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  • Lobbyistes de l'industrie agroalimentaire

    Comment envisager un avenir plus positif ?

    Les forces en présence sont d'une telle inégalité.

    Ces gens qui travaillent pour les lobbies de l'agro-alimentaire, comment font-ils pour se sentir en paix, sereins ?

    Comment lutter contre ces armées destructrices ?

    1) ne plus manger d'animaux

    2) ne rien acheter qui ne soit produit sur le sol français. Pour le riz, le sucre et autres denrées exotiques, ne prendre que des productions bio. 

    3) limiter toutes les dépenses qui ne soient vitales afin de pouvoir concentrer son pouvoir d'achat sur les produits qui répondent au 1 et au 2.

    4) garder à l'esprit que nous sommes responsables par nos achats de la dévastation ou de la protection et que nous avons le choix. 

     

     

    Plus de 300 lobbyistes de l'industrie agroalimentaire sont présents à la COP30 de Belém, dont cinq dans la délégation française

     

    Parmi les 530 personnes que la France a invitées au sommet pour le climat, cinq représentent les intérêts de grands groupes du secteur agroalimentaire, révèle un décompte du média d'investigation DeSmog, avec qui franceinfo a travaillé.

    Article rédigé par Camille Adaoust

    France Télévisions

    Publié le 18/11/2025 13:00 Mis à jour le 19/11/2025 10:30

    Temps de lecture : 5min Des participants à la COP30 entrent dans le site des négociations, le 10 novembre 2025 à Belém (Brésil). (MAURO PIMENTEL / AFP)

    Des participants à la COP30 entrent dans le site des négociations, le 10 novembre 2025 à Belém (Brésil). (MAURO PIMENTEL / AFP)

    D'ordinaire, lors des COP, les ONG dénoncent la présence des lobbyistes des énergies fossiles(Nouvelle fenêtre). Mais à Belém, au Brésil, où se tient jusqu'au vendredi 21 novembre le 30e sommet mondial pour le climat, les représentants du secteur agricole se sont déplacés en masse. Selon les analyses du média d'investigation britannique DeSmog, soutenu par la coalition Kick Big Polluters Out ("Virez les gros pollueurs"), que franceinfo a consultées, 302 lobbyistes de l'industrie agroalimentaire sont présents dans les couloirs de la COP30(Nouvelle fenêtre), organisée dans un pays où l'agriculture est reine.(Nouvelle fenêtre) Soit 14% de plus qu'en 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan.

    Un lobbyiste sur quatre du secteur est venu avec la délégation officielle de son pays et bénéficie donc d'un accès privilégié aux salles de négociations. Et la France ne fait pas exception, avec cinq représentants. Parmi eux, quatre personnes défendent les intérêts du spécialiste des produits laitiers Danone à la COP30. Le groupe explique sa présence par la volonté d'"avancer sur des sujets liés au changement climatique et à la transformation des systèmes alimentaires". A franceinfo, Danone cite "la réduction des émissions de méthane dans l'agriculture ou le soutien des agriculteurs dans l'adoption de pratiques agricoles régénératrices et durables". Il souligne aussi avoir "été la première entreprise agroalimentaire à s'engager à réduire les émissions de méthane de 30% dans le lait frais d'ici à 2030".

    Carrefour fait également partie de la délégation française, avec un délégué. Le groupe de grande distribution explique à franceinfo profiter de la COP30 pour "contribuer à faire de l'alimentation un point central des discussions sur le climat". Il dit être "invité [pour] témoigner des actions [qu'il met] en œuvre et qui pourraient être répliquées, par exemple sur le gaspillage alimentaire ou la lutte contre la déforestation". Carrefour assure avoir participé à "une quinzaine d'interventions pour partager des bonnes pratiques".

    Le Brésil reste le pays qui a accrédité le plus de membres de l'agro-industrie (26), notamment issues de l'entreprise JBS, principal producteur de viande dans le monde. Suivent l'Indonésie (11 membres), le Japon (neuf), le Honduras (six), puis la France, la Chine et la Norvège (cinq représentants pour chacun des pays). 

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    Danone figure parmi les groupes les plus présents, avec un total de 10 participants à la COP30, invités par la France donc, mais aussi par l'association patronale européenne BusinessEurope, la Chambre de commerce internationale, la plateforme du Partenariat français pour l'eau et la coalition d'entreprises du Conseil mondial des affaires pour le développement durable.

    L'entreprise allemande pharmaceutique et agrochimique Bayer est davantage présente, avec 19 représentants dans la COP30. "Pour Bayer, la COP30 constitue une étape importante, d'autant plus au Brésil, deuxième marché mondial de l'entreprise", commente auprès de franceinfo Felipe Albuquerque, directeur durabilité de la branche d'Amérique latine de l'entreprise. Sont également présents, en plus petit nombre, la multinationale suisse Nestlé (neuf délégués), le géant américain de l'exportation Cargill (cinq délégués), son équivalent anciennement français et désormais néerlandais Louis Dreyfus (un), le géant américain des snacks et des boissons Pepsico (six) ou encore la chaîne de restauration rapide McDonald's (deux).  

    Le secteur de la viande en tête

     

    DeSmog complète son état des lieux par une analyse par secteur. Celui de la viande arrive en tête – le Brésil est le premier exportateur de bœuf et de volaille au monde –,(Nouvelle fenêtre) devant ceux de l'agroalimentaire et les boissons, des négociants en matières premières, des entreprises laitières, des pesticides ou des engrais.

    Autant de conclusions que déplorent les militants pour l'environnement et le climat. "L'agriculture industrielle, troisième contributeur mondial aux émissions, a été autorisée à coopter la convention sur le climat", dénonce Lidy Nacpil, du Mouvement des peuples asiatiques sur la dette et le développement. "Il n'est pas surprenant que les négociations sur l'alimentation et l'agriculture à la COP aient été réduites à un simple forum de discussion. La COP ne permettra jamais de mettre en place de véritables mesures climatiques tant que les lobbyistes industriels seront autorisés à influencer les gouvernements et les négociateurs."

    Méthodologie : DeSmog, qui effectue ce travail depuis quatre ans, s'est basé sur la liste provisoire des 56 000 participants(Nouvelle fenêtre) à la COP30. Le média y a identifié les plus grandes entreprises des principaux secteurs alimentaires : viande et produits laitiers, pesticides et engrais, transformation alimentaire, vente de matières premières et de semences, distribution alimentaire et biocarburants. Sont également pris en compte les groupes commerciaux industriels mondiaux et régionaux, des syndicats agricoles nationaux et des instituts ayant des affiliations avec des entreprises et/ou un historique de lobbying aligné sur les demandes de l'industrie.

    "Ça fend le cœur de les voir là" : le lobby de l'agrobusiness s'invite en force à la COP30 de Belém

     

    Consulter le Dossier : Cop 30 : nos reportages au Brésil

    Article rédigé par Camille Adaoust - envoyée spéciale à Belém (Brésil)

    France Télévisions

    Publié le 18/11/2025 13:00 Mis à jour le 18/11/2025 13:15

    Temps de lecture : 8min Une action pour dénoncer la présence de l'agrobusiness à Belém (Brésil) lors de la COP30, le 10 novembre 2025. (CAMILLE ADAOUST / FRANCEINFO)

    Une action pour dénoncer la présence de l'agrobusiness à Belém (Brésil) lors de la COP30, le 10 novembre 2025. (CAMILLE ADAOUST / FRANCEINFO)

    Au sommet annuel pour le climat, les représentants de multinationales sont à la manœuvre pour vanter leur vision de l'agriculture de demain, un secteur clé au Brésil.

    "La nourriture, c'est pour les gens, pas pour le profit." Ils sont une trentaine de militants, venus du monde entier, lundi 10 novembre à Belém, pour dénoncer la présence de géants de l'agroalimentaire à la COP30. Réunis devant "l'Agrizone", un espace situé à dix minutes de bus de celui des négociations climatiques, consacré à "l'agriculture durable" et accueillant les grands groupes du secteur, ces manifestants critiquent une "exposition de drones et de capteurs sensoriels". Des gadgets technologiques, à leurs yeux, défendus par les acteurs agro-industriels.

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    "C'est à rebours de la transition juste pour l'agriculture", pointe Marie Cosquer, chargée de plaidoyer sur les systèmes alimentaires pour l'ONG Action contre la faim. A ses côtés, d'autres s'indignent. "Les lobbyistes sont les bienvenus. Par contre, les gens des pays du Sud, les plus vulnérables, ne le sont-ils pas ? Je suis déçue qu'ils prennent autant d'espace, on se sent exclus", regrette la Colombienne Andrea Echeverri. "C'est notre COP, la COP du peuple. Ça fend le cœur de les voir là", acquiesce le Népalais Prayash Adhikari.

    Le poids colossal de l'agro-industrie au Brésil

    Coorganisée par le gouvernement brésilien et logée dans les locaux de l'Embrapa, l'agence brésilienne de recherche agricole (l'équivalent de l'Inrae en France), l'Agrizone est une première dans l'histoire des sommets pour le climat. Elle illustre l'importance de l'agro-industrie au Brésil, devenu un poids lourd à l'échelle mondiale. La preuve en chiffres : le secteur représente pas moins de cinq millions d'exploitations, 39% de la superficie du pays, un quart de l'économie nationale, 20% des emplois et près de la moitié des exportations, liste le gouvernement français(Nouvelle fenêtre). Et c'est aussi la cause de 97%(Nouvelle fenêtre) de la déforestation du pays.

    "Lors de la COP30, l'agrobusiness est présent de manière à refléter l'importance d'un secteur qui nourrit plus d'un milliard de personnes et se conforme à la législation environnementale la plus stricte au monde", se défend Muni Lourenço, président de la commission environnementale au sein de la Confédération brésilienne de l'agriculture et de l'élevage (CNA).

    Plus grande entité représentative de l'agro-industrie brésilienne, la CNA avait pourtant milité(Nouvelle fenêtre) cet été pour la suspension d'un moratoire visant à ne pas commercialiser le soja cultivé dans les zones de l'Amazonie touchées par la déforestation. "L'objectif de l'Agrizone est de montrer que la production alimentaire et la préservation de l'environnement vont de pair au Brésil", avance aujourd'hui Muni Lourenço.

    Robot, IA et agriculture "régénérative"

    Dans ce lieu plus vaste que celui de la COP30 officielle, les solutions technologiques s'affichent au premier plan. Dès l'entrée, les visiteurs découvrent un robot capable de grimper aux arbres pour récolter de l'Açaï, ce fruit rouge issu de certains palmiers, cher à la région du Para. Plus loin, un appareil de plusieurs mètres de long, muni de panneaux solaires, propose d'analyser la nature des sols à l'aide de l'intelligence artificielle pour répandre des pesticides "uniquement là où c'est nécessaire".

    Sur son stand, Nestlé promeut une agriculture régénérative, pratique qui vise à stocker plus de carbone dans les sols, mais limitée, rappelle le média d'investigation Desmog(Nouvelle fenêtre). A quelques pas de là, Bayer, le géant allemand de la chimie et de la pharmacie(Nouvelle fenêtre), sponsor dit "diamant" de l'événement, met en avant le même argument sur son stand. "Pour nous, la COP30 constitue une étape importante, d'autant plus au Brésil, deuxième marché mondial de l'entreprise", commente Felipe Albuquerque, directeur durabilité de l'entreprise en Amérique latine.

    Les stands de Nestlé et Bayer sont voisins dans "l'Agrizone" à Belém (Brésil), le 12 novembre 2025. (CAMILLE ADAOUST / FRANCEINFO)

    Les stands de Nestlé et Bayer sont voisins dans "l'Agrizone" à Belém (Brésil), le 12 novembre 2025. (CAMILLE ADAOUST / FRANCEINFO)

    Pour les différents acteurs présents, l'Agrizone fait office de vitrine pour un secteur qui "doit être vu comme une solution face aux enjeux climatiques", résume Muni Lourenço. Lors d'une conférence organisée sur place, le message diffusé est sensiblement le même : "Cette zone montre la réalité de l'agriculture au Brésil, ce qu'elle a de meilleur. Elle permet d'échanger des expériences et des techniques. Ce serait formidable de l'avoir dans chaque COP".

    Plus de 300 délégués de l'agrobusiness

    "Le secteur agro-industriel s'approprie et produit des discours environnementaux", alerte cependant Ludivine Eloy, agronome et géographe, directrice de recherche au CNRS. Ses acteurs "utilisent des arguments vantant les progrès technologiques, mais leurs discours masquent beaucoup de choses, comme les inégalités d'accès aux ressources sur le terrain."

    Si les ONG s'inquiètent chaque année de la présence des lobbyistes des énergies fossiles à la conférence pour le climat, les grandes entreprises de l'agro-industrie ne sont, cette fois, pas en reste, avec au moins 302 délégués, selon le décompte de l'organisation d'investigation britannique Desmog. C'est 14% de plus que lors de la COP29, l'an dernier à Bakou (Azerbaïdjan). Bayer compte par exemple 19 délégués dans les zones de négociations. "Bayer participe régulièrement aux COP depuis 2015, lorsque la coalition du Conseil mondial des entreprises pour le développement durable a officiellement demandé la présence d'entreprises plus engagées", plaide Felipe Albuquerque.

    Plusieurs événements organisés durant cette COP incluent ces représentants. Comme le 11 novembre, avec un "panel de JBS", la principale multinationale brésilienne de l'industrie agroalimentaire, sur "les transformations du système alimentaire" organisé sur le stand baptisé "business durable". Le pavillon du Consortium interétatique de l'Amazonie affiche également JBS comme l'un de ses "soutiens".

    L'agriculture familiale moins exposée

    Au Brésil, ces géants ne représentent pourtant qu'une partie de l'équation agricole. Face à cet "agronégoce", une agriculture familiale, aux exploitations plus petites, subsiste. Le gouvernement brésilien compte d'ailleurs deux ministères pour illustrer cette dualité : celui de l'Agriculture et de l'Elevage, qui exporte majoritairement, et celui du Développement agraire et de l'Agriculture familiale. Cette agriculture-là représente près de 4 millions d'exploitations dans le pays, emploie plus de 10 millions de personnes et nourrit deux tiers des Brésiliens.

    Mais "les moyens sont très inégaux entre les deux, le budget de l'agronégoce est plus important", déplore un employé gouvernemental qui souhaite rester anonyme. "Et ce déséquilibre se retrouve ici, à Belém." Dans l'Agrizone, rares sont les stands qui représentent l'agriculture familiale. "Alors qu'on a beaucoup de solutions issues des connaissances ancestrales des peuples indigènes et des communautés traditionnelles", souligne la même source.

    "Ces événements organisés avec les représentants de l'agrobusiness créent une résonance. Leurs arguments arrivent aux oreilles des négociateurs" de la COP30, s'inquiète Marie Cosquer. De quoi influencer les discussions dans les espaces fermés des Nations unies. A Belém, l'un des enjeux concerne l'adaptation des systèmes agroalimentaires face au changement climatique, alors que le secteur est responsable de plus d'un tiers (37%) des émissions mondiales de gaz à effet de serre, d'après le Giec(Nouvelle fenêtre). Mais le sujet est "au point mort", rapportait la semaine dernière la chargée de plaidoyer d'Action contre la faim, lors d'un point-presse sur l'avancée des négociations générales.

    "Des solutions problématiques pour l'agriculture"

    "Il y a un brouillon qui sera renvoyé à la prochaine session de négociations, avec des solutions problématiques pour l'agriculture", déplore-t-elle. Elle cite les innovations en faveur d'une "agriculture intelligente pour le climat", des nouvelles technologies "non accessibles pour la plupart des petits paysans" ou encore des "liens avec les marchés carbone".

    "Les paysans, l'agroécologie [qui diminue les pressions sur l'environnement] et la transition juste sont ignorés lors des discussions." Lot de consolation : ils sont bien présents dans les assiettes des négociateurs. Dans les offres de restauration, les organisateurs de la COP30(Nouvelle fenêtre) ont assuré que "30% des aliments provenaient" d'une agriculture écologique à plus petite échelle.

  • Mercosur : juste un exemple

    Je rappelle que l'Uruguay fait partie des pays du Mercosur.

    On voit bien ici à quoi on ouvre les portes...

    Si jamais les agriculteurs décident enfin de passer aux grandes manoeuvres, cette fois, je me joindrai à eux, FNSEA ou pas.  

     

    Un enclos surpeuplé, une soixantaine de bovins morts... L'interminable périple en bateau de près de 3 000 vaches entre l'Uruguay et la Turquie

     

    Ces animaux, qui devaient être vendus, n'ont pas foulé la terre ferme depuis deux mois, après le refus de débarquement des autorités turques. Ils sont donc repartis en direction de l'Amérique du Sud.

    Article rédigé par franceinfo avec AFP

    France Télévisions

    Publié le 18/11/2025 15:29

    Temps de lecture : 4min Le navire "Spiridon II" lors de son escale en Turquie, le 9 novembre 2025. (ANIMAL WELFARE FOUNDATION)

    Le navire "Spiridon II" lors de son escale en Turquie, le 9 novembre 2025. (ANIMAL WELFARE FOUNDATION)

    Le cargo de l'enfer. Près de 3 000 vaches sont entassées dans un navire depuis deux mois, alerte l'ONG Robin des bois, dans un communiqué(Nouvelle fenêtre) publié lundi 17 novembre. Après un voyage d'un mois au départ de l'Uruguay pour rejoindre la Turquie, les animaux ont été bloqués à l'intérieur du bateau durant plusieurs semaines, faute de certificats en règle. Ils ont finalement repris la mer le 9 novembre en direction de l'Amérique du Sud, où leur retour est prévu en décembre, après un périple qui a provoqué la mort de plusieurs dizaines de bovins. "Les génisses Holstein du cheptel uruguayen vont battre le record mondial du plus long parcours hors du plancher des vaches", écrit l'ONG.

    L'interminable périple de ces animaux a débuté le 19 septembre, lorsque le cargo Spiridon II a quitté Montevideo, en Uruguay. Ce navire bétailler géant, de près de 100 mètres de long, est en réalité un ancien cargo polyvalent russe datant des années 1970. "Il aurait dû partir à la casse depuis une bonne vingtaine d’années", selon l'ONG Robin des bois, qui liste les nombreuses défaillances relevées sur le navire depuis 2019. Après plusieurs changements de mains, le bateau navigue désormais sous pavillon togolais, selon le site Vessel Finder(Nouvelle fenêtre). Un pays inscrit "sur la liste noire des pavillons établie par le Mémorandum d’entente de Paris sur le contrôle des navires", pointe l'ONG.

    Des dizaines d'animaux morts

    A l'intérieur de ce cargo se trouvent 2 901 bovins et un équipage d'une vingtaine de personnes qui étaient censés rejoindre la Turquie, où les animaux devaient être débarqués et vendus. Mais après un mois de navigation, les autorités turques ont finalement refusé de les laisser sortir, faute de certificats sanitaires et commerciaux en règle. "Les inspections ont révélé que certains animaux ne portaient ni boucles auriculaires, ni puces d'identification électronique, et que 469 animaux n'étaient pas conformes aux listes fournies", explique le gouvernement turc pour justifier sa décision.

    Après plusieurs semaines de négociations, le bateau a pu accoster brièvement dimanche 9 novembre au port turc de Bandirma pour charger de la paille et de la nourriture, détaille la Fondation pour le bien-être animal (AWF) dans un communiqué(Nouvelle fenêtre). Mais la situation à bord continue de se dégrader. "Après le long voyage de l’Uruguay à la Turquie, les animaux sont déjà affaiblis. Chaque nouveau retard signifie des souffrances immenses", dénonce Maria Boada Saña, responsable de projet au sein de l'AWF.

    Cinquante-huit bovins sont morts durant la traversée et au moins 140 vaches ont mis bas à bord, d'après des documents judiciaires. "Les nouveau-nés vivants ont une existence très difficile", dans "un enclos surpeuplé", estime l'ONG, précisant qu'il est "fort probable que la plupart des veaux soient morts".

    "Des navires inadaptés et hors d'âge"

    Face à cette situation, l'ONG a demandé aux autorités turques de débarquer immédiatement les animaux, mais dit ne pas avoir reçu de réponse. Les autorités européennes ont également été sollicitées par courrier. De leur côté, les exportateurs qui devaient vendre les bovins ont contesté la décision des autorités vétérinaires turques et engagé des poursuites judiciaires. Sans résultat pour le moment.

    Après cette brève escale, le navire a donc repris la route en direction de l'Uruguay avec des milliers de vaches toujours à son bord. "Pour le retour au pays, elles risquent d’affronter dans l’océan Atlantique nord des tempêtes redoutables", prévient l'ONG Robin des bois. De quoi inquiéter de nombreuses associations de défense des animaux.

    "Ces blocages justifiés par des raisons sanitaires, voire politiques, mettent leur vie en péril et témoignent du peu de considération portée à ces animaux destinés à être abattus et consommés", a réagi Lorène Jacquet, responsable des campagnes et du plaidoyer à la Fondation 30 Millions d'Amis(Nouvelle fenêtre). Elle demande la fin "des transports de longue durée, a fortiori lorsqu'ils sont réalisés sur des navires inadaptés et hors d'âge !"

     

     

     

     

     

     

     

  • Pacte pour le climat

    Un site que je trouve très intéressant. 

     

     

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    Le plus grand « marché du carbone » du monde a été mis en place par l’Union européenne en janvier…

    Les énergies fossiles sont-elles subventionnées ?

    En 2017, selon l’AIE, les subventions soutenant la consommation des énergies fossiles, principalement destinées au pétrole et à l’électricité obtenue…

    La lutte contre les émissions est-elle compatible avec le libéralisme économique ?

    Depuis 1992, les débats font rage entre économistes spécialistes du climat, de l’énergie et du développement, mais aussi entre militants…

    L’agriculture et les forêts peuvent-elles limiter le changement climatique ?

    L’agriculture joue un double rôle dans le futur climatique de la planète. Elle fait partie des émetteurs de gaz à…

    Peut-on atteindre les objectifs climatiques sans diminuer les consommations ?

    La réponse à cette question suppose de revenir sur la notion de justice climatique. Puisque les 10 % les plus riches…

    Faut-il choisir entre le climat et l’emploi ?

    Ce dilemme est à la base des retards à agir pour lutter contre le changement climatique. La plupart des dirigeants…

    Pourquoi et comment aider les pays pauvres ?

    La responsabilité des pays anciennement industrialisés dans le changement climatique leur confère une obligation morale d’aider les populations pauvres qui…

    La France

    Quelles sont les émissions de gaz à effet de serre de la France ?

    Au regard des émissions mondiales (près de 40 milliards de tonnes de gaz à effet de serre), celles de la France…

    La France est-elle un bon élève du climat ?

    Parmi les pays industrialisés et riches, la France fait partie des plus faible émetteurs de gaz à effet de serre…

    Est-ce que les Français comprennent le changement climatique ?

    La démocratie politique signifie que les citoyens, en choisissant leurs gouvernants et législateurs, déterminent la politique de la nation. Mais…

    Puisque la France pèse 1 % de la population, que peut-elle faire ?

    L’argument est souvent avancé par des militants climatosceptiques. Pourquoi agir puisque notre avenir climatique dépend surtout des autres ? Ce raisonnement…

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  • Un monde en burn out

    Je n'ai jamais parlé ici du génocide en Palestine, ni celui au Soudan, ni de la guerre en Ukraine, ni de toutes les aberrations folles de l'humain. 
    Je ne vais pas dire que ça ne m'intéresse pas mais c'est juste que je n'y peux rien, absolument rien. Je ne vais pas aller en Palestine, ni au Soudan, ni en Ukraine et je pourrais toujours clâmer haut et fort ma colère, ça n'y changera rien. 

    Sur le problème écologique de la planète, j'ai une possibilité d'intervention. Non pas au niveau planétaire, ni même au niveau national, ni même régional... mais juste là où je vis. On a planté aujourd'hui le centième arbre ( chênes, châtaigners, bouleaux, hêtres, tilleul, pawlonia, saule, frênes, robiniers, divers résineux etc...) depuis notre arrivée au mois de mars. Durant l'automne et l'hiver, on va doubler encore ce nombre. L'agroforesterie, c'est ce qui occupe nos journées, nos pensées, nos réflexions. Que la biodiversité soit la plus riche possible, que le potager nous nourrisse, que nos arbres greffés nous donnent de beaux fruits. Il ne s'agit pas seulement de "profiter" des richesses de la nature dans le cadre alimentaire mais de rendre à la nature plus que ce qu'elle nous offre et donc de faire en sorte que le terrain soit un refuge, un lieu préservé. Donnant-donnant.

    Pour ce qui est des anticipations sur un futur chaotique, je n'en ai aucun doute. Il n'y a que la date que nous ne connaissons pas. Le monde humain ne m'intéresse que dans cette optique et je pense même que tout le reste est anecdotique. Ca n'enlève rien à l'aspect dramatique des guerres, des crises sociales, de la violence, etc ... mais au regard de ce vers quoi nous allons, c'est dérisoire. 

     

     

    112 720 vues 2 nov. 2025 ✪ Priorité aux membres le 2 novembre 2025 GÉOPOLITIQUE

    L'humanité entre dans une phase chaotique. Un monde instable. Pour Olivier Hamant, le monde va radicalement changer dans les années à venir. Notre monde, basé sur un climat stable, va en grande partie s'effondrer. L'économie globalisée, reposant sur des infrastructures, des transports, ou des technologies ultra-performantes va être violemment percutée par un climat chaotique comme par l'effondrement du vivant. Pour Olivier Hamant, le paradigme de la performance va être remplacé par celui de la robustesse.

  • L'hôpital en urgence

     On parle de soins, de santé, de survie parfois. Et les gens censés assurés cette priorité absolue sont eux-mêmes dans une situation si lourde que leurs compétences ne suffisent plus.

    Il y a bien longtemps déjà, j'avais écrit ici que deux secteurs seraient considérablement attaqués par les directives gouvernementales : l'éducation nationale et le milieu hospitalier.

    Est-ce que les alertes lancées depuis bien longtemps ont été entendues ? On peut supposer que oui.

    Est-ce qu'elles ont été suivies de décisions positives ? Non

     

    "Je croisais les doigts pour que rien de grave n'arrive" : des internes en médecine racontent la rudesse de leurs stages aux urgences

    Article rédigé par Florence Morel

    France Télévisions

    Publié le 15/11/2025 07:06

    Temps de lecture : 8min Un soignant à l'hôpital de Périgueux (Dordogne) le 20 novembre 2020. (ROMAIN LONGIERAS / HANS LUCAS / AFP)

    Un soignant à l'hôpital de Périgueux (Dordogne) le 20 novembre 2020. (ROMAIN LONGIERAS / HANS LUCAS / AFP)

    Les urgences du CHU de Caen sont contraintes de travailler sans internes pendant six mois, faute de médecins expérimentés pour les encadrer. La crise traversée par l'hôpital normand illustre les difficultés rencontrées par les étudiants en médecine dans d'autres établissements.

    Une situation exceptionnelle qui trahit les maux de l'hôpital public. Au CHU de Caen, les urgences sont contraintes de fonctionner sans internes pour les six prochains mois. Faute de médecins expérimentés pour encadrer ces étudiants en médecine, l'agrément a été suspendu, et les stages avec. Face à cette crise, la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a annoncé qu'elle faisait appel à la réserve sanitaire, d'ordinaire mobilisée pour des épidémies ou des catastrophes naturelles, afin que des praticiens viennent en renfort assurer l'accueil des patients 24 h/24 et sept jours sur sept. Au CHU de Caen, "les internes étaient arrivés au bout du bout, avec une surcharge de travail, psychologique et émotionnelle. Il y avait un risque de burn-out", affirme Mélanie Debarreix, présidente de l'Intersyndicale nationale des internes (Isni), à l'origine de la procédure.

    "Les difficultés des urgences de Caen ne sont malheureusement pas isolées et les services d'urgences à gros volume d'activité [comme les CHU] connaissent actuellement des tensions sans précédent sur les ressources médicales", ont dénoncé dans un communiqué(Nouvelle fenêtre) plusieurs organisations de médecine d'urgence. "Ce sont les internes qui portent les CHU à bout de bras. On représente 40% des effectifs et 70% des actes médicaux, évalue Mélanie Debarreix. L'hôpital de Caen est juste une illustration des difficultés de notre système de santé." Franceinfo a interrogé des internes en poste dans plusieurs régions. Ils décrivent un manque d'encadrement, un sentiment de solitude et une surcharge de travail qui peuvent affecter leur santé mentale et la qualité des soins.

    "L'interne doit s'occuper de tout"

    A seulement 23 ans, Charly* a choisi d'effectuer son premier stage d'internat aux urgences d'un petit centre hospitalier, "bien réputé", car "à cheval sur les horaires et les heures dédiées à la formation, ce qui n'est pas le cas partout". La nuit, le service est composé de "trois médecins, dont un de Smur", le service mobile d'urgence et de réanimation, qui est envoyé sur le terrain avec une ambulance quand le patient se trouve dans un état grave. Charly se souvient que, lors de gros accidents de la route, quand deux des trois médecins de garde sont dépêchés sur place et que le troisième dort, "l'interne doit s'occuper de tout". "On peut essayer de rappeler celui qui est en train de dormir, mais ça dépend lequel, explique-t-il. Certains sont à l'écoute, mais d'autres moins et quand on les appelait, ils refusaient de venir. Plus la nuit avance, plus il y a de chances qu’on se retrouve seul, alors que ça n’est pas censé se produire. Pendant ces situations, je croisais les doigts pour que rien de grave n’arrive."

    Des moments de solitude également vécus par Redwan*, qui se serait bien vu urgentiste en commençant ses études de médecine. Au moment d'entamer son troisième semestre d'internat, il n'en est plus si sûr. "Je n'évolue qu'avec des adultes tristes, qui ne sont pas forcément malveillants à la base, mais le deviennent", déplore-t-il.

    "Ce n'est pas normal d'appeler un médecin à 2 heures du matin pour une chirurgie viscérale, qui te répond : 'Pourquoi tu m'appelles ? Tu me casses les c... !'"

    Redwan, interne

    à franceinfo

    Une violence verbale que Redwan a du mal à accepter, même s'il est conscient que ses supérieurs sont aussi sujets au stress et à la fatigue. "Dans un service où il faudrait cinq médecins seniors, ils ne sont parfois qu'un ou deux et ont déjà fait deux ou trois gardes dans la semaine, ils sont épuisés", précise Atika Bokhari, présidente du Syndicat des internes en médecine générale (Isnar-IMG).

    "J'ai laissé un patient repartir avec une fracture"

    Son stage aux urgences, Agathe* aimerait même l'oublier. "Je l'ai très mal vécu, même si on était bien formés et encadrés", se souvient-elle. Les urgentistes plus âgés étaient disposés à répondre à ses questions (et à se lever la nuit), mais il était généralement impossible de les solliciter. "Notre médecin référent était souvent en train de gérer des urgences vitales, et nous, on devait faire la petite traumatologie, se remémore la future généraliste. Une fois, je me suis dit : 'Fais-toi confiance'. J'ai laissé un patient repartir avec une fracture. Il a dû revenir se faire opérer quelques semaines plus tard." Depuis, quand elle sélectionne ses stages, elle veille à ce qu'aucune garde aux urgences ne soit prévue.

    En choisissant la médecine générale, les internes doivent effectuer au moins un stage aux urgences pour valider leur diplôme. Ils peuvent aussi en choisir deux en médecine de ville (dans un cabinet libéral ou une maison de santé, par exemple). "On chérit ces stages, confie Atika Bokhari. Contrairement aux centres hospitaliers, on a un encadrant qui a une responsabilité pédagogique et qui a été formé. Dans les hôpitaux, ce sont les services qui ont les agréments de stage. Il faudrait que l'ensemble des personnes qui encadrent les internes aient été formés, ce qui n'est pas le cas", déplore-t-elle. Car les internes peuvent prescrire des médicaments et des examens médicaux, mais ils doivent le faire sous la supervision d'un médecin senior. Et cet encadrement est essentiel, surtout lorsque le jeune médecin fait ses premiers pas à l'hôpital.

    "J'ai dépassé les 80 heures hebdomadaires"

    Comme Agathe, Jonathan* s'est d'abord estimé chanceux lors de son premier stage aux urgences d'un centre hospitalier de la côte Atlantique. Avec une "équipe très à l'écoute des internes", soucieuse de les "encadrer, surtout au début, en leur offrant de l'autonomie au fur et à mesure". Toutefois, cette "bienveillance" n'a pas évité le surmenage. "J'ai lâché, souffle-t-il deux ans plus tard. J'avais des difficultés lors de certaines gardes, alors j'ai dû me mettre en arrêt de travail. Ce sont des journées denses, l'environnement est stressant, contrairement à d'autres services." Lors d'une enquête réalisée en 2023(Nouvelle fenêtre) par plusieurs syndicats d'internes (dont l'Isni), 80% de ces étudiants disaient dépasser les 48 heures de travail hebdomadaires réglementaires, avec une moyenne à 59 heures, et 10% affirmaient même aller au-delà de 80 heures travaillées en sept jours. Le tout pour un salaire compris entre 1 763 euros net mensuels en première année et près de 2 300 euros en cinquième année (hors primes et gardes), selon les données de l'Isni.

    Inès*, qui vient d'entamer son troisième stage d'internat en urologie, "aime toujours" ce métier qu'elle exerce et apprend avec passion, même s'il lui arrive de "craquer".

    "Lors de la dernière semaine de mon précédent poste, j'ai fait trois gardes de 24 heures et ensuite trois journées, donc j'ai dépassé les 80 heures hebdomadaires. Et c'est un stage réputé plutôt cool."

    Inès, interne

    à franceinfo

    "Parfois, je me dis que j'ai fait trop d'efforts pour subir tout ça, lâche la future chirurgienne. La charge de travail, le fait de ne pas être en confiance... Et cette impression qu'on ne m'aide pas comme il faudrait."

    Jonathan, Charly et Agathe se disent "écœurés" de l'hôpital. "Je suis encore plus convaincu de m'en éloigner le plus possible, affirme Charly, qui nuance : "Cela ne m'empêchera pas de faire des gardes jusqu'à minuit en tant que médecin généraliste." Redwan, lui, a déjà fait quelques recherches pour s'expatrier. Inès, quant à elle, a "encore envie d'y croire et de transmettre". Elle l'assure : "Tant que je tiendrai et qu'on voudra de moi, je resterai à l'hôpital."

    *Les prénoms ont été modifiés à la demande des intéressés.

     

     

     

     

     

  • Vendredi noir : 13 novembre 2015

    Il ne faut pas laisser ces vidéos se perdre. Et toutes les autres.

    Maintenant, je sais qu'elles sont archivées ici.

    Les otages, les hommes du BRI, les soignants.

     

  • Pris dans la nasse

    Avec Nathalie, on ne voit quasiment personne. 

    Jamais de resto, jamais de cinéma, le moins possible de "sorties" en ville pour les courses et quand c'est inévitable, on a une liste, on s'y tient. L'idée, c'est de repartir le plus vite possible. 

    Mais là, on a été invités par les gens qui nous ont vendu la maison pour une représentation théâtrale, une pièce dans laquelle, l'ancien propriétaire jouait deux rôles. Ce sont des gens qu'on aime bien, qu'on estime. On a accepté l'invitation.

    La salle des fêtes était pleine comme un oeuf, principalement des gens de notre âge, le troisième âge. 

    Dans notre dos, on a entendu deux personnes qui toussaient.

    La pièce de théâtre était bien amusante et on a trouvé très impressionnant pour ces acteurs et actrices d'assumer des rôles bien atypiques, de se lâcher, de se mettre en scène devant une salle bondée. Quelque chose que je serais incapable de faire.

    C'était un samedi soir. 

    Dimanche, on a travaillé sur le terrain.

    Lundi, Nathalie a commencé à se sentir mal. 

    Mardi matin pour moi.

    Et maintenant, depuis onze jours, on se bat avec le covid. Et c'est rude... Très, très grosse fatigue, difficultés à respirer juste à monter l'escalier, perte partielle de l'odorat et du goût et de l'appétit, des nuits très agitées, des quintes de toux jusqu'à en vomir, des frissons, des bouffées de chaleur et des tremblements, des courbatures, partout, et pour moi des crampes dans les jambes encore plus fréquentes et violentes que d'habitude.

    On n'avait pas de médecin généraliste. On n'en avait pas eu besoin depuis qu'on est arrivé. Je comprends pourquoi les urgences sont débordées. Pour avoir un RDV chez un médecin, il faut être persévérant. On pourra voir un généraliste la semaine prochaine... En attendant, c'est huiles essentielles, artémisia, miel et citron.

    Le problème, en fait, c'est de voir dans quel état psychologique, ça nous met. Onze jours, sans aucune activité physique, sans même s'occuper du potager, c'est un calvaire, une épreuve morale. Et ça me renvoie à la fin de vie de mes parents. Ma mère est morte le 12 septembre, grabataire, démence sénile, alzheimer, elle avait 89 ans. Deux ans qu'elle ne me reconnaissait plus, ni même son mari, elle appelait juste sa mère, plus aucune relation sociale, le regard vide ou empli d'une terreur sans nom. L'équipe médicale m'avait demandé l'autorisation d'arrêter les traitements médicamenteux (multiples pathologies) Des anxiolitiques géraient les angoisses au mieux. Elle est morte dans son sommeil.

    Quand à mon père, il a 90 ans, lui aussi en fauteuil roulant, aveugle, démence sénile, plus aucune autonomie, il pense que je suis son petit-frère. Il ne lui reste rien de son passé. Il dort. Il peut même s'endormir quand je suis en train de lui parler. Parfois, il comprend ce que je raconte. Quand je lui parle de son travail de représentant de commerce. Il adorait son métier. Il ne sait plus rien du reste, ni de la mort de mon frère, ni de celle de sa femme, ni de leurs nombreux voyages, tout a été effacé. Il suffirait que le traitement chimique qui le maintient en vie soit stoppé pour que ça s'arrête. J'en ai déjà parlé avec l'équipe médicale mais pour les professionnels de la santé, tant qu'il y a encore un semblant de "relation", on ne parle pas d'acharnement thérapeutique.

    Ma mère avait des angoisses très, très importantes et des crises de hurlements. Elle n'entendait plus les intervenants, elle était ailleurs. Mon père a encore une "conscience" qui fait que la question du maintien en vie ne se pose pas.

    Bon, ok, je les laisse gérér mais je ne veux pas de cette nasse pour moi, je la refuse catégoriquement. Il me suffit de voir déjà combien il m'est douloureux de rester inactif, physiquement, pour savoir que la fin de vie de mes parents, je n'en veux pas. 

    Onze jours à me traîner de la chaise à mon lit. 

    Je lis et je dors. 

    Je n'écris plus, j'ai tout arrêté. Aucun retour sur "Jarwal", c'est bon, j'ai compris, j'attends les retours chiffrés des ventes de l'année 2025 pour dire à l'éditrice si je lui envoie les deux romans finis et pour me décider à terminer celui en cours. Il est fort probable que ça sera un arrêt final. 

    Je n'ai pas l'énergie pour regarder un documentaire, trop fébrile, trop de toux, d'éternuements, de frissons, je peux lire dix minutes puis je ferme les yeux et je pense aux montagnes, je m'accroche à l'idée que c'est une sale période, que ça va s'arranger. Oui, il est probable que ça va s'arranger mais ça ne sera plus jamais le cas pour mon père.

    Il est pris dans une nasse.

    Et j'en arrive donc à la conclusion de tout ça : si un jour, au bout d'un an, il n'y a pas eu de publication d'au moins un article sur le blog, c'est que je serai mort. Probablement en montagne ou sur mon vélo.

    Et il restera à vous réjouir pour moi puisque ça signifiera que j'aurai échappé à la nasse. 

  • Manifeste pour une science post-matérialiste

     

    Ce manifeste a dix ans et même si le chemin à parcourir est encore très long, il est certain que la médecine est davantage réceptive à la spiritualité. 

     

    Manifeste pour une science post-matérialiste

    Publié le 26/01/2015 - Enquêtes 8min

    https://www.inexplore.com/articles/Manifeste-science-Beauregard

    La science matérialiste ne serait-elle pas un peu dépassée aujourd’hui ? Un comité de scientifiques, participants au Sommet international sur la science post-matérialiste, la spiritualité et la société, a élaboré un Manifeste arguant pour une ouverture des esprits scientifiques, au delà du matérialisme et vers une meilleure compréhension de l’esprit comme un aspect majeur de la fabrique de l’univers.

    Manifeste pour une science post-matérialiste

    Sciences

    f1.online

    Nous sommes un groupe de scientifiques reconnus internationalement et œuvrant dans divers champs d'expertise (biologie, neurosciences, psychologie, médecine, psychiatrie). Nous avons participé à un Sommet international sur la science post-matérialiste, la spiritualité et la société. Ce sommet, qui était co-organisé par Gary E. Schwartz, PhD, et Mario Beauregard, PhD, de l’Université de l’Arizona, ainsi que Lisa Miller, PhD, de l’Université Columbia, a été tenu à Canyon Ranch (Tucson, Arizona, É-U) du 7 au 9 février 2014.

    L’objectif de ce sommet était de discuter de l’impact de l’idéologie matérialiste sur la science et de l’influence du paradigme post-matérialiste émergent sur la science, la spiritualité et la société. Nous sommes arrivés aux conclusions suivantes, qui forment notre Manifeste pour une science post- matérialiste. Ce Manifeste a été préparé par Mario Beauregard, PhD (Université de l’Arizona), Gary E. Schwartz, PhD (Université de l’Arizona), et Lisa Miller, PhD (Université Columbia), en collaboration avec Larry Dossey, MD, Alexander Moreira-Almeida, MD, PhD, Marilyn Schlitz, PhD, Rupert Sheldrake, PhD, et Charles Tart, PhD.


    1. La vision du monde scientifique moderne repose en grande partie sur des postulats étroitement associés à la physique classique. Le matérialisme—l’idée que la matière est la seule réalité—est l’un de ces postulats. Un autre postulat est le réductionnisme, la notion selon laquelle les choses complexes ne peuvent être comprises qu’en les réduisant à l’interaction de leurs parties ou à des choses plus simples ou fondamentales telles que des particules matérielles.

    2. Durant le 19e siècle, ces postulats se changèrent en dogmes et s’unirent pour former un système de croyances qui devint connu sous le nom de « matérialisme scientifique ». Selon ce système de croyances, l’esprit n’est rien de plus que l’activité physique du cerveau, et nos pensées ne peuvent avoir aucun effet sur nos cerveaux et nos corps, sur nos actions et sur le monde physique.

    3. L’idéologie scientifique matérialiste devint dominante dans le milieu académique au cours du 20e siècle. Tellement dominante qu’une majorité de scientifiques se mirent à croire que cette idéologie reposait sur des évidences empiriques et qu’elle représentait la seule conception rationnelle possible du monde.

    4. Les méthodes scientifiques basées sur la philosophie matérialiste se sont avérées hautement fructueuses car elles ont permis une meilleure compréhension de la nature, ainsi qu’un plus grand contrôle et une liberté accrue par le biais des avancées technologiques.

    5. Toutefois, la dominance quasi absolue du matérialisme dans le milieu académique a étouffé les sciences et entravé le développement de l’étude scientifique de l’esprit et de la spiritualité. La foi en cette idéologie, comme cadre explicatif exclusif de la réalité, a amené les scientifiques à négliger la dimension subjective de l’expérience humaine. Cela a conduit à une conception fortement déformée et appauvrie de nous-mêmes et de notre place dans la nature.

    6. La science est d’abord et avant tout une méthode non dogmatique et ouverte d’acquisition de connaissances au sujet de la nature. Cette méthode est basée sur l’observation, l’investigation expérimentale et l’explication théorique de phénomènes. La méthode scientifique n’est pas synonyme de matérialisme et ne doit être influencée par aucune croyance, dogme ou idéologie.

    7. Vers la fin du 19e siècle, les physiciens découvrirent des phénomènes qui ne pouvaient être expliqués par la physique classique. Cela mena au développement, durant les années 1920 et le début des années 1930, d’une nouvelle branche de la physique appelée mécanique quantique (MQ). La MQ a remis en question les fondations matérielles du monde en montrant que les atomes et les particules subatomiques ne sont pas réellement des objets solides—ils n’existent pas de manière certaine en des endroits et des temps définis. Plus important encore, la MQ a introduit l’esprit dans sa structure conceptuelle de base puisqu’il a été découvert que les particules observées et l’observateur—le physicien et la méthode utilisée pour l’observation—sont liés. Selon l’une des interprétations de la MQ, ce phénomène implique que la conscience de l’observateur est vitale pour l’existence des événements physiques mesurés, et que les événements mentaux peuvent influencer le monde physique. Les résultats d’études récentes supportent cette interprétation. Ces résultats suggèrent que le monde physique n’est pas la composante unique ou primaire de la réalité, et qu’il ne peut être pleinement compris sans faire référence à l’esprit.

    8. Des études en psychologie ont montré que l’activité mentale consciente peut affecter causalement le comportement, et que la valeur explicative et prédictive des processus mentaux subjectifs (par exemple : croyances, buts, désirs, attentes) est très élevée. De surcroît, des travaux en psychoneuroimmunologie indiquent que nos pensées et nos émotions peuvent grandement influencer l’activité des systèmes physiologiques (par exemple : immunitaire, endocrinien, cardiovasculaire) connectés au cerveau. Par ailleurs, les études de neuroimagerie de l’autorégulation émotionnelle, de la psychothérapie et de l’effet placebo, démontrent que les événements mentaux affectent significativement l’activité du cerveau.

    9. L’étude des soi-disant « phénomènes psi » indique que nous pouvons parfois recevoir de l’information significative sans l’utilisation des sens ordinaires, d’une manière qui transcende les contraintes habituelles d’espace et de temps. De plus, la recherche sur le psi démontre que nous pouvons mentalement influencer à distance des appareils physiques et des organismes vivants (incluant les êtres humains). La recherche sur le psi montre également que l’activité mentale d’individus éloignés peut être corrélée de manière non-locale. En d’autres termes, les corrélations entre l’activité mentale d’individus éloignés ne semblent pas être médiatisées (elles ne sont pas liées à un signal énergétique connu); en outre, ces corrélations n’apparaissent pas se dégrader avec une plus grande distance et elles semblent immédiates (simultanées). Les phénomènes psi sont tellement communs qu’ils ne peuvent plus être vus comme anormaux ou des exceptions aux lois naturelles. Nous devons plutôt considérer ces phénomènes comme un signe que nous avons besoin d’un cadre explicatif plus large, qui ne peut être basé exclusivement sur le matérialisme.

    10. Une activité mentale consciente peut être expérimentée durant un état de mort clinique induit par un arrêt cardiaque (une telle activité mentale consciente est appelée « expérience de mort imminente » [EMI]). Certains expérienceurs ont rapporté des perceptions véridiques (c’est- à–dire, des perceptions dont on peut attester qu’elles ont coïncidé avec la réalité) durant des expériences hors du corps survenues durant un arrêt cardiaque. Les expérienceurs rapportent aussi de profondes expériences spirituelles durant les EMI déclenchées par un tel arrêt. Il est à noter que l’activité électrique du cerveau disparaît après quelques secondes suite à un arrêt cardiaque.

    11. Des études en laboratoire dans des conditions contrôlées indiquent que des médiums (individus affirmant qu’ils peuvent communiquer mentalement avec des individus décédés) doués peuvent parfois obtenir de l’information hautement précise au sujet de personnes décédées. Cela s’ajoute aux autres évidences supportant l’idée que l’esprit peut exister séparément du cerveau.

    12. Certains scientifiques et philosophes matérialistes refusent de reconnaître ces phénomènes parce qu’ils ne s’intègrent pas à leur conception exclusive du monde. Le rejet d’une exploration post-matérialiste de la nature ou le refus de publier de solides travaux de recherche supportant une vision post-matérialiste, sont contraires au véritable esprit d'investigation scientifique, selon lequel toutes les données empiriques doivent être considérées. Les données qui ne sont pas compatibles avec les théories et croyances des scientifiques ne peuvent être rejetées a priori. Un tel rejet appartient au domaine de l’idéologie, pas à celui de la science.

    13. Il est important de réaliser que les phénomènes psi, les EMI durant un arrêt cardiaque et les évidences reproductibles provenant des études de médiums doués, n’apparaissent anormaux que lorsqu’ils sont appréhendés à travers les lentilles du matérialisme.

    14. Les théories matérialistes échouent à expliquer comment le cerveau pourrait générer l’esprit et elles sont incapables de rendre compte des évidences empiriques discutées dans ce manifeste. Cet échec indique qu’il est maintenant temps de nous libérer des chaînes de la vieille idéologie matérialiste, d’élargir notre conception du monde naturel et d’embrasser un paradigme post-matérialiste.

    15. Selon le paradigme post-matérialiste:
    a) L’esprit représente un aspect de la réalité tout aussi primordial que le monde physique. L’esprit joue un rôle fondamental dans l’univers, il ne peut être dérivé de la matière et réduit à quelque chose de plus basique.
    b) Il existe une interconnexion profonde entre l’esprit et le monde physique.
    c) L’esprit (la volonté/l’intention) peut affecter l’état du monde physique et opérer de manière non-locale, c’est- à–dire qu’il n’est pas confiné à des points spécifiques dans l’espace (tels que le cerveau et le corps) et le temps (tel que le présent). Puisque l’esprit peut influencer non-localement le monde physique, les intentions, émotions et désirs d’un expérimentateur peuvent affecter les résultats expérimentaux, même lorsque des approches contrôlées expérimentales (par exemple, en double aveugle) sont utilisées.
    d) Les esprits individuels ne sont apparemment pas limités et peuvent s’unir. Cela suggère l’existence d’un Esprit qui englobe tous les esprits individuels.
    e) Les EMI survenant durant un arrêt cardiaque suggèrent que le cerveau agit comme un transcepteur de l’activité mentale, c’est- à–dire que l’esprit se manifeste à travers le cerveau mais qu’il n’est pas produit par cet organe. Les EMI survenant durant un arrêt cardiaque, combinées aux évidences provenant des études de médiums doués, suggèrent la survie de la conscience après la mort et l’existence de domaines de réalité qui ne sont pas physiques.
    f) Les scientifiques ne devraient pas être effrayés d’étudier la spiritualité et les expériences spirituelles car elles constituent un aspect central de l’existence humaine.

    16. La science post-matérialiste ne rejette pas les observations empiriques et la grande valeur des accomplissements scientifiques réalisés jusqu’à présent. Elle cherche plutôt à accroître notre capacité à comprendre les merveilles de la nature et, ce faisant, à nous permettre de redécouvrir que l’esprit est un aspect majeur de la fabrique de l’univers. La science post-matérialiste est inclusive de la matière, qu’elle perçoit comme un constituant fondamental de l’univers.

    17. Le paradigme post-matérialiste a de profondes implications. Il change fondamentalement la vision que nous avons de nous-mêmes, nous redonnant dignité et pouvoir en tant qu’êtres humains et en tant que scientifiques. Ce paradigme encourage des valeurs positives telles que la compassion, le respect et la paix. En mettant l’emphase sur la connexion intime entre nous-mêmes et la nature, le paradigme post-matérialiste promeut aussi la conscience environnementale et la préservation de notre biosphère. Ce paradigme nous permet également de redécouvrir ce qui a été oublié pendant 400 ans, à savoir qu’une compréhension transmatérielle vécue peut être la pierre angulaire de la santé et du bien-être. Cela a été enseigné pendant longtemps par les anciennes approches corps-esprit ainsi que par les traditions religieuses et contemplatives.

    18. Le passage de la science matérialiste à la science post-matérialiste peut être d’une importance vitale pour l’évolution de la civilisation humaine. Ce passage peut être encore plus crucial que la transition du géocentrisme à l’héliocentrisme.

    Nous vous invitons, scientifiques du monde entier, à
    lire le Manifeste pour une Science Post-Matérialiste et à le signer si vous désirez montrer votre appui.