été retrouvée morte le visage tuméfié. L'an dernier, le sexagénaire avait été interdit de contact avec sa compagne pendant trois mois après un premier épisode de violences.

Béatrice, professeure de 56 ans

Béatrice était mère de trois enfants et enseignante d’histoire-géographie dans un collège de Douzy (Ardennes). Elle a, elle aussi, été retrouvée morte jeudi, dans le sous-sol de son domicile, situé à Sedan.

Son conjoint a admis le meurtre, après avoir été blessé dans un accident de la route, qu'il aurait délibérément provoqué pour mettre fin à ses jours. Selon le parquet de Reims, cité par L'Ardennais, cet homme de 58 ans « souffre de troubles psychiatriques a priori soignés ». Toujours d'après le parquet, il aurait évoqué une « dégradation de la vie conjugale » et une dispute avec sa compagne au sujet d'une de leur fille pour expliquer son geste, ajoute France 3 Grand Est.

Le quinquagénaire, sans casier judiciaire, a frappé Béatrice au crâne avec une statuette, a tenté de l’étouffer avec un oreiller, avant de la poignarder à plusieurs reprises. Sept plaies par arme blanche ont été constatées au niveau du front, du cou et du thorax de la mère de famille.

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