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  • La force du silence

    Bien évidemment que je plussoie intégralement ces propos.

    Je pense que le silence dans lequel nous vivons, Nathalie et moi, serait perçu comme anxiogène par beaucoup. J'ai un peu écrit ici sur le silence et beaucoup dans mes romans :

    L'amour du silence.

    Le silence

    La lumière du silence

    Ce silence.

    Le silence de l'amour (spiritualité)

     

     

    Spiritualité

    La force du silence : Contre la dictature du bruit

     

    https://revue-acropolis.com/la-force-du-silence-contre-la-dictature-du-bruit-2/

    il y a 2 semaines

    200 5 minutes de lecture

    https://www.buzzsprout.com/293021/14787108-la-force-du-silence-contre-la-dictature-du-bruit

     L’humanité doit entrer dans une forme de résistance.
    Que deviendra notre monde s’il ne recherche pas des espaces de silence ?
    Le repos intérieur et l’harmonie ne peuvent découler que du silence. Sans lui, la vie n’existe pas.
    Les plus grands mystères du monde naissent et se déploient dans le silence. 
    Cardinal Robert SARAH

    Pouvons-nous nous épanouir sans le silence ?

    Cette réflexion philosophique est inspirée de l’ouvrage du Cardinal Robert Sarah, La Force du Silence (1), sur la nécessité absolue pour l’homme de retrouver le chemin du silence, qui, seul, peut nous mener à l’essentiel de l’Être.

    Le silence contre le bruit du monde

    « De tant être en contact avec des éléments artificiels, nous avons perdu la capacité de chercher une finalité aux choses et, ce qui est dramatique, c’est que nous avons perdu la possibilité de trouver aussi une finalité à notre propre vie », disait le fondateur de Nouvelle Acropole, Jorge Angel Livraga.
    L’artificiel, le fait de vivre à la surface nous décroche de nos finalités, de notre profondeur et de nos racines métaphysiques. Mais revenir à l’essentiel est particulièrement difficile dans le monde très agité à l’intérieur duquel nous vivons.

    Une pratique de la profondeur

    Ce qui rend difficile ce contact, entre la surface et la profondeur, c’est le fait d’avoir du mal à trouver le chemin entre le moi personnel, agité par les circonstances, et ce que la tradition orientale appelle le Soi ou le moi profond. La pratique et l’expérience du silence sont utiles et nécessaires pour relier les deux. Ceci demande de commencer à calmer le moi personnel uniquement centré sur lui-même, pour pouvoir l’ouvrir, par le silence, à quelque chose d’autre, qui est déjà en nous. Cette autre chose est de l’ordre de la présence. Un aphorisme oriental dit que « Le vrai silence n’est pas l’absence de bruit mais la présence de l’être ». « Je suis en moi ou je suis en Dieu, il n’y a pas de milieu. »

    Le silence ne s’oppose pas au bruit mais à la parole

    « Si la parole caractérise l’homme, c’est le silence qui le définit, parce que la parole ne prend de sens qu’en fonction de ce silence », écrit le Cardinal Robert Sarah.

    Dans la nature il y a toujours du bruit : les oiseaux, le vent, les arbres, la mer. On ne peut pas imposer le silence à la nature pas plus qu’à ceux qui nous entourent. Nous devons également faire attention au bruit de notre propre pensée. L’opposé du silence c’est le bavardage, la parole non authentique, la parole inutile, qui n’est pas précédée d’un silence, qui ne vient pas du vide à l’intérieur de nous-même mais du trop-plein qui est à la surface. Cette parole ne peut être empreinte de la profondeur, de la lumière, de la sagesse.

    Philosopher, c’est parler à partir du silence puisque la pensée elle-même naît du silence. C’est partager un dialogue basé sur l’intimité du lien que nous avons avec notre propre âme. Ceci permet d’habiter les mots et leur signification pour leur redonner toute leur profondeur, pour entrer en compréhension avec les enseignements.

    Le bavardage, ne vient pas du vide à l’intérieur de nous-même mais du trop-plein
    qui est à la surface

    Faire silence pour nous rapprocher de l’autre

    Ce qui nous intéresse, en tant que philosophe, c’est de nous servir du silence pour entrer en relation non seulement avec nous-même mais aussi avec les autres. C’est de parvenir au silence intérieur qui permet d’écouter une autre voix, celle de la sagesse, celle de l’âme, la nôtre et celle de l’autre.

    « Le silence de la vie quotidienne est une condition indispensable pour vivre avec les autres. Sans la capacité du silence, l’homme n’est pas capable d’entendre son propre entourage, de l’aimer et de le comprendre. La charité naît du silence. Elle procède d’un cœur silencieux capable d’écouter, d’entendre et d’accueillir. Le silence est une condition de l’altérité et une nécessité pour se comprendre soi-même. Sans silence, il n’y a ni repos, ni sérénité, ni vie intérieure. Le silence et la paix battent d’un seul cœur »écrit le Cardinal Robert Sarah.

    La pratique du silence

    Dans l’Antiquité, le sage est celui qui est capable de faire silence c’est-à-dire de faire taire ses passions et ses jugements. Sénèque disait : « À quoi bon le silence entre les quartiers si à l’intérieur de nous grondent les passions ».

    Pour cela nous cherchons à renforcer notre propre densité intérieure, notre maîtrise de nous-même par la pratique de la philosophie. Pour pouvoir réagir différemment aux contrariétés de nos vies quotidiennes et aux difficultés de notre monde et agir utilement, il faut savoir accueillir la réalité du monde avec notre profondeur et pas avec notre surface. Quand on est à fleur de peau, énervé, écorché vif, on ne peut que réagir instinctivement, en général par la révolte ou par un sentiment d’impuissance.

    Notre pratique en tant qu’école de philosophie c’est donc d’apprendre à cesser de réagir pour agir. Cela implique avoir une réflexion plus profonde sur le monde, sur nous-même, sur les événements en essayant de percevoir ce qu’il y a derrière l’agitation extérieure.

    Garder la centralité

    Il s’agit d’accueillir la réalité extérieure dans notre espace intérieur. Cela implique une capacité d’auto limitation, de se retenir mentalement, de ne pas précipiter son jugement. Les philosophes antiques parlaient également de l’ataraxie, c’est-à-dire d’une tranquillité de l’âme qui vient de la modération et du fait de pouvoir se situer avec équanimité par rapport aux choses : pas de projections, pas de critiques, pas d’attentes, pas d’anxiété. Devenir plus conscient de ce qui dépend de l’autre et de ce qui dépend de moi. Ce qui dépend de moi c’est de pouvoir garder ma propre centralité. Au centre de nous il y a le silence. Celui qui apprivoise le silence réagit de manière moins passionnelle, il est moins emporté par les circonstances.

    L’art de la solitude

    Si je sais rester en silence, j’apprends à garder distance par rapport à mes réactions aux événements et aux autres, je garde ma solitude. La solitude ne dépend pas du fait d’être seul ou avec les autres, la solitude est un état de conscience dans lequel on n’oublie pas la présence de son être intérieur. C’est pour cela que nous cherchons à renforcer notre propre densité intérieure, notre maîtrise de nous-même pour parvenir au silence intérieur c’est-à-dire au silence qui permet d’écouter une autre voix, celle de la sagesse, celle de l’âme, la nôtre et celle de l’autre.

    « Le silence est la plus grande liberté de l’homme. Aucune dictature, aucune guerre, aucune barbarie ne peut lui enlever ce trésor divin », dit le Cardinal Robert Sarah

    (1) Cardinal Robert Sarah avec Nicolas DIAT, La Force du silence, Éditions Fayard,  2016, 378 pages, 21,90 €

    Françoise BÉCHET
    Philosophe, formatrice à Nouvelle Acropole

    © Nouvelle Acropole
    La revue Acropolis est le journal d’information de
    Nouvelle Acropole 

  • Tripalium

    Un correctif ou un supplément à l'article précédent sur l'éthymologie du mot travail. J'ai ajouté quelques-uns des commentaires mais ils sont bien plus nombreux et forts intéressants. A voir sur le site.

     

     

    Tripalium, une étymologie populaire… mais fausse

     

    https://www.penserletravailautrement.fr/mf/2016/09/tripalium.html

     

    11/09/2016

    Le mot « travail » viendrait du bas-latin « tripalium », qui était le nom d’un instrument de torture constitué de trois pieux. Cette étymologie rencontre, chaque fois qu’elle est citée, un franc succès auprès de ses auditeurs. Trepalium est même devenu le titre d’une récente série française de science-fiction dans laquelle, dans une ville éponyme, la minorité qui travaille est séparée par un immense mur d’une majorité de sans-emploi.

    Mais cette étymologie, communément admise, est fausse ou, à tout le moins, fort douteuse, ce que ne laisse pas supposer l’assurance avec laquelle elle est maintenant reprise [1].

    L’instrument existe bel et bien et son nom aussi. Le Concile d’Auxerre a ainsi promulgué en 590 que : « Non licet Presbytero, nec Diacono, ad Trepalium, ubi rei torquentur, stare » (Il ne convient ni au prêtre, ni au diacre de se tenir auprès du trepalium, où on est torturé pour une affaire [2]). En revanche, rien ne permet d’établir le passage de ce nom au verbe de l’ancien français « travaillier », à partir duquel a été formé le mot « travail ». Il supposerait un dérivé intermédiaire « tripaliare » qui n’est pas attesté, et une transformation insolite du [i] bref en [a]. « L’éthymon tripalium est une chimère » déclare le linguiste André Eskénazy dans une étude publiée en 2008, à l'issue d'une recherche de 18 mois [3].

    D’où vient alors ce mot « travail » ? Plusieurs hypothèses existent qui peut-être se croisent.

    Emile Littré et Michel Bréal, deux linguistes du XIX° siècle, proposaient un autre éthymon, le latin «trabs » qui, au sens propre, signifie « poutre » et dans des sens figurés : « arbre élevé », « navire », « toit », « machine de guerre », « massue », etc., bref des choses qui utilisent ou renvoient à la forme d’une poutre. Comme « trabs » a donné « entraver », l’idée de contrainte y est bien présente mais sans la violence du tripalium. Cette étymologie pourrait également expliquer la dénomination de « travail » donné aux instruments de contention des chevaux (voir l’illustration qui figure dans mon article « le travail est-il seulement un instrument de torture ? »).

    On trouve dans les mots «travail » de plusieurs langues indo-européennes, une racine consonantique commune : R-B, comme le montre le tableau ci-dessous :

    Langue

    Mot « travail »

    Allemand

    aRBeit

    Espagnol

    tRaBajo

    Français

    tRaVail

    Latin

    laBoR

    Russe

    RaBot

    On peut donc supposer que cette racine indoeuropéenne, née bien avant l’instrument de torture mérovingien, ait donné en français, par des évolutions dont on ne connait pas le parcours, le mot « travail ».

    Dans une étude de 1984 sur les mots espagnols médiévaux «trabajo » (travail) et « trabajar » (travailler), Marie-France Delport indique qu’ils signifient une tension ou une dynamique portée par un agent, orientée vers un but, et qui rencontre une résistance, un obstacle [4]. Elle y propose de rapprocher le préfixe –tra du latin trans- qui exprime l’idée de passage d’un état à un autre.

    Enfin, il semble que le mot anglais «travel » (voyager) provienne du vieux français. Si tel est bien le cas, il y aurait une source commune à chercher entre travailler et travel, avec une bifurcation conduisant d’un côté vers le travail et de l’autre vers le voyage, peut-être autour de l’idée d’un but et d’un effort pour l’atteindre ?

    Ces quatre hypothèses sont intéressantes. Elles ouvrent sur des significations du travail moins réductrices que le tripalium, mais aucune d’entre elle n’a de chance de le supplanter médiatiquement car elles n’entrent pas en résonance avec le regard que porte majoritairement la société sur le travail d’aujourd’hui.

    Mais ce succès d’estime ne lui donne pas raison pour autant. Cette foi dans l’origine doloriste du mot travail s’expose en effet à deux critiques, une en mineur, l’autre en majeur.

    D’abord, elle a l’air d’accorder au sens ancien, un pouvoir de vérité qu’il n’a pas. Chaque époque, chaque société forge les mots qui lui conviennent pour rendre compte de sa réalité sociale. En quoi le moyen-âge français, d’où est né le mot « travail » du fait de choix qui ont été les siens, serait-il le mieux placé pour nous confirmer une leçon sur le travail, alors que les activités productives qui existaient à cette époque et les conditions dans lesquelles elles étaient réalisées ne ressemblaient en rien aux nôtres ? Que connaissent d’ailleurs de ces conditions ceux qui aujourd’hui accordent crédit à cette étymologie ?

    Mais là n’est pas le plus grave, car cette croyance est au fond naïve et sans conséquence. En revanche, lorsqu’on considère que la souffrance est une propriété du travail – la preuve : tripalium –, on laisse entendre qu’il y a là une fatalité, et qu’il n’y a donc rien à y faire, ce qui est faux. C’est pour combattre ce fatalisme qu’il est très important de toujours rappeler le caractère indissolublement anthropologique et social du travail. Pour cela, nul n’est besoin d’étymologie, mais de philosophie et de bon sens. Le travail est la manière propre dont s’organise notre espèce, dans la nature, pour y survivre, vivre et bien vivre. Il n’est donc pas un problème en soi, mais une solution. Ce qui est un problème, c’est la manière dont il est concrètement conçu, par qui et à quelle fin. Même aujourd’hui, où le travail semble avoir si mauvaise réputation, chacun sait que tout le monde n’est pas égal face à lui. Certains s’y épanouissent pendant que d’autres, plus nombreux, le subissent, voire s’y éteignent. Le problème, ce n’est donc pas le travail en soi qui n’existe pas, ce sont les conditions dans lesquelles chacun d’entre nous est amené à exercer le sien. C’est cela qu’il faudrait changer. C’est évidemment possible puisque, si le travail est un attribut de notre espèce, il est de la responsabilité de chaque société humaine de le concevoir, comme elle le peut et le veut. Sa réalité, individuelle et collective, est une construction sociale, et peut donc faire l’objet d’une profonde rénovation, voire d’une autre construction.

    [1] Cet article doit beaucoup à deux bloguistes hébergés par Médiapart, Jean-Luce Morlie (article du 28/09/2011) et Flebas (article du 24/03/2016).

    [2] Avec mes remerciements à Laurent, l’ami latiniste à qui je dois cette traduction. André Eskénazy, linguiste enseignant à Paris X, précise qu’ici trepalium est le nom de la pièce où l’on torture et non pas celui de l’instrument (référence en note [3]).

    [3] André Eskanazy, « L’étymologie de « travail » », Romania, 2008, tome 126, n° 3-4, pages 296-372. Citation p 307.

    [4] Marie-France Delport, « Trabajo – trabajar(se) : étude lexico-syntaxique », Cahiers de linguistique hispanique médiévale, n° 9, 1984, pages 99-162. Voir page 133.

    Rédigé par dans Nouvelles réflexions Commentaires (32)

    Commentaires

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    Charles

    il y a tellement de fausses étymologies chez Littré, Ménage et consorts que ce n'est guère étonnant. Quand on lit que le cric vient de St Criq il y a de quoi rigoler ou pleurer. Paresse viendrait de pirgitia par 5 changements mais pas du grec paresis qui signifie paresse. le vieux mot français coite (lit) ne viendrait pas du grec coite qui signifie lit....

    Rédigé par : Charles | 13/03/2019 à 16:17

    greg

    Merci pour cet article.

    Ce qui est est surprenant, c'est que si étymologiquement travail ne vient pas de tripalium, beaucoup de personne (la grande majorité ?) ne semble vraiment pas surpris d’associer le travail à un instrument de torture...

    Vous le dite vous même : "[par] le travail [les] plus nombreux, le subissent, voire s’y éteignent".

    Ce qui est intéressant, ce serait la suite. Au delà des visions philosophiques abstraites : comment concrètement faire en sorte que le travail ne soit pas vécue comme une torture ?

    Rédigé par : greg | 07/04/2020 à 10:30

  • Conditionnements sociaux

     

     

    Le psychiatre R.D. Laing pense que ce sont nos conditionnements sociaux et les mémoires psychiques et psychogénétiques qui sont la cause de notre division intérieure et de notre souffrance.

    « Les êtres humains semblent avoir une capacité presque illimitée de se duper eux-mêmes et de prendre leurs propres mensonges pour la vérité. Par cette mystification, nous accomplissons et consolidons notre adaptation, notre socialisation mais le résultat de cette adaptation à notre société est que, ayant été abusés et nous étant abusés nous-mêmes, nous avons en même temps été enfermés dans l’illusion que nous sommes des « moi » séparés. Ayant à la fois perdu notre vraie personnalité et acquis l’illusion que nous sommes des égos autonomes, on attend de nous que nous nous pliions aux contraintes extérieures et ce dans une mesure presque incroyable. Le corps, l’esprit et l’âme déchirés par des contradictions intérieures, écartelé en tous sens, l’homme est coupé à la fois de son esprit et de son corps. Ce n’est plus qu’une créature à demi démente dans un monde qui l’est tout à fait. »

    Et c'est sur ce drame que les sociétés modernes se sont construites, c'est dans ce moule que naît le « salarié », celui qui en arrive à dire : Qu'est-ce que tu fais dans la vie ? - Je suis instituteur ou comptable, ou chef d'entreprise ou chômeur.

    Des fonctions qui deviennent des identifications, un piédestal qui sera perçu par l'ensemble de la société comme honorable ou insignifiant, enviable ou pitoyable, une tâche à laquelle sera attribuée une valeur marchande. Nous sommes des produits marchands. Et c'est destructeur.

  • Un travail torturant.

    Aujourd'hui, c'est juste une pause dans la torture sauf pour ceux qui, comme moi, ont vieilli assez pour pouvoir se retirer.

    Demain, ça recommence.

     

    Quelle est l’origine du mot travail ?

     

    https://dictionnaire.orthodidacte.com/article/etymologie-travail

     

    Parler de l’étymologie du mot travail est un passage obligé de tous les dictionnaires qui parlent de l’histoire des mots, alors… allons-y !

    Le nom travail vient du verbe travailler. C’est donc d’abord à ce verbe que nous allons nous intéresser.

    Le verbe travailler provient du latin vulgaire tripaliare, signifiant « torturer », lui-même dérivé du nom tripalium, qui désigne un instrument de torture à trois pals. Dans les mots travail et travailler, il y a donc originellement les notions de torture, de souffrance, de douleur.

    Ces notions sont toujours très présentes dans certains sens de ces mots. En effet, travailler peut avoir les sens de « supporter un poids, supporter une charge, éventuellement en se déformant » (une poutre qui travaille), de « soumettre à une souffrance morale » (la mort de son frère le travaille), de « faire subir une série d’opérations pour obtenir un résultat » (travailler une pâte feuilletée), etc.

    Quant au mot travail, il peut avoir les sens de « ensemble des mécanismes qui se produisent chez une femme lors de l’accouchement, et qui impliquent de grandes souffrances », de « peine infligée à une personne condamnée » (autrefois travaux forcés, aujourd’hui travaux d’intérêt général), etc. On parle aussi de travail du deuil.

    Et d’autres sens ont disparu. En revanche, dans les emplois modernes les plus fréquents de travail et de travailler, l’idée de souffrance est secondaire et a plutôt laissé la place à celle de labeur. Certes, travailler peut être laborieux, mais produire un travail rapporte une valeur d’échange à celui qui le produit. Et ce n’est pas nécessairement une souffrance.

    On l’aura compris, en presque 1 000 ans d’évolution en français, ces mots très courants se sont chargés de sémantisme et ont énormément changé. À tel point qu’il y a un grand écart entre le sens originel et le sens actuel, bien que l’un apporte un éclairage insoupçonné sur l’autre !

  • Jacques Gamblin

     

     

    "Rien n'est à moi, ni ma maison, ni mon jardin, je vis sur un morceau de terre, sous un morceau de ciel qu'on me prête."

    "Il est temps de faire de toutes petites choses multipliées par des milliards de toutes petites."

    Jacques Gamblin au Parlement Sensible des écrivains

  • Ecologie radicale

    Une écologie radicale.

    J'imagine tout de suite les levers de boucliers, les cris d'orfraies, les manifestations pour défendre les libertés etc...etc... Aujourd'hui, défendre le droit de continuer à vivre en exploitant la planète et l'ensemble du Vivant, comme cela a lieu depuis la révolution industrielle, c'est un appel au meurtre et rien d'autre. Tous ceux qui s'opposent à une écologie radicale n'ont aucune conscience de l'avenir que les adeptes de la croissance ont forgé. Il n'est pas question de savoir comment vivront les prochaines générations mais de savoir si elles existeront. Et ceux qui pensent que j'exagère sont encore et toujours dans l'ignorance de la situation.

    Je ne parle pas de demain, ni de la prochaine décennie, ni peut-être du prochain siècle...Quoi que...

    Combien de temps reste-t-il avant que le premier domino ne bascule et entraîne les autres. Qui connaît la théorie des dominos ? Est-il bon, juste, respectueux, d'impacter la vie des générations futures alors que nous connaissons les mécanismes de la dévastation ? L'intelligence est mise au service de la recherche pour trouver de nouvelles technologies permettant de continuer à vivre comme nous l'entendons, dans "le respect des individus". Mais ce respect des individus est une condamnation de l'ensemble et tant que ça ne sera pas entendu et compris, rien ne changera.

    "Nous vivrons tous ensemble ou nous mourrons individuellement." Al pacino dans le film "L'enfer du dimanche"

     

    Un livre incontournable :

    Les limites à la croissance (dans un monde fini) par Meadows
    Ajouter à mes livres
     

    Lire un extrait


    Kaim agnès El (Traducteur)

    EAN : 9782374253329
    488 pages

    Rue de l'échiquier (03/03/2022)

    4.57/5   98 notes

    Résumé :

    En 1972, quatre jeunes scientifiques du MIT rédigent à la demande du Club de Rome un rapport qu’ils intitulent The Limits to Growth. Celui-ci va choquer le monde et devenir un best-seller international. Pour la première fois, leur recherche établit les conséquences dramatiques d’une croissance exponentielle dans un monde fini.
    En 2004, quand les auteurs reprennent leur analyse et l’enrichissent de données accumulées durant trois décennies d’expansion sans limites, l’impact destructeur des activités humaines sur les processus naturels les conforte définitivement dans leur raisonnement.
    En 2012, à l’occasion de la traduction française de cette dernière version, Dennis Meadows déclare : « Il y aura plus de changements – sociaux, économiques et politiques – dans les vingt ans à venir que durant le siècle passé. »
    En 2022, que nous reste-t-il à envisager ?

     

    « Le droit de toute forme de vie à vivre est un droit universel qui ne peut pas être quantifié. Aucune espèce vivante n’a plus de ce droit particulier de vivre et de s’étendre qu’une autre espèce. »

    Cette valeur morale remet catégoriquement et dans son entièreté notre rapport au Vivant et l'humanité est à des années lumière de ce mode de pensée et c'est parce qu'elle en est incapable que nous allons droit dans le mur car s'il en est ainsi du Vivant, il en de même avec la Terre elle-même, la planète et non seulement ce qui y vit. Dès lors que nous ne considérons pas la planète comme une entité vivante, nous ne pouvons pas considérer ce qui y vit à sa juste valeur. Notre comportement vis à vis des animaux, des plantes, des océans, des glaciers, des fleuves, des ruisseaux, des nappes phréatiques, de l'atmosphère, tout ça est un ensemble.

     

     

     

    "L’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une décroissance substantielle de la population humaine. Le développement des formes de vie non-humaines requiert une telle diminution."

     

    Cette idée-là, c'est le nœud gordien et c'est le thème principal de la quadrilogie en cours d'écriture... Tome 1, 2 et 3 achevés. Il reste à finir le 4...

    Je ne crois pas un seul instant que la transition écologique, les COP 20,21,22, 56,57, 98 99... etc  y changeront quoi que ce soit, afin que le Vivant ne soit plus impacté d'une façon mortifère. Car il s'agit bien de mort et non simplement de diminution ou d'affaiblissement ou de perte de biodiversité. Il faut utiliser le terme juste. On parle de la mort du Vivant.

    Si je mets un V majuscule au mot "vivant" bien qu'il ne s'agisse pas d'un terme qui le réclame, c'est bien parce que pour moi, le vivant devrait être sacralisé, il devrait être un terme connu de tous les enfants, qu'il sachent que cette vie en eux est la même que tout ce qui est animé sur cette Terre et qu'il est impossible de considérer que cette vie puisse être rayée, anéantie, exterminée, épuisée, dévastée. Mes élèves le disaient d'ailleurs : "Quand il y a une majuscule, ça veut dire que c'est important."

    "Tu as écrasé cette chenille, c'était facile. Maintenant, refais-la. " Lanza del Vasto.

    Aujourd'hui, quand je vois le fan-atisme des supporters de foot, le fan-anatisme envers les people, chanteurs, chanteuses, ou de n'importe quelle "personnalité", ça me sidère et d'autant plus lorsque je compare ces comportements à l'indifférence quasi générale pour l'ensemble du Vivant.

    Que des hommes aient jugé bon d'adorer des Dieux dont rien ne prouve l'existence pour ignorer dans le même temps l'extraordinaire merveille du Vivant ne peut me convaincre que l'humain est un être bon. Intelligent, c'est indéniable mais bon, c'est à dire faisant preuve de bonté, d'empathie, de douceur, de respect, de bienveillance, l'humain en est loin, très loin.

    Il n'est qu'à connaître l'ampleur du désastre en cours.

    EXPLORER

    https://larbredesimaginaires.fr/graines/ecologie-profonde-ou-radicale/?

    Sève

    Graines de Recits

    10/10/2020

    Ego Eco

    Ecologie profonde (ou radicale)

     

    L’écologie profonde ou radicale, est une philosophie écologiste contemporaine qui se caractérise par la défense de la valeur intrinsèque des êtres vivants et de la nature, c’est-à-dire une valeur indépendante de leur utilité pour les êtres humains.

    L'écologie profonde attribue plus de valeur aux espèces et aux différents écosystèmes que ne le font les mouvements écologiques classiques, ce qui entraîne le développement d’une éthique environnementale.

    Tandis que l’écologie classique, bien que développant de nouvelles alternatives, pose toujours la satisfaction des besoins humains comme finalité (anthropocentrisme) et attribue au reste du vivant le statut de « ressource », l’écologie profonde ré-inscrit les finalités humaines dans une perspective plus large, celle du vivant (biocentrisme) afin de prendre en compte les besoins de l’ensemble de la biosphère, notamment des espèces avec lesquelles la lignée humaine coévolue depuis des milliers d’années.

    Le philosophe norvégien Arne Næss invente l’expression dans un article fondateur publié pour la première fois en 1973 : « Le mouvement écologique superficiel et le mouvement profond » (« The Shallow and the Deep Long Range Ecology Movement »).

    Næss rejette l’idée que les êtres vivants puissent être classés en fonction de leurs valeurs respectives. Par exemple, le fait de savoir si un animal a une âme, s’il utilise la raison ou s’il a une conscience est souvent utilisé pour justifier la position dominante des humains sur les autres espèces vivantes. Næss affirme que : « le droit de toute forme de vie à vivre est un droit universel qui ne peut pas être quantifié. Aucune espèce vivante n’a plus de ce droit particulier de vivre et de s’étendre qu’une autre espèce. »

    Les partisans de l’écologie profonde estiment que le monde n’est pas une ressource exploitable à volonté par l’Homme. L’éthique de l’écologie profonde explique qu’un système global (la nature) est supérieur à chacune de ses parties (l’Homme étant une partie de la nature).

    Cette éthique s’appuie sur les 8 postulats suivants :

    Le bien-être et l’épanouissement des formes de vie humaines et non-humaines de la Terre ont une valeur en elles-mêmes. Ces valeurs sont indépendantes de l’utilité du monde non-humain pour les besoins humains.

    La richesse et la diversité des formes de vie contribuent à la réalisation de ces valeurs et sont également des valeurs elles-mêmes.

    L’Homme n’a pas le droit de réduire la richesse et la diversité biologiques, sauf pour satisfaire des besoins humains vitaux.

    L’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une décroissance substantielle de la population humaine. Le développement des formes de vie non-humaines requiert une telle diminution.

    L’interférence humaine actuelle avec le monde non-humain est excessive et nuisible, et la situation empire rapidement.

    Des politiques doivent donc être changées. Ces politiques affectent les structures économiques, technologiques, et idéologiques fondamentales. Il en résultera une société profondément différente de la nôtre.

    Les changements idéologiques passent par l’appréciation d’une bonne qualité de vie plutôt que l’adhésion à des standards de vie toujours plus élevés. Il faut prendre conscience de la différence entre « bonne qualité » et « course à un niveau de vie extrêmement élevé » (qui serait néfaste à la nature).

    Ceux qui souscrivent aux points précédents s’engagent à essayer de mettre en application directement ou indirectement les changements nécessaires.

    Envie de rajouter quelque chose ?

    C'EST PAR ICI !

  • Inondations : est-ce la faute du changement climatique ?

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    Inondations : est-ce la faute du changement climatique ?

     

    https://bonpote.com/inondations-est-ce-la-faute-du-changement-climatique/

    Publication :

    14/09/2021

    Mis à jour :

    04/01/2024

    Picture of Thomas Wagner

    Thomas Wagner

    Inondations

    Les terribles inondations en Belgique et Allemagne de l’été 2021 ont marqué les esprits. Comme si les pays occidentaux, et plus globalement du Nord, se rendaient compte que le changement climatique pouvait également les toucher et que personne n’était à l’abri.

    Bien sûr, certain(e)s n’ont pas attendu pour minimiser les évènements et les morts, en disant “qu’il y avait toujours eu des inondations, que ça avait toujours existé, et que cela n’avait rien à voir avec le changement climatique”. Au même titre que les sécheresses, les ouragans, les mégafeux ou les canicules, les inondations sont un phénomène complexe et multifactoriel, parfois sous-estimées dans l’imaginaire collectif.

    Quel rôle a joué et jouera le changement climatique dans les inondations ? A quel point l’artificialisation des sols est à prendre en compte ? La prévention et l’adaptation sont-elles à la hauteur, notamment en France ? Pour y répondre, nous avons reçu l’aide de Florence Habets, Directrice de recherche CNRS en hydrométéorologie, professeure à l’École normale supérieure (ENS) – PSL.

    Sommaire

    Comment définir une inondation ?

    Caractéristiques et évolution des inondations

    Personne n’est à l’abri des inondations

    Comment le changement climatique aggrave les inondations

    Des inondations plus fréquentes, plus intenses, et combinées avec le changement climatique

    Changement climatique, cycle de l’eau et relation Clausius-Clapeyron

    Comment le risque d’inondation en France est-il géré ?

    La France n’est pas prête à gérer les inondation d’ici 2050

    Inondations, réchauffement climatique et désinformation

    Peut-on attribuer chaque inondation au réchauffement climatique ?

    L’urgence de s’adapter au risque d’inondation

    Quelles solutions pour prévenir les risques d’inondations ?

    Les points clefs à retenir sur les inondations

    Comment définir une inondation ?

    Dans son rapport spécial 1.5, le GIEC définit une inondation (ou crue) comme le “gonflement d’un cours d’eau ou d’une autre masse d’eau au-delà des limites normales ou accumulation d’eau dans des zones qui, en temps normal, ne sont pas submergées“. On englobe sous ce terme :

    les inondations fluviales,

    les crues éclair,

    les crues en milieu urbain,

    les inondations pluviales,

    les inondations côtières,

    les vidanges de lac glaciaire,

    les inondations par remontée de nappe.

    Au même titre qu’il existe plusieurs types de sécheresses, il existe donc plusieurs types d’inondations, mais leur médiatisation diffère considérablement. Celles qui ont le plus d’impact sur les habitations humaines, sur les industries ou encore sur des zones agricoles retiennent forcément plus notre attention que des inondations extrêmes là où il n’y a quasiment aucune présence humaine.

    C’est la même logique que pour un pic de chaleur au milieu de l’Amazonie, et un qui aurait lieu en région parisienne…

    Caractéristiques et évolution des inondations

    Pour les inondations fluviales (qui sont historiquement les cas les plus fréquents), l‘importance de l’inondation dépend de trois paramètres : la hauteur d’eau, la vitesse du courant et la durée de la crue. Ces paramètres sont conditionnés par les précipitations, mais également par l’état du bassin versant et les caractéristiques du cours d’eau.

    Météo-France précise que

    “les pluies intenses apportent sur une courte durée (d’une heure à une journée) une quantité d’eau très importante. Cette quantité peut égaler celle reçue habituellement en un mois (normale mensuelle) ou en plusieurs mois. Dans le Sud de la France, les cumuls observés peuvent dépasser 500 mm (1 mm = 1litre/m2) en 24 heures. Pour les phénomènes les plus violents, le cumul dépasse les 100 mm en une heure“.

    Crue “décennale” ou “centennale”

    On entend également souvent parler de crue “décennale” ou “centennale“. La définition est très simple. Comme la crue d’un cours d’eau est mesurée par son débit, si une crue a une chance sur dix de se produire chaque année, on dit qu’elle est décennale. Si elle a une chance sur 100 d’arriver chaque année, on dit alors qu’elle est centennale.

    Bien sûr, c’est une probabilité. Nous pourrions avoir deux crues décennales en l’espace de 10 ans, voire en seulement 5… La notion de stationnarité qui implique ces probabilités vole totalement en éclats avec le changement climatique !

    Quelques idées reçues sur les inondations et le changement climatique…

    Premièrement, un important épisode de pluie n’aboutira pas forcément à une inondation ! Cela dépendra de la géographie, de l’urbanisation, de l’état des sols (humidité…), etc. Une pluie torrentielle n’a par exemple pas la même configuration dans la Drôme qu’à la Réunion (un tout autre monde !).

    Ensuite, il n’est pas pertinent de comparer des inondations entre elles en prenant comme point de comparaison le nombre de morts (nous y reviendrons). Les comparaisons qui prennent en compte uniquement le coût des dégâts causés sont aussi à prendre avec des pincettes. Non seulement les dégâts d’une inondation peuvent varier selon de multiples facteurs (notamment via l’adaptation et la résilience), mais leur estimation peut parfois prendre plusieurs années !

    Enfin, nous voyons une tendance se dessiner au fil des années. Les inondations pluviales, notamment à cause du changement climatique, sont de plus en plus fréquentes. Ce qu’il s’est passé à New-York au début du mois de septembre 2021 (conséquences de l’ouragan Ida) est un très bon exemple : des pluies torrentielles et une inondation pluviale mortelle, sans rapport avec les crues des cours d’eau.

    Métro New-Yorkais en pleine inondation, sept 2021

    Personne n’est à l’abri des inondations

    La vidéo précédente du métro New-Yorkais est à l’image des 3 mois de l’été 2021 : des catastrophes climatiques en chaine, avec un réchauffement global qui n’est pour l’instant que de +1.1°C. Il semblerait pourtant que certains évènements aient un peu plus touché l’opinion publique dans les pays occidentaux.

    Après le dôme de chaleur au Canada, se sont les inondations en Allemagne, Belgique, au Luxembourg puis à New-York qui ont marqué les esprits. Comme si certain(e)s réalisaient que le changement climatique ce n’était pas que pour les pays pauvres, les plus loin de nous. Bien au contraire : personne n’est à l’abri, y compris les pays industrialisés.

    Les pays asiatiques ne sont d’ailleurs pas en reste. Le 14 août, le Japon a observé des pluies sans précédent dans certaines régions, menant à des inondations meurtrières (tout comme à l’été 2020). 1.8 million de Japonais ont tout même été invités à quitter leur domicile après les précipitations… Le 21 juillet à Zhengzhou (Chine), il a plu 200mm en 1H. A titre de comparaison, il pleut environ 650mm par an à Zhengzhou, comme à Paris…

    Et toujours les mêmes qui subissent…

    Puisque nous parlons ici d’extrêmes climatiques, il est indispensable de rappeler que ce sont les populations les plus démunies qui en souffrent les premières. Ceci est documenté dans la littérature scientifique (notamment par le groupe 2 du GIEC) et nous l’observons malheureusement à chaque catastrophe.

    Lors du dôme de chaleur au Canada, ce sont les personnes sans climatisation qui ont le plus souffert, et/ou ont fini par en mourir. Pour les inondations, c’est pareil. En Belgique et en Allemagne, ce sont les personnes vivant dans des appartements au rez-de-chaussée qui ont été les plus touchées.

    Même chose à New-York avec les basement appartment (situés au rez-de-chaussée), ou des locaux tout simplement insalubres au fond des caves d’immeubles. Les (au moins) 45 morts sont très majoritairement des habitants de cette catégorie. Il a tout de même fallu qu’Alexandria Ocasio-Cortez rappelle ‘de ne pas demander de livraison à domicile‘ au plus fort de la tempête, certains n’ayant pas compris que c’était dangereux pour un type à vélo de leur livrer leur uberEATS en pleine tempête…

    Ces inondations ne doivent plus être considérées comme ‘improbables’. Si nous entrons dans une ère où les aléas climatiques seront plus nombreux et plus intenses, ce n’est pas un hasard, et le changement climatique en est l’une des causes.

    Comment le changement climatique aggrave les inondations

    Au cas où nous aurions pu avoir un doute, les conclusions du rapport du groupe 1 du GIEC sorti le 9 août dernier sont très claires concernant les inondations et le changement climatique :

    La fréquence et l’intensité des épisodes de fortes précipitations ont augmenté depuis les années 1950 sur la plupart des zones terrestres pour lesquelles les données d’observation sont suffisantes pour une analyse des tendances (confiance élevée). Le changement climatique d’origine humaine est probablement le principal facteur.

    Le changement climatique d’origine humaine affecte déjà de nombreux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes dans toutes les régions du monde. A noter que l’emplacement et la fréquence de ces événements dépendent des changements prévus dans la circulation atmosphérique régionale, y compris les moussons et les trajectoires des tempêtes aux latitudes moyennes.

    Les preuves des changements observés dans les phénomènes extrêmes tels que les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les sécheresses et les cyclones tropicaux, et, en particulier, leur attribution à l’influence humaine, se sont renforcées depuis le cinquième rapport d’évaluation.

    Source : 6ème rapport du GIEC FAQ 8.1
    Traduction : @YannWeb

    Des inondations plus fréquentes, plus intenses, et combinées avec le changement climatique

    Le GIEC a donné plusieurs conclusions importantes quant aux aléas climatiques à venir. Avec la poursuite du réchauffement, chaque région pourrait subir de façon différenciée plus d’évènements climatiques extrêmes, parfois combinés, et avec des conséquences multiples. Cela a plus de chance d’arriver avec un réchauffement à +2°C que 1,5°C (et d’autant plus avec des niveaux de réchauffement supplémentaires).

    Traduisez “combinés” par ‘plusieurs en même temps ou à la suite’. Il n’est pas rare par exemple d’observer une sécheresse suivie d’une inondation. Un autre exemple pourrait être l’ouragan Ida, suivi de pluies torrentielles à New-York : deux aléas climatiques qui arrivent l’un après l’autre, le premier provoquant le deuxième.

    Nous savons également que l‘élévation relative du niveau de la mer contribue à augmenter la fréquence et la gravité des inondations côtières dans les zones de faible altitude et à l’érosion côtière le long de la plupart des côtes sableuses (confiance élevée).

    Avec le réchauffement climatique, nous observons et observerons donc des inondations plus fréquentes et plus intenses, avec une intensité plus ou moins forte (avec un degré de confiance à chaque fois) selon la région.

    Changement climatique, cycle de l’eau et relation Clausius-Clapeyron

    Nous savons qu’une atmosphère plus chaude devrait contenir plus de vapeur d’eau, qui peut tomber en pluie et parfois sur une courte période. On retrouve ce même impact de la vapeur d’eau dans l’atmosphère avec les tempêtes. Une atmosphère plus chaude transporte en moyenne 7% d’humidité en plus par degré de réchauffement : c’est la relation Clausius-Clapeyron.

    Il est important de noter qu’il s’agit d’une moyenne, car à l’échelle locale, ce 7% peut être bien plus important, en raison des rétroactions convectives des nuages et des changements de la circulation atmosphérique qui entraînent une augmentation de l’humidité aspirée par les tempêtes.

    Les précipitations à Uccle (Belgique) sont un bon exemple pour l’expliciter : les observations ont mis en évidence une augmentation de 14% des précipitations horaires les plus intenses pour chaque degré de plus. On retrouve cette relation mise en évidence sur ce graphique :

    Pour les pluies relativement intenses, elles suivent plutôt une augmentation de 7% par degré. Mais avec des températures plus élevées, on atteint plutôt 14% d’augmentation.
    Source

    Encore une fois, et l’été 2021 est un parfait exemple pour l’illustrer, nous observons de plus en plus d’inondations pluviales. L’hydrologue Emma Haziza évoquait récemment une ‘nouvelle ère hydrologique, où le ruissellement domine les types de réponses au sol‘. L’eau n’a plus le temps de venir tranquillement gonfler les cours d’eau, le ciel nous tombe sur la tête et les quantités d’eau qui s’abattent forment des rivières là où elles rencontrent le sol.

    Nous le savons, les scientifiques alertent depuis au moins 30 ans sur ces risques (le 1er rapport du GIEC en 1990 en parlait déjà), la littérature scientifique réduit les incertitudes et le consensus est très clair. Pour les plus curieuses et curieux, voici un excellent site où vous retrouverez une méta analyse de 173 articles scientifiques qui mettent en évidence que le changement climatique accroît les précipitations extrêmes et les risques d’inondation :

    Aucun article ne réfute l’impact du réchauffement climatique sur les précipitations extrêmes
    Source

    Comment le risque d’inondation en France est-il géré ?

    La France dispose d’un service consacré à la prévision des inondations : le SCHAPI. Il produit et diffuse une information continue de vigilance sur les crues publiée sur le site www.vigicrues.gouv.fr. Il anime et pilote le réseau de la prévision des crues et de l’hydrométrie de l’État (Services de Prévision des Crues et Unités d’Hydrométrie rattachés aux services régionaux DREAL ou à la direction inter-régionale Sud-Est de Météo-France).

    C’est extrêmement bien fait, et vous pourrez cliquer n’importe où sur la carte pour avoir des informations sur chaque région française :

    Source : Vigicrues

    Cela permet d’avoir en détail, et par station, des relevés d’hydrométrie, par hauteur d’eau ou débit, les dernières inondations historiques, etc. Au même titre que ceux sur les autres aléas climatiques, ces services d’observation sont très importants, dans la mesure où ils sont en charge de prévenir des risques d’inondations à venir.

    Ne pas prévenir assez tôt, c’est ne pas pouvoir prévenir la population afin qu’elle puisse évacuer les lieux assez vite, et se retrouver avec des catastrophes humaines. L’État Français a par ailleurs mis en place en août 2021 APIC et Vigicrues flash. Ces services d’avertissement automatique basés sur l’observation complètent la Vigilance météorologique et Vigicrues (informations sur les dangers dans les prochaines 24 heures).

    Alors que ces stations sont extrêmement importantes et que l’observation (et analyse humaine) est fondamentale dans la gestion des risques, et que nous anticipons des aléas climatiques de plus en plus fréquents et intenses, nous pourrions nous inquiéter (c’est peu dire) des baisses de budget et d’effectif en pleine urgence climatique…

    La France n’est pas prête à gérer les inondation d’ici 2050

    C’est une erreur de penser que les inondations qui feront des morts et des centaines de millions de dégâts sont uniquement réservées aux pays exotiques, et/ou en voie de développement. Au risque de nous répéter : la France est mal préparée aux risques d’inondations.

    Dans son rapport annuel 2021, le Haut Conseil pour le Climat met en évidence les risques d’inondations en France :

    Trente-huit inondations ont eu lieu entre 1964 et 1990, contre 103 entre 1991 et 2015. Les précipitations intenses qui causent des inondations génèrent un engorgement en eau des sols, une baisse du rayonnement solaire et des maladies fongiques qui affectent les rendements des cultures, comme cela a été observé en 2016.

    Occupation des sols : l’attractivité des littoraux ou de certaines vallées fluviales explique, par exemple, la forte exposition des habitations, infrastructures et entreprises au risque de submersion et d’inondation. Ces implantations peuvent évoluer en quelques décennies, en fonction des dynamiques démographiques ou économiques.

    De nombreux établissements accueillant des enfants (crèches, écoles, collèges) sont exposés au risque d’inondation. En 2016, par exemple, 23 % des maternelles de Paca sont exposées au risque inondation, 42 % dans le Vaucluse. En 2017, on estimait que 20 500 jeunes étaient exposés en Bourgogne-Franche-Comté (216 écoles et 41 établissements du secondaire).

    Les inondations dans les vallées de la Tinée et la Roya en 2019 ont conduit à envisager de possibles relocalisations en interrogeant l’habitabilité.

    Malgré les conclusions scientifiques du GIEC et du HCC, la prudence est requise lorsque l’on communique sur un sujet aussi complexe que les inondations, notamment lorsque certains climatosceptiques et climatorassuristes s’invitent dans le débat public.

    Inondations, réchauffement climatique et désinformation

    L’une des causes principales de l’inaction climatique est la désinformation. A chaque aléa climatique, vous entendrez toujours quelqu’un pour dire ‘c’est pas nouveau, ça a toujours existé, ça n’a rien à voir avec le changement climatique‘. C’est systématique.

    Un cas d’école est arrivé en septembre 2020 avec les inondations dans les Cévennes. Des chercheurs comme Robert Vautard ont mis en évidence que l’intensité des précipitations extrêmes des “événements cévenols” a augmenté d’environ 20 % depuis 1960 en raison du changement climatique. Ribes & al. ont confirmé cette tendance.

    Mac Lesggy, présentateur télé qu’on ne présente plus, avec 50000 followers sur Twitter, a quand même déclaré qu’il n’y avait “aucune preuve que le réchauffement climatique amplifie les épisodes cévenols“, avant de pointer du doigt l’artificialisation des terres et l’urbanisation. Manque de chance, plusieurs scientifiques ont très vite repéré ce mensonge et ont rectifié les faits :

    Cette déclaration provoque pourtant 800 likes, plus de 200 retweets … et circulation d’informations erronées auprès de milliers de personnes qui n’iront pas vérifier les faits par eux-mêmes. Les commentaires sont très instructifs et montrent à quel point il est encore difficile aujourd’hui de lutter contre la circulation d’informations fausses. Le tweet de correction, publié le lendemain, aura 10 fois moins de réactions. 10 jours après, C. Cassou a d’ailleurs publié ce tweet :

    Source : https://twitter.com/cassouman40/status/1311229202646040576?s=20

    Autre argument qui revient souvent, le fameux ‘oui mais cette inondation a fait moins de morts qu’en 1932‘. Comparer les épisodes d’inondation en comparant le nombre de morts n’a pourtant aucun sens. Le nombre de morts dépend, en plus des paramètres météorologiques, des infrastructures, de la préparation de la population (prévention et alerte), du type d’inondation (lente ou éclair), à quel moment (le jour ou la nuit), et de la densité de la population.

    La difficulté de l’exercice, au-delà des observations, est de déterminer si un aléa climatique a été provoqué par le changement climatique.

    Peut-on attribuer chaque inondation au réchauffement climatique ?

    Nous savons que l’effet de serre accentue les deux extrêmes du cycle hydrologique, et qu’il y aura plus d’épisodes de pluies extrêmement abondantes et plus de sécheresses prolongées (cf Clausius-Clapeyron). Cependant, comment peut-on savoir si un évènement est arrivé à cause du changement climatique ?

    Des inondations se sont produites dans le passé et nous ne pouvons affirmer qu’une inondation donnée est due au réchauffement climatique. 

    Nous pouvons néanmoins affirmer que la probabilité d’occurrence de ces évènements météorologiques a fortement augmenté du fait du changement climatique anthropique. Pour aborder l’attribution d’un évènement, une notion est très importante : la période de retour (durée moyenne au cours de laquelle, statistiquement un événement d’une même intensité se reproduit). Celle-ci est toujours accompagnée de son intervalle de confiance, la fourchette de valeurs possibles, qui quantifie l’incertitude liée au calcul.

    La science de l’attribution

    Comment procèdent les scientifiques pour savoir si l’on peut attribuer un évènement météorologique extrême au changement climatique ?

    Le calcul est fait alternativement dans le monde factuel (incluant l’influence humaine, donc plus instable) et dans le monde contrefactuel (sans perturbation humaine du climat). Sont alors comparées les deux probabilités obtenues pour quantifier l’importance de l’influence humaine.

    Le même procédé est utilisé pour évaluer l’impact sur l’intensité, cette fois-ci en raisonnant à probabilité d’occurrence donnée. Les climatologues s’interrogent enfin sur l’évolution future de ce type d’évènement en utilisant des projections climatiques, c’est-à-dire des simulations couvrant le futur (souvent le 21ème siècle), en faisant une ou plusieurs hypothèses sur l’évolution des concentrations atmosphériques des gaz à effet de serre.

    Cas pratique : inondations en Allemagne et en Belgique

    La science de l’attribution a fait des progrès formidables ces dernières années. Grâce à cela, nous n’avons plus à attendre des années pour savoir si un évènement climatique extrême est arrivé à cause du changement climatique. Désormais, seules quelques semaines suffisent.

    Avec une méthodologie bien précise, le World Weath Attribution (WWA) a pu donner des résultats en quelques semaines quant aux inondations qui ont touché l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, du 12 au 15 juillet 2021.

    Ses scientifiques ont analysé comment le changement climatique induit par l’homme a affecté les précipitations maximales sur 1 et 2 jours pendant la saison estivale (avril-septembre) dans deux petites régions où les récentes inondations ont été les plus graves (Ahr-Erft en Allemagne et la Meuse en Belgique), et partout ailleurs dans une zone géographique plus importante comprenant l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas.

    Les conclusions sont les suivantes :

    Le changement climatique a augmenté l’intensité des précipitations maximales journalières pendant la saison estivale dans cette grande région d’environ 3 à 19 % par rapport à un climat mondial plus froid de 1,2 °C qu’aujourd’hui. L’augmentation est similaire pour l’événement de deux jours.

    La probabilité qu’un tel événement se produise aujourd’hui par rapport à un climat plus froid de 1,2 °C a augmenté d’un facteur compris entre 1,2 et 9 pour l’événement d’un jour dans la grande région. L’augmentation est à nouveau similaire pour l’événement de deux jours.

    Dans le climat actuel, pour un endroit donné de cette grande région, nous pouvons nous attendre en moyenne à un événement de ce type tous les 400 ans.

    Ils s’attendent à ce que de tels événements se produisent plus fréquemment qu’une fois tous les 400 ans dans la grande région de l’Europe occidentale.

    Inondation en Belgique, juillet 2021. Crédit : @brunoFahy

    Tous les éléments disponibles (compréhension physique + observations sur une plus grande région et différents modèles climatiques régionaux) donnent aux chercheurs du WWA une grande confiance dans le fait que le changement climatique induit par l’Homme a augmenté la probabilité et l’intensité de la survenue d’un tel événement et que ces changements vont se poursuivre dans un climat qui se réchauffe rapidement.

    L’urgence de s’adapter au risque d’inondation

    Il est urgent d’agir pour limiter le réchauffement climatique, et pour cela nous avons deux options. La première, l’atténuation : baisser nos émissions de gaz à effet de serre. Cette unique option était peut-être valable en 1980, mais comme nous ne l’avons pas fait, nous sommes obligés d’actionner le 2ème levier : l’adaptation. Elle est indispensable, et voici pourquoi :

    Les études réalisées par les assureurs montrent que le changement climatique est responsable de 30 à 40% de l’augmentation du coût des catastrophes. Le reste est notamment lié à l’augmentation de l’exposition et de la vulnérabilité.

    Les modélisations réalisées par les assureurs convergent vers une augmentation d’au moins 50% de la sinistralité à horizon 2050.

    Outre les morts et les blessés, les risques climatiques menacent les biens et infrastructures (bâtiments, réseaux). Les entreprises et industries qui sont par exemple sur un relief de type plateau ne sont pas du tout préparées aux inondations pluviales (risque industriel important avec les produits chimiques).

    Un Français(e) sur 4 vit en zone inondable par les cours d’eau, la mer, les nappes phréatiques ou les orages. Une commune sur deux a tout ou partie de son territoire exposé.

    Quelles solutions pour prévenir les risques d’inondations ?

    La (très) bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions et que chacun peut agir à son niveau. Au lieu de vouloir construire à tout prix des parkings, une terrasse… la solution est pourtant simple : végétaliser ! Et interpeller les élu(e)s locaux sur les risques de l’artificialisation des sols et des extrêmes climatiques à venir.

    Il est indispensable de changer d’approche et d’intégrer le fait que l’adaptation demande des investissements et des solutions long-terme. C’est parfois plus coûteux à court-terme, mais les gains seront sans comparaison possible sur le long terme, notamment en cas d’aléas climatiques. Certaines villes ont déjà intégré ces risques, à l’instar de Douai, qui “souhaite se préparer au changement climatique“.

    En d’autres termes, il faudra du courage politique et ne plus chercher le profit à court terme. Nous devons réduire nos émissions et nous adapter aux aléas climatiques, nous n’avons plus le choix. Les morts partout dans le monde durant l’été 2021 montrent que parler d’écologie punitive n’a aucun sens et que ce n’est qu’un prétexte à l’inaction climatique, aujourd’hui meurtrière.

    Les points clefs à retenir sur les inondations

    Une inondation (ou crue) est le “gonflement d’un cours d’eau ou d’une autre masse d’eau au-delà des limites normales ou accumulation d’eau dans des zones qui, en temps normal, ne sont pas submergées“.

    L’importance des inondations pluviales dépend de trois paramètres : la hauteur d’eau, la vitesse du courant et la durée de la crue.

    Personne n’est à l’abri des inondations, pas même les pays industrialisés. L’injustice climatique est encore une fois vérifiée, puisque ce sont les personnes les plus démunies qui seront le plus touchées par cet aléa climatique. La justice climatique, au cœur de l’Accord de Paris, est ici centrale.

    La fréquence et l’intensité des épisodes de fortes précipitations ont augmenté depuis les années 1950 sur la plupart des zones terrestres pour lesquelles les données d’observation sont suffisantes pour une analyse des tendances (confiance élevée). Le changement climatique d’origine humaine est probablement le principal facteur.

    On ne peut pas attribuer chaque inondation au réchauffement climatique, mais nous savons que nous observons et observerons des inondations plus fréquentes et plus intenses.

    Une atmosphère plus chaude peut transporter en moyenne 7% d’humidité en plus par degré de réchauffement.

    La France est mal préparée aux risques d’inondations. Il est urgent de s’adapter aux aléas climatiques à venir et de suivre les recommandations scientifiques. Nous ne pouvons plus miser uniquement sur l’atténuation de nos émissions. L’adaptation au changement climatique est urgente.

  • Casting

    Les heros sont tous morts

    Tome 1 : Les héros sont tous morts (publié)

    Tome 2 : Tous, sauf elle ( en attente de publication pour 2024)

    Tome 3 : Le désert des barbares

    Tome 4 : Terre sans hommes

     

    Je travaille à l'écriture du tome 4.

    Peu, depuis quelques temps.

    Je lis beaucoup, beaucoup, beaucoup et je visionne des conférences ou documentaires. Toujours sur l'état du monde, non pas humain mais celui de la nature. L'avenir de l'humanité dépend de l'état de la nature et les choses s'aggravent fortement.

    Je serai probablement mort lorsque la situation deviendra vraiment critique. À moins que mes prévisions ne se révèlent caduques et que ça aille encore plus vite. C'est possible.

    Il est certain, en tout cas, que l'humanité toute entière, n'est pas disposée à changer. La situation n'est pas encore assez grave. Caractéristique humaine.

    Pour l'instant, les gens comme moi sont appelés des "catastrophistes" ou des complotistes ou des survivalistes. C'est tellement facile de cataloguer, d'étiqueter, d'encadrer, de réduire. Ce qui est certain, c'est que le gouvernement, celui-ci comme les prochains, ne nous aime pas. Tout est bon à prendre quand il s'agit de dénaturer la réflexion, de la salir, de l'encombrer avec des individus effectivement peu recommandables. Tout le monde dans le même sac et on le jette à l'eau. Ca ne change rien à la réalité.

    Mais comme disait Chirac, "ça m'en touche une sans faire bouger l'autre".

    Parfois, je me dis que cette quadrilogie pourrait être un écrit prémonitoire.

     

    "L'homme est capable du meilleur comme du pire, mais c'est vraiment dans le pire qu'il est le meilleur. »

    Grégoire Lacroix (dit Corbin).

     

    CASTING

    Laure Bonpierre : sportive professionnelle, adepte de l'ultra-trail et records d'ascension.

    Gaston Floc’h: chasseur

    Lucas Marcieux : lieutenant à la SRPJ, ancien compagnon de Laure

    Lucie : compagne actuelle de Lucas

    Moses : guide africain, accompagnateur de Laure au Kilimandjaro (Tanzanie)

    Fabien Dumont : lieutenant de police

    Mathieu Denis : lieutenant de police

    Francis Thiébaut : flic, équipier de Mathieu et Fabien

    Thomas Blanchard : militaire, ami de Lucie.

    Alfonso : ami italien de Francis, receleur (Italie)

    Vincenzo : ami italien d’Alfonso, faussaire (Italie)

    Raphaël Guérini : truand

    Paolo Midugno : porte-flingue

    Martin Kravanski : diamantaire, receleur.

    Figueras : Indien Aruhaco, ami des Indiens Kogis. (Colombie)

    Kalèn ; Mamu (sage) Indien Kogi (Colombie)

    Ayuka : Indien, guide. (Colombie)

    Pierre Favre : deuxième identité de Francis Thiébaut

    Walter Zorn : Chef suprême de l’Ordre des Immortels. Concepteur du plan Nemesis. (Nouvelle-Zélande)

    Fabiola Mesretti : banquière, première femme intégrant l’Ordre des Immortels (Nouvelle-Zélande)

    Jonas : père de Walter Zorn (Nouvelle-Zélande)

    Abraham : grand-père de Walter Zorn (Nouvelle-Zélande)

    Tariq : fanatique islamiste de Daech (Irak)

    Farid : frère de Tariq, mort à Mossoul (Irak)

    Jacques : flic

    Martial : flic

    Laurent : flic

    Zack : garde du corps de Walter Zorn. (Nouvelle-Zélande)

    Docteur Flaurent : chirurgien, hôpital sud de Grenoble

    Terence : trader pour Walter Zorn

    Nacer : islamiste, coordonnateur des attentats à Paris.

    Sélim Karmaz : banquier à Istanbul (Turquie)

    Akram : homme de main de Sélim Karmaz

    Aziz : islamiste, héberge Tariq à Paris.

    Tian : étudiant

    Louna : étudiante

    Elizabeth : mère de Tian

    Antoine : père de Tian

    Boris Strogo: milliardaire russe, membre de l’Ordre des Immortels

    Hans Van de Kerkoff : milliardaire belge, membre de l’Ordre des Immortels

    Yves : père de Laure Bonpierre

    Lisette : mère de Laure Bonpierre

    Tim : Frère de Laure Bonpierre (Nouvelle-Zélande)

    Aurore : compagne de Tim

    Alec : radio-amateur (Ecosse)

    Gros Bill : tenancier à Christchurch (Nouvelle-Zélande)

    Langlois : flic, patron de la brigade

    Didier : père de Louna

    Fabienne : mère de Louna

    Anne : compagne de Didier

    Sophie et Tristan : le couple qui a fondé un groupe de survivalistes 

    Emma et David : couple ami

    Moussad : ancien combattant de Daech, intégré au groupe de Sophie

    Kenza : ancienne otage de Daech, libérée par Moussad

    Delphine et Jean Mangin : Couple survivalistes voisins du groupe de Sophie

    Martha : fille de Delphine et Jean

    Joachim Nichols : colonel américain, ami de Walter Zorn (USA, Pentagone)

    Valentin Volkoff : ancien militaire russe

    Fanfan : ami de Valentin

    Markus Solberg : norvégien, homme d’entretien de l’université de biologie de Longyaerbyen. (Svalbard)

    Ahmed , Kevin, Mouloud, Dylan, Jason, Ernesto, Domi, Kimberley, Rihanna, Stacy, Aldo, Romuald, Diego : des barbares.

    Loris : frère de Emma.

    Stella et Isabelle : étudiantes en fuite.

    Harry Boyd : ami de Tim (Nouvelle-Zélande)

    Kathleen : épouse de Harry

    Matt : fils de Harry et Kathleen

    Jodie : fille de Harry et Kathleen

    Daniel et Mireille : couple de survivalistes du groupe de Valentin

    Francine : amie de Daniel et de Mireille

    Josh Randall, ancien Marines, tireur d'élite. (USA, Maryland)

    Larry Hammet : pasteur, leader du groupe de L'arche. (USA, Maryland)